Blues Hair | Bal d'Halloween [TERMINE! ♪]

Des cheveux bleus... Perdus au milieux de leurs frères tristement bruns

Halloween. Raphaël détestait les bals. Il détestait devoir rester pendant tant de temps enfermé dans une pièce si petite avec autant de personnes dedans. Il détestait devoir regarder des couples niais gesticulaient sur une piste de danse. Il détestait les gâteaux trop cuits, les néons trop forts et toutes ces filles qui pour une raison étrange voulaient danser avec lui. Oh ! Et plus que tout, il détestait les costumes qui grattent.
Effectivement, pour l’occasion, Raph’ s’était déguisé en vampire. Il portait donc une chemise blanche bouffante, comme dans les films d’époques, et une grande cape noire. Pour compléter sa panoplie, il avait ajouté un pantalon et des mocassins noirs ainsi qu’une paire de fausses dents. Il avait ensuite demandé son aide à un membre du club théâtre pour le maquillage et le voilà transformer en la parfaite réplique de Edward… (-Eh oh ! on parle d’un vampire là !!-Ah oui, pardon). Hum… De Dracula donc…

En réalité, Raphaël n’était pas là pour le bal. Il était là pour les cheveux océans, qui dériver au milieu des cheveux fades et banals. C’était pour eux qu’il était à présent assis sur une chaise. C’est étrange comme une simple couleur de cheveux pouvait l’émerveiller, le captiver au point qu’il reste assis sur cette chaise à les observer de loin. Au fond, cela l’inquiéter un peu. Etait ce un signe qu’il n’était plus… normal ?. Depuis qu’il était à Rédemption, ses crises étaient allées crescendo. Il avait peur de devenir fou. Il était là, à supporter autant de personne, pour une cascade de boucles bleus océan. Il ne connaissait même pas celle à qui elles appartenaient.
Il resta à observer la tache bleu pendant presque tout le bal. Jusqu’à ce que, vers 0h00, la propriétaire de cette ‘’tache’’ se dirige vers la porte…Pour partir. Alors Raphaël se leva aussi et suivi la demoiselle. Il hésita un instant avant de le faire. Son propre comportement l’effrayer. Mais d’un autre côté, il voulait vraiment savoir qui elle était. Alors, il la suivit quand même.

Elle emprunta les couloirs glacials du pensionnat, déserts. Elle n’entendit pas les bruits des pas de Raphaël, qui la suivait à bonne distance. Sûrement était-il couvert par le bruit lointain de la musique. Il n’en savait rien. Elle finit par s’arrêter et entra dans la salle de théâtre de Rédemption. Intrigué, il attendit un instant avant d’entre à son tour dans la salle. Il trouva la jeune fille assise sur un des fauteuils qui lui tournait le dos et qui fixait la scène. Il eu l'impression qu'elle était là pour s'isoler. Il essaya de partir discrètement, avant qu’elle ne le voie, mais malheureusement, son pied heurta violemment le coin d’un fauteuil et il ne put retenir un petit cri de douleur.

Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?
I travel the world
And the seven seas
Everybody's looking for something.

Cette soirée, c’était le vide total. La panique … Quand il y a finalement une masse de quelque chose, c’est comme s’il n’y avait rien.
Mais alors pourquoi est-ce que j’ai mal ? Mal aux oreilles. Mal a la tête.
Tout le monde m’ignore. Certains me disent bonsoir mais je ne les reconnait pas … c’est normal ? Je suis tarée au point de ne plus me souvenir des gens ? Impossible. J’ai mal … ça me ronge, j’ai envie de gerber. Gerber sur tout ce qui se bouge. Un vomi bleu ♥ T’façon, avec toute la masse de chewing gum que je viens d’avaler. Mon estomac est couleur cassis ~

Max venait d’arriver a la soi-disant fête d’halloween. Elle trainait ses pieds d’un air las et avait l’air d’un petit chien perdu. Mais rapidement, elle retrouva le sourire. Un sourire fou et complètement … inutile dans cette situation. Elle vagabondait, poussant délicatement les personnes qui s’amusait. Elle tremblait un peu, faisant claquer ses talons au sol par pure nervosité. Elle riait intérieurement d’elle. Pauvre petite chose qui se fait peur. Pauvre petite chose qui croit être forte , qui croit que la folie la guide. Si … pathétique ?
Sa robe bleu clair lui arrivait en bas des cuisses, c’était une robe des plus simplistes, douce ribambelles de rubans et dentelles. Qui flottait agréablement au vent ; vue imprenable sur la jeune fille, également « agréable », Ainsi que des oreilles de chats qui trônait sur sa tête.

Some of them want to use you
Some of them want to get used by you
Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused.
Aaaah ♥ Bonheur étouffé par cette incontrôlable agoraphobie … Pourquoi est-ce que les gens me fixent bordel ? Je suis trop belle pour eux, c’est ça ? ~shishishi … !
Nan mais vraiment … je sais qu’ils n’ont pas l’habitude de voir quelqu’un de « libre » dans cette école mais bon … Et puis ♥ Peut-être qu’ils n’aiment pas le bleu … Ils n’ont pas de gout ces ingrats !

Max continuait sa petite promenade quand elle croisa le regard glacial d’un surveillant. Il la regardait méchamment ; la demoiselle s’en fichait. Il approcha, vraiment d’un air étrange. On condamne souvent l’extravagance de la demoiselle a Rédemption. Mais c’est pour ça qu’elle est unique, non ? Pour ça qu’elle se bat, chaque jour contre elle-même et pour elle-même. Paradoxal ? Normal, c’est aussi parce qu’elle est folle et qu’elle en a conscience. Elle poursuivit sa marche a travers la salle, ignorant le surveillant qui la suivait … dangereusement. Elle finit par entrer dans un petit coin isoler, et sentit son bras tirer en arrière.

Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?
I travel the world
And the seven seas
Everybody's looking for something.

Il me veut quoi ce bouffon ? Aaaah ♥ Je deviens grossière, calmons nous. Mais j’ai aucun compte a lui rendre. Tss. En plus … il sent la transpiration … ! je vois je vois ♥ Il va falloir que je m’en débarrasse … avant que tout s’éclate. Avant que je ne le brise en mille morceaux … de verre ? Non non … lapis lazuli ~

Max se détacha de son emprise, lui accordant un regard méprisant. Cette fête l’ennuyait déjà. On était là pour se détendre et pourtant … il y a encore des personnes prêtes a tout gâcher.
C’est comme ça la vie ; right ? Une bonne gifle et la voilà repartit de son coté. Le pas pressé et le rythme haleté. Elle traversa la salle comme une flèche , ne prêtant pas un regard aux autres citrouilles ; fantômes ; sorcières ou autres abominations de la nature. Elle passa même devant le petit roi de la soirée et les milliers de filles qui laissaient couler la bave sur leur costumes devant lui ♥

Hold your head up - Keep your head up - Movin' on
Hold your head up - Movin' on - Keep your head up - Movin' on
Hold your head up - Movin' on - Keep your head up - Movin' on
Hold your head up - Movin' on - Keep your head up.

