« J'en ai marre ! Tout est trop bien ! Il faut toujours être bien ! »
« Mlle Howdy, calmez-vous, c'est l'union de vos parents tout de même ! »
« Bien se tenir, bien parler, bien manger, bien marcher, bien se comporter, bien sourire, bien regarder. Et bien chier alors ? Faudrait me montrer je suis pas sûre de bien savoir ! »
Sur ces belles paroles le monde se figea. Tout les regard se fixèrent sur moi, c'était indigne pour mon entourage d'imaginer que j'allais aux toilettes comme les autres personnes. Et pourtant c'était un fait. Ce n'était pas parce que j'étais la fille de Monsieur Howdy que j'étais différente des autres. Toute ces richesses pesaient sur a vie, je ne pouvais être moi. C'était le plus beau jour de mes parents, leur mariage, mais cela faisait déjà quelques années que j'avais un petit problème. Ils appelaient ça comme ça, mais je dirais plutôt une bénédiction. Je ne pouvais pas penser. N'allez pas croire que je ne sois qu'une façade, qu'un mur qui ne réfléchit pas, loin de là. Seulement tout ce que je pensais, je devais le dire, ça sortait tout seul, impossible de me retenir. Parfois c'était amusant, parfois non, ça me détruisait toute vie sociale. Cela avait commencer toute petite déjà. Je naquis donc à Londres, en Angleterre. Héritière des Howdy, mon avenir financier était plus que définit, surtout avec l'âge de mes parents. Vieux, j'étais la fille du dernier essai, quoiqu'il ne devait pas essayer souvent vu la vivacité de mon père et la frustration de ma mère. Dans ce foyer tout se passait que trop bien, j'avais ce que je voulais, je disais tout et n'importe quoi et je restais pour autant un génie. Ils m'adoraient, j'étais l'attraction du moment, mais comme toutes ces sensations fortes elles ne durent pas. En gros, une fois qu'on avait finit de me monter, de faire quelques tours en bonus parce qu'il n'y avait pas trop de queue, on passait à autre chose. Toujours dans la métaphore de l'attraction. Je grandis bien, j'étais en avance, rien d'extraordinaire, mais tout de même. On m'inscrit dans l'une des plus prestigieuses maternelle du pays. Oui parce que bon, quitte à jouer avec des cubes autant que ce ne soit pas de la merde !
J'avais toujours eue une distance avec la grosse fortune qui m'attendait. Gamine je n'y pensais pas, donc je ne le disais pas. Mon problème de parole ne fit pas son apparition tout de suite, enfin sûrement mais ce n'était pas vraiment un soucis, on prenait ça pour de l'insouciance infantile. Mais plus je grandissais plus cela devenait pénible et embêtant. En primaire, jour de rentrée, j'évitais tout contact. Arrivée en classe, tout sourire, je m'asseyais, ayant apprit à ne pas froisser mon uniforme j'y faisais gaffe comme si c'était d'importance capitale. La maîtresse parlait, encore et encore, jusqu'au moment où.
« Vous nous emmerder quand même... »
D'un coup cela sortit de ma bouche. La première fois que cela se manifestait, je n'avais encore jamais employée ce mot dans ma vie et le voilà qui s'invite sur une phrase qui avait simplement parcouru mon esprit. Posant mes deux mains sur ma bouche autant vous dire que cela fut mon seul jour d'école. Je poursuivais un rythme scolaire à la maison, avec des enseignants à moitié psychologue. Ma vie tournait en cauchemar, mes parents s'éloignaient, je devenais de plus en plus vulgaire, et plus le temps avançait, et plus les choses se dégradaient. Je devenais une vraie connasse, mon vocabulaire se limitait à du familier, ma franchise était plus une tare qu'autre chose. Oui, croiser un homme sexy dans la rue et n'avoir rien d'autre en tête que de lui dire sans même le connaître était une chose difficile. Malgré ces quelques écarts, mes parents m'obligeaient à suivre le bon chemin. Je n'étais pas contre mais la pression était trop forte, et adolescente mon, esprit était très chamboulé. Je me portais bien, je supportais tout ça comme je pouvais, essayant de plus faire honte à mon entourage. Mais le mariage fut une calamité. Jusque là j'avais évitée toutes les soirées mondaines, les invités qui venaient manger, ou autre. J'avais peur, je me renfermais sur moi même. Rapidement je me rendu compte que je n'étais pas normale. Je faisais de mon mieux, mais je n'étais jamais suffisant. Les engueulades s'enchaînaient et parfois mes pensées partaient trop loin, et je ne pouvais rien contrôler. Les remords et les regrets accablaient mon âme, je ne vivais plus que seule, sans pouvoir oser me confronter à autre chose qu'à moi même. Dans le fond je n'avais jamais été autre chose qu'une fille pleine de vie, gentille et très sociable, mon seul problème était que je disais tout ce que je pensais, vraiment tout..
