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| | « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. |  |
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❝ Kenny Pevers ❞  ✉ Messages : 115
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Relations ::  | Sujet: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre.  Mar 15 Mar - 21:06 | |
| Insomnie. Kenny, étalé dans son petit lit, avait les yeux ouverts. Il fixait le plafond, comme s'il attendait qu'il se passe quelque chose. Hélas, rien ne se produisait. Il connaissait à présent tous les détails de ce bout de plafond. Cette petite fissure dans un coin. Cette tâche marrons, suspecte, juste au dessus de sa tête. La toile d'araignée, pendant lamentablement, à quelques centimètres de la tâche. Les souffles longs et réguliers de ses camarades de chambres, qui se mêlaient l'un à l'autre, résonnaient dans sa tête, telle une mélodie incessante. Il avait l'impression que cela faisait des heures, qu'il était ici. A côté de sa tête, le faible halo vert du réveil éclairait faiblement la chambre. Il se tourna vers ce dernier, pour y déchiffrer les chiffres inscrit. Il était une heure du matin, passée de sept minutes. Kenny poussa un soupir, qui vint ponctuer le duo musical qui emplissait sa chambre. Depuis quelques jours, ce schéma se répétait. Inlassablement. Lui qui pensait que ces insomnies, c'était du passé. A la poubelle, les somnifères, depuis longtemps. A croire que Morphée avait décidé de lui tourner le dos une nouvelle fois.
Il se redressa doucement dans son lit. Il ne pouvait plus rester là, à ne rien faire. C'était juste insupportable. Mais, que faire d'autre ? Il jeta un regard vers le sol, comme un réflexe. Abbi était là, juste en dessous. Si proche. Et pourtant si loin. Il ne pouvait pas aller la voir. Il risquerait de tomber sur Asami. Et puis même. Il ne fallait pas qu'il soit dépendant. Bien que ce soit en sa présence, qu'il était parvenu à trouver le plus facilement sommeil, dans le parc. Il poussa un soupir, rêvant encore à cet instant d'apaisement totale. Comment cela était possible ? Comment diable faisait-elle, pour avoir un tel effet sur lui ? Il décida de ne pas trop se plonger dans ses interrogations. Cela n'allait faire que compliquer les choses.
Il ne pouvait donc pas aller la voir. Mais que faire d'autre, alors ? Il releva le regard vers le plafond, comme si la réponse allait si trouver en lettres rouges. On sait jamais... Mais non. Il y avait toujours la fissure, la tâche, la toile d'araignée, mais pas de solution. Il écarta doucement la couverture de lui, pour se lever en silence. Il attrapa au bout de son lit le jean qui traînait là, pour l'enfiler par dessus son pyjama, c'était à dire un boxer noir, et saisit également le T-shirt blanc simple, et son sweet zippé à rayures grises et noires. Cela avait du bon, d'être assez bordélique. Il n'avait pas besoin de fouiller dans son armoire pour trouver des vêtements à mettre, quelque part dans la chambre. Une fois bien habillé, il ferma les yeux.
Le vent vint frapper doucement son visage. Il était légèrement humide, et le bruit singulier de l'eau avait remplacé les ronflements. Il n'ouvrit pas tout de suite les yeux, savourant un instant ces sensations qui paraissaient si nouvelles, après ses heures d'enfermement. Il les rouvrit finalement, pour observer en silence le lac qui s'étendait devant lui. Auparavant, il était seulement passé devant, ni faisait pas franchement attention. Mais là, c'était le premier endroit à s'imposer dans son esprit.
Sur la surface de l'eau, parfaitement lisse, se reflétait le ciel sombre, simplement teinté de quelques étoiles. Peu de nuages obstruaient le ciel ce soir là. Chose rare, ses derniers temps. Les arbres qui bordaient le lac formaient des espèces de masses sombres, qui créait un contraste marqué, se mouvant doucement au rythme du vent qui venait souffler dans leurs branches. Kenny se laissa tomber doucement au sol, ne quittant pas des yeux ce spectacle apaisant. Son regard détaillait chacun de ce que la nature avait fait de ce lieu, s'imprégnant pleinement de cette dernière. Son esprit, quant à lui, ne put s'empêcher de vaquer ici et là. Dans ses souvenirs. Dans les jours passés. Dans ceux qui viendraient. Le passé était houleux, le futur incertain. Seul le présent, était calme, et agréable. Parfait moment pour se remettre en question. Tout d'abord, ce fut un visage féminin, qui s'imposa à lui. Abbi. Ou Asami ? Cela était confus, cette histoire. Abbi et Asami, étaient des personnes différentes, et pourtant, dans le même corps. Double personnalité ? C'était certainement l'appellation la plus courante pour leur cas. Et pourtant. Il sentait que cela allait plus loin. Elles n'étaient pas les mêmes personnes. Ce n'était pas deux facettes de quelqu'un, non. Abbi était une personne à part entière. Pas simplement un bout de la conscience d'Asami. Il soupira, constatant avec douleur que cela était terriblement compliqué, et qu'il n'en sortirait pas indemne. Il le savait. Et pourtant, il avait envie de se battre, quitte à se blesser. Il était impulsif, après tout. Il devait le faire. Il en assumerait pleinement les conséquences.