Ou est-ce que je vais ? Je fuis. Je le fuis ? Je les fuis tous … Ou bien je me fuis moi-même. C’est tellement … anormale. Aaaah … mon chewing gum n’a plus aucun gout. Il me ressemble tiens. Que quelqu’un vienne …. Ou me laisse. Que quelqu’un vienne m’approuve … ou m’enfonce. J’ai juste besoin d’une voix. Parce que la mienne n’est plus que le chuchotement de mon délire.

Some of them want to use you
Some of them want to get used by you
Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused.

Elle partit se jeter dans un fauteuil … Les plis de sa robe formant une couverture bouffante et agréable. Elle se sentait soulagé de s’être enfuis du capharnaüm de la fête. Elle avait des petits spasmes de la peur mélangé à l’essoufflement. Elle était seule ; elle et sa gomme a mâcher amer. Puis elle entendit un craquement. Quelqu’un venait la déranger. Tant mieux ? Le petit roi venait de se prendre les pieds dans le fauteuil. LE PETIT ROI ?! Elle sursauta ; ses cheveux bleutés partant en arrière. Elle resta immobile.

« Mais … qu’est-ce que … ? »

Elle se leva ; douce princesse en éveil. Princesse rebelle devant le fils du roi, le petit prince.

Un petit prince ?! Mais c’est un biscuit !!! Chocolat fondant … sucre pas dérangeant. Petit prince tentant … qu’on a envie de croquer a pleines dents ♥
WOW ! On se calme … Je le connais pas … pourtant je le trouve … mignon ? Impossible. IMPOSSIBLE ! C’t’un gâteau …et les gâteaux … J’adore ça. M’ouai pas convaincant. Regardez moi ce petit air perdu ~shishishi !

La turquoise se leva doucement, un peu tremblante. Elle l’aida a se relever, puis s’éloigna, retombant sur le fauteuil dans un cri aiguë. Max resta immobile a l’observer ; ne sachant que faire, n’arrivant pas a sortir son sourire flippant habituel ; pour la première fois de sa vie. Elle bafouillait des trucs incompréhensibles avant de sortir , finalement :

« Qu’est-ce que tu me veux ? Tu n’es pas avec tes admiratrices petit prince ? »

Elle se dit qu’il devait la trouver complètement folle de l’appeler ainsi. Bouarf’ ça ne change pas de d’habitude.

Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?
I travel the world
And the seven seas
Everybody's looking for something.

La douleur était vive. Le bruit du choc raisonna dans tout le théâtre vide. Et Raphaël avait mal. La douleur était aiguë, en tout les cas assez pour lui arracher une ou deux larmes. Il se retourna pour voir si l'inconnue l'avait entendue. Apparemment oui puisqu'elle s'était levée et qu'elle l'observait avec ses grands yeux... qui comme le reste était bleus. A vrai dire, c'était sans aucun doute la première fois que Raphaël voyait tant de bleu sur la même personne. Tout était bleu: ses yeux, ses cheveux, sa robe, ses ongles, ses chaussures... Seule sa peau, blanche opaline, se différenciait timidement de la monochromie de la belle demoiselle. La bleue, perdue dans ce monde triste et fade, se leva et l'aida à se redresser. Debout, il était plus grand qu'elle, si bien qu'elle devait lever la tête pour le regarder. Ce qu'elle ne fit pas bien longtemps puisque dès qu'il fut debout, elle s'enfuit en direction de son fauteuil tout en continuant de le dévisager.

Elle le regarda ainsi pendant un moment, bafouillant des paroles absolument incompréhensibles. Raphaël attendit bien sagement qu'elle arrive à articuler, la regardant en silence, remarquant au passage la lueur folle qui brillait au fond de son regard océan. Quand elle put enfin parler, ce qu'elle dit surpris profondément Raphaël. Petit prince? Elle était bien la première à l'appeler ainsi...

- Petit Prince.... Aurais-je l'honneur de savoir pourquoi?Demanda t-il, l'ombre d'un sourire étirant ses lèvres.

Et puis, décidant de se comporter comme tel, le "prince" s'approcha doucement de la demoiselle et effleura sa main d'un léger baiser, comme il avait vu les hommes le faire dans de nombreux films.

- Et... A qui ai-je l'honneur? J'imagine que tu... vous êtes également une princesse
Continua t-il en donnant à sa voix les intonations de l'époque.

Il se redressa et plongea ses yeux dans ceux si différents de la turquoise... Et il attendit sa réaction. Pour tout vous dire, il espérait qu'elle ne le frapperait pas...

Dreamers and prayers
We don't know what's out there
There's no way we'll wake up
There's no way they'll leave us alone
Alone...

Oui … un prince … Il avait l’air d’un prince. Mon prince ? Raaah … non non non ! Pitié … ne me dites pas ça … Je connais pas l’amour moi ! Je suis forte ! Ou pas. Ou l’inverse. Il est si … époustouflant. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je demande pourquoi ? Pourquoi est-ce que je demande pourquoi je dis pourquoi ?! Tss. Je vais pas y arriver … Je veux juste qu’il me laisse … comme les autres ! *mensonge* Je ne veux pas qu’il reste ! *Mensonge !* Je n’aime pas le fait qu’il s’intéresse a moi !!! *arrête de mentir !!!!*

… Wow. Stop.

Max était perdue. Mais vraiment hein. Ses lèvres tremblaient tandis qu’elle fixait le petit prince… Il s’approchait, elle restait immobile. Inconsciemment, c’est elle qui contrôlait tout. Petite héroïne, victime de la tragédie des antihéros … Soufflée et essoufflée par le charisme qu’elle donnait naissance. La bleutée fixait le biscuit, enfin, le jeune homme toute recroquevillée sur son fauteuil comme si croiser son regard était une torture éternelle, un supplice qui vient éveiller vos désirs et tenter vos moindres faroucheries perverses. Elle crispa ses mains sur le fauteuil en cuir tandis qu’il se rapprochait encore. Il avait sourit … ? Et elle trouvait ça mignon alors elle sourit discrètement a son tour. Il lui demanda d’un sourire charmeur ce qui lui valait l’honneur d’être appelé comme ça …

So whisper
Little prayer
We are dreaming and praying, yeah

Mais il est stupide ou quoi ?! c’est un biscuit ! et puis je l’appelle comme je veux … Na mé oh ! Alors pourquoi je lui résiste ? J’ai pourtant tellement envie … qu’il … A quoi je pense moi ? Je suis vraiment folle.

