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Sujet: "L'amour est un poison violent" | PV Sélène Sam 20 Oct - 23:30
L'amour est un poison violent.
Sélène & Pan
N'oublions pas de mourir
❝ Sélène Utreuil ❞
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Sujet: Re: "L'amour est un poison violent" | PV Sélène Dim 21 Oct - 9:22
Le temps. Le temps, celui qui nous prend tellement de court dans quatre vingt dix pourcents des situations. Et la prise de décision, quand il s'agissait d'elle. Voilà ce qui était devenu les deux pires ennemis de Sélène. Dès la première semaine, ou du moins, dès les premières semaines, après qu'elle eut le temps de se relever de son coma dans les décombres et qu'elle fuit au manoir, après qu'elle eut le temps de se laisser mourir de faim et de chagrin de s'être trompée pendant si longtemps. Après qu'elle eut le temps de revoir en boucle les visages de tant d'innocents. Peut-être des coupables, oui, mais seulement coupables d'avoir existé. Elle n'avait pas supporté. Les cicatrices qu'elle avait porté et qui avait disparu étaient réapparues, pas sur ses bras, pas sur son visage ou sur n'importe quelle autre partie de son corps, elles étaient venues dans sa tête. Une fois de plus, elle échappait à la mort. Et pendant des semaines, un bon mois et demi, elle avait songé qu'elle avait perdu tellement. Personne n'était venu la chercher. Personne n'avait tenté de la retrouver. Et la colère voulait qu'elle pense que personne ne tenait plus à elle, et que les choses étaient très bien telle qu'elles étaient, à présent. Que le monde était en paix si elle s'en trouvait loin. Elle eut envie de mourir. Plusieurs fois. Mais finit par se convaincre que ce n'était pas pour cela que Starlight avait donné sa vie. D'ailleurs, elle eut largement le loisir de pouvoir s'attarder sur ce point là. Mais au delà de sentiments inavoués, ce qui battait pour lui n'était plus que de la colère. Indescriptible colère.
Elle aurait dû savoir, elle qui prévoyait tout si bien. Et en fait, depuis le début elle savait. Et plus les jours dans le silence passaient, et plus il était complexe de se décider à refaire surface. Comment accepter de faire une croix sur ce que tu as vécu, seule, difficilement, pour faire un pas en avant – ou en arrière – et dire « désolée, j'ai été stupide ». Elle n'avait pas été stupide. Elle avait fait ce qu'elle avait à faire. Elle qui pourtant passait son temps à s'excuser, elle qui se laissait mener par les autres... Sélène n'avait pas changé pourtant. En rien même. Mais s'excuser d'avoir eut peur. S'excuser d'être humaine et d'avoir tenté d'aider des gens. S'excuser d'avoir pensé aux autres avant elle. Parce que penser à elle était trop complexe et encore trop frais pour ne pas être blessant. S'excuser d'avoir été si longue, à la limite. Seulement, plus le temps passait et plus elle se posait de questions. Pourquoi n'était-il pas venu ? Il savait qu'elle était en vie, elle en était intimement persuadée. Alors pourquoi être resté silencieux aussi ? Pourquoi n'avoir laissé aucun signe qui aurait trahit son besoin de savoir, de la voir ? La jeune femme n'arrivait pas à se convaincre qu'il puisse avoir eut peur d'un rejet. Et pourtant elle savait tellement ce que c'était qu'elle aurait dû. Pour cela, elle était largement coupable.
Et c'était ça qui l'avait fait bouger. Qui l'avait décidé. Plus le temps avançait et les saisons changeaient, et plus elle brûlait de l'envie de le revoir. Envers et contre tout. Contre les règles primaires du groupe qu'elle avait fondé aussi. Mais ne dit-on pas que l'amour n'obéit à aucune règle ? Voilà un bon exemple. Elle avait marché longuement dans la forêt, mais la forêt n'était plus un danger pour elle, c'était son lieu de vie, son lieu de chasse, son lieu de prière et de relaxation. Elle avait eut envie d'aller directement à Rédemption sauf que... C'était bien trop risqué et puis, avant cela, elle avait une chose à faire. Si elle devait sortir, il fallait qu'elle s'excuse. Il fallait qu'elle s'excuse de ne pas avoir eut le temps. Il fallait qu'elle s'excuse de l'avoir laissé couler entre ses doigts comme des milliers de grains de sable pour que le destin s'accomplisse, qu'elle s'excuse d'avoir laissé faire les choses et de les avoir laissé mourir, avec l'espoir qu'ils s'en sortent.
Voilà la raison de sa présence ici, entre les murets poreux du cimetière. Devant la tombe toujours trop fraîche de l'un d'entre eux. Elle ne regardait pas les noms, elle n'avait pas besoin de mettre de mots sur des cendres et du sang. Au bout de quelques minutes, elle avait décidé de se retourner, pour observer l'ensemble du cimetière d'un air pensif et sortir, sortir au plus vite de ce havre de paix et de silence dont l'ambiance la convertissait bien trop vite à rester inactive et... Ailleurs. Mais avant qu'elle n'ait le temps de rejoindre l'allée principale, elle vit une silhouette se détacher de l'ensemble du spectacle. Elle prenait tellement de risques... Mais si son cœur battait la chamade, c'était parce qu'elle savait de qui il s'agissait, et qu'elle était au bon endroit.
