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"L'amour est un poison violent" | PV Sélène

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Pan P. Romanov
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MessageSujet: "L'amour est un poison violent" | PV Sélène "L'amour est un poison violent" | PV Sélène EmptySam 20 Oct - 23:30

L'amour est un poison violent.
Sélène & Pan

N'oublions pas de mourir



Je la fixais. Elle semblait encore plus belle que la dernière fois. Mais, peut-être était-ce la lumière, elle semblait pâle, comme revenu d’entre les morts. Pourtant, c’est impossible. Personne ne revient de la mort, elle est de trop bonne compagnie. Et moi ? Moi je ne suis pas revenu, je suis simplement jamais parti. La douleur me rendait malade, moins que la vision de Sélène devant moi. Je sentais ce si beau liquide vermeil, glissé de ma plaie sur mon avant-bras. Les gouttes roulaient jusqu’à mes ongles rongés par l’anxiété et quitter mon corps pour s’écraser mollement sur la terre. Je m’étais blessé et puis trente minutes, mon sang coulait. Il ne s’arrêtait pas et je ne l’arrêtais pas. Je regardais Sélène. Ma douleur, je ne l’écoutais plus chanter.

Pourquoi t’es partis ? T’es pas morte, je le sais, j’ai vu ton poignet, tu sais. Mais t’es partis. Je savais pas ce qui t’ai arrivé, j’ai eu mal. J’ai cru que c’était de ma faute, j’ai culpabilisé. Tu connais ce sentiment ? Moi je ne le connaissais pas vraiment, c’est la première fois. Ben, tu vois, c’est pas agréable. Pourquoi les gens disaient que t’étais morte ? Tu m’as fait tellement peur, pourquoi t’es revenu ? Parce que tu m’aime ? J’ai tellement de choses à te dire, à te faire comprendre. « Salut. »
Voilà. Comme toujours, Pan, tu te ridiculise. Mais ce n’était pas un problème, c’en était plus un. Je ne pensais pas à ce qu’elle pensait de moi, à vraie dire, je n’ai pu dire autre chose que ça. Salut. J’aurais pu aller plus loin et lui demander comment elle allait mais je n’avais pas envie de rire. Je sentais la tristesse imprégner mon cœur qui observait ma colère s’emparer de ma tête. Et puis cette douleur qui me lançait dans le bras… J’étais perdu, trop de choses circulaient en moi à ce moment.

Nous avions quelques mètres d’écart. Je m’étais redressé les bras le long du corps, pour lui faire face mais je ne voulais rompre l’écart entre nous, d’une part parce que j’avais peur qu’elle disparaisse, d’autre part parce que je n’aurais su quoi faire une fois près d’elle. L’embrasser, la repousser… Je ne l’aurais jamais frappé mais elle aurait pu.
Je ne savais ce que je ressentais exactement, un mélange du soulagement, de tristesse, de nostalgie, de peur et de colère. Tout frappait dans ma tête, mon cœur ne battait pas plus fort mais c’était tout comme.

« C’est une blague ? »
Je l'avais murmuré. J'aurais voulu la crier mais ma voix m'abandonnait. C’était finalement la seule question que j’ai pu lui poser. J’étais heureux de la voir, je l’étais ! Mais tant de sentiments nouveaux à moi qui ne connaissais que l’insouciance, c’est la colère qui l’emportait. Je n’étais que rarement en colère. Et souvent, la colère venait de ma peur. J’avais peur de tout et de rien, un cr aquement dans ma chambre la nuit suffisait à me rendre paranoïaque. Mais ce n’était pas une peur comme celles-ci que j’avais, c’était la peur d’avoir perdu une personne très chère. La seule à qui je tenais véritablement. Soudainement, j’eu envie de m’approcher d’elle, de la secouer et de crier. Pourquoi était-elle partie ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
Ce n’était pas de sa faute, certes. Mais j’ai réalisé à quel point perdre quelqu’un de cher me rendait malade. Plus que d’habitude parce que je m’y attendais pas. D’habitude, je le sais dès que j’apprends à connaitre quelqu’un. Et là, là j’ai été surpris par le temps cet enfoiré ! J’ai ressenti soudain la sensation que quelqu’un ressentait lorsqu’il perdait un proche. J’ai compris pourquoi les gens ne voulaient pas y croire. Il y a parfois des choses que je n’aurais jamais voulu comprendre, celle-ci en fait partie. La douleur des vivants ne m’intéresse que très peu, voire pas du tout. C’est égoïste mais je le suis. J’aime pas souffrir. J’aime encore moins souffrir pour quelqu’un d’autre. Pour Sélène, je pouvais souffrir. Mais là, à ce moment précis, en la fixant derrière mes cheveux, j’avais l’impression d’être un jouet, quelque chose qu’elle avait pris secoué puis jeté. Et le fait qu’elle revienne me rendait sceptique. J’étais perdu, la colère coulait dans mes veines, mes veines coulaient sur le sol. J’allais surement tourner de l’œil, j’avais perdu trop de sang. Mais j’avais même oublié ma douleur. J’étais trop heureux de la voir, trop énervé d’être prit pour un con (bien que je le sois), trop triste de la voir ainsi, dans ces circonstances. J’étais trop pour pouvoir réagir à ma plaie. Et c’était le moindre de mes soucis.

Je t’aime Sélène. Putain ce que je t’aime mais me fait pas ça. Tu ne peux pas jouer avec moi comme ça, sans me donner d’explication. Fait ce que tu veux de moi mais donne-moi la raison ! Donne-la-moi ! J’attends. Ça me rend malade, malade je te dis ! Je finis pas détourner le regard sur ma coupure… Puis sur le morceau de métal qu’on appelait « lame de rasoir » par terre, près de la flaque de sang. Ah oui, c’est vrai. J’suis déjà mort. Quel con.
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Sélène Utreuil
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MessageSujet: Re: "L'amour est un poison violent" | PV Sélène "L'amour est un poison violent" | PV Sélène EmptyDim 21 Oct - 9:22



Le temps. Le temps, celui qui nous prend tellement de court dans quatre vingt dix pourcents des situations. Et la prise de décision, quand il s'agissait d'elle. Voilà ce qui était devenu les deux pires ennemis de Sélène. Dès la première semaine, ou du moins, dès les premières semaines, après qu'elle eut le temps de se relever de son coma dans les décombres et qu'elle fuit au manoir, après qu'elle eut le temps de se laisser mourir de faim et de chagrin de s'être trompée pendant si longtemps. Après qu'elle eut le temps de revoir en boucle les visages de tant d'innocents. Peut-être des coupables, oui, mais seulement coupables d'avoir existé. Elle n'avait pas supporté. Les cicatrices qu'elle avait porté et qui avait disparu étaient réapparues, pas sur ses bras, pas sur son visage ou sur n'importe quelle autre partie de son corps, elles étaient venues dans sa tête. Une fois de plus, elle échappait à la mort. Et pendant des semaines, un bon mois et demi, elle avait songé qu'elle avait perdu tellement. Personne n'était venu la chercher. Personne n'avait tenté de la retrouver. Et la colère voulait qu'elle pense que personne ne tenait plus à elle, et que les choses étaient très bien telle qu'elles étaient, à présent. Que le monde était en paix si elle s'en trouvait loin. Elle eut envie de mourir. Plusieurs fois. Mais finit par se convaincre que ce n'était pas pour cela que Starlight avait donné sa vie. D'ailleurs, elle eut largement le loisir de pouvoir s'attarder sur ce point là. Mais au delà de sentiments inavoués, ce qui battait pour lui n'était plus que de la colère. Indescriptible colère.


Elle aurait dû savoir, elle qui prévoyait tout si bien. Et en fait, depuis le début elle savait. Et plus les jours dans le silence passaient, et plus il était complexe de se décider à refaire surface. Comment accepter de faire une croix sur ce que tu as vécu, seule, difficilement, pour faire un pas en avant – ou en arrière – et dire « désolée, j'ai été stupide ». Elle n'avait pas été stupide. Elle avait fait ce qu'elle avait à faire. Elle qui pourtant passait son temps à s'excuser, elle qui se laissait mener par les autres... Sélène n'avait pas changé pourtant. En rien même. Mais s'excuser d'avoir eut peur. S'excuser d'être humaine et d'avoir tenté d'aider des gens. S'excuser d'avoir pensé aux autres avant elle. Parce que penser à elle était trop complexe et encore trop frais pour ne pas être blessant. S'excuser d'avoir été si longue, à la limite. Seulement, plus le temps passait et plus elle se posait de questions. Pourquoi n'était-il pas venu ? Il savait qu'elle était en vie, elle en était intimement persuadée. Alors pourquoi être resté silencieux aussi ? Pourquoi n'avoir laissé aucun signe qui aurait trahit son besoin de savoir, de la voir ? La jeune femme n'arrivait pas à se convaincre qu'il puisse avoir eut peur d'un rejet. Et pourtant elle savait tellement ce que c'était qu'elle aurait dû. Pour cela, elle était largement coupable.


