❝ Zael H-J. Stevenson ❞ ✉ Messages : 3 ✉ Ft : Ezra Miller ✉ RP(s) en cours : 0 / 0 ✉ Âge : 17 ans. ✉ Pouvoir(s) : Absorption des pouvoirs.
| Sujet: Zael ◄ Nobody's gonna feel your pain when all is done and it's time for you to walk away... ► Jeu 18 Oct - 20:59 | |
| Zael Stevenson feat. Ezra MillerLet's leave no words unspoken❝Nobody's gonna hold your hand and guide you through...❞ ✉ Prénoms : Zael Henry-Joseph ✉ Nom : Stevenson ✉ Âge : 17 ans ✉ Signe astrologique : Capricorne ✉ Groupe désiré : Les fous. ✉ Emploi/Classe : Gardien de nuit dans la troupe.
✉ Pouvoir : Absorption de pouvoirs. ✉ Caractéristiques : Zael est capable d'absorber et de conserver en lui les pouvoirs des personnes. Ils n'a pas besoin de contact physique et fait tout cela par l'esprit. ✉ Faiblesse : Il ne peut pas contenir beaucoup de pouvoir en lui, et est obligé d'en laisser s'échapper lorsque le pouvoir est trop puissant. De plus, cela lui demande une grande concentration, et l'affaiblie considérablement. ✉ Force : Plus la personne en face de lui est puissante, plus l'absorption de son pouvoir affaiblie cette dernière... C'est à dire que quelqu'un avec un faible pouvoir aura peu de choses à craindre face à Zael, alors que quelqu'un de très puissant se retrouvera très vite en situation de difficulté.
And save regrets for the broken ✉ Description physique : ‣ Des boucles brunes. Elles encadrent son visage pâle, comme un doux contraste. Elles lui donnent presque un air angélique. ‣ Une mâchoire carrée. Une expression dure, un air sévère. Il s'impose, par cette forme particulière, et par son regard noir et profond. Son nez est long et fin. Visage géométrique, à l'expression singulière. Très expressif, nombre d'expressions transparaissent son regard, son sourire, son front... ‣ Une silhouette élancée. Un corps maigre, légèrement plus grand que la moyenne. Un dos légèrement courbé, une attitude renfermée. Des vêtements classiques, voir trop, par moment. Une chemise pâle, un pantalon noir, tenu de prédilection. Ou bien, un T-shirt uni ou rayé, assorti d'un sweet d'une couleur terne. Rien de bien original, mais qui lui sied à merveille. ‣ Un regard sombre. Des yeux presque noirs. Ourlés de cils légèrement longs. Des prunelles expressives, excepté lors de concentration intense, ou, paradoxalement, son regard devient d'un vide presque troublant.
✉ Description mentale : ‣ Bizarre. Il ne fait jamais les choses comme les autres. Il y a une distance assez importante entre lui et le commun des mortels, dans sa manière d'agir, de penser, de parler. ‣ Introverti. Il ne parle que très peu. D'apparence froide, il ne va pas vers les gens. Il se complaît dans sa solitude, qui, malgré ce qu'on en dit, n'est pas la preuve d'une grande timidité. Il n'est pas timide. Il est réservé. Et là est toute la nuance. ‣ Appliqué. Sérieux dans ses actes, il est quelqu'un de confiance. Si vous lui demandez quelque chose et qu'il accepte, vous pouvez être certain que cela sera fait, et le mieux possible. Il va au bout des choses, et se retrouve frustré lorsque cela n'est pas possible. ‣ Compliqué. Il n'arrive que très peu souvent à faire le point sur ses propres pensées. Il se pose toujours trop de questions, tout le temps. C'est presque récurrent, chez lui. Il n'agit jamais sans réfléchir, toujours à tout tenter de planifier. ‣ Affectueux. C'est étonnant. Mais, au fond, Zael est quelqu'un qui s'attache énormément, et qui peut se montrer très présent et tactile. Cela marche avec un nombre limité de personnes, qu'il a besoin de bien connaître. Il a dut mal à se détacher des gens. Quand il aime, il est dépendant. Il a besoin d'une présence presque permanente de la personne, dévoilant son côté possessif. ‣ Ouvert d'esprit. Il accepte les gens, et se refuse à toute discrimination. La seule chose sur lequel il juge les gens, c'est sur leurs actes. Possédant un sens du bien et du mal relativement floue, il n'acceptera pas quelqu'un qui aura fait du mal à ses proches ou à lui-même volontairement. ‣ Changeant. Il passe de la joie à la colère sans transitions aucunes. Il a du mal à contrôler cela, peinant à résister à son lunatisme prononcé, s'énervant ou s'émouvant parfois pour un rien.. Très susceptible, par conséquent, il se vexe facilement, et est assez rancunier.
✉ Signe particulier : Un tatouage représentant un pentacle noir, de cinq centimètre de diamètre environ, sur le torse. Il a aussi les poignets marqués de larges cicatrices de brûlures. Zael a également une grande phobie du feu.
Will you even look back...✉ Histoire :
Elle était belle. Envoûtante, même. Avec ses longs cheveux noirs. Ses yeux sombres. Sa peau pâle. Il l'observa un long moment. Quelques instants, quelques minutes. Incapable de détacher son regard de la mystérieuse créature qui lui faisait face.
Lorsque finalement, elle s'approcha de lui, souriant d'un air presque malicieux, il perçut son parfum. Un mélange d'encens, et de fleurs. Il avait envie de s'en imprégner. De sentir de plus près cette odeur. Elle se pencha légèrement sur la table du café, le fixant dans les yeux.
« Puis-je vous aider ?» Il sursauta presque. Pris de court. Il ouvrit la bouche, incapable de lui répondre. Elle laissa échapper un petit rire, lui tapotant sur la main. Voilà. Lui, pauvre Anglais venu se perdre sur le chemin de Danvers et Salem, venait de se faire prendre au piège. Lui, pauvre petit étudiant d'histoire venue enquêter sur les faits de sorcelleries, venait de se faire ensorceler, par une sorcière. C'était un comble.
« Chapitre 1 ; Sorcière »
Elle tenait entre ses bras un poupon. Son poupon. Petit bébé chétif, et pâle comme la neige. Lové contre elle, dormant profondément. Elle lui souriait, tournant doucement sur elle même, au milieu des volutes de fumée qui dansaient dans la pièce. L'ambiance était tiède et tamisée, ponctué par une lourde odeur d’encens et d'huile.
La sorcière berçait son enfant. Soupirant quelques paroles d'une langue inconnue, mais mélodique. Dans cette ambiance floue, une autre silhouette se dessina. Légèrement plus massive, masculine. L'homme du couple. Avec toujours cette lueur dans le regard, lorsqu'il regardait la femme qu'il aimait. Mais quelque chose en lui semblait changé. Un genre de crainte. Mélangé vicieusement à son grand amour. Ses yeux cernés ne quittaient pas du regard sa femme et son enfