Les douces flammes léchaient le bois, la chaleur emprisonnait la moindre once d'air dans les pièces. Les crépitements du feu raisonnait dans l'atmosphère, les langues de chaleur dégustaient les murs, les noircissants petit à petit. La fumée noiraude embuée le plafond, l'appartement se rongeait de plus en plus. Les structures de bois s'écrasaient une à une au sol dans un vacarme terrifiant. Les souvenirs, les émotions, la vie, tout se décomposait en fumée dans cette divine comédie. Une nuit d'hivers, le vingt décembre pour beaucoup plus de précision. Les festivités de Noël battaient pourtant le plein dans les rues joyeuses de Toronto. Une si simple bougie causa un si complexe incendie qui prit plusieurs appartement. L'incendie le plus grave depuis une décennie dans cette magnifique ville du Nord-Américain, un incendie qui n'a pourtant encore consumé aucun cœur, rien que des souvenirs, des photos, des appareils, des bijoux et bien d'autre. Heureusement, aucune perte humaine, aucune vie de perdue seulement des pleures car ils ont perdu un objet qui leur était chère, une chaîne, une bague et d'autres bibelots remplient d'importance sentimental. Mais le fait qu'il n'y a eu encore aucun mort réjouissait beaucoup de monde, les pompiers faisaient un travail formidable contre cet incendie monstrueux.
L'homme du feu entra dans l'appartement en défonçant une porte, c'était une chaleur abominable et les gaz s'infiltraient. Hache à la main il fracassa chaque porte qui ploquait son passage, il s'avançait de plus en plus dans l'entre-vie, dans l'enfer avec ses lueurs chthoniennes. L'homme vers la trentaine d'années s'engouffrait entendant des pleures, des pleures d'enfant, d'un nourrisson. Une force le galvanisa, la peur qu'il arrive trop tard lui donna une force divine, il accéléra le pas manquant plusieurs fois de glisser et de tomber. Mais pas une seule fois cet homme ne flancha, il ne se laissa pas abattre. Il allait sauver une vie, il n'avait pas la prétention d'avoir des médailles, non, lui voulait sauver une vie pour la voir s'épanouir dans ce monde. Vous ne savez pas quel pouvoir peut donner l'espoir quand il est vraiment présent, je l'entendais arriver, je l'entendais gémir de douleur et de fatigue. Mais il continuait encore et toujours, je n'étais pas conscient de cela, je n'avais même pas la conscience que je pouvais périr. La vie est poétique, nous pouvons vivre un siècle et un simple élément peut l'abréger en une fraction de seconde. Mais, je pense, la chose la plus formidable dans ce monde c'est de voir les autres se battre pour vous. Vous pouvez vous plaindre, pester contre la vie, l'humanité et j'en passe, vous plaindre de malchance, de malheurs et plein d'autres choses... mais si vous avez déjà connu ce sentiment, ce sentiment qui se produit lorsque les autres sont à vos côtés, ce sentiment de puissance... si vous avez connu ce sentiment, vous ne pouvez vous plaindre que la vie soit si dure car les autres allègent votre fardeau et vous donne... tout simplement espoir. L'homme entra dans la chambre qui commençait à peine à prendre feu, il s'approcha du berceau et prit au plus vite l'enfant en pleure dans ses bras l'entourant dans sa couverture qui lui servait de cocon. Ce petit être n'avait qu'un seul jour et le pompier lui inaugurait son premier sprint à travers le feu. Cette petite vie a énormément de chance, car il a fallu un élément pour que son destin bascule. Mais aussi un élément pour qu'il reste vivant : le pompier. L'homme ressortit heureux de l'appartement, saint et sauf avec le nourrisson. Il souriait, il pouvait être fier... même si, l'euphorie allait vite retomber car, cet enfant venait de perdre ses deux parents. Cet incendie avait provoqué d'énormes dégâts matériels et les deux et seules victimes, étaient ses parents. Le sauveteur déposa le bambin confiné dans sa couverture avec un petit pantin de bois en guise de jouet, un cadeau de naissance sûrement. Les médecins étudia l'enfant, il était en très bonne santé et ses poumons presque intactes. C'était un petit miracle, le pompier s'approcha doucement de l'enfant : « Tu as de la chance... petit Phénix... ». Il sourit doucement et déposa un baiser sur son front. Comment aurais-je pus savoir que ce moment allait changer ma vie qui venait à peine de commencer il y a environ vingt heures ? Oui, l'enfant, c'est moi.