Il se laissa tomber sur le dos, abandonnant la contemplation du lac, pour celle du ciel. Il s'attarda sur chacune des étoiles, ne connaissant le nom d'aucune, mais s'en fichant bien. Il réfléchissait au fait que certaine de ses étoiles n'étaient peut-être plus, à l'heure actuelle. Alors, il se demanda, si, lui aussi, quand il viendrait à disparaître, son image resterait-elle encore dans les esprits, quelques mois, quelques années, au moins ? Certainement pas. Il n'avait pas dut beaucoup marquer. Ses amis ? Probablement qu'à l'heure actuelle, ils étaient à je-ne-sais-quelle soirée, en train de boire, fumer, s'amuser, coucher, danser, s'oublier. Et, l'oublier, lui. Il n'avait eut aucune nouvelle, depuis son départ. Les « tu vas nous manquer », « on se recontacte ! » n'étaient lancés que dans le vide. Dans le simple but de le convaincre qu'on tenait à lui. Ses parents ? Ils pleureraient peut-être un peu. Puis ils oublieraient très vite, aussi. Ils avaient Célia, leur petite fille, leur fierté. Son cousin, Jaden ? Il l'avait à peine croisé, depuis leur arrivée ici. Petits, ils s'amusaient bien, ensemble. Mais à présent, leur relation était teintée d'une indifférence froide.
Et au final, Abbi ? Il ne savait pas. Était-elle vraiment attachée à lui ? Cela était-il possible ? Et même, le regretterait-elle ? Cela était flou. Il cherchait en vain des réponses à ses quelques interrogations. Mais, brusquement, un craquement, à quelques mètres de lui, vint le faire légèrement sursauter. Ses pensées s'arrêtèrent net, tandis qu'il se redressait doucement, pour se tourner vers la provenance du bruit. Puis, comme un réflexe, dans ce genre de situation, il vint demander, d'une voix rauque, brisant le silence de la nuit : « Qui est là ? » Cette question valait mieux que « Il y a quelqu'un ? », qui aurait été terriblement stupide, car malgré la pénombre, il devinait parfaitement une silhouette humaine. |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Jeu 17 Mar - 20:42 | |
| Comment avait-elle réussit à sortir ? C'était simple : elle s'était faufilée, pour marcher un peu dans le couloir, puisqu'elle étouffait dans la chambre, et finit par se dire qu'elle préférait tenter la sortie, alors, elle était retournée chercher quelques fringues rapides et avait filé dans les escaliers, tout en espérant qu'elle ne se ferait pas attraper, ce qui n'arriva étrangement pas. Nul doute que la personne qui servait de surveillant de nuit avait sombré à cette heure, ou ne faisait pas son boulot, ce qui était un point très positif, ce soir. Sélène descendit les marches quatre à quatre, manquait d'en rater une, ou deux. Il fallait avouer que lorsqu'elle fut dans le hall, elle resta un moment les yeux fixé sur le vieux piano qui trônait là, plutôt que dans la salle de musique, où il devait être plus récent. Elle n'arrivait pas à imaginer la valeur monétaire qu'il pouvait avoir, sentimentale, aussi, mais seulement parce qu'elle n'essayait même pas. Il lui revenait à l'esprit les longues soirées où son père lui avait apprit de jouer de cet instrument et lorsqu'elle avait réussit à le maîtriser. Puis, il l'avait abandonnée et peu de temps après, elle avait dû le vendre, pour réussir à joindre les deux bouts. Son envie d'en rejouer était assez inimaginable, inexplicable, seulement elle savait que ce n'était pas le moment et que peut-être il n'était même pas juste, ou qu'il ne marchait plus. Combien de temps resta-t-elle à l'observer, le silence seulement entrecoupé de ses respirations ? Aucune idée.
Puis, elle sortit. Elle fit attention aux marches du perron, mais elle était obnubilée par autre chose que par la tiédeur moite de l'air remué par un vent doux : le ciel. Il était tellement étoilé, tellement clair, tellement magnifique. Le ciel l'avait toujours impressionnée. En fait, si le jour on voyait Sélène sous un angle, la nuit elle était différente, la nuit c'était son moment, à elle, son moment de vie, celui où elle travaillait, celui où elle devait être constamment aux aguets. Elle ne su pas vraiment où aller. L'adolescente aurait été tentée de fuir dans la forêt, à la recherche de grands mystères, mais elle n'en avait pas le courage, elle n'avait pas envie de se perdre et de hurler à l'aide toute la nuit. Le parc, lui, était trop en vue. Il aurait fallu qu'un pion sorte pour qu'il la trouve, et lui fasse la morale sur le fait qu'on ne sort pas la nuit, que c'est trop dangereux. Si vous saviez ce qu'elle en faisait des dangers de la nuit. La nuit, la journée, c'était pareil, seule la luminosité était affaiblie et les gens complètements différents, ils se libéraient, se montraient sous leur vrai jour, même si ce n'était pas le meilleur. Elle en avait vécu des choses, la nuit. Elle s'empêcha de penser, s'imposant une mélodie au piano dans sa tête, pour ne pas souffrir à nouveau.