Et c'était ça qui l'avait fait bouger. Qui l'avait décidé. Plus le temps avançait et les saisons changeaient, et plus elle brûlait de l'envie de le revoir. Envers et contre tout. Contre les règles primaires du groupe qu'elle avait fondé aussi. Mais ne dit-on pas que l'amour n'obéit à aucune règle ? Voilà un bon exemple. Elle avait marché longuement dans la forêt, mais la forêt n'était plus un danger pour elle, c'était son lieu de vie, son lieu de chasse, son lieu de prière et de relaxation. Elle avait eut envie d'aller directement à Rédemption sauf que... C'était bien trop risqué et puis, avant cela, elle avait une chose à faire. Si elle devait sortir, il fallait qu'elle s'excuse. Il fallait qu'elle s'excuse de ne pas avoir eut le temps. Il fallait qu'elle s'excuse de l'avoir laissé couler entre ses doigts comme des milliers de grains de sable pour que le destin s'accomplisse, qu'elle s'excuse d'avoir laissé faire les choses et de les avoir laissé mourir, avec l'espoir qu'ils s'en sortent.


Voilà la raison de sa présence ici, entre les murets poreux du cimetière. Devant la tombe toujours trop fraîche de l'un d'entre eux. Elle ne regardait pas les noms, elle n'avait pas besoin de mettre de mots sur des cendres et du sang. Au bout de quelques minutes, elle avait décidé de se retourner, pour observer l'ensemble du cimetière d'un air pensif et sortir, sortir au plus vite de ce havre de paix et de silence dont l'ambiance la convertissait bien trop vite à rester inactive et... Ailleurs. Mais avant qu'elle n'ait le temps de rejoindre l'allée principale, elle vit une silhouette se détacher de l'ensemble du spectacle. Elle prenait tellement de risques... Mais si son cœur battait la chamade, c'était parce qu'elle savait de qui il s'agissait, et qu'elle était au bon endroit.


Son soulagement s'envola aussi vite qu'il naquit. Elle baissa les yeux, ne supportant pas un amas tel de culpabilité. Celui qui venait de s'écrouler sur elle, comme si le monde qu'elle s'était construit ces derniers mois n'avait été qu'un joli mensonge bien élaboré pour se protéger de la réalité. Mais elle savait que non. Elle avait trouvé une raison de se battre encore. De continuer, loin de lui. Non pas qu'elle n'ait pas un besoin maladif de le voir et de continuer à sentir son propre cœur battre la chamade dans ses tempes, mais ça allait au delà de ça. Elle avait envie qu'il soit avec elle. Qu'ils rattrapent le temps qu'ils avaient perdu. Mais c'était trop risqué. Et Sélène le savait, toute seule elle s'interdisait de le mêler à toute cette histoire et loin de l'égoïsme, c'était pour sa propre vie.


Elle brûlait d'envie de se jeter dans ses bras et de faire table rase de tout ce qui était arrivé. Mais ça aurait été injuste. Plus que tout autre il avait le droit à des explications, plus que des excuses. Mais malgré tout, elle fini par relever la tête pour observer le dôme. Personne ne pouvait le voir, mais ceux qui en connaissait l'existence pouvait deviner parfois sa présence lorsque l'énergie à la base de celui ci perdait en intensité. Ce qui était actuellement le cas. Mais il fallait qu'elle reste concentrée, alors elle inspira calmement pour faire un pas dans sa direction, et s'arrêter, comme suspendue, ou plutôt comme si le temps s'était suspendu. Elle observa le filet de sang qui s'échappait de son bras et une nouvelle pointe de colère lui monta aux yeux. Se faire mal. Quel bonheur. Le sentiment de n'être rien face à lui explosa en millier de petites particules empoisonnées au même instant où une goutte écarlate s'écrasa sur le sol.