Son soulagement s'envola aussi vite qu'il naquit. Elle baissa les yeux, ne supportant pas un amas tel de culpabilité. Celui qui venait de s'écrouler sur elle, comme si le monde qu'elle s'était construit ces derniers mois n'avait été qu'un joli mensonge bien élaboré pour se protéger de la réalité. Mais elle savait que non. Elle avait trouvé une raison de se battre encore. De continuer, loin de lui. Non pas qu'elle n'ait pas un besoin maladif de le voir et de continuer à sentir son propre cœur battre la chamade dans ses tempes, mais ça allait au delà de ça. Elle avait envie qu'il soit avec elle. Qu'ils rattrapent le temps qu'ils avaient perdu. Mais c'était trop risqué. Et Sélène le savait, toute seule elle s'interdisait de le mêler à toute cette histoire et loin de l'égoïsme, c'était pour sa propre vie.
Elle brûlait d'envie de se jeter dans ses bras et de faire table rase de tout ce qui était arrivé. Mais ça aurait été injuste. Plus que tout autre il avait le droit à des explications, plus que des excuses. Mais malgré tout, elle fini par relever la tête pour observer le dôme. Personne ne pouvait le voir, mais ceux qui en connaissait l'existence pouvait deviner parfois sa présence lorsque l'énergie à la base de celui ci perdait en intensité. Ce qui était actuellement le cas. Mais il fallait qu'elle reste concentrée, alors elle inspira calmement pour faire un pas dans sa direction, et s'arrêter, comme suspendue, ou plutôt comme si le temps s'était suspendu. Elle observa le filet de sang qui s'échappait de son bras et une nouvelle pointe de colère lui monta aux yeux. Se faire mal. Quel bonheur. Le sentiment de n'être rien face à lui explosa en millier de petites particules empoisonnées au même instant où une goutte écarlate s'écrasa sur le sol.
« Je t'en prie. Pardonne mes erreurs. Mon silence. Mes secrets. Et tout ce qui a pu te blesser... »
Elle avait murmuré à son tour, d'une voix à peine audible, en restant les yeux fixés sur la goutte qui s'étalait doucement et sur la lame dont la lumière naturelle provoquait des reflets morbides mais attirants. A nouveau elle eut envie de se lancer une grande baffe dans le visage. Elle était stupide. Non. Non. Non elle était forte. Elle releva les yeux à nouveau pour planter son regard dans le sien mais... ô mystère, il ne la regardait plus. Tant pis, elle s'approcha. Tant pis pour les risques qu'elle prenait, tant pis pour tout ce qui constituait cet amas négatifs de regrets et de fautes dans sa tête, il fallait avancer. Il fallait aller au devant des choses, même si elle n'y était pas préparée. Lorsqu'elle se trouva juste en face de lui, elle détacha son collier. Si cher à son cœur. Symbole qu'autrefois elle avait été quelqu'un. Quelqu'un d'autre qu'un pion sur un grand échiquier. Elle avait appartenu à une famille. Même si cette famille s'était basée sur le mensonge. C'était un élément plus que positif à ses yeux, dernier symbole que son père ait réellement existé. Elle l'obligea à relever son bras, celui qui était blessé, dont le sang s'échappait en un fin filet rouge, elle ouvrit sa main et déposa le pendentif dans sa paume en regardant une goutte de sang s'y mêler, là elle releva les yeux vers lui et l'observa. Elle n'avait plus d'expression au visage, du moins pour ce qui était visible, mais elle lui offrait toutes les clefs pour aller au delà de l'évidence.
« J'ai essayé de te protéger, même si j'y prenais trop de risques, même si c'était égoïste, même si... Je comprendrais que tu préfères que je disparaisses tu sais, mais garde le, s'il te plait. »
Elle l'obligea à refermer sa main en serrant ses doigts contre les siens. Son contact la perturbait. Comme si c'était une interférence délicieuse dans toute sa nouvelle existence, comme si le passé voulait craquer le présent. Et c'était ce qu'il était en train de faire. Une brèche. Une brèche dans toute la carapace de la nouvelle Sélène, dans toute son armure. Elle aurait voulu guérir sa blessure, mais d'une elle en était bien incapable, et de deux la plus grave était celle qu'elle avait réalisé à l'intérieur de lui. Et ça, elle n'était pas certaine qu'il ait envie qu'elle le guérisse. Elle relâcha son poignet, avant de reculer. C'était sans doute le moment ou jamais de s'enfuir dans la forêt et de ne jamais se retourner. De faire une croix sur le passé et d'aller réellement.. totalement de l'avant, mais une fois de plus elle en était incapable. Incapable de se laisser porter par « seulement ça ». Sélène était faible et imparfaite. Sélène était amoureuse.
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