Finalement, ses pas la guidèrent jusqu'aux bords du lac. Elle avait sentit la fraîcheur de l'eau, et avait réfléchit au reflet splendide que cette étendue devait offrir, alors elle s'était laissée porter par ses pas, pour finalement mettre ses pieds nus dans l'herbe humide. Car oui, si elle avait pensé à mettre des vêtements convenables pour sortir dehors, elle n'avait pas pensé aux chaussures, mais elle ne craignait pas grand chose au niveau des pieds. Vous savez, après avoir prit l'habitude de les poser sur du verre cassé, ou de s'enfoncer des lames dans le corps, on finit par ne plus rien craindre, peut-être. Seulement, à peine était-elle sortie du petit mur d'arbre qui séparait le terrain du lac, dissimulé derrière les troncs proches et les feuilles denses, elle s'était rendue compte qu'elle n'était pas seule. A vrai dire, elle ne se serait pas attendue à trouver quelqu'un, et déjà elle ruminait de ne pas pouvoir trouver d'endroit pour penser tranquillement, ou pour se vider la tête et ne penser à rien, justement. Mais bon, les choses étant ce qu'elles étaient, elle se résigna.
« Une seconde âme en peine. »
Voilà ce qui sortit de sa bouche, alors qu'elle s'adossait à un tronc de chêne, observant la lune qui se mirait dans le liquide, l'eau en semblait métamorphosée, argentée, alors que près des étoiles elle était bleue nuit, comme les yeux de la brune. Elle était étroitement liée à la nuit, déjà par son prénom qui rappelait sans doute l'astre de l'ombre et de par son physique, ses cheveux noirs et ses yeux bleus foncés. D'un côté, c'était bon de se trouver une signification, et donc un but. Elle ne prêta pas grande attention à l'autre personne, se contentant de fixer à présent le ciel, sans objectif réel et déterminé. La vision des arbres, du firmament, du clapotis de l'eau, tout cela lui faisait plus de bien que de se scarifier, que de dessiner, que d'abandonner son corps à des inconnus, que de boire, que de se piquer, que de faire n'importe quoi avec sa vie...
Dernière édition par Sélène Utreuil le Jeu 17 Mar - 22:31, édité 1 fois |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Jeu 17 Mar - 21:19 | |
| Une voix féminine vint finalement se faire entendre, brisant ainsi le silence de la nuit. Kenny observa un instant cette ombre qui vint se mêler à celle d'un tronc d'arbre. Il avait l'impression que cette inconnue et l'arbre ne faisaient plus qu'un, étroitement liés par la pénombre venant faire de tous deux des silhouettes sombres, méconnaissables. Il ne pouvait ainsi pas reconnaître la demoiselle. Impossible de savoir s'il l'avait au moins déjà croisée. Le ton de sa voix lui était inconnu, cependant, et cela laissait donc un indice, sur le fait qu'il ne la connaissait point.
Amusé par ses quelques paroles, il lâcha un petit rire fin, discret, n'osant pas briser le calme de cet endroit. Ses mains vinrent se reposer sur le sol, ses doigts glissants entre les brins d'herbes humides. Finalement, son corps s'affaissa de nouveau. Il n'avait pas de raison de rester dressé ainsi. Il ne lui avait pas semblé que la silhouette fusse très imposante, et aucune lame de couteau n'était venu refléter l'éclat de la lune. Ainsi donc, aucun danger. Il replongea son regard dans le ciel, avant de lâcher, sur un ton mi-amusé, mi-sérieux : « Qui te dis qu'il s'agit là d'une âme en peine ? » Ouais, bon, l'inconnue plaisantait certainement. Mais bon, il en fallait peu pour semer le doute dans la petite tête du garçon. Il espérait sincèrement que son trouble ne soit pas aussi perceptible que cela, tout de même. Au pire... Vu la pénombre, son visage devait être masqué. Ainsi, même si sa « peine » était si palpable, dès le lendemain matin, la jeune femme ne se doutera certainement pas que Kenny le type trop sûr de lui, était également le paumé insomniaque du lac. Il poussa un fin soupir, en s'attardant sur une étoile, juste au dessus de sa tête. Il la fixa intensément, avant de reprendre la parole : « Ce n'est pas sérieux de se promener ainsi, en pleins milieux de la nuit. T'as bien de la chance que je sois pas un pion ou une connerie du genre. Sinon cela aurait chauffé pour tes petites fesses. »