Le mariage débutait mal pour moi. Nous étions au paroxysme des conflits, c'était limite s'ils avaient pas réfléchis sur mon invitation à l’événement. J'avais fui mes remords en me mettant à la drogue, à la musique, je rêvais de vivre la bohème. Coincée dans ce cercle familiale sur-protecteur, je ne pouvais que suivre la norme, si mes pensées le voulaient bien. La préparation se poursuivait, alors que je venais de gueuler sur les pauvres dames faisant ma robe, le calme était revenue, je faisais le vide pour profiter d'un peu de silence. Il fallait que je prenne sur moi, je parlais tout le temps, il m'était impossible d'arrêter de penser de toute manière. Une fois la robe ajustée, je m'enfuyais derrière les cuisine, fumer ma cigarette. Je fumais en cachette. Mes parents le savaient mais ils étaient contres, voilà tout. Alors que j'étais peinarde, le cuisinier se ramena, fumant aussi. Il me fixait, étrangement..
« Cherche pas, je préférerais manger cette clope plutôt que te laisser m'approcher. »
Il détourna son regard, sans dire un mot et partie fumer plus loin. Là, c'était un de ses moments où j'aimais être moi. Je souriais, fumant ma cigarette. Je repartais pour le début de la cérémonie. Dans mon coin, fermant les yeux, écoutant de la musique, je ne voulais aucun contact, tout était trop risqué. Et pourtant, les premières heures furent tranquilles, ensuite mon père me força à aller me présenter à ce cher duc donc je ne connaissais même pas l'existence. Il me proposa une danse, en me proposant il prit mes mains et m'emmena danser. Le pauvre, il devait penser m'impressionner avec un slow. Alors qu'il descendait ces mains, je le repoussais, et je pense avoir jeter un froid dans la salle. Enfin, un froid, pas vraiment, tout le monde s'est arrêtés pour voir ce qu'il se passait quoi. C'était un peu la déchéance sur lui, l'apocalypse de Jade en faite..
« Je te vois venir toi. Tu penses que comme tu es duc, tu peux tranquillement tout permettre ? Un conseil, mon gars, reste où tu as pieds. Toi, moi, jamais. C'est clair ? »
« Euh .. Ou..i.. »
« Merci..Connard. »
D'un revers de cheveux, je partais rageant du moment. Je ne voulais pas, j'aurais simplement pu lui interdire, ou le remettre à sa place gentiment, mais non, j'ai pensée violence et voilà le résultat. Je sortais, m'allumant une cigarette, en larmes. Je ne comprenais pas, c'était rien, mais à ce moment là je revoyais tout, un trop pleins d'émotions me submergeaient. Je ne retenais plus rien, je criais toutes les grossièretés que je connaissais, folle de rage et triste en même temps. J'étais perdue, je n'avais rien, les gens me craignaient, mes parents me détestaient, je n'avais rien...
Le reste de la soirée se passa sans moi. Les heures défilaient, rien, personne d'inquiet, personne d'alarmer. Je décidais alors de m'enfuir. Ma fugue dura deux jours, j'avais dormis dehors avant de me retrouver au poste. Ce fut le dernier conflit avec mon père. Il ne dit pas un mot en me ramenant à la maison. Il présenta une lettre devant moi.
« Je veux que tu quittes cette maison dès demain matin.. »
Malgré le fait que j'avais envie de m'excuser, j'y pensais de toute mes forces, rien, rien ne sortit ma gorge serrée, aucun son ne sortit. Regardant la lettre de plus près, je me retrouvais dans un pensionnat à Birdsall. Redemption ? Qu'as-tu à m'offrir ? Je pris l'avion dès l'aube. Mon père avait laissé tout ce qu'il fallait, un compte en banque avec de l'argent dessus, beaucoup, mon passeport et tout autres papiers importants. Je partais laissant cette vie pleine de regrets derrière moi. J'allais tout reconstruire ailleurs, mais sûrement pas dans un pensionnat. Dès mon arrivée, je me posais dans un petit appartement, assise sur ma valise, je fermais les yeux, me laissant emporter par ce nouvel air. Jade Howdy est en ville, n'ayez pas peur de la vérité..