Cela faisait maintenant plus d'une dizaine de minutes qu'il marchait dans le parc d'attractions étonnement vide pour une période de Noël... Pas un chat n'avais mis le nez dehors et aucune autre forme de vie que les forains ne stagnaient en ce lieux de divertissement. Las d'attendre des clients, il avait décidé de se promener dans le parc et d'en ramener quelques uns à son modeste théâtre. Néanmoins, il ne trouva qu'en cette froide soirée habillée de son manteau blanc de Noël; les prémices d'une fête au loin. Quelques décorations et différentes lumières flamboyante de diverses couleur brulaient d'un feu ardent à l'horizon. L'institut... Voilà sans doute l'endroit où bon nombre de personnes avaient décidés de se rendre ce qu'il put confirmer en voyant une des affiches placardées sur un lampadaire du parc.

Grand bal de Noël de l'institut [Rédemption]

Venez célébrer avec nous ce magnifique bal ouvert au public et profiter de toute la magie de Noël à " Rédemption" dans un cadre festif et agréable ! Il est de rigueur de se vêtir de son plus bel apparat, tenue correcte exigée donc.

Cette année, l'institut ouvre ses portes aux personnes de l'extérieur.

...

L'affiche était claire et donnait toute les informations nécessaires pour participer au bal. En bas de celle-ci, l'adresse de l'établissement y était inscrite. Décorée de façon sobre, elle était aussi agréable à lire qu'à comprendre et Adrian en appréciait le confection. Dix minutes, il s'agissait du temps nécessaire au jeune homme pour retourner chez lui... ses pas, pressés s'enfoncèrent dans la fine couche de neige qui enveloppait la région et le jeune maître des lumières disparut à l'horizon.

Le bal quant à lui continuait son cours, ponctué de jeunes filles vêtues de belles robes de soirées accompagnées de leur cavalier tout aussi fringants. Certains jeunes gens trop timides pour aller danser restaient sur le côté de la salle, attendant avec dépit que quelqu'un leur adresse la parole tendis que d'autres plus fougueux essayaient avec ardeur de combler les faveurs de plusieurs cavalières à la fois... Au grand Dam de certaines qui avaient découverts le pot-au-rose et n'auraient aucun scrupule à se venger le moment venus...

"Adrian ? tu sembles nerveux, qu'est-ce qui peut bien te mettre dans cet état ?"

"Père, je vais fermer le théâtre ce soir... Il n'y à personne dans les rues et... J'aimerais bien me rendre à une petite soirée. Je ne connais personnes et cela me stresse un peu... Que penses tu de mon costume ?"

Le jeune homme hésitant n'avait aucune raison de s'en faire, il était habillé de façon élégante (ce qui n'était pas toujours le cas...Il avait décidé de laisser l’excentricité au placard en ce jour). Un costume trois pièce blanc cassé et une cravate couleur crème. Une petite chaine d'argent reliait une ancienne montre à gousset ayant appartenu au grand père de son père. Cette montre, il l'a portait à toute les occasions possible. Elle était encore en état de marche grâce à son paternel qui ne ne manquait pas de la faire réparer au moindre bruit douteux... Gravée d'un "L" en lettre gothique, elle reposait dans la poche de son veston. Les cheveux lissés et attachés en catogan, il attendit la réponse de son père.

"Fonce... Tu n'as pas besoin de t'occuper de ça Adrian ! Et fais moi le plaisir de ramener une fille avec toi cette fois... Je commence à abandonner l'idée de devenir grand père" dit-il d'un ton grave, au bord du désespoir.

"...Père ! Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu abordes ce genre de sujets à chaque fois que je vais quelque part !? Soit, j'y vais, ne m'attends pas. Bonne soirée". Il embrassa son père et quitta la maison pour se rendre à l'institut, un petit paquet blanc ficelé de vert à la main.

