Quelle honte… Quelle humiliation… Pourquoi avait-il fallut que je me rende au lac ? Pourquoi avais-je tant eut besoin de cette tranquillité pour que finalement, je vive un moment, tout bonnement horrible. Quelle imbécile, ce n’est pas possible ! J’étais d’abord partie d’un pas plutôt rapide, voulant fuir cet endroit, ainsi que ce garçon. Mince, pourquoi fallait-il qu’in se passe un truc pareil avec la première personne que je rencontrais ? Je devais paraître complètement conne à ses yeux… Une vraie cruche de première. Voyant qu’il me suivait, je pressais légèrement le pas, ne voulant pas qu’il me rattrape. Je le refusais, je ne voulais pas lui parler, je ne voulais pas l’écouter ni l’entendre, je voulais encore moins que mon regard puisse croiser le sien. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait, je m’étais excusée… Alors pourquoi me suivait-il comme ça ? J’accélérais encore lorsque le jeune homme qui m’était encore inconnu me prit de vitesse et vint se placer devant moi.

Il me tenait par les épaules, je sentais son regard qui cherchait le mien. Pendant quelques secondes Nous restions ainsi avant qu’il ne parle. Il… Il s’excusait ? Mais non, je n’avais pas besoin de ses excuses, je n’en voulais pas. Cela me mettait encore plus mal à l’aise ! Le rouge me monta rapidement aux joues et mes yeux bleus, cherchaient à présent une issue à ce cauchemar. Mais il parla encore, d’un ton doux, rassurant, presque protecteur. Il cherchait à plaisanter un peu, c’était très délicat de sa part. Mes yeux, abandonnant l’idée d’issue et de sortie de secours, se dirigèrent vers lui. Je le regardais à présent dans les yeux, l’espace d’un instant. Mon regard était croisé avec le sien, ce qui me donna une impression étrange, un stress montait en moi, je me sentais étrange, la pigmentation de mes yeux devenait plus bleue encore. Non ! Je me dégageais de lui, je savais ce qui allait se passer si je continuais à le regarder ainsi. Et je ne voulais pas qu’il subisse le même sort qu’Eliott.

Faisant quelques pas pour me calmer, j’allais repartir, mais le regard du jeune homme était posé sur moi, il était clair qu’il ne comprenait pas ce qui se passait… Heureusement d’ailleurs. Mais, avant de partir, la chaleur qui avait envahis mes yeux s’en alla. Elle partit, disparut. Dans un élan de « courage, je me retournais vers lui avec une petit sourire, il fallait que j’arrête de fuir, il fallait que je fasse face. Sinon, comment pourrais-je changer ?

-Je m’appelle Alice…

Ma voix était restée toute petite, ma timidité naturelle ne m’avait pas quittée. Mais bon, c’était déjà ça… Puis, un souvenir me revint, j’étais à mon ancien orphelinat. Je revis les gens qui me méprisaient, la solitude dont j’étais la proie, le serment que je m’étais fait de ne plus laisser cette situation se représenter.

-Et toi… ? Qu…qui est-tu ?

Dorian, c’était un beau prénom. À l’image de celui qui le portait, je dois bien l’avouer. Je me sentais un peu mieux maintenant que les présentations étaient faites. Je sais, cela peut paraître un peu étrange, voire débile, mais bon, c’était comme ça. Le simple fait qu’il connaisse mon prénom et moi le sien était à ce moment quelque chose de rassurant. J’allais prendre la parole lorsque je sentis une présence. Une présence oppressante, presque étouffante, qui ne m’inspirait nullement confiance. Il arriva derrière moi avec un air de malice. Le Directeur en personne. Je me raidis, sa présence me dérangeait. Et pourtant…

C’était un homme grand et fort et, sous son costume, l’on pouvait deviner un corps parfait et musclé. Des lunettes fines et légères posées sur un nez discret et fin. Derrière ses dîtes lunettes, se cachent des yeux d’un brun ravageur, aussi beaux et brillants que deux pépites étincelantes. Et puis une bouche… sublime. Une bouche sur laquelle, je le devinais, devait parfois s’étirer le plus beau et ravageur des sourire. Effet accentué par une barbe de quelques jours, mal rasée. Tout comme ses yeux, ses cheveux étaient bruns. C’était un homme vraiment plaisant au charme certain et efficace. Un homme magnifique, vraiment, qui aurait tout pour lui et qui devait en faire tomber plus d’une. Parfait ? Il aurait pu l’être, s’il n’avait pas cette présence… dérangeante, encombrante.

N’osant pas le regarder plus de quelques secondes, je tournais la tête vers Dorian. Puis une pensée traversa mon esprit. « Son portable !! » Bien sûr, le Directeur ne pouvait l’ignorer ou passer à coté. J’étais même sûre qu’il l’avait déjà remarqué. Cette pensée fut bientôt confirmée par le fait que le grand homme, un méchant sourire aux lèvres. Evidement qu’il l’avait vu ! Il avança son pied vers celui-ci et l’écrasa. J’eu un sursaut de surprise et jetais un regard à Dorian. Après tout, c’était un peu de ma faute… Si je n’avais pas été là, il aurait simplement pu envoyer son message et aurait certainement eut le temps de cacher son portable dans une de ses poches. Mais là… Plus aucun espoir de le récupérer… Il était en miettes. J’espérais qu’il pourrait au moins récupérer la carte SIM…

Maintenant, le directeur revint vers moi. Déjà raide et mal à l’aise, je me sentis encore plus mal lorsque je le sentais approcher. Il déposa un objet dans ma main. C’était léger et fin. Une feuille ? Une photo ? Pourquoi me donnait-il quelque chose ? Mais avant que je n’ais pu voir ce qu’il m’avait donné, il glissa sa main dans mes cheveux. J’eu un frisson et me figeais. Ses paroles me glacèrent le sang. Il partit enfin. Mais je restais aussi immobile qu’une statue. Mes yeux se posèrent sur la photo que l’imposant Directeur m’avait donnée. Il y avait un bébé, une fille certainement, dans les bras d’une femme. Elle était en tenue d’hôpital et l’on ne pouvait voir sa tête, la photo avait été coupée. Rien n’était vraiment visible, seule la petite fille qui semblait tout juste née. C’était une photo d’une jeune mère avec sa fille, quelque heure après l’accouchement. Pourquoi m’avait-il donné cela ? Est-ce que… ? Non ! Impossible, cela ne pouvait pas être moi. Si ? Je faiblis, je fus prise d’un vertige que je réussis, avec peine, à contrôler. Dorian était en face de moi, il ne fallait pas que je montre mon malaise devant lui. Vu ce que le Directeur venait de me dire, il fallait mieux que je garde tout pour moi.
Dorian s’approcha de moi à son tour tandis que le directeur s’éloignait jusqu’à disparaître totalement. Dorian avait sûrement remarqué mon regard vide, je n’avais aucune réaction. Il me parla et me demanda si je le connaissais d’avant. Bien sûr, il avait du être intrigué par les gestes que le Directeur avait eut envers moi. Je l’entendis à peine, comme s’il était à des kilomètres de moi. Il était pourtant tout proche… Me reprenant, je le regardais et lui répondait après quelques minutes complètement perdue.

-N… non, je ne le connais pas… Je ne l’avais jamais vu avant. C’est… le Directeur non ?

Je regardais par terre son portable, détruit.

-Je suis désolée pour ton portable, c’est en partie ma faute. Tu voulais parler à ta famille ?

Je gardais la photo dans ma main, ne pensant pas à la cacher. Je n’avais plus vraiment peur de parler à Dorian, en fait, cela ne me faisait plus grand-chose. J’avais été choquée par la photo. Si le Directeur me l’avait donné, c’est qu’il s’agit de ma mère, et j’étais dans ses bras. Le seul signe distinctif que je pouvais voir sur le corps de la jeune mère, fut un tatouage à l’avant bras. Un tatouage en forma de… Pentacle. Comme celui que j’avais sur l’épaule. Etait-ce une coïncidence ?

Que j'arrête de m'excuser? J'avais passé mon enfance à m'excuser... M'excuser de quoi? De vivre, m'excuser d'avoir été abandonnée, m'excuser de dire ceci, de dire cela, d'avoir fait ceci, de ne pas avoir fait cela. M'excuser, demander pardon, c'était dans ma nature. A force de l'avoir répété pendant des années, vous finissez par l'associer totalement à votre vocabulaire, jusqu'à en faire votre phrase phare. C'est pourquoi, je baissais la tête lorsque Dorian me dit d’arrêter. D’instinct, je faillis répondre "Pardon", mais me retint de justesse. Il avait raison après tout. je n'y étais pour rien... Mais, le fait qu'il ait perdu son portable me chagrinait.