S E C R E T
Je courrais, le sourire aux lèvres. L'air circulait dans mes poumons et autour de mon corps et l'herbe chatouillait mes pieds nus. Je voyais l'orphelinat rétrécir au fur et à mesure que je courrais. Je jouissais de cet instant de liberté. Le petit pantin de bois était accroché à mon épaule essayant d'encaisser chaque secousse que je provoquais.
« Phoenix ! », sa voix aiguë me fit détourner mon regard, j'hochais légèrement de la tête avant que ma respiration se bloque. Je trébuchais alors suffoquant m'écorchant légèrement le bras, ma main s'enfouit dans ma poche pour en ressortir mon inhalateur que je portai à ma bouche pour me dégager les bronches avant de soupirer :
« Je crois que je suis allé un peu loin Pinocchio ! ». Je lui lançais le sourire alors que le petit pantin de bois grimpa sur mon thorax pré-pubère de onze ans.
« Tu le sais en plus Pho' ! », il secoua sa petite tête de la taille d'un gland avant de sauter sur mon ventre.
« Allez, relève toi ! », je secouais la tête avant d'échapper un petit rire. Je me redressais alors pour prendre un de ses petits bras pour le soulever et le porter à mon épaule. Je portai ma force sur mes jambes pour me soulever et ainsi me relever dégageant un peu d'herbe de mon pantalon. Je plissai légèrement des yeux le soleil m'aveuglant avant de sourire. J'adore la Californie, il fait beau tous les jours, le paysage est merveilleux et les gens sont sympathiques dans l'orphelinat. A part quelques brutes bien évidemment, de plus je suis du genre à difficilement me défendre face à la violence. Le petit garçon qui voit le monde comme le bonheur, c'est moi ! Celui qui a quelques amis et dont beaucoup de monde abuse de sa naïveté. Mais s'ils le font après tout c'est pour que je leur rende service ? Donc je m'en contre-fiche. D'ailleurs, un groupe de garçons s'approchait.
« Pinocchio, vite dans ma poche ! », il obéit d'une traite alors que le groupe de garçonnets s'approchaient.
« Hey, qu'est-ce que tu fais tout seul ? », mes joues commencèrent à rougir, le mensonge n'était pas mon fort alors autant dire la vérité :
« Je voulais rejoindre la lisière de la forêt pour observer les oiseaux... ». Le groupe de garçons se regardèrent avant de rire, je penchais légèrement la tête ne comprenant pas.
« Pour observer les oiseaux ? Bien sûr ! Viens avec nous, tu vas apprendre à devenir un homme! », il sortit un paquet de cigarette et mon coeur commença à battre la chamade, c'était un groupe de quatorze et treize ans, si je refusais cela allait très mal se passer pour mon cas. Je ne pouvais fuir car, trop lent et en plus je suis asthmatique... asthmatique !
« Euh... je ne peux pas, j'ai une maladie des bronches.. », il haussa des épaules avant de me dépasser suivit du groupe. Je soupirais doucement soulager de m'en être sortit. Quand je vous parlais de brut, les voici. Je repartais à l'orphelinat, c'était le week-end en plein après-midi. Je ne me plaisais pas vraiment ici, on me disait étrange et bizarre. L'image du coincé généreux sans doute. Je rentrais dans ma chambre fixant les peluches avec un petit sourire avant de déposer Pinocchio sur l'étagère. Je n'avais pas envie de jouet, même si mon petit secret était un rêve de gamin en fin de compte. Toy Story réel, l'idée me fit sourire légèrement avant de me jeter sur le lit. Je fermais les yeux, pourquoi je suis en train de me plaindre ? Je n'ai pas de maladie grave, sauf de l'asthme, mais ce n'est rien du tout. J'avais pour amis de nombreux jouets, j'étais apprécié par mes professeurs et par mes camarades... de quoi je me plains ? Je ne suis pas seul, solitaire... je vaux sûrement plus de ce que je pense... sûrement.