Ses paroles étaient de l'humour, bien évidemment, et pourtant, son ton était extrêmement las. Il n'avait pas franchement envie de jouer, ce soir. Il était ennuyé de son comportement, de son rôle. Il poussa un second soupir, en venant remonter ses mains, pour les placer sous sa nuque. Le tout sans quitter un instant du regard l'étoile. Son étoile, à présent, il l'avait décidé. Voilà. Avec cette illusion qu'une part du ciel pouvait lui appartenir, il lui vint soudain une idée. Cette fille, là. Elle ne pouvait pas le voir... Littéralement parlant, je veux dire. Elle ne le connaissait pas. Elle ne pourrait faire le lien avec lui. Et lui de même. Ainsi, il n'avait pas à faire semblant. A entretenir son image, puisqu'elle ne pouvait pas voir cette dernière... Cela était intéressant. On lui offrait ainsi une occasion d'être honnête, pour une fois. Kenny prit une profonde inspiration, se préparant mentalement à laisser tomber son masque. Il étala ses jambes de tout son long, s'étendant ainsi pleinement au sol. Ses pieds vinrent caresser l'herbe, lui rappelant qu'il n'avait même pas pris la peine d'enfiler des chaussures. Il avait seulement ses espèces de pantoufle, qui avaient glissé depuis longtemps loin de ses pieds, les offrant à l'air libre, nus. Il savoura un instant cette sensation de calme, de silence, avant de venir le briser. D'une voix changée, plus lente, et un peu plus grave que la normale, - mûrie ? - il vint lâcher, simplement :
« On voit les étoiles. »
Wah. Quelle phrase... Intelligente que voilà. Comme si la demoiselle n'avait pas encore remarqué comment le ciel s'était dégagé ce soir, comment ses petits astres venaient l'illuminer subtilement, minces paillettes à côté de la grande déesse de la nuit, venant imposer sa face ronde et lumineuse aux habitants de la terre. Mais, il ne s'attarda pas plus que cela sur l'inutilité de sa parole. Au lieu de cela, il rendit au lieu sa douce mélodie, celle de l'eau bruissant légèrement, aux gestes des être vivant dans ce lac, le froissement des feuilles tourmentées par la brise. Il n'attendait pas spécialement de réponse de la jeune femme. Elle pouvait bien se moquer de sa remarque stupide, il n'en avait rien à faire. |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Jeu 17 Mar - 22:18 | |
| La mélancolie étrange de l'être à qui elle avait à faire la surprit. Au moins, y avait peut-être pas de pervers malsains dans l'établissement, pas de ceux qu'elle avait connu à Londres, c'était bon à savoir, bon de pouvoir sortir en pleine nuit au milieu de nulle-part et de ne pas se sentir en danger. Ainsi, elle poussa un long soupir fatigué avant qu'il parle des étoiles. Avaient-ils une passion commune ? Elle se laissait persuader par son envie de trouver quelqu'un qui pouvait lui ressembler un peu, et glissa jusqu'au sol. Elle fixait le ciel, mais seulement par son reflet aquatique. C'était différent, comme un monde parallèle. Les étoiles, ces taches tremblantes et qui brillaient, encore et toujours, depuis bien avant que les deux êtres là, soit nés, et qui brilleront largement après leur mort, quoi qu'en soit la date. Sélène avait le dos contre l'arbre, donc, une jambe pliée au niveau du genoux, une jambe tendue et les bras croisés. Elle laissa le silence régner un moment, même si il n'y avait jamais de vrai silence, que le silence n'existait peut-être simplement pas, dans la nature. A croire que la voute céleste leur murmuraient quelques mots tendres, pour les faire rêver. Mais, il fallait sortir des songes, tôt ou tard.
« Les étoiles... C'est tellement extraordinaire. »
Une phrase sans aucun sens direct. Bon, il y avait un sujet, un verbe, un complément, mais ce n'était pas pour autant qu'elle en était plus intéressante. Qu'est-ce que c'était, après tout, les étoiles... ? Les scientifiques auraient pu vous répondre de façon sage, logique et étroitement liée à la raison, mais Sélène était d'humeur romanesque. Pour elle, ce soir, les étoiles n'était pas des bout de roches, des planètes très lointaines ou même des soleils tout aussi éloignés, non. Pour l'adolescente, ce soir, les étoiles seraient des pensées, des rêves tous agglutinés dans une étendue bleue sombre, inquiétante et infinie. Et là, il restait la lune, mère de toutes ces pensées, de ces souvenirs, des visages, des mots, des sons, des odeurs, des gouts... Un jour de pluie, un de rentrée, un moment au piano avec son père... Les étoiles étaient libres. C'était cela que Sélène leur enviait principalement. Cette vision là ne l'a fit pas sourire, et sa mine s'assombrit. De toutes façon, elle ne voyait pas celui qu'elle avait clairement identifié comme individu du sexe masculin et il ne devait pas la voir, ainsi, elle n'avait rien à perdre. Elle n'était pas obligée de paraître plus heureuse qu'elle ne l'était.
« Est-ce que toi aussi tu es venu ici pour penser ? »
C'était peut-être mieux ainsi, qu'il reste l'individu mystère et qu'elle reste une inconnue. Ça avait quelque chose de passionnant, cet anonymat, c'était une rencontre, sans en être une, loin des présentations inutiles et futiles qu'il fallait sortir à tout le monde. Ainsi, ils allaient peut-être mieux se connaître que n'importe qui d'autre, mais sans savoir leurs identité. C'était original. C'était une renaissance, pour Sélène. Imaginez pouvoir honnêtement révéler qui vous êtes à quelqu'un sans savoir qui il est et en étant sûre que cette personne ne répètera donc rien. Il y avait une sorte de confiance muette, une sorte d'accord de confidentialité qui s'était imposée avant même d'en faire la mention.
Dernière édition par Sélène Utreuil le Sam 19 Mar - 11:16, édité 2 fois |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Ven 18 Mar - 23:25 | |
| Kenny resta silencieux un instant, se contentant de ponctuer la mélodie de la nature d'une profonde inspiration. Il sentit ses poumons se remplir de l'air frais et humide, d'une manière délicieuse. Il caressait du bout des doigts l'herbe, doucement, tout en observant encore et encore les étoiles. Oui, elles étaient magnifique. Cela était peut-être stupide de s'extasier ainsi sur quelques points lumineux dans le ciel, mais visiblement, tout comme lui, la demoiselle ne pouvait pas s'en empêcher. Kenny s'imagina malgré lui comment cela pouvait être, là-haut. Il poussa un imperceptible, écoutant la question que la jeune femme posait. Était-il venu ici dans le seul but de penser ? Il ne le savait pas vraiment, à vrai dire. Il était venu là, car il en avait envie. De sortir, de respirer un bon coup. Les pensées avaient suivit d'elles mêmes. Il lâcha finalement, sur un ton neutre :
« Je ne suis pas venu ici pour penser. Ce sont mes pensées, qui m'ont mené ici. »
Non mais... C'était quoi cette phrase niaise là ?! Voilà qu'il jouait les pseudo poètes, à présent. Quel nul. Il poussa un soupir, en se rendant compte de la stupidités de ses paroles. Heureusement qu'on ne le voyait pas, hein. Un silence humain retomba finalement, avant que l'adolescent ne se décide à reprendre la parole, comme pour s'excuser :
« Désolé, les mots sortent tous seuls, même pour dire des trucs inutiles et stupides. »
Il se tut. Autant ne pas en dire plus. Il risquerait de s'enfoncer dans ses réflexions à voie haute, et cela pourrait réellement devenir gênant. Il avait beau avoir l'impression qu'il pouvait pleinement se confier, se lâcher, se soir là, il éprouvait une espèce de gêne, encore. Mais tout cela, toutes ses pensées, étaient tellement comprimées en lui, et il avait enfin l'occasion de les lâcher un peu, de respirer... C'est ce qu'il fit. Encore une fois, il pris une profonde inspiration, en se redressant finalement, pour lâcher du regard les étoiles, et se concentrer sur le miroir fluide qui s'étendait face à lui. Ainsi, il faisait dos à l'adolescente, pleinement. Il contempla un instant les mouvements faibles de l'eau, témoins de la vie qui l'habitait. Finalement, après quelques minutes sans parler, il lâcha :
« Au moins, ce lac, cette eau, reflète exactement les choses comme elles sont. Elle ne ment pas. Je l'envie, d'être si honnête. »
Il poussa un soupir, se rendant compte qu'il plongeait une nouvelle fois la tête la première dans ce qui ressemblait presque à une parodie de phrases trouvables sur les blogs d'adolescents se croyant grands poètes car sachant aligner trois mots. D'un geste négligé de la main, il repoussa les quelques mèches de ses cheveux qui lui tombaient hostilement sur les yeux. Et, lorsque sa main frôla la peau de sa joue, il se rendit seulement compte que cette dernière était humide... Bah... Il pleurait maintenant ? Il réalisa très vite que les larmes avaient en effet pris possession à son insu de son visage. Il ne l'avait même pas remarqué. Il essuya du revers de la manche de sa veste ses gouttes d'eau salée, bénissant la pénombre de cacher cet instant de faiblesse. |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Sam 19 Mar - 11:13 | |
| Inutile et stupide... Non. Il était tellement loin de la réalité, ce personnage. La jeune femme devinait sans problème qu'en public il ne devait pas se montrer aussi poète et elle s'interrogea sur son identité, pendant des minutes extrêmement longues. Mais elle savait qu'elle ne connaissait pas sa voix, alors elle finit par se résigner, attendant qu'il se passe quelque chose, n'importe quoi. C'est dans l'eau qu'elle vit s'opérer le changement, qu'elle vit un nuage énorme glisser devant la lune, diffusant la lumière et l'atténuant encore, même si elle était déjà bien faible. Il allait se passer quelque chose, qui allait couper leur moment de zénitude ? La transformation était tellement lente qu'un esprit qui n'aurait pas été aux aguets ne s'en serait pas rendu compte. D'ailleurs, Sélène finit par lâcher des yeux les nuages qui emplissaient le ciel, très vite, tout de même.
« Alors que dans la réalité, on voit ce qu'on a envie de voir, ce qui nous rassure, ou nous fait le moins de mal... »
Elle expira. Ce n'était pas un soupir, pas vraiment. Elle reporta son attention sur l'eau. Un vent plus dur se levait déjà, faisant vaciller la surface et tentant de chasser les nuages. Mais ça ne marchait pas, ça les attirait. Son regard dévia jusqu'à l'inconnu. Qui était-il ? Pourquoi parlait-il de cette façon ? Pourquoi le comprenait-elle autant ? Que cachait-il normalement aux yeux du monde ? De la sensibilité... ? Peut-être. Un léger sourire au visage, Sélène reprit :
« Toi, tu as de la chance que je ne sois pas une détraquée qui aurait eu envie de t'assassiner. »
C'était un écho à une de ses phrases à lui. Histoire de dire, « me m'donne pas des leçons de morale. », un retour à l’envoyeur. Des images de pluies vinrent s'imposer dans son esprit, elle en déduisit que maintenant elle avait des visions. Super. D'un côté, tant que ce n'était que ça, ça pouvait encore aller. Et puis, elle ne savait pas dans combien de temps l'eau allait commencer à tomber, ou bien si c'était même ce soir, ou... Elle leva la tête vers la voute céleste, totalement dissimulée derrière une épaisse couche de nuages. Les étoiles avaient fuit, la Lune aussi. Il allait faire de l'orage, elle le sentait. C'était étrange que du beau temps cela arrivent aussi vite, en pleine nuit. Enfin... C'était Rédemption, il pouvait tout se passer ici, météo où non. Et peut-être cela touchait le don de l'un d'entre les pensionnaires... Quelqu'un contrôlait la météo ? Ou peut-être que Sélène rêvait, simplement, qu'elle se faisait des idées. C'était tout aussi probable, même plus. |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Sam 19 Mar - 20:45 | |
| De lourds nuages étaient venus assombrir la nuit, venant s'interposer entre les étoiles et le lac, masquant ainsi leur éclat. Kenny bascula la tête en arrière, pour observer ce ciel changeant, à une vitesse incroyable. Cela était possible, un tel changement si rapidement ? Il fallait croire que oui. Il soupira, en réfléchissant aux paroles de la jeune femme. Oui, on ne voyait que ce qu'on avait envie de voir. Mais l'on montrait également ce dont les autres avaient envie de voir. Alors que ces quelques pensées dansaient dans l'esprit de l'adolescent, l'inconnue repris la parole, en lui disant qu'il avait de la chance qu'elle ne soit pas une détraquée qui veule l'assassiner. Cette petite réplique fit lâcher un rire à l'adolescent, le faisant oublier l'espace d'un instant ses réflexions trop profondes pour lui. Cela lui permit d'en ressortir la tête, pour ne pas se noyer dans ce flot de pensées. Il répondit finalement, de son ton amusé finalement retrouvé : « Et si, j'avais le pouvoir de te tuer, rien qu'en claquant des doigts, hein ? » Il rigola un instant à cette boutade tout sauf amusante, pourtant, soulagé d'un certain poids, celui des pensées profondes, lorsqu'il plaisantait. Mais il se tut en réfléchissant soudain à la possibilité que quelqu'un, dans cet internat, possédait peut-être ce pouvoir, après tout. C'était totalement possible, en fait. Il déglutit, en se promettant de faire attention, par la suite. Sait-on jamais. Il soupira, en sentant le vent, de plus en plus fort, et de plus en plus froid, venir frapper sa peau.
Le ciel vint finalement s'éclairer, l'espace d'une seconde à peine. L'image de l'éclair zébrant le ciel, resta dans la tête de Kenny, alors que le craquement sinistre qui l'accompagnait se mit à retentir. L'orage était encore assez loin, à l'entente du décalage entre la lumière et le tonnerre. Doucement, quelques clapotis vinrent se faire entendre, et la surface du lac était criblée par ses balles naturelles, qui venait troubler son calme. Quelques gouttes vinrent glisser sur le garçon, remplaçant les larmes qui avaient coulé quelques minutes auparavant. Kenny leva la tête vers le ciel, pour sentir l'eau glacée nettoyer son visage. Quelques éclairs vinrent éclairer le ciel, accompagné de leur fracas irrégulier, de plus en plus proches. La pluie battait fort, fouettant la peau de l'adolescent, venant mouiller ses cheveux, ses vêtements, tout son corps. Il ne savait pas si la jeune fille était toujours là. Il avait même l'impression de ne plus savoir où il se trouvait. Mais, pris d'un élan de lucidité, il se releva, un peu brutalement, manquant de tomber, et d'atterrir dans le lac. Il fit glisser sa capuche sur sa tête, plus pour masquer son visage que pour se protéger de la pluie, qui, de toutes façons, avait déjà bien inondé son visage, et ses habits. « La nature semble vouloir nous chasser de là » Souffla l'adolescent, en plongeant son regard dans l'étendue d'eau troublée par la pluie battante. Il n'osait pas se retourner, de peur qu'un éclair vienne illuminer son visage. Mais pas que son visage en fait. Il n'avait pas envie de voir celui de la jeune femme. Il avait envie que tous deux restent dans l'anonymat. Juste une rencontre, dans le noir, « à l'aveugle », qui était pourtant bien plus déterminante de chacun d'eux, que si ils s'étaient simplement vus physiquement. Il y avait là plus de sincérité, bien que peu de mot échangé. Il souffla, en fermant un instant les yeux, tandis que l'averse se tarissait un peu. |
| | | | ❝ Sélène Utreuil ❞ ✉ Messages : 597
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Sam 19 Mar - 23:08 | |
| Mourir : verbe intransitif. 1. Cesser de vivre. 2. Ressentir de manière très marquée. 3. Cesser d'exister, disparaître progressivement.
Qu'est-ce que c'était, de ne plus exister, de ne plus vivre ? C'était arrêter de souffrir, de se cacher, de mentir ; mais aussi renoncer aux plaisirs éphémères de la vie et cela de façon définitive. Sélène pensa à cela durant un long moment, il ne lui était jamais réellement venu à l'esprit qu'elle était mortelle, et que, tôt ou tard, sa vie s'arrêterait. Que même si c'était de façon « lente » ce serait toujours trop rapide. Elle ne trouvait pas cela triste, de mourir, simplement naturel, enfin, ça dépendait encore comment, où et pourquoi. Comme l'avait dit une certaine personne, aussi nommée Théophile Gautier, « Naître, c'est seulement commencer à mourir. » c'était exactement cela, le destin de chaque existence, quelqu'en soit le but secondaire, le principal était de quitter la vie.
Pourquoi une telle reflexion sur la mort, me direz-vous, eh bien, Sélène n'avait jamais prit la décision de se donner la mort volontairement, elle aurait eu cependant pas mal de raisons de le faire, mais « pas mal » ce n'était pas assez, et ce ne serait jamais assez. Elle ne pouvait pas décemment renoncer à tout ce qui faisait qu'elle était ce qu'elle était, qu'elle l'accepte ou non. Certains trouvaient cela lâche, de se suicider, ce n'était pas son cas. Pour elle, c'était soit une preuve d'un courage énorme, soit beaucoup d'ignorance. Car quand on a touché le fond, on ne peut que remonter... C'est ce qu'elle s'était toujours dit, ce qui l'avait menée à Rédemption, aussi.
Il pleuvait.
La bonne affaire. On est vraiment satisfaits de le savoir, n'est-ce pas ? C'est bon hein. Sélène n'était pas miss météo, mais bon... La pluie, l'orage, les éclairs, le tonnerre, ça lui rappelait beaucoup de souvenirs. Que voulez-vous, il arrive qu'il pleuve, à Londres. (Sans blagues ?) Le soir, quand elle rentrait sous la pluie, la peur au ventre, après son petit « accident ». La brune baissa la tête, la nature les chassait, oui. Ils étaient des éléments autres, des virus, ils n'étaient pas désirés ici. Elle soupira. Comment soigner tout un passé si douloureux... ? Elle soupira à nouveau, plus discrètement, cependant. Elle n'avait pas envie de découvrir le visage et l'identité de l'individu, seulement sa voix, c'était suffisant. Cela et la satisfaction de pouvoir partager sa solitude, l'espace d'un instant, aussi bref soit-il.
« On doit rentrer. »
Ils devaient. Mais, ils n'auraient pas dû sortir, aussi. Ce n'était pas pour cela qu'ils avaient obéit. C'était différent, cette fois c'était des règles naturelles qui leur imposaient cela. Chez Sélène ? La fatigue, principalement. Elle avait du mal à demeurer debout, les yeux ouverts. Son esprit vagabondait de souvenirs en souvenirs, de rêves en déceptions. Cette entrevue poétique et anonyme touchait à sa fin, c'était évident. Car si ils ne partaient pas, elle allait tout de même sombrer chez ce vieux Morphée. Cependant, elle n'avait pas la force de traîner sa carcasse sous la pluie jusqu'au centre, de repasser devant le piano qui l'envahirait à nouveau d'une ivresse sonore imaginaire – à supposer qu'elle arrive à aller jusque là-bas – et d'escalader les marches qui la mèneraient jusqu'au premier, étage qui paraissait soudainement très très loin et parfaitement inaccessible.
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Mar 22 Mar - 13:18 | |
| Il resta un moment silencieux, la tête baissée. Les gouttes coulaient en abondance sur son visage, étrangement semblables à des larmes. L'eau avait pris possession de ses vêtements, les faisant se coller à sa peau, et les rendant plus lourd. Le vent était plus fort, plus froid, et le fouettait violemment. Il en tremblait, même. Oui, il fallait rentrer. Si ils restaient là, ils allaient tomber malade... Et la goutte au nez, on aura vu plus sexy. Il soupira, hésitant. Si il rentrait avec elle, la lumière du hall allait dévoiler leurs identités respectives. Kenny ne voulait pas de cela. Il désirait garder cet anonymat, si réconfortant, si agréable. Cette rencontre devait rester aveugle. Pour tout les deux. Il n'était pas dupe, il savait que cette inconnue ressentait la même chose. Sinon, elle se serait déjà présentée, et aurait chercher à découvrir qui il était. Mais elle n'en avait rien fait. Et pour cela, il la remercia mentalement. Si on les voyais, je veux dire, physiquement parlant, en pleins jour, en société, certainement qu'on ne se douterait pas qu'ils puissent avoir des points communs. Certainement qu'ils ne se seraient jamais parlés. Ainsi, Kenny ne voulait pas briser cela. Il fit un pas en avant, s'approchant de l'inconnue, tout en restant tout de même à une distance respectable, pour ne pas être vu.
« Oui, il faut rentrer. »
Il inspira profondément, en se rendant compte de la stupidité décidément récurrente dans ses paroles ce soir là. Puis, une idée lui vint. Une idée un peu stupide, compte tenu de ses envies, de rester « masquer ». Franchement, le centre était loin. Y rentrer là, de suite, sous la pluie, à pieds, ne le tentait pas vraiment. Il soupira. Puis, à tâtons, il saisit la main de la demoiselle. Celle-ci eut un petit mouvement de recul, mais il ne la lâcha pas. Les yeux baissés vers le sol, il se racla la gorge, avant de prononcer, d'une voix quelque peu tremblante : « Tu vas fermer les yeux. Je les fermerais aussi. Il va y avoir quelques changements dans l'air. Ne te demandes pas comment cela se fera-t-il. Tu n'ouvriras les yeux seulement quand tu te sentiras parfaitement seule. S'il-te-plaît. »
Il espérait de tout son cœur qu'elle l'écoute, sincèrement. Peut-être que ce geste le trahirait, mais bon... Peut-être, si elle s'interrogerait, ne penserait-elle pas seulement à la téléportation, pour expliquer cela. Il n'était certainement pas le seul à bénéficier de ce don ici, mais bon... Et puis, elle ne se douterait pas que Kenny, l'arrogant, le dragueur, immature, serait l'inconnu du lac.
Ainsi, il poussa une profonde inspiration, avant de fermer les yeux, et de se concentrer. La pluie s'arrêta. Les coups de tonnerres se furent plus étouffés. Le vent ne soufflait plus. Ils étaient à l'intérieur. A l'étage des filles. Kenny ne tint pas son accord. Il ouvrit les yeux. Mais pas pour regarder la jeune fille. Son regard se porta irrémédiablement vers la porte de la chambre où dormait actuellement Abbi. Il esquissa un petit sourire, avant de refermer les yeux, et, dans un murmure, lâcher : « Heureux d'avoir fait ta connaissance. Enfin... Si on peut dire ça comme ça.. »
Sur ces quelques mots, il quitta l'étage. La pièce dans laquelle il atterrit était sombre. Il se laissa glisser au sol. Du carrelage froid. La salle de bain de sa chambre. Sur le sol, l'eau de ses vêtements, de ses cheveux, vint couler. Une petite flaque se forma sous son corps trempé. Et, c'est dans cette flaque, qu'il trouva finalement le sommeil. Ses tremblements de froid se calmèrent, doucement. Son corps était replié sur lui même, dans une position fœtale. Peut-être, était le ciel d'une renaissance, d'un déclic, produit, ces derniers jours ? Peut-être... Ou peut-être pas. Kenny n'était pas du genre à demander la rédemption. Cette renaissance, n'était donc pas forcément, positive... |
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Relations :: | | Sujet: Re: « J'aimerais être une étoile, pour, même à des années lumières, briller encore un peu. » | Libre. Jeu 24 Mar - 22:08 | |
| Trempée et définitivement seule dans le couloir, Sélène ouvrit les yeux. D'abord, la lumière synthétique qui avait remplacé celle de la lune l'éblouit et pendant au moins une minute elle resta immobile à ne voir que du blanc, ou du noir, en fonction du fait qu'elle avait les yeux ouverts ou non. Elle se sentait encore toute chose, ce qu'il s'était passé... ? Elle n'avait pas rêvé ? C'était bien de la téléportation dont le jeune homme avait fait usage... ? N'ayant pas le courage d'affronter ce qui servait de surveillants à cet établissement, elle fila dans sa chambre, mais il fallait qu'elle se vide encore la tête. Pour cela, elle ouvrit la fenêtre et s'assit sur le rebord, dans le noir. C'était quelque chose que notre petite Sélène faisait assez régulièrement. Les jambes qui se mouvaient dans le vide elle songeait à cette entrevue plus qu'étrange. Elle ne savait pas si elle avait envie de connaître son identité, enfin, dans la suite des évènements, dirons nous. Alors elle resta longtemps à observer la pluie et les éclairs, l'eau battait le vent dans le sens inverse de la fenêtre, ainsi elle ne se mouillait pas plus et elle ne faisait pas entrer de l'eau dans la chambre. Il fallait croire que ses partenaires avaient le sommeil lourd, à entendre leur respiration régulière et ne pas les voir s'éveiller pour lui faire la morale.
Elle avait l'impression d'avoir trouvé quelqu'un sur qui compter, pour les petits moments de blues. Après tout, personne n'était à l'abri d'un coup de déprime aigu, et ainsi, elle trouvait en ce personnage un soutien fantastique. Il fallait comprendre aussi que la brune n'avait pas énormément d'âmes sur lesquelles compter. Elle ne savait pas à qui faire confiance, mais bon. Elle ferma la fenêtre tout en reposant les deux pieds sur le sol de la chambre. Elle se sécha puis se changea, et enfin elle fila prendre son carnet et, à la lumière que lui offrait les chiffres lumineux du réveil, elle passa en revue les portraits qu'elle avait dessiner, en quêtes des réponses qu'elle ne voulait pas boucler. Oui, c'était stupide, mais c'était un peu pour se prouver qu'elle était comme tout le monde, qu'elle voulait savoir qui était l'inconnu, pourtant, elle ne trouva rien, et ne chercha pas longtemps. Sélène songeait que sa seule voix calme suffirait à le trahir, à un moment où à un autre, comme pour elle, probablement. Elle savait aussi à peu près sa taille et sa corpulence, donc... Mais, elle était capable de devenir sourde et aveugle rien que pour le plaisir de cette entrevue, de ce mystère.
« Qui es-tu... ? »
Le mystère restait entier. Et elle s'endormit rapidement. L'adolescente savait pertinemment que ce personnage ne serait pas à l'ordre du jour, elle se savait avoir d'autres problèmes, plus complexes, mais si cela pouvait lui faire oublier une part honnête de la noirceur de son existence, elle n'était pas contre. Combien de fois cette nuit là elle revécut la rencontre, le dialogue, les étoiles, les éclairs, le tonnerre, la pluie... Combien de fois ? Elle ne savait pas. Voilà qui était encore une énigme pour elle, mais il semblait évident que son subconscient la guidait vers quelque chose qu'elle ne comprenait pas encore, seulement, avait-elle envie de comprendre ? Pour lui, et pour les autres ? Non, évidemment. Moins on en sait, mieux on se porte, voilà qui aurait pu être la devise de Sélène. |
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