Les sourires de Dorian me rassuraient. J’espérais réellement qu'il allait trouver un moyen de communiquer à l’extérieur. Quand on a la chance d'avoir une famille, il faut en profiter un maximum. Je le regardais fourrer les restes de son portable dans sa poche lorsque je l'entendit me répondre. Un petit sourire se dessina sur mon visage, il était vrai que le directeur semblait être un personnage étrange et tout à fait unique en son genre. Je priais intérieurement pour ne pas le recroiser de sitôt. Les quelques secondes passées en sa compagnie cet après midi m'avaient largement suffit pour au moins une année entière...

-Ouai, sa présence est dérangeante... Il ne doit pas être très drôle tous les jours! ajoutai-je sur un ton léger et blagueur. Non, je n'ai rien cassé pourqu...

Suivant son regard, je m’aperçut qu'il regardait ma main, celle qui renfermait la photo qui me causait tant de troubles. Le regardant, je sourit derechef.

-Oh ça? Non, ne t'inquiète pas, ce n'est qu'une photo, rien de cassé!

Je me tut soudainement. Alors que j'avais enclencher le geste de montrer la photo à Dorian, mon bras se stoppa. Les paroles qu'avait prononcé le directeur m'étaient soudainement revenues à l'esprit.

« Si tu en parles ou si tu montres cette photo, tu seras punis. »

La phrase résonna dans ma tête et une certaine crainte s'empara de moi. Je ne pouvais pas lui en parler... Je n'avais pas le droit. Mon regard toujours plongé dans le siens, je ramenais en vitesse ma main derrière mon dos pour la dissimuler. Je n'avais pas de poche... Je savais que si j'en parlais à Dorian, il aurait, ainsi que moi, des ennuis.

-C'est rien... Rien du tout.

Je regardais le lac, désireuse de changer de sujet afin de préserver le secret que le directeur m'avait ordonné de garder pour moi et moi seule.

-C'est un endroit sympa ici. Calme, tranquille, à l'abri des regard... C'est agréable non?

Spoiler:

Être aux cotés du jeune homme que l'on nommait Dorian ne me gênait plus désormais. Je m'étais habituée à sa présence. Ce n'était pas une présence oppressante et intimidante comme avait pu l'être celle d'un certain directeur, quelques minutes auparavant. Le jeune étudiant qui marchait à mes cotés était quelqu'un de calme et de gentil. Cela se sentait. C'est la raison pour laquelle je refusais catégoriquement de lui faire courir le moindre risque par le biais d'une photo. Photo dont je ne savais pas même la provenance. Comment le directeur avait-il pu se procurer une telle photo? Même l'orphelinat n'avait pas réussit à récolter des informations sur mes parents. Nous nous arrêtâmes au bord du lac tandis que Dorian se baissait afin de ramasser quelques cailloux de formes plates. Il commença à faire quelques ricochets tandis que je le regardais faire distraitement.

-Je ne sais pas trop... À vrai dire, je ne compte pas vraiment les jours qui passent. J'essaye plus de profiter du temps que je passe ici. Mais cela doit faire approximativement quelques semaines que je suis arrivée. Et toi? Ça fait longtemps que tu es ici?

Je souriais en le regardant lancer ses cailloux. Je dois dire que je m'étais beaucoup entraînée à ce jeu quand j'étais petite. Près de l'orphelinat où je vivais, il y avait un lac en tous points semblable à celui qui s'étendait ici devant mes yeux. J'y passais souvent du temps seule. Forcément, les occupation était minces. Je dois avouer que Dorian ne se débrouillait pas trop mal. Jusqu'à ce qu'il prenne une grosse pierre et qu'elle ne transperce la surface de l'au pour aller s'échouer lourdement au fond du lac. Je me levais alors avec un petit sourire et prit une petite pierre lisse et plate. D'un geste sûr et presque expert, je la jetais. Avant de disparaître dans le lac, la petite pierre eut le temps de faire 8 ricochets.