Blanc...blanc...idiot. Je ne vais pas pouvoir arriver jusque là sans me salir... D'un claquement de doigt l'énergie obscure envahit sa main, son bras et s'en suivit le reste de son corps, absorbé dans les ténèbres ombrageuses que repoussait les lampadaires. D'une ombre à l'autre, il se déplaça jusqu'à l'institut dans un état plus que parfait~ La silhouette obscure d'Adrian sortit de l'ombre et d'un nouveau claquement de doigt, la masse ténébreuse qui l'enveloppait s'évapora dans les abysses ne laissant derrière elle que le jeune homme vêtu de blanc.

Les yeux rivés sur la porte de Rédemption, il hésita quelques minutes avant de rentrer. Néanmoins, quelques jeunes couples et quelques solitaires n'hésitèrent pas à gravir les marches menant à la grande porte de bois massif et de se rendre au bal. Mal à l'aise, il décida à son tour de monter les marches et rentra dans le bâtiment . Rapidement, il suivit la masse de jeunes gens et des adultes qui déambulait ici et là et il se retrouva dans une [Grande Salle] toute de marbre vêtue, seuls les murs de celle-ci arborait de fines décorations boisées, selon lui, il s'agissait de décorations de belle facture. Aussi, (et malgré le léger frisson qui le parcouru ) il se sentait déjà plus à l'aise.

Entouré de nombreuses personnes, il décida de s'évader un instant le temps de prendre ses marques et se dirigea vers un coin de la salle où quelques tables laissait à disposition des flûtes de mousseux (surveillées de près par des adultes), il en prit une qu'il amena délicatement jusqu'à ses lèvres rosées. Quelques dizaines de minutes plus tard, son verre reposé sur la table gisait vidé de son contenu, le jeune homme regardait l'animation autour de lui et se sentait à présent un peu plus à l'aise que lors de son arrivée. Il crut reconnaitre une jeune fille aux cheveux aussi bleu que ses yeux qu'il avait croisée lors d'une nuit de tempêtes, Max. Occupée, à ses histoires, il ne préféra pas la déranger et prit une seconde flûte sur la table.

Dans la salle, non loin de lui, une table arborait une multitude de cadeaux colorés aux étiquettes nommées (ou pas). Il était mention d'apporter avec soi un petit cadeau pour célébrer l'esprit de Noël... Comme il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien offrir à la première venue, il avait demandé un petit service exceptionnel à la boulangerie du coin qui lui avait mis de côté et livré un ballotin de pralines chez son père. En effet, le chocolat avait un pouvoir bien particulier sur les jeunes filles. Aussi, il garda près de lui la boite de chocolat, n'ayant pas envie de le perdre dans la masse des autres cadeaux.

Qu'allais-t-il bien pouvoir se passer lors de cette soirée à Rédemption ? A l'extérieur, les flocons tombaient et dansaient dans une valse aux mouvements frais et gracieux.

Le goût délicat du mousseux envahissait d'une saveur fruitée l'ensemble de son palais. Bien que celui-ci n'était pas un des alcools qu'il préférait, il était content d'en trouver lors de cette soirée. En effet, la consommation de spiritueux ou de bières étaient vivement déconseillés en temps de travail... Aussi, il apprécia la dernière gorgée du breuvage. Satisfait, il déposa la flûte à côté de celle qu'il avait consommé plutôt.

Alors que certains couples dansaient depuis déjà un long moment, Adrian se tenait toujours au même endroit; debout à contempler les jeunes adultes, il les regardait se déplacer et ce avec tellement de grâce que c'est comme si les deux jeunes gens avaient abandonné leur vie humaine pour devenir deux anges l'espace d'une soirée. Le spectacle qu'offraient les danseurs était également un des aspects positifs de cette soirée et un des plus beaux. Toutes ces couleurs qui virevoltaient dans la salle dans un arc-en-ciel de beauté était tout simplement magnifique, les cavaliers de ses dames, généralement sobrement vêtus rappelaient également que la coutume voulait que l'homme lance la danse et qu'il se devait de conduire sa cavalière, ce petit détail lui rappelait qu'il fallait qu'il soit à la hauteur si une jeune fille venait à le trouver pour danser au milieux des autres élèves de l'établissement.