Elle se mordit a nouveau la lèvre inférieur, ce qui la fit saigner. Elle ne s’en rendit pas compte, trop occupée a essayer de percer les yeux du jeune homme avec les siens. Un combat ?

« Je fais ce que j’ai envie ! et puis tu as des groupies qui sont folles de toi ! Un prince a des admiratrices … »

We are just low fence
We'd shelter
And we'll dare to share the air
Ooh despair and we'll dare to jump high
And fly away with broken wings
No wings...

Elle tenta de se lever, mais le jeune homme lui prit la main pour déposer un baiser. Elle se figea instantanément, sentant un frisson parcourir son corps … agréablement. Elle retira sa main, rougissante et sourcils froncés par ce couteau enfoncé dans sa dignité, elle sauta du fauteuil avec hâte et vivacité. Adjectif positif qui malheureusement sont détruits par la hargne de la jeune fille aux cheveux bleus. Elle remuait les lèvres sans qu’aucun son ne sorte. Elle le retenait prisonnier a l’intérieur … Il l’avait appelé princesse ? Elle rougit deux fois plus avant d’éclater de rire, nerveusement.

« Moi, Princesse ? Malheureusement non … Je ne suis qu’une dépravée qui va bientôt finir aux ordures. »
Elle poussa un long soupir.
So whisper
Little prayer
We are dreamin'
And tryin'... Yeah

Que ? Quoi ? Comment ? Ou ? Pourquoi ? Quand ? Raaah ! Trop de questions … sans réponses ? Oui … exact. Il m’attire … mais je ne veux pas qu’il se rapproche. Je vais le blesser. Il aura honte de moi. Je ne veux pas de ça. PAS ENCORE ! Pas avec lui … pas avec le petit prince … Si je commence a le croquer. Je mangerais tout, faisant disparaitre les quelques miettes qui pourraient subsister. Alors non. Jamais.
J’espère qu’il ne m’a pas dans le collimateur … ♥

Max sentit une boule germer dans son ventre. Non, ne pensez pas a Alien, c’est psychologique. P-s-y-c-h-o-l-o-g-i-q-u-e ! Elle recula encore ; encore ; jusqu'à qu’il soit a quelques mètres d’elle, heurtant le mur, serrant les dents sous le frisson qui la parcourut encore, a cause du froid. Le sang sur sa lèvre coula … sur son menton et une goutte vint tacher sa magnifique robe bleu. Elle passa sa main sur sa lèvre, récoltant du sang, ouvrant progressivement des yeux ahuris.

« Rouge … »

So whisper
Little prayer
We are dreaming and duelling
Someone is watching
We were just laughing
We were dying
It was all lie
A bean in our eye
Our tears were so dry

Du rouge … quelle horreur ? Ma robe … ma main … du rouge … du rouge … il va me trouver conne, non ! Au secours, sortez moi de là. J’ai mal a la tête … du rouge, du rouge aaah … Que faire ? Fuir ? Pleurer ? Assommer le petit prince ? *Pas question !* Tout est gâcher, la robe, moi, lui …

« Ne m’approche pas je suis folle … Je suis bonne pour l’asile ! »

Connaissez vous l’histoire d’Adam et Ève ? Adam et Ève. Ève avait les cheveux bleu et Adam était un pauvre biscuit, euh, un pauvre petit prince. Le serpent n’était que la folie et la pomme n’était qu’un sentiment … un sentiment … L’amour ? La folie vint se glisser sur l’épaule de Max tandis qu’elle lui chuchotait a l’oreille ce qu’elle devait faire, avec le petit prince. Choquée, la demoiselle tremblait, regardant le jeune garçon, tentée … mais évitant le déclin des hommes, elle préféra prendre la fuite, elle, ses sentiments naissants absurdes et le serpent fou qui rampait a vive allure derrière elle, comme un … « parasite. »

So whisper, oh stay away
We are dreaming and praying
We were just laughing
We were dying
It was over
Our tears were so dry

Tout ceci n’est qu’un rêve Max … Un très beau rêve. « Rêver de lui ? Mais c’t’un cauchemar ! » Chut ~ Arrête de te … mentir. ♥

For naught, for naught ...

And if you have a minute why don't we go
Talk about it somewhere only we know?
This could be the end of everything
So why don't we go
Somewhere only we know?

Une pauvre petite chose bleue qui l'observait derrière un fauteuil en cuir fatigué. Drôle de vision. Une pauvre petite chose bleue tremblotante. Une pauvre petite bleutée qui lui sourit à son tour. Étrange sourire que celui de la princesse qui lui faisait face. Un sourire de folle timide, un sourire si surprenant, si inexplicable qu'il en devenait magnifique. Sa réplique désarçonna l princesse au point qu'elle se mordit violemment la lèvre inférieur et qu'elle brisa son délicieux sourire... Si fort que sa lèvre saigna un peu. Étrange de voir une tache de rouge sur tout ce bleu...

Is this the place we used to love?
Is this the place that I've been dreaming of?

Des admiratrices? Raphaël recula d'un pas sous la réplique cinglante de la belle turquoise... Il sentit ses sourcils se fronçaient, ses épaules s'affaissaient.... Il ne comprenait absolument pas ce à quoi elle faisait référence. Il décida de rester dans son rôle de prince aimable et avança encore un peu vers la demoiselle:

- Désolée de vous contredire princesse, mais je n'ai jamais vu aucune admiratrice, ni une seule groupie me tourner autour. Vous vous illusionnez madame...

Toujours avec le même sourire fugace pendu aux lèvres

Oh simple thing where have you gone
I'm getting old and I need something to rely on

Un baise main délicat. La voila qui se figeait, qui frissonnait, qui retirait sa main vivement . Son teint blême se colora d'un merveilleux grenat, en total contradiction avec sa monochromie usuelle. Elle sauta de son fauteuil, A l'appellation de princesse, elle s'empourpra avec plus d'ardeur encore. Et elle éclata d'un rire à la limite de l'hystérie avant d'ajouter qu'elle n'était qu'une dépravée et pas une princesse. En soupirant...

- Pourtant, je n'avais jamais vu une jeune fille si ... attrayante... Vous êtes tout, sauf une dépravée...

Fit-il doucement remarquer

Et la princesse recula, s'éloigna de lui le plus vite possible, si bien qu'une minute plus tard, elle se retrouva dos au mur . Et la goutte infime de sang qui pendait sur sa lèvre coula lentement sur son menton, pour atterrir sur sa robe. La jolie princesse récolta un peu de son sang et le regarda longuement, le blanc et le rouge se mêlant avec une grâce sans pareil.

And if you have a minute why don't we go
Talk about it somewhere only we know ?

Folle. Dérangée.Aliénée. Cinglée. Sa princesse était folle. C 'est ce qu'elle venait de dire non? " Ne m’approche pas je suis folle … Je suis bonne pour l’asile ! ". La phrase résonnait dans sa tête. Étrange n'est ce pas, comme une seule goutte de sang pouvait faire bousculer l'ordre de quelqu'un? " Ne m’approche pas je suis folle … Je suis bonne pour l’asile ! ". Et lui alors? Il avait tuait ses parents. N'était-il pas fou? N'était-il pas dangereuse? Pour lui... Pour elle... Pour tout les autres.... Ses mains commençaient à trembler. Sa mère, son père... Allongés sur le sol de la salle de la cuisine. Sans vie. Sans chaleur. Leur visage à jamais figé dans ce mélange de stupeur et de tristesse. Sa sœur, qui hurle. Lui qui pleure. A l'époque ou maintenant? Une larmes coule sur sa joue...

This could be the end of everything
So why don't we go
Somewhere only we know ?

Reprend tes esprits... Reprend tes esprits.. Raphaël ouvrit les yeux. La princesse est là. Mon dieu qu'elle est belle. Belle à rendre jalouse les anges. C'est un ange tombé du ciel. Un ange bleu est tombé du ciel. Venez la chercher. Oui, vous les anges, venez la chercher. Elle est perdue sur Terre. Et puis non. Laissez la moi... Laissez moi mon ange bleu ♥

- Je suis fou. Sans doute plus que toi. Peut-être autant. Alors ne t'en fais pas. Nous serons ensemble dans notre asile de fou ♥

Dit-il en s'approchant d'elle, le plus lentement possible

Et voilà à présent qu'elle voulait le fuir! La voir prendre ses jambes à son cou, c'était comme ci elle lui avait planté un couteau dans le coeur. La voir courir le réanima instantanément. Alors, il lui courut après, il courut plus vite qu'elle et la rattrapa in extremis, au moment où elle allait passer la porte. Il lui attrapa le bras et l'attira le plus délicatement possible vers lui, contre son torse. Il l'entoura de ses bras, dans un emprise tendre. Il resta ainsi quelques minutes à lui caressait lentement les cheveux. Puis il se recula un peu. Et lui murmura

- Apparemment, nous n'avons pas fait les choses correctement. Reprenons tu veux? Enchanté princesse, je m'appelle Raphaël. Et toi?

So why don't we go
Somewhere only we know ?
Somewhere only we know ?

Spoiler:

Je t'aiiiiiiime !!
Je t'aiiiiiime !
Je t'aime bien plus qu'une barre de chocolaaaaat !
Tu vois, je t'aime gros comme ça !

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me laissais … ainsi faire ? Pourquoi ? Oui je vous le demande ! POURQUOI ?! D’habitude … ça ne se passe pas comme ça … d’habitude, j’ai tout en main … c’est moi qui contrôle la situation et voir les gens perturbés et perdus a cause de moi … ça me fait rire. Mais là … la situation est inversée ; je ne sais pas quoi faire … j’ai si peur. Peur de lui ? Ou de ce qui pourrait me faire … Ou plutôt de ce que je ressens actuellement pour lui. J’le connais pas. Il me met mal à l’aise …

Max avait été vite rattrapé par le petit prince. Je vous l’avais dit. S’enfuir ? ça ne sert a rien. Il faut affronter la situation en face. En partant en courant, elle savait qu’elle avait forcément briser le biscuit. Des miettes se seront surement éparpillés au sol … Elle était pourtant rapide mais lui encore plus. Il réussit a la rattraper. Elle sursauta et cria quand elle sentit son bras l’attirer en arrière. Elle n’osa se débattre face a lui. Pourquoi ? La peur du ridicule surement. Elle l’était déjà bien assez. Elle entendit son nom … il se présenta enfin … elle pouvait mettre un prénom sur ce visage de prince.

Raphaël … Raphaël … Raphaël … Ce nom est si beau ; si doux. … Il résonne dans ma tête comme résonne l’heure de la jouissance. Je ne veux pas qu’il sache … j’ai si peur. Raphaël … Mon … STOP. PUTAIN MAIS ARRETE ! Reprends toi … allez Max ! Ouvre les yeux ! ça suffit maintenant … ça suffit. Je ne me laisserais pas influencer par ce type !
Il se dit fou ? Il se moque de moi ou quoi ?!

« De quoi tu parles ?! Tu ne sais rien de la folie ! Tu ne comprends pas !! Tu ne comprends rien !! »

Elle était essoufflée, elle ne comprenait rien. Tout ce qu’elle voulait c’était … même ça elle ne le savait pas. Alors d’un pas dur et décidé, elle recula d’un pas, mais Raphaël l’attira contre son torse. Elle eut peur ; il la serra. Alors elle ne bougea plus. Son nom ? Et encore ce surnom idiot. Idiot, mais elle aimait bien. Sournoise petite Max ; perverse petite Max … En réalité, tu aimes jouer. Tu aimes faire attendre … Tu aimes te faire désirer.

Non … j’ai vraiment peur …

« Max. J’m’appelle Max. »

Un grognement. Elle avait poussé un petit grognement d’animal. Elle posa doucement ses mains sur son dos, caressant timidement, enfouissant sa petite tête de lapin dans le cou … Elle le serra, toute crispée, enfonçant ses doigts sur sa peau. Elle finit par reculer. Raphaël … Raphaël … oh triste petit Raphaël …
Max décida de reprendre les choses en mains ; elle se recula violemment, croisant les bras, détournant le regard. Gênée et en colère comme si elle s’était trahi elle-même. Elle sortit un chewing-gum et le mit vite dans sa bouche ; mâchant délicatement mais rapidement. Elle le regarda tristement et lui en tendit un.

« Tiens … Petit Prince … »

Elle avait mal au ventre ; au cœur aussi. Pourquoi ces sensations nouvelles ? Elle semblait tout aimer chez lui. Son odeur … si unique. Son visage, si parfait. Ses yeux, si profond. Sa voix, si mélodieuse. Ses cheveux, si doux et souple et sa carrure .. si classe. Elle se sentit comme une idiote, comme « inférieure » par rapport a lui. Elle le désirait tout simplement. Comme si elle devenait alors jalouse des autres. Jalouse des fille sposant son regard sur lui. Jalouse d’elle-même. Elle baissa la tête et partit dans le fauteuil. Elle se recroquevilla dedans, comme une petite fille perdue, comme un petit chaton sans repères.

Non … Non …ça serait lui ? LUI ?! Mon âme sœur ?! Mais … mais … c’est pas possible ! Je peux pas aimer un type pareil ! les princes charmants … c’est pas pour moi. Je ne suis pas une princesse. Je vais éviter de le regarder … je sens mon visage s’empourprer … c’est pas bon.

« Je … Qu’est-ce que tu veux petit prince ? Tu souhaites quelque chose ? »

Ce … n’est que le début. Le début de quoi ? Le début d’un combat pour s’obtenir.

Oceans apart day after day
And I slowly go insane
I hear your voice on the line
But it doesn't stop the pain

Elle était... si vulnérable. Les anges ne sont pas censée être forts? Les anges ne sont pas censés tenir le coup? Mais son ange à lui semblait se foutre éperdument des conventions. Parce que son ange le regardait derrière une mèche de cheveux bleu, tremblante. Elle semblait si fragile... Prête à tomber en morceau d'un moment à l'autre. Son bras était froid. Il la dévorait des yeux, comme si elle allait disparaître après l'aube dans un grand éclair blanc.

Wherever you go
Whatever you do
I will be right here waiting for you
Whatever it takes
Or how my heart breaks
I will be right here waiting for you

Tu ne sais rien de la folie ! 7 mots. 7 mots. Pas une syllabe de trop, pas un mot de plus. Juste 7 mots. 7 mots qui montrait qu'elle ne savait absolument rien de lui. Parce que, oui il était fou. Il était fou. Il le savait à présent. Il s'en rendait compte en la voyant essoufflée et perdue. Maintenant il le savait. Il était fou. Cinglé. Alors il la prit doucement dans ses bars avant de dire, le plus doucement possible:

- J'ai tué mes parents.

4 mots. 4 mots qui lui apprenait tout de lui. Il avait tué ses parents. Et ils restèrent là. Elle lui caressa maladroitement le dos. Ils restèrent là jusqu'à ce qu'elle se présente enfin. Max. Elle s’appelait Max. Max, Max Max

I wonder how we can survive
This romance
But in the end if I'm with you
I'll take the chance

C’est elle qui brisa leur étreinte. Violemment. A présent, elle semblait énervé, en colère. Contre lui? Il l'ignorait. Elle sortit un paquet de chewing gum, bleu évidemment, en pris un puis le mâcha quelque instants avant de lui en offrir un. Il le prit sans un mot, et le plus lentement possible, Raphaël entreprit de défaire le papier du chewing gum. Puis, il l'enfourna dans sa bouche et le mâcha doucement. Il laissa le goût du bonbon s’infiltrait dans sa bouche.Tout cela bien sûr, sans quitter une seule fois son ange des yeux.

La voilà qui s'éloigne de lui. Encore. Et encore la même douleur, celle qui part du creux de son ventre et qui remonte jusqu'au coeur. Vive. Perverse. Insupportable. Dieu comme elle est parfaite, cette fille si étrange, avec un nom d'homme et une allure de fée de contes. Comment une telle poupée peut elle exister?

Oh, can't you see it baby
You've got me goin' crazy

Une question. Une question? Que voulez t- au juste? Il l'ignorait. Enfin... Il aurait préférer l'ignorer. Alors il resta là un instant à entendre que les battements de son coeur se calme. Elle lui tournait le dos. Elle était recroquevillée sur un fauteuil. Il s'approcha du siège et s'accouda sur le dos du fauteuil voisin de l'ange. Il fixa l'oreille de Max en attendant que son coeur arrête de battre ainsi. Il ne s'entendait plus penser.

- Je en sais pas Max. Mais peut-être... Peut-être que ça suffira.
Murmura t-il à l'oreille de la fée bleue.

Et doucement , il se pencha un peu plus en avant et ses lèvres effleurèrent celles de la jeune fille. Tout doucement.

I will be right here waiting for you

Eyes open wide,
blinded by the sun now
Orange and white, dark red,
green and yellow
Rainbow colors
Do not hide, see the view
Step aside, go through.

C’était un moment … mémorable. Oui ; mémorable. Qui restera dans mon journal ?! Ah nan j’en ai pas … Bah j’en écrirais hein ! Tant pis ! Mais remettons nous … oui, reprend toi. Replonge toi dans ce moment si unique et délicieux dont tu as réussi a profiter. Rappelle toi ce contact si charnel et si doux ; si bon. J’aimerais tellement qu’il recommence. Encore …

Max restait contre le mur ; Elle sourit, de ce sourire magnifique qu’elle n’arrivait à esquisser qu’en sa présence. Mais tant qu’elle ne se résolvait pas à lui confier ses désirs les plus profonds, les plus indécents ; le jeu se poursuivrait inlassablement jusqu'à ce qu’elle craque, jusqu'à qu’elle se jette sur lui pour le dévorer entièrement, ne se contrôlant plus pour y laisser quelques miettes. La situation, bien que légèrement gênante, ne lui plaisait que trop, alors la princesse en profitait. Elle s’en délectait totalement. Mais tout se brisa pendant quelques secondes quand elle entendit avec horreur la phrase qui suivit. « j’ai tué mes parents… »
Elle eut le souffle coupé. Il était sérieux ? Ou il disait ça pour … ? Non, le petit prince n’avait pas l’air d’un menteur. Cette phrase résonnait dans la tête de la bleutée. « J’ai tué mes parents » ça serait un tueur ? Un meurtrier ? Mais … pourquoi ? Elle baissa la tête, un peu sous le choc ; aucun mot ne lui venant a l’esprit, aucun son ne sortant pendant quelques minutes. « J’ai tué mes parents… » Non ..

Against the light, too strong,
blow a fuse now
Everything bright,
new songs, burning shoes
The look in your eyes
Break our bones into half
Scream and shout
and do laugh.

Je n’ai rien a dire moi. Je n’ai pas le droit de le juger. Sacha .. Petit frère. A cause de moi il … oh non… Je ne dois pas pleurer. J’en ai marre de pleurer. Ça doit être comme lui … c’est surement a cause de ce foutu don qu’il en est arrivé là. Je le … comprends ? Jamais j’aurais cru pouvoir penser ça un jour. Mais lui … me comprends il ? C’est impossible ~ Même Lola en a mal a la tête en savourant mes pensées les plus secrètes. Haha ! On est tous dingues en fait ! Ouai, c’est ça. Tous tarés jusqu'à la moelle ! et je suis sans doutes la plus normale … Ce qui en fin de compte … revient au même.

« Mon frère … Sacha … Il est … »

Elle tourna la tête, n’arrivant a extraire la suite en paroles. Il fallait que ça bloque. Elle l’avait fait … et elle assumait. C’en était de même pour … Raphaël. Max était de nature têtue. Ça vous aviez du le remarquer. Ses prunelles vinrent croiser les siennes doucement, le bleu se mariant au gris sans aucune imperfection, l’homogénéité était totale. Elle en rougissait ; se doutant que Raphael le devine en entendant le souffle saccadé de la bleutée. Elle ne pouvait arrêter la passion grandissante qui naissait en elle en sa présence. Puis ses yeux innocents virent apercevoir qu’il se rapprochait. Sa tête était devenu trop proche … vraiment trop. Jusqu'à qu’elle vinrent avancer la sienne en fermant les yeux et l’embrassa, finissant par laisser sa langue dompter ses lèvres, passant lentement entre les siennes afin de caresser sa comparse. Elle lâcha un petit gémissement de plaisir et d’essoufflement. Elle n’avait encore jamais gouté a cela. Cette sensation était unique. Elle se doutait que si elle craquait maintenant … tout tomberais a l’eau et ses genoux pliés devant la représentation de l’indécence marquerait un symbole.