-J'ai eu tout le loisir de m'entraîner à ce jeu quand j'étais petite. ajoutai-je en me retournant vers lui. Cependant, ça fait longtemps que je n'en ai pas fait, j'ai un peu perdu la main je crois! terminai-je en rigolant nerveusement avant d'ajouter : Tu te débrouilles très bien toi!

Doucement, je revint vers lui. J'avais pour la seconde fois les chaussures mouillées, mais cela ne me dérangeait pas vraiment, au point où j'en était! Je passais à coté de lui afin que nous reprenions notre petite marche. Mais, en avançant, la photo qui m'avait été donné par le directeur glissa de ma main sans que je m'en aperçoive. Elle tomba au sol sas un bruit. N'y faisant plus trop attention, je ne remarquais rien.

Être ici depuis huit ans... Je me demande ce que ça fait. Quand on a une famille, pourquoi aller huit ans en pensionnat? Est-ce qu'il en avait marre de cet endroit? Ou bien était-il simplement habitué? Ces questions traversèrent mon esprit, mais je ne les posais pas, ne voulant pas paraître trop indiscrète. Reprenant tranquillement ma marche, je sentais l'air frai sur mon visage, ainsi que sur les autres parties de mon corps. Surtout jusqu'à mes tibias, qui avaient étés mouillés lorsque j'avais fait ma démonstration de ricochet.

Les feuilles des arbres environnants ondulaient sublimement sous l'effet du vent frais et léger qui passait entre les branches. Mais alors que je marchais, Dorian m'appela, m’interpella, pour me dire, ou plutôt me faire remarquer quelque chose qui me glaça le sang.

- Attends ! Tu as échappé ça ! Tu devrais faire attention, on perd facilement les choses ici !

Sur ses mots, je me figeais. J'étais totalement pétrifiée. Comme si quelqu'un ou quelque chose m'avait jeté un sort. Voila l'effet que ces paroles, pourtant innocentes, que le jeune Dorian avait prononcé sans penser à mal, avaient eut sur moi. L'avait-il regardé? Avait-il vu ce que montrait cette photo? Et si oui, allait-il me poser des questions? Ou bien faire semblant de ne rien avoir vu?

-Jolie photo en tout cas ! Elle rend bien !

Et merde! Il avait vu... Je fis comme si de rien était, comme si ce n'était pas grave avant de me retourner tout doucement vers lui. Mais sans pouvoir me contrôler, dès que je vit la photo entre ses mains et son sourire sur son visage, attendant que je reprenne ce qui m'appartenait, Je sentit un vent de panique m'envahir. Ce but bien plus fort que moi, une réaction trop forte que je ne put contrôlée, prise au dépourvut. Et à ce moment précis, se produisit la chose que je redoutais le plus, LA chose qui me terrifiait depuis ce funeste jours ou j'avais tué Eliott... Mes yeux s'embrasèrent et un Rayon bleu en sortit. Il suffit d'une fraction de seconde pour réduire la photo en poussière, sans que j'en eusse l'intention. Je rassemblais mes forces pour clore mes paupières et contenir le rayon dangereux à l’intérieur de celles-ci. Une fois la réaction calmée, je n'osais pas rouvrir les yeux. J'avais eut le temps de constater que la photo avait été détruite mais je ne savais pas si j'avais fais du mal à Dorian. Oh mon dieu, j'espérais que non... Cette perspective me terrorisait. De ce fait, je n'osais pas rouvrir les yeux, ayant trop peur de ce que j'avais pu lui faire.

-Do... Dorian? Est-ce que tout va bien?

"Je ne peux pas bouger.
Je ne dois pas bouger.
JE NE VEUX PAS !
Je vais encore faire du mal.
Je ne veux pas lui faire du mal.
Non, je n'ouvrirais pas les yeux..."