Combien de temps déjà ? Cela devait bien faire quelques minutes qu'il posait son regard azur sur les jeunes filles qui passaient devant lui dans l'espoir de voir quelqu'un qu'il connaissait. Néanmoins, mis à part Max et quelques têtes qu'il avait crus reconnaitre lors de l'un de ses spectacles, il ne connaissant visiblement personne d'autres dans la salle.

Quelques fois, le jeune homme se fit accoster. En effet, rester au même endroit pendant un temps avait sans aucun doute dû attiser la flamme de la curiosité qui brûle en bon nombres de nos semblables. De jeune femmes, intéressées, essayaient d'en apprendre plus sur lui, elle lui posaient parfois quelques questions gênante auxquelles Adrian ne préféra pas répondre, il refusa aussi une claire demande de romance avec une jeune fille qui semblait beaucoup plus jeune que lui. C'était la seule qu'il avait trouvé mignonne sur les 2 autres filles. Quelques fois, il s'était fait aborder par un ou deux garçons téméraire qui pensait avec ardeur que je faisais partie de l'autre "monde" qu'il disait, Adrian préféra ne pas trop réfléchir à de tels propos, bien qu'il voyait bien où ces messieurs voulaient en venir. D'autres, venait simplement discuté lorsqu'ils venaient chercher un verre de vin où de mousseux, un simple échange de banalité, mais ô combien aisé de se mettre à l'aise dans de pareilles conditions.

Alors qu'il se retrouva de nouveau seul, son regard évasif, il s'intéressa à une jeune fille qui se déplaçait maladroitement dans sa direction. Elle était vêtue d'une robe de soirée bleu nuit qui se mêlait bien avec ses cheveux d'un châtain foncé, bouclés pour l'occasion ? Ses yeux bleu nuit, affichait un regard triste et peu enjoué... Mais...Ce qui attira son attention, hormis la façon dont elle se déplaçait, était le choix de la sobriété qu'elle arborait peut être sans le savoir un charme non négligeable. Maladroitement, elle continua son avancée et s'arrêta devant le jeune maître des lumières. Gênée, elle ouvrit la bouche et laissa s'échapper quelques balbutiements sans doute lié au stress.

« Adrian ? Je m'appelle Sélène, je suis une des pensionnaires, est-ce que... »

Le sourire nerveux qu'elle affichait l'espace d'un instant s'évapora... Gênée et rougie pour une raison qui lui était inconnue, elle baissa les yeux et la main qu'elle lui tendait sans dire un mot de plus. Étais-ce de la gêne ? Bien que Adrian n'était pas toujours le meilleur pour débuter de nouvelles relations, il existait sans doute bien pire que lui... Peut être est-ce justement ça qui ferait la différence ce soir. Il répondit à la jeune fille qui répondait au prénom de Sélène par un sourire franc et chaleureux. En effet, il avait apprécié cette approche charmante bien que maladroite et appréciait l'effort de la jeune fille pour venir l'aborder.

"Adrian, c'est bien mon prénom... Ravis de te rencontrer Sélène. Est-ce que...tout vas bien ?" Bravo adrian... Un échange de banalité, bien sur que quelque chose semblait la tracasser...

"J'accepte volontiers ton invitation, tu serais adorable de me faire un peu visiter l'endroit plus tard, qu'en dis tu ? Je suis quelqu'un de curieux et je me demande bien à quoi ressemble le reste de l'établissement..." Les traits de son visage laissait apparaitre un sourire ponctué de curiosité, semblable à celui d'un enfant qui désirerait savoir la suite de l'histoire que lui conte sa mère. Il tendit la paume de sa main en direction de Sélène.

Sélène, c'était le prénom de cette jeune fille légèrement maladroite qui se tenait devant lui. Mais... ce qui attira l'attention d'Adrian n'était pas dû à la maladresse de la jeune fille mais bel et bien à ce sentiment de mal-aise qui l'entourait, elle avait beau le feindre, le jeune maître des lumières n'était pas dupe. Il y a avait quelque chose que cette fille tracassait plus qu'une simple soirée.