« Let yourself... go Ooooh ; Let yourself... go Ooooh ! »

Il est …parfait ? Oui, juste cela. Je ne veux plus retourner en arrière. C’est comme si … mes yeux s’ouvraient délicatement pour regarder en face la triste réalité du monde. Un monde gris … dénué de bleu. Mais un monde que je repeindrais … en BLEU ! auquel j’arracherais ces couleurs monotones habituelles ! Mais toi Raphael … tu es parfait … j’ai pas besoin de te changer de couleur. Je t’aime … Je l’aime … Mais chut ! c’est un secret entre toi et moi ma chère folie. ♥

Stay close to me
Count one, two and three
Up in through your sleeves
Bursting through the seams
Open your eyes and see - You see.

Yes, I see ... you.

Your heart is broken
To your surprise
You’re sick of crying
For blue eyes

Le contact avec l'ange, avec Max, l'électrisait. Il sentait de l'électricité le parcourir lentement. Quand leur étreinte se brisa, elle alla se collait au mur, l'observant de loin. Elle l'entendit prononçait les mots terribles, atroce, abominable. C'est fou comme on peut regretter ce que l'on dit n'est ce pas? Ils restèrent d'interminables minutes à se taire. Elle passa d'interminables minutes à emmagasiner les mots de Raphaël. Les terribles mots de Raphaël.

I’m talkin’ bout blue eyes, blue eyes
What’s the matter, matter
Blue eyes, blue eyes
What’s the matter matter
so blind, so blind
What’s the matter, matter
Blue eyes, blue eyes
What’s the matter with you?

La voilà qui parle. Elle parle d'un Sacha. De son frère apparemment. Qui est... Qui est quoi d'ailleurs? Qui est malade, triste, mort? Mort... Mort... Mort... Sacha. Est. Mort. Par sa faute? Il n'en savait rien. Il ne voulait pas le savoir. Il voulait continuer de voir Max entourer de son auréole de pureté d'enfant, de pureté bleue. Un ange ?

Dans sa tête, les émotions se bousculaient dans sa tête. De l'amour? Peut-être. Du désir? Sûrement. Du désir pour un ange. Drôle de situation non? L'ange n'est pas censé être l'incarnation de la chasteté, de la pureté? Les anges ne doivent pas engendrer du désir... Alors peut-être que Max n'était pas un ange? Impossible. Elle était trop belle pour ne pas en être une.

Oh I’ve been watching
How you behave
Not much like a lover
More like a slave

Avait-il jamais ressentit ça avant? Non. C'était sans aucun doute le plus beau baiser que deux adolescents à la limite du gouffre sans fond de la folie. Sans doute. Sans l'ombre d'un doute. Les bouches s’entrouvrirent, les langues se caressèrent. Doucement. Cela avait peut-être durait des jours, des minutes, des années, des heures. Enfin le jeune homme s’écarta un peu, à bout de souffle, caressant la joue de la bleutée. Raphaël se leva et vint s’asseoir dans le fauteuil près d’elle. Il la regarda sans parler. Qu’avait-il à dire après tout ? Je t’aime ? Au fond de lui, il savait qu’elle le savait. Alors, il se tut et continua de caresser la main de l’ange. D’effleurer sa joue. Puis de l’embrasser une fois encore. Plus longtemps. Plus tendrement. Un baiser qui voulait dire « je te désire, je te veux pour moi tout seul, ne me quitte pas, ne m’abandonne pas… ».

Blue eyes, blue eyes
What’s the matter with you?
What’s the matter with you?
What’s the matter with you?

- Max… je crois que je t’aime…

Raphaël avait avoué ça. Il avait avoué qu’il l’aimait. Dans une salle de théâtre vide, à un peu moins de minuit trente, le soir d’Halloween. Il la regarda, avec un regard désespéré et tendre et il l’embrassa une troisième fois. Un baiser qui disait, qui proclamait avec force : « Je t’aime »

Passion sucrée ; passion chocolatée. Un chocolat colorant bleu. Cela grandissait en elle comme quelque chose qu’on ne peut éviter. Une passion qu’on ne peut égaler. Une passion douce qui vous laisse ce gout amer dans la bouche. Une passion qui font a vous faire onduler de plaisir. Quelque chose d’inévitable, d’irremplaçable, d’unique. Elle grandit au fond de vous lorsque que vous croquez dedans, elle vient vous envahir, vous bruler, vous consumer. Le feu monte, il grandit a petit feu et vous ne pouvez rien faire pour éteindre les flammes qui vous embrasent petit a petit, jusqu'à que vous ne pensiez a rien d’autre qu’a dompter le feu se propageant doucement mais surement.

Son cœur se serrait, ça brulait, quelque chose au fond d’elle la faisait souffrir. Que lui arrivait il ? Elle l’ignorait. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle avait mal, mal au cœur. Une envie de vomir lui prenait la gorge. Elle regrettait soudain amèrement toutes les cochonneries qu’elle avait ingurgité jusqu'à maintenant. Alors prise d’un haut le cœur, elle les extirpa de son être pour les transférer dans une urne qui se trouvait là. Un liquide bleu gisait au fond de l’objet décoratif, elle s’empressa de le refermer ni vu ni connu. Honteuse, elle passa délicatement sa main sur sa bouche pour essuyer, machinalement. Mais pourtant il n’y avait rien. Max regarda Raphael. Il était déjà parti s’assoir sur un fauteuil, avachi, comme un roi détendu.

Un roi, un prince. Qu’est-ce qu’il m’a pris de tomber sous le charme d’un de ces petits princes. Ces stars dont tous le monde est fan, que tous le monde aime, tous le monde adule. On devrait m’aduler ! Moi ! Mais … si je l’épouse, je vais finir reine ! Ou princesse ! M’ouai, ça risque pas… N’empêche, il est vraiment craquant. Comme un berlingot ! Un berlingot bleu. Bleu ? A la menthe ! Ou a la framboise ♥ Mais aussi sucrée … Raphael. J’t’aime comme un berlingot ! Ou plutôt comme ..