Je sentais encore le laser actif dans mes yeux. Je ne parvenais pas à le calmer, à me calmer... Je lui avais fais du mal, j'en avait peur. Et cette peur me paralysait au plus haut point. Jusqu'à ce qu'il me dise qu'il allait bien. Cela voulait-il dire qu'il...? Que je... Je ne lui avait rien fait? Je ne l'avais pas touché? Il était donc sauf... La tension accumulée dans mon corps, se dissipa peu à peu à l'annone de cette nouvelle, mon corps se détendit, Je pus me mettre à respirer. Le rayon mortel disparut, je le sentais mais je me refusais toujours à rouvrir les yeux, à le regarder. Il devais me prendre pour une... Une erreur de la nature, voila ce que j'étais. Je n'arrivais même pas à me contenir. C'est tellement minable.

J'étais touchée qu'il tente de ma rassurer, même si je ne comprenais pas qu'il veuille le faire. je sentis sa main sur mon épaule, geste qui me rassura profondément. Il ne m'en voulait pas. Il ne m'en voulait pas. C'était un point positif... Quant à penser à quelque chose de drôle et détendant... Les seules images qui me venaient en tête étaient celles d'Eliott. Les dernières que j'avais pu avoir de lui... Mon Eliott que je m'étais moi-même arraché.

- On peut dire que tu as un sacré coup d’œil, la miss !

Pas assez pour me faire rire ou sourire, cette petite blague m'amusa. Doucement, je relevais ma tête pour le regarder dans les yeux. Il avait un regard bienveillant et un sourire magnifique sur le visage. Mais, en baissant les yeux, je vis qu'il avait une blessure à la main. Je tendis la mienne afin de saisir ses doigts, ce qui me permit d'examiner la blessure. Une brûlure trônait au milieu, causée bien sûr par mon laser. Je passais mes doigts dessus avant de reposer mon regard sur son sourire. Comment pouvait-il afficher ce sourire? Comment pouvait-il me sourire? Je l'avais blessé. Je n'étais qu'un monstre. Les larmes me montèrent aux yeux et je sentis un boule se former dans ma gorge. Honteuse, je baissais la tête et me mit à pleurer.

-Je suis vraiment désolée ! Je t'ai fait du mal, je ne voulais pas. Je... suis... Pardonne moi !

Je m'étais éloignée de lui, une peur m'avait envahis, je ne pouvais exactement décrire ce que c'était, mais elle était là. Tout ça à cause d'une satanée photo ! tout ça à cause de ce satané directeur ! Tout ça à cause de ce satané pouvoir qui était en moi. J'airais voulut me cacher sous terre, ou encore tomber dans un tunnel sombre et profond afin que personne ne puisse me retrouver. Je cachais mon visage de mes mains. Le remord provoquais en moi des sanglots que je ne pouvais contenir. Mais après tout...Que pouvais-je faire d'autre...? Que d'être désolée...?

Il me rassurait encore. C'était vraiment adorable de sa part... Il me semblais qu'il avait déjà eut un accident dans ce genre... Cela s'entendait lorsqu'il me parlais. De ce fait, je ne put m'empêcher de me sentir proche de lui... D'une certaine manière. Je décidais de faire un effort afin de ma calmer. C'est vrai, après tout, ce n'était pas à Dorian de gérer mes émotions ou mes états d'âme... Il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je l'attrapais et suivait son mouvement. Je me forçais à lui faire un petit sourire.

-Ouai, tu as raison... Rentrons...

La belle vue que nous avions sur le lac s'effaça peu à peu avec la distance qui augmentait. Je marchais lentement, mais avec assurance. Je suivais les pas de Dorian. Il nous restait encore de la marche afin d'arriver à l'entrée du bâtiment. Je regardais Dorian lorsqu'il me posa quelques questions.

- Dommage, pour ta photo ! J'imagine qu'elle devait représenter un souvenir important pour toi ? Non ?

Je poussais un petit soupir. Non, cette photo n'avais pas de valeur. Enfin, je ne sais pas vraiment... Je venais de la recevoir mais si il s'avérait que cette femme était ma mère, et que j'étais la petite fille qui se trouvait sur la photo, le fait qu'elle ait été détruite, pourrait être gênant. Surtout si le directeur me convoquait dans son bureau, pour me parler de cette photo... Qu'allais-je lui dire? Que je l'avais égaré? Ou la vérité, que je l'avais détruite d'un coup d'oeil... Je secouais la tête afin de ne plus y penser. Je ne voulais pas revoir son visage, il me donnait la chair de poule et, je n'aimais pas ça. En regardant Dorian, je remarquais que je n'avais toujours pas répondu à ses questions. Il avait vu la photo... Qu'est-ce que cela changeait à présent?