Ses yeux légèrement maquillés, cette robe d'un bleu profond semblait aspirer quiconque prenait le risque de poser le regard sur elle, toute cette grâce et cette beauté réunie en un seul être provoqua en lui un frisson qu'il se retint de montrer à l'assemblée.

Pas un instant elle ne le regardait. Parfois furtivement, elle croisait son regard mais aussitôt il lui échappait. Cela ressemblait plus à de la gêne qu'à autre chose et laissait Adrian perplexe quand à cette situation. Que pouvait-il bien faire pour la mettre à l'aise ? Pour essayer de penser les peines de celle qui répondait au nom de Sélène, il fallait pensait-il plus que de simples mot pour lui changer les idées... Aussi, il pensa à l'inviter à se mêler à la foule et de se laisser emporter par la musique et danser, danser, danser jusqu'à extirper ce qui semblait la tracasser, mais avant qu'il ne puisse dire un mot, la jeune fille prit la parole.

« Je pense que... C'est un pensionnat comme les autres. Si on peut dire ça... »

Adrian n'insista pas, elle en profita pour continuer.

« Je... Au fait ! » sûre d'elle, elle lui tendit une petite boite qu'il prit avec joie. On pouvait d'ailleurs lire sur son visage les prémices d'une béatitude future quand à la découverte de son contenu. La raison de cette soudaine joie était due au fait qu'il n'avait plus reçu de cadeaux depuis des années (hormis de son père).

« Je sais que c'est pas grand chose mais... »

Mais ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire au juste... Le silence qui s'ensuivit ne voulait dire qu'une chose... S'il voulait savoir la suite, il risquait d'être déçu... Ce genre de phrase était ce qu'il détestait le plus au monde... Il était de nature bien trop curieuse...

"Merci ! J'ai également quelque chose à t'offrir... Ce n'est pas grand chose et j'espère que tu en apprécieras le contenu. Au fait...la suite de ce quelle est-elle ?" Il lui sourit chaleureusement.

Trop curieux pour attendre plus longtemps, il déballa le présent offert des mains de Sélène en tendant l'oreille à sa réponse. Il découvrit à l'intérieur une petite boite noire... Cette boite rappela vaguement quelque chose de connu au yeux d'Adrian, mais il n'y prêta pas plus d'attention que cela. La curiosité dévorante guidait sa main, il souleva le petit couvercle de la boite noire dévoilant ainsi ce qu'elle contenait. Sa première pensée fut...mes chocolats ne valent rien face à ça...C'est de mon côté que les mots "pas grand chose" prennent tout leur sens... A l'intérieur de son coffret sombre reposait un bijoux aux courbes lunaires d'un bleu qui évoquait le Lapis Lazuli, il était attaché d'une longue chaîne en argent. Il ne savait quoi dire... Ce genre d'objet ne devait pas être bon marché et il se sentit gêné, bien qu'il ne s'en rendit pas compte, ses joues pâles devinrent rosée l'espace d'un court instant... L'avait-elle vue ? Il n'en était pas sur. En effet, depuis le début de leur conversation, il ne se souvint pas avoir croiser plus d'une fois les yeux de Sélène. Qu'importe, il attacha la chaine à son cou, l'éclat brillant de la lune se mariait parfaitement à celui de la jeune fille. "Un instant..." pensa t-il... "Est-ce que ce présent m'était réellement destiné ?" Que signifie ce regard triste qu'elle essaie de faire passer pour de la gêne ? Il essaierait de lui rendre le sourire ce soir... Manifestement, ce n'est pas Adrian qu'elle attendait, mais le cavalier fantôme qu'elle attendait ne pouvait lui offrir cette danse.

"C'est un magnifique cadeau...sincèrement, est-ce que tu m'accorderais cette danse ? Donne moi une réponse complète cette fois..." lui dit-il avec un sourire.

Le jeune homme lui tendit la main.