Un sourire. Il n’arrêtait pas de sourire. Et c’est d’ailleurs ces dents si blanches et ces lèvres si pulpeuses, si agréables au toucher, dont Max était tombée sous le charme. On aurait envie de les croquer, de les mâchouiller, des les mordre. Rien que d’y penser, elle se mordit justement la sienne, l’inférieur. Le sang avait déjà perlé et elle s’arracha la peau, prise d’une pulsion passionnelle et physique. Toujours cette passion aussi grandissante qu’un début de feu qui vous envoute et vous … hypnotise.

Elle s’approcha du jeune homme pour se mettre a croupi devant lui et plonger ses yeux dans les siens. Sa pupille ne se dilatant pas, ses sourcils ne clignant pas. Ces regards profonds et perturbants, elle en était la reine. Depuis toujours, elle s’amusait et s’entrainait a fixer les gens dans les yeux pour leur faire peur, pour les perturber. Il avait peur, criant a la folie, gueulant même qu’on ne devait pas fixer les gens ainsi. Elle, ça la faisait rire et cela la permettait de trier les gens de son entourage, de tester les personnes, de voir leur réaction. C’était tellement marrant. Ceux qui n’ont pas lâché le regard ou qui ont rit sont restés. Ceux qui ont criés ont été jetés. Enfin … ils se sont jetés eux-mêmes. Aime ton prochain et accepte le. T’connais ? Tu devrais.

Il a des yeux magnifiques. Les miens sont plus beaux ! Oh ta gueule. Quoi ? Je m’insulte maintenant ? Je suis vraiment tarée. Il y a pas de doutes. Mais lui aussi alors tant mieux. Plus on est de fous plus on rit ! Mais là, c’est bizarre, je n’ai pas envie de rire. J’ai juste envie de fermer les yeux, de tout lâcher, de me fermer moi-même et de poser mes lèvres sur les siennes. J’ai envie qu’il me prenne contre lui, qu’il me serre contre son corps, qu’il me montre que je suis importante. Je veux être importante ! Je veux qu’il m’aime ! Mais … ce n’est pas si simple. Je veux qu’il l’aime aussi. Qui ? Ma folie. Je veux qu’il accepte.

Ses genoux pliés, soumise petite gourmandise. Sucrerie qui se déguste a l’infini, devant le petit prince de Lu, qu’on a envie de lécher pour en récolter le chocolat fondant. Elle lui pris les mains. Les mots qu’il venait de prononcer résonnaient dans sa tête. « Je crois que je t’aime… » Elle en eut le souffle coupé et sentit comme une vague de chaleur la parcourir. Elle était différente de la passion. C’était quelque chose de plus pesant. Quelque chose qui vous écrase, vous assomme et vous tabasse par la suite. Doucement, Max força ses jambes a se lever, la propulsant délicatement sur lui, lui qui était sur ce siège. Elle se mit a cheval sur ses genoux, plongeant son regard dans le sien, posant ses mains sur ses joues pour le caresser, approchant sa tête de la sienne, se tenant a ses bras. Elle finit par poser ses lèvres sur les siennes et lécha d’un air lent les babines du jeune homme pour pénétrer sensuellement sa langue pour jouer avec celle de son partenaire. Ré-ouvrant les yeux peu a peu, elle replongea son regard dans le sien,

« Je crois que je t’aime aussi. C’marrant non ? C’marrant … »

Le chocolat fond, tout doucement dans la bouche. Il colle au palais et donne la nausée. Il y en a trop. Beaucoup trop. Trop de tue le ? Yep. Ça écœure. Pourtant ; quand on est accroc, on ne peut s’en passer. On en mange, on s’en bâfre, jusqu'à en vomir. Jusqu'à ce que tout ce qu’on a avalé auparavant ressorte. Alors je ravalerais, je ravalerais jusqu'à que je n’en puisse plus. J’engloutirais a en crever. Parce que je n’ai que ça a faire. Je fais ce que je veux ; quand je veux : ou je veux ; avec qui je veux. Parce que j’suis libre moi. Et je t’emmerde. Mon-a-mour ♥

« Toi aimais ? Laisse-moi rire Raphy. Tu ne peux aimer personne. Tu aime trop te tourmenter pour ça. Tu n’aime que les relations qui vont te détruire. Celle qui te dévoreront à coup sur de l’intérieur. Celle qui te feront souffrir au point que désirera au plus profond de ton être de cesser d’exister »

* Fout moi la paix, bordel ! * . Une tornade. Une tornade dévastatrice qui hurlait dans le crâne de Raphaël. *Faîtes que ça cesse ! * . La tornade s’amplifia quand il remarqua sa Max qui vomissait un torrent de vomi bleu dans une urne décorative. Il fit comme si il n’avait rien vu. Comme s’il l’avait surprise à faire quelque chose de gênant ou d’intime. Comme s’il avait violé sa pudeur. Et pendant ce temps, la voix devenait une voix moqueuse et doucereuse qui s’acharnait sur lui sans qu’il ne put faire quoi que ce soit. La tornade se muait en monstre.

« Admettons que tu l’aime. Que va-t-il se passait ensuite ? Tu va la détruire ? Elle va te détruire ? Ou pire, tu va la tuer comme tu as tué tes parents ? »

La voix l’attaquait systématiquement à ses points faibles, l’attaquant encore et toujours. Il ferma les yeux, tentant avec difficulté de respirer convenablement. * Je ne ferai jamais du mal à Max. Pas à elle. * .

« Menteur»

La réplique sonna, froide. Raphaël ouvra les yeux, et tomba nez à nez avec l’ange, qui s’était accroupi sans bruit à ses pieds. Elle le regardait sans ciller, sans faillir. Plongeant avec délices dans la paire d’yeux bleus. Il respira longuement par le nez. La présence de Max l’électrisait et le tranquillisait en même temps. Les doigts froids de l’ange caressant les siens.

« Menteur»

Les mots sortirent tous seuls. Comme des papillons qui s’envolaient. Rougissant un peu, tremblant aussi, Raphaël attendait que l’ange lui réponde. Quel fut sa surprise quand il la vit se levait pour s’installer à califourchon sur ses propres genoux. Plus Max était proche, plus le désir montait en lui. Sentir sa peau contre la sienne le faisait frissonnait. A présent, les doigts froids de la demoiselle lui caressaient doucement les joues, pendant que les doigts tremblants du jeune homme caressaient avec hésitation les jambes de l’ange, qui s’échappaient furtivement de sa robe. Et puis sa réponse à elle. « Je crois que je t’aime ». Raphaël ferma une nouvelle fois les yeux, déplaça ses mains. Une sur la taille, l’autre dans les cheveux de la jeune fille.Il sentit la langue de Max parcourir ses lèvres avant de s’introduire dans la bouche pour venir jouer avec sa langue à lui…

« Menteur, menteur, MENTEUR !»

*Jamais je ne lui ferais du mal. Je ne pourrais pas le supporter. Je ne pourrais plus me supporter. Pas elle. Pitié pas elle.* .