-Je... Je ne sais pas vraiment ce qu'elle représente... Je...crois que je suis le bébé sur cette photo et que ma mère me tient dans ses bras. Mais, je n'en suis pas sûre, à vrai dire, je n'en sais rien. Je me demande juste comment le Directeur à-t-il pu se procurer cette photo ni pourquoi il me l'a donné.

J'étais de nouveau un peu perdue cette histoire me donnait mal à la tête et... Même si la photo n'existait plus, elle était à présent gravée dans ma tête. Et rien ne la ferait sortir, c'est une garantie. Mais, avais-je bien fait de parler de tout ça à Dorian? Je n'en était pas certaine mais, le ton sur lequel il m'avait parlé m'avait incité à lui faire confiance et à me livrer. Et puis... je dois l'avouer... Lui parler m'avait fait du bien. Comme si j'avais été libérée d'un poids. Ce qui me fit sourire et rendit de ce fait, mon visage un peu plus radieux que d'habitude.

Mince... Je n'aurais peut-être pas du mentionner le Directeur... Cela allait-certainement éveiller la curiosité de Dorian. Mais bon... Au point où on en était...

-Ouai, le directeur... plutôt étrange hein?

Je fut parcourue d'un frisson. Je n'avais pas froid, bien au contraire. Ce fut un frisson qui n'avait rien de bon et qui ne laissait rien présager de bon non plus. C'était une impression étrange, comme quand quelqu'un parle de vous et que, on ne sais comment, vous le ressentez. Cette impression désagréable d'être espionné ou bien observé... Je regardais autour de moi. Il n'y avait aucune raison d'avoir cette impression, c'était un près midi plutôt calme et personne ne semblait nous regarder ou faire attention à nous. Que ce soit Dorian ou moi. Je me retournais vers le jeune homme brun qui m'accompagnait, tachant de faire disparaître ces pensées inutiles de mon esprit.

- Peut-être l'a t-il reçut directement de tes parents ! Ils voulaient peut-être te faire parvenir cette photo pour...calmer leur inquiétude de parents !

Leur inquiétude de parent... Je ne crois pas qu'elle soit bien forte, leur inquiétude... Bien que je n'y fasse pas souvent allusion, l'abandon de mes parents m'avait toujours affecté. J'évitais d'en parler, j'évitais même d'y penser. Mais dans ma tête, Je ne pouvais parfois m’empêcher de me poser cette simple question... Pourquoi? Pourquoi avaient-il abandonné leur enfant? Est-ce qu'ils étaient trop pauvres? J'étais un accident? Mon père n'était-il qu'un aventure d'un soir pour la strip-teaseuse qu'était peut-être ma mère? Ils s'aimaient au moins? Tant d'interrogations restées sans réponse depuis que je suis toute petite... Et si le Directeur savait quelque chose? Si il avait découvert leur secret? C'était peut-être une chance pour moi de découvrir la vérité sur mes origines...

-Si c'est le cas, tu es bien la première personne qui reçoit du courrier à Rédemption ! A croire qu'on existe plus par moment ! Et tu n'avais aucune lettre avec cette photo ? D'habitude les parents adorent envoyer quelques mots pour appuyé le côté nostalgique d'un souvenir !

Un petit sourire triste se dessina alors sur mon visage. Du courrier... Je serais très étonnée qu'un jour je reçoive de courrier venant de l’extérieur... Qui m'en enverrait? Des anciennes connaissance de l'orphelinat? Laissez moi rire ! Quant au coté nostalgique... Quelle nostalgie pouvait-on avoir lorsqu'il n'y a rien à partager?

-Ça m'étonnerais beaucoup si je devais recevoir du courrier. Avant de venir à Rédemption, j'habitais dans un orphelinat. Ce n'étai pas un endroit très... Hospitalier si tu vois ce que je veux dire. Quant à mes parents, je n'ai aucun souvenir d'eux. Je ne les ait pas connus, Il ont dut voir que je n'étais pas normale alors ils se sont débarrassés de moi.

Je n'avais pas l'air triste en parlant de ça. J'avais accepté l'idée. Et en parler avec une personne comme Dorian me faisait du bien.