Cette soirée, Adrian l'imaginait bien plus amusante que cela. Néanmoins, ce n'était pas pas vraiment le cas pour le moment. Sélène, la jeune fille qui s'était présentée à lui ne semblait pas vraiment enclin à fêter quoi que ce soit... Bien que sur l'instant elle ne regardait que lui, il ne ressentait aucune envie de danser avec lui, aucune envie de se retrouver ici...Ses paroles, son attitude, tout cela ressemblait plus à une envie de fuite...Quitter cette spirale colorée pour s'échapper d'ici, quitter toute cette atmosphère qui semblait l'accabler...

Adrian regarda le pendentif et ensuite Sélène... Il sentit au creux de sa main tendue la main tiède de la jeune fille... Sur son visage, on pouvait encore y lire un certain désarroi... Que pouvait bien t-elle bien penser, comment réagir quand autant de signes vous montre que vous n'êtes pas celui qu'elle attends, que votre présence n'est pas voulue ? Comment réagir, pourrais t-elle au moins lui expliquer ce qu'elle ressentait ? Est-ce qu'au moins elle en avait envie ? Il n'en avait aucune idée et au lieu de l'emmener sur la piste de danse, Adrian conduisit sa cavalière aux portes de l'établissement... Il n'y avait personne aux alentours, ils étaient seuls et à l'abri des oreilles indiscrète. Il la regarda un instant, relâchant sa main. Surprise, c'était sans doute la réaction qu'elle devait ressentir à l'instant.

Alors que tout le monde dans la salle où se déroulait le bal dansaient encore, les deux jeunes gens se retrouvaient à présent loin des musiques, loin des rires sonores et de la vue de tous ces gens qui souhaitaient célébrer l'esprit de Noël en s'amusant...S'amuser...C'était la première intention d'Adrian en venant à Rédemption. Mais...Pour l'instant, il ne constata qu'une nouvelle personne qui semblait avoir des problèmes qu'elle semblait ne pas vouloir partager...Néanmoins, le jeune homme ressentait le besoin d'être fixé, de savoir si quelque chose la tracassait ou si ce n'était que le fruit de son imagination...

"...Comment dire ça... ? Je ne suis pas spécialement doué dans les relations humaines et...j'ai parfois quelques problèmes pour m'exprimer mais...Je ne pense pas être aveugle. Quelque chose te tracasse et tout ce qu'il se passe ici, tu sembles l'accepter avec dépit. Cela ne me plait pas... Tu dois avoir tes raisons et je ne te blâme pas...Mais, n'as tu pas envie ne serais-ce que l'espace d'une soirée, oublier tes problèmes ?"

Il ne connaissait rien de la jeune fille et cela était sans doute déplacé de sa part de parler ainsi, mais d'une certaine manière, il avait envie de passer un moment agréable ce soir, qu'importe la compagnie, qu'importe la personne avec qui il se trouvait... Il regarda Sélène, ce soir, il voulait que cette soirée se passe pour le mieux.

"Je suis désolé si je t'ai froissé... Je pense juste que tu devrais être honnête et ne pas te cacher derrière un masque et ne rejette pas ce qui se propose à toi... J'ai bien vu que tu n'étais pas enchantée en me voyant, mais... Tu sais...En tant que parfait inconnu, si tu as quelque chose sur le coeur qui t'empêche de venir danser, sourire au lèvre, alors...Le parfait inconnu que je suis pour toi est prêt à écouter ce qui semble tant te tracasser. Peut être que cela ne t'aidera pas...Mais qu'as tu à perdre ?" Il prit une courte pause.

"Si tu veux cacher ce que tu ressens, tu devrais faire un peu plus attention à ton comportement, en tout cas, je vois bien que quelque chose te tracasse..."

Adrian était à présent posé contre le mur froid de l'extérieur de Rédemption, non loin de la porte, tout ce que pouvait se raconter ces deux jeunes gens ne serait entendu que d'eux seuls. Personnes ne se trouvait à l'extérieur excepté le jeune homme aux cheveux d'argent et la jeune fille à la robe se mêlant à la nuit noire. A l'intérieur de Redemption, les couples quittèrent lentement la piste de danse, se reposant sur les premières chaises qu'ils croisaient. Le mousseux sur les différentes tables commençait à manquer. Certains adultes revinrent de la cave avec de nouvelles caisses remplies de soft, de mousseux et autres spiritueux.

Aucune réponse ne sortit de la bouche de Sélène, des excuses, des moments blancs et des mises en garde. Ce l'ennuyait, ses question avait pratiquement, pour ne pas dire entièrement, crée sur son visage la parfaite expression du dégoût. Lentement, elle recula et vint se coller à la porte. Son but était-il de le fuir ? De fuir ce qui semblait la ronger de l'intérieur ? Adrian savait qu'il n'était pas bon de conserver trop longtemps les chaînes du problème sur le dos... Celà ne conduisait que bien trop souvent à deux chemins, la force ou la mort. Le jeune homme dans son costume beige regardait la jeune fille s'esquiver et sentit quelque chose en lui. Son coeur se glaçait et vint ensuite le reste de tout son corps et de ses organes... Au bout de ses doigts fin et pâles se teintèrent de noir libérant une fumée de la même origine, ses yeux Lapis-Lazulis perçant jugeait Sélène. Avant qu'il ne s'en rendit compte, il l'a pointa du doigt et la fumée s'empara d'elle l'enveloppant dans une couverture de nuages noire et compacte et les deux êtres disparurent de la "surface" de la terre en un instant. C'était bien la première fois qu'il emmenait quelqu'un avec lui dans cet océan de noirceur.

Tout étais noir ici, aucun signe de l'extérieur ne pouvait pénétrer cette dimension excepté quelqu'un possédant les même pouvoirs et encore... cela restait de l'ordre d'une difficulté peu commune. Ce qui faisait figure de ciel semblait être en mouvement continuel. Ce qui semblait être le sol était tout aussi vaste et sombre. Une fiche couche de lumière et d'un fin éclat bleuté dans les ténèbres se firent voir au loin. Néanmoins, c'est le son de sa voix qui arriva la première portée par la noirceur des lieux. Il s'agissait bien d'Adrian qui s'avançait vers son hôte...

" Tu es ici dans le monde des Ténèbres Sélène, mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir... Après tout, ce n'est pas comme si j'étais le premier avec des "dons" n'est-ce pas ? Je ne suis pas Naïf, il se passe quelque chose ici, des "pouvoirs", oui, mais quoi d'autre ? Ici, personne n'est jugé et il ne peut rien nous arriver non plus. Cette notion de danger que tu as évoquée, j'aimerais en savoir plus et quelque chose me dit que ce tracas que j'ai pu lire sur ton visage y soit lié. Me tromperais-je ? Peut être, peut être pas... Ici, tout ce que tu dira sera entre toi et moi nous ne sommes que deux êtres noyés dans la noirceur de cette partie de mon pouvoir c'est comme si le monde que nous connaissions n'existais pas, comprends-tu ? Vas tu enfin me dire de quoi as tu si peur et quelle est donc cette menace dont je devrais être attentif ?"

Il se trouvait désormais devant elle ses yeux plongés dans les siens, il apporta comme une lanterne dans la nuit la lumière chaleureuse de la la flamme d'une bougie. Il ne lui voulait aucun mal, et même si ce n'était pas vraiment de son plein grès qu'il avait fait cela, il voulait comprendre, et il n'étaient pas décidé à la laisser partir tout de suite. Bien sur, il ne la séquestrerait pas pour autant, il n'était pas de ce genre la.

Ce sentiment qu'il avait ressentis avant de les plonger dans cet univers de silence et de noirceur, il le connaissant, mais cette fois, quelque chose en lui avait eu raison de lui... Bien qu'il le savait à la base, les ténèbres ne sont pas complexes à invoquer mais il est dangereux de les utiliser trop longtemps et trop souvent. Que pourrait-il bien se passer à l'avenir ? Il n'en savait rien mais comme il avait l'habitude de le dire: Advienne que pourra.