« Je t'en prie. Pardonne mes erreurs. Mon silence. Mes secrets. Et tout ce qui a pu te blesser... »

Elle avait murmuré à son tour, d'une voix à peine audible, en restant les yeux fixés sur la goutte qui s'étalait doucement et sur la lame dont la lumière naturelle provoquait des reflets morbides mais attirants. A nouveau elle eut envie de se lancer une grande baffe dans le visage. Elle était stupide. Non. Non. Non elle était forte. Elle releva les yeux à nouveau pour planter son regard dans le sien mais... ô mystère, il ne la regardait plus. Tant pis, elle s'approcha. Tant pis pour les risques qu'elle prenait, tant pis pour tout ce qui constituait cet amas négatifs de regrets et de fautes dans sa tête, il fallait avancer. Il fallait aller au devant des choses, même si elle n'y était pas préparée. Lorsqu'elle se trouva juste en face de lui, elle détacha son collier. Si cher à son cœur. Symbole qu'autrefois elle avait été quelqu'un. Quelqu'un d'autre qu'un pion sur un grand échiquier. Elle avait appartenu à une famille. Même si cette famille s'était basée sur le mensonge. C'était un élément plus que positif à ses yeux, dernier symbole que son père ait réellement existé. Elle l'obligea à relever son bras, celui qui était blessé, dont le sang s'échappait en un fin filet rouge, elle ouvrit sa main et déposa le pendentif dans sa paume en regardant une goutte de sang s'y mêler, là elle releva les yeux vers lui et l'observa. Elle n'avait plus d'expression au visage, du moins pour ce qui était visible, mais elle lui offrait toutes les clefs pour aller au delà de l'évidence.


« J'ai essayé de te protéger, même si j'y prenais trop de risques, même si c'était égoïste, même si... Je comprendrais que tu préfères que je disparaisses tu sais, mais garde le, s'il te plait. »

Elle l'obligea à refermer sa main en serrant ses doigts contre les siens. Son contact la perturbait. Comme si c'était une interférence délicieuse dans toute sa nouvelle existence, comme si le passé voulait craquer le présent. Et c'était ce qu'il était en train de faire. Une brèche. Une brèche dans toute la carapace de la nouvelle Sélène, dans toute son armure. Elle aurait voulu guérir sa blessure, mais d'une elle en était bien incapable, et de deux la plus grave était celle qu'elle avait réalisé à l'intérieur de lui. Et ça, elle n'était pas certaine qu'il ait envie qu'elle le guérisse. Elle relâcha son poignet, avant de reculer. C'était sans doute le moment ou jamais de s'enfuir dans la forêt et de ne jamais se retourner. De faire une croix sur le passé et d'aller réellement.. totalement de l'avant, mais une fois de plus elle en était incapable. Incapable de se laisser porter par « seulement ça ». Sélène était faible et imparfaite. Sélène était amoureuse.


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Pan P. Romanov
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MessageSujet: Re: "L'amour est un poison violent" | PV Sélène "L'amour est un poison violent" | PV Sélène EmptyDim 21 Oct - 11:58


Never let me go.



Je regardais le sang sur le collier. Plutôt le collier que le sang enfaite. Je regardais Sélène. Elle reculait. Je n’avais pas osé le faire. Son contact sur ma peau m’avait rendu si… docile. J’étais prisonnier de ses mouvements. L’amour, ça rend si con. Plus qu’on ne l’est déjà.