Quand enfin leur baiser prit fin, Raphaël éprouvait encore des difficultés à respirer. La voix qui résonnait avec force dans sa tête, qui l’injuriait, qui l’écrasait lui faisait peur. Quand enfin leurs lèvres se séparèrent, le jeune homme était redevenu un garçon apeuré. Il vint poser sa tête sur l’épaule de Max, nichant son nez dans son cou pour pouvoir s’enivrer de son parfum si particulier, déposant au passage des baisers sur son épaule nu.

« Menteur»

Pour la première fois de la soirée, Raphaël remarqua les puissants spots, bizarrement encore allumés, braqué sur la scène. Un puits d’électricité. Qu’il emmagasiner contre sa volonté, sur le coup de l’émotion. Déjà, le premier des cinq spots faiblit en intensité. La situation commença doucement à lui échapper. Il se mit à réfléchir rapidement. S’il absorber l’électricité des cinq spots, il serait trop plein pour contrôler quoi que ce soit. Il risquait donc de blesser, voir de tuer Max. Exactement comme avec ses parents. Des tremblements commencèrent à secouer son corps. Il tenta de se calmer, de reprendre le dessus sur son pouvoir. Mais l’inquiétude ne cessait de croitre. Comment se calmer alors qu’il risquait de lui faire du mal ? Et il se voyait mal lui expliquait ça. Alors que faire ? La solution s’imposa alors à lui comme une évidence.

Doucement, il écarta Max, l’attrapa par la taille et la fit s’asseoir sur le fauteuil voisin au sien. Puis il se leva tout en se massant les tempes. La voix dans sa tête continuait à le décrier avec un air triomphant qui s’ajoutait au ton hystérique et odieux qu’elle avait déjà. Il s’avança jusqu’à être stopper par la rangée de fauteuil suivant, sous le regard interloqué de l’ange bleu. Il se résolut à se tourner le dos. Ce qu’il allait faire était réellement horrible.

- Je suis désolée. Je t’ai dis des choses que je n’aurais pas du te dire. Je m’en excuse. Je n’aurais pas du te faire ça et te raconter… tout ça. Ce n’est pas mon genre de tomber amoureux au premier regard.

Il fixait la scène. Il se haïssait de ne pas avoir trouvé une autre solution. Il réprima difficilement les larmes qui embuaient à présent ses yeux.

- Tu peux me laisser seul s’il te plaît ? Je m’excuse encore pour tout… ça.

A partir de là, il n’entendit plus rien. Peut-être que Max lui hurlait dessus, peut-être même qu’elle pleurait aussi. Il ne le savait pas. Il entendit juste et très distinctement les bruits de pas pressées qui s’enfuient en courant. Raphaël se retourna juste à temps pour voir des pans de robe bleus s’enfuir le plus vite et le plus loin possible du connard qu’il était.

Raphaël s’assit pitoyablement contre le dos d’un fauteuil. Il laissa les larmes coulaient, pendant que le deuxième, puis le troisième puis le quatrième et enfin le cinquième spot s’éteignent en grésillant. Il pleurait toujours. L’électricité lui parcourait le corps, lui faisant mal aussi. Il y en avait trop. Peut-être qu’il grillerait un ou deux sièges dans la salle. Mais il s’en fichait. Il s’en fichait parce qu’il avait été obliger de faire du mal à la seule fille qui pouvait l’accepter, lui et la voix hystérique dans sa tête. Mais maintenant, cette fille le détestait, c’était sur. Les larmes coulèrent.

Spoiler:

Que se passait-il ? Pourquoi tout m’échappait ? Je n’avais rien demandé, rien fait qui pourtant … Il se passait des choses que je ne contrôlais plus. J’avais peur. Il m’échappait du bout des doigts. Tout doucement. Je ne comprenais rien. Il disait des choses et après … plus rien. Tout ceci n’était qu’une erreur ? Un mensonge ? Je ne le déteste pas. Oh non, loin de là. Alors pourquoi je m’énerve soudainement ? Pourquoi je me perds moi-même ? Je ne contrôle plus rien. Alors qu’il s’éloigne, tout doucement, lentement … je n’ai pas la force de le rejoindre.

Je le déteste ! *mensonge*

J’ai envie de le frapper. Emiettez ce petit prince. Et passez un coup d’aspirateur par-dessus. Mais je ne bouge pas. Je l’écoute seulement. Suis-je folle pour me laisser faire ? Mais pourtant je sens qu’il y a une raison. Je ne sais pas laquelle. Mon cerveau est embrouillé. Il me cache quelque chose. Mais quoi ? Je n’en ai aucune idée et c’est bien cela qui m’énerve. Pourquoi ne veut il pas m’en parler ? Comment ose t-il me piétiner ?

Je le déteste ! *mensonge*

Je reste alors sur le fauteuil, a l’observer me répondre des trucs qui font mal. Qui brise ma porcelaine. Je ne suis qu’une poupée cassée, bonne a jeter. Je ne ressens plus rien. Là, j’ai juste envie de crier. De me jeter sur lui, l’ordonner de m’aimer. Mais je ne fais rien, ma bretelle n’est pas remise, ma robe est a moitié déchirée. J’ai encore le gout de sa salive dans ma bouche. Il a surement la mienne. Alors qu’est-ce qu’il attends pour revenir vers moi ?

Je le déteste !! *MENSONGE !!*

Alors je me lève, après tout, je le comprends. Je n’ai rien d’exceptionnel. Il voulait seulement se jouer de moi. Je suis une fille candide. Et manipulée par ma folie. Je ne peux que rester seule. Seule avec elle. Je serais a jamais ta prisonnière, douce démence qui me ronge jusque dans ma chair. Mon ventre se tord de douleur. Ce n’est pas son genre de tomber amoureux du premier regard. Tss. Il me demande de lui pardonner. Oui. Non. Peut-être. Je sais pas !! Je ne pleurerais pas … je ne pleurerais pas … trop tard.

Je le déteste !!!! *ARRETE DE MENTIR*

Alors tout doucement, je me lève, j’avance vers lui, j’essaye de le toucher. Je n’arrive pas, je ne fais que le remercier et je repars en courant. Comme a mon arrivée. Je suis pathétique, je m’en fiche. Mes cheveux si bleus me troublent la vue. Je ne vois plus rien. Puis, sans que je ne puisse me contrôler. J’explose. Mes membres ne m’obéissent plus. Mon … pouvoir non plus. J’essaye d’atteindre le couloir mais rien n’y fait quelque chose fait que mon corps entre en union avec la structure même du continuum espace/temps. Je disparais de tout ce qui fait mal. J’atterrît je ne sais ou. Ou est-ce que j’étais ? Je ne le savais pas moi-même. Je savais juste qu’il faisait noir. Tout noir.

Ou est passé le bleu dans ce monde ? … au secours ?

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