Je me redressais de mon lit avant de sourire, Pinocchio s'était rangé. C'est étrange, je peux contrôler et manipuler chaque objet par la penser. Je peux le insuffler la vie, une conscience, une intelligence qui m'est propre et ensuite la reprendre. Sauf que Pinocchio, il s'anime seul, mais quand il s'éloigne de moi il se désamine... c'est comme si nous étions connecté ensemble. Je m'approchais donc du bureau avant de pencher la tête :
« Une lettre ? »H O M E
Je levais la tête pour écouter le professeurs de physique, je notais habilement mes cours même si je pouvais animer le stylo pour qu'il écrive à ma place... mais je ne sais pas pourquoi je ne trouve pas ça honnête, étrange, non ? Mais de toute façon j'aimais bien écrire, ça m'occupais. Je ne suis ni un bon, ni un mauvais élève. Je ne suis pas de nature bavard de toute façon et je n'aime pas m'ennuyer donc le choix s'impose à moi. Mon avenir, je ne sais pas comment le voir sans Rédemption, la Californie est un formidable état, mais je n'ai plus envie de perdre mon temps là-bas. Donc je voyagerais sûrement à travers le monde découvrant de nouveau pays. De nature rêveur, je suis comme un gamin s'émerveillant à chaque découverte et riant de bon cœur avec des amis. Ici, chacun à son passé, chacun souffre en silence de peur de montrer leur faiblesse. Même si je me sens différent de ces gens là, ils sont comme moi, ils ont un pouvoir. Pourquoi regarder ce qui nous sépare alors qu'on a des tas de choses qui nous rapprochent ? La cloche retentit enfin, comme d'habitude je rangeais mes affaires pour rejoindre ma chambre, de mon sac je sortais ce petit pantin qui ne m'a pas lâché une seule fois. Je le pris par la taille, il ronchonna comme toujours, pour le poser sur mon bureau avant de sourire. Mes colocataires n'étaient pas encore là donc je pouvais me permettre une petite discussion avec ma conscience comme je l'appelle.
« Hey Pin', il faudrait que je te répare ta jambe qui grince légèrement un jours... », il hocha de la tête. Mes yeux se portèrent sur mes écouteurs emmêlé, je fis un geste de la main pour qu'ils se délient et se range dans un tiroir, j'ai un pouvoir très pratique je l'avoue. Ce n'est pas comme de la télékinésie, je ne peux pas faire léviter mais bon.
Une fois mes cours rangé je pris Pinocchio pour le mettre sur une étagère :
« Je reviens ce soir, il y a une soirée pour ce Noël ! ». Il me fixa en baissant les yeux l'air dépité :
« Roh aller je reviens vite ! Je te prendrais plus tard dans la soirée ! ». Je lui fis un clin d’œil avant de partir en prenant ma veste. Je voyais un pyrokinésiste s’entraîner dans la cours et un photokinésiste l'embêter en absorbant sa lumière. Je souris légèrement devant cette scène avant de rejoindre un groupe d'ami. Rédemption m'a beaucoup apporté au fond... Je caressais mon bras discutant avec des camarades de cours.
Le bonheur n'est pas un sentiment égoïste, car c'est en étant avec d'autres personnes heureuses qu'on l'est. Des personnes pour nous encourager et dire que nous sommes uniques... nous le sommes tous et nous nous révélons par nos talents car ce sont les autres qui nous disent qu'on est bon. Il faut seulement bien choisir ses amis car certain peuvent nous trahir et nous détruire. Voici ma faiblesse, ma naïveté aveugle envers les autres car se suffire à soi-même c'est un impossible, il n'y a que les gens souffrant de solitude qui disent ça pour se dire que tout va bien... et pourtant il suffit seulement de... tendre la main et de demander de l'aide. Car chacun de nous à besoin de se sentir... chez soi...