Je repris mes esprits. Malgré le froid. Comment le froid ? Il ne fait pas froid ! On sort à peine de l’été, il fait encore chaud, même si tôt le matin. Non, pas ce froid-là. Ce froid dans mon bras que je commençais à ne plus sentir. La douleur aiguë rendait tout si froid. Si mort. J’étais mort, mon bras était mort. Et il saignait. J’avais si mal. Tu m’as si mal Sélène. Le froid se prolongeait dans mon épaule. Mon bras ne bougeait plus. Tendu ainsi vers Sélène, le collier dans la main. Il ne bougeait plus. Mais malgré l’immobilité de mon corps et de mes yeux, dans ma tête, tout bougeait, se bousculait. Mes yeux écarquillés, je penchais un peu la tête pour libérer mes yeux de l’emprise de mes cheveux. « T’essayais de me protéger… » Le souffle passait seul, il n’y avait plus de place dans ma tête alors je callais certaine pensée dans l’air matinale. Je finis par relevé les yeux vers ceux de Sélène. Son regard si puissant, je ne l’avais pas oublié. Quand je fermais les yeux, je le revoyais. Et dans les bras d’une des filles d’Eimi, je ne pouvais me concentrer sur elle, peu importe sa beauté. J’entendais le souffle de Sélène et lorsque je touchais leurs peaux, je me rendais compte de mon erreur. Ce n’était pas Sélène. Sélène, elle était plus belle. Sa peau était plus douce, ses cheveux sentaient si bon. Et ses yeux… Personne n’avait les yeux de Sélène. Parfois dans la rue, je sentais son odeur, le même shampoing, le même parfum… Mais les yeux, jamais je ne les croisais. Au fond, je ne savais pas qui était Sélène. Elle ne connaissait pas mon existence. Mais moi, je ne savais rien d’elle. Je n’ai eu le temps que de l’embrasser, que de caresser sa peau. Et ça me suffisait. C’était tellement mieux que de l’imaginer. De me rappeler de son reflet dans l’eau froide d’avril. Parce qu’un fantasme n’est jamais beau, au contraire. J’avais honte, chaque fois, j’avais honte, j’avais l’impression de la trahir, de trahir son respect. Une voix au fond de moi me disait qu’elle était parti, qu’elle était « morte ». Mais je ne pouvais me résoudre, l’idée d’être avec elle me rendait si heureux.

A cet instant pourtant, je n’étais pas si heureux. Elle voulait me protéger, ça voulait dire quoi ça ? Je suis pitoyable au point que ce soit elle qui me protège ? J’essayais d’ouvrir mes doigts mais ceux-ci refusaient de bouger. D’ailleurs, ils tremblaient eux aussi. De douleur ou de désarroi ? Mon cœur, lui il me soufflait des mots si imperceptibles que je ne les entendais pas. C’est ma tête que j’entendais, ma tête qui me disait « Hé, t’es pathétique mon vieux. Tellement, que même Sélène s’en est rendu compte. Toi tu t’en rends compte maintenant ? Toi aussi tu ressens la honte, l’humiliation que tu aurais dû ressentir 6 mois plus tôt ? La honte d’être toi, haha. T’as pas l’impression, d’être con ? Tu tombes amoureux d’une fille, elle part et toi.. Toi tu ne l’oublie pas. T’aurais pas dû tomber amoureux déjà. C’est qui cette fille ? Comment tu sais que tu peux lui faire confiance ? Confie-lui ta vie, tes secrets ! Va y parce qu’elle va partir après, et ça va recommencer, ton enfer. Quoi ? Oui c’est vrai, tu déprimais pas pendant 6 mois. Mais ta pensée ne se détachait pas de son regard. Et maintenant tu te rends compte que c’est pitoyable. T’es un gamin, tu as eu 106 and pour comprendre la vie et une gamine de 17, 18 ans t’explique en une phrase que t’as perdu ton temps, que t’es un ignorant, un imbécile. Et c’est ce que t’es. »

Je secouais la tête. Je suis pitoyable. Tu me fais mal Sélène, tu me fais mal. Mon bras me fait mal et la douleur m’empêche d’écouter mon cœur. Je n’entends pas ce qu’il me dit. Ferme là, douleur, que j’écoute mon cœur. Mais non. Ma douleur ne la fermerait pas. La colère non plus. La colère contre moi-même qui me disais de ne pas jouer au con.
J’observais toujours Sélène. J’entendais en plus de tout ce qui gueulait en moi, mes larmes qui voulaient sortir de mes yeux. Tout devenait flou, elles imprégnaient mes yeux. Mais je ne voulais pleurer devant Sélène alors je les retenais, peu importe si je ne voyais que les couleurs, je savais comment elle était. Je me souviens d’elle, ce ne sont pas des larmes qui me feront oublier cette image. « T’as pas l’impression que ce que tu dis est assez ironique ? »

AH ! Alekseï, c’est toi qui dis ça ? Tu reproche Sélène d’être ironique ? Non mais tu te fous de qui là ? Joue pas au con je te dis, n’oublie pas ta douleur !

« T’as pas l’impression de mentir en disant ce genre de chose ? Tu comprendrais que je veuille que tu disparaisses, haha. Oh, je te rassure, je n’ai pas eu le choix. Tu ne me l’as pas donné ce choix, je t’ai vu disparaitre. Et depuis tout ce temps, j’ai cru que c’était de ma faute. Et là tu reviens. Tu en as pris du temps, à savoir si je te manquais ou pas. En même temps, je suis con, peut-être qu’il en faut, du temps, pour tenir à quelqu’un. »

Ma douleur ne parlait plus. Elle était si forte que je n’entendais plus qu’un léger ultrason. Et ma colère. Pourtant je ne criais pas. Mon ton était si calme. Si paisible. Il était caché derrière une once de cynisme, pour ne pas que mes larmes coulent.

« T’as pas peur de devoir me protéger toute ta vie ? Je suis tellement faible, il suffit de voir mon bras pour ça. Ça va être trop dur ? Je pense que tu devrais laisser tomber tout de suite, que tu devrais arrêter d’avoir pitié de moi, c’est plus humiliant qu’amusant. »

Les mots coulaient tout seuls. Je les regretterais tous. Mais pour ça, il aurait fallu que je réfléchisse.

« Je suis vraiment un con. » je baissais les yeux. « Mais tu n’avais pas besoin de me le rappeler comme ça tu sais. J’ai rien demandé moi, surtout pas qu’une gamine vienne me foutre deux claques en me disant qu’un type comme moi ne doit pas être autorisé à aimer sans souffrir. »

Je me mordis la lèvre. J’en avais trop dit là. Beaucoup trop. C’était sorti tout seul. Voilà, Sélène. Je t’aime, j’ai souffert, t’es une gamine. Non bien sûr, pas une gamine au sens propre, t’es tellement plus mature que moi. Nous avons seulement quelques années de différences, voilà tout. C’est ce que j’entends par gamine. Mais tu ne le comprendras pas. Parce que tu ne me connais pas. Tu ne connais que l’imbécile que je suis, c’est déjà bien, c’est la plus grande partie de moi si ce n’est la totalité.

J’aurais tant voulu te rendre ton collier. Mais ma main tremblante refusait de m’obéir. Cette fois j’avais atteint ma limite. J’aurais dû mourir depuis quelques minutes. Je sentais le sommeil me rattraper. Hé Ho ! Al’ ! Vient, on va dormir un peu ! Qu’il disait. Mais j’avais pas envie de dormir, puisque je ne dormais pas. Quand je tombais dans les pommes, je ne dormais pas. Je ne rêvais pas. J’aimerais tant rêver. Mais non, non ça fait partie de la mort ça.

Je secouais la tête pour reprendre conscience. « Je ne peux pas t’en vouloir après tout, c’est moi qui suis con dans l’histoire. » Je lui souris. Un sourire sincère, oui. Un sourire cynique et heureux. Mais on lisait dans mes yeux que ce n’était pas le bonheur qui transperçait mon corps. Loin de là. Ne m’en veut pas de ce sourire Sélène, je n’ai pas le courage de pleurer devant toi. J’aurais voulu t’embrasser mais. Mais je ne pouvais pas. Vouloir n’est pas pouvoir, contrairement à ce que je pensais. Et le pouvoir l’emporte toujours. Alors contre mon vouloir, je fis la seule chose que je pouvais faire, je m’enfuis. J’ai fait la chose que je regrette le plus, je me suis retourné, et j’ai marché. Et dès que je n’étais plus dans son champ de vision, je me suis laissé tomber sur une tombe et là, là je suis passé pour un imbécile aux yeux du mort qui acceptait à contre cœur que je m’assois sur sa demeure, j’ai laissé couler mes larmes, la tête posé contre la dalle. J’étais un imbécile amoureux qui devait souffrir pour aimer. Ouais. Mais je n’aurais pas dû, je n’aurais pas dû la faire souffrir elle. Le problème, c’est que je m’en rendrais compte qu’après, après être allé à l’hôpital. La douleur aura fini par s’estompre, la colère par d’évanouir. Et là j’entendrais enfin ce que mon cœur essayait de me dire depuis le début. « Embrasse là. Si elle est là, c’est qu’elle t’aime. Et toi aussi. »
Et si… Si mon cœur pouvait battre, il aurait pu parler plus fort, je l’aurais entendu. Et peut-être n’aurais-je pas pleuré.

Il devrait être interdit d'écouter sa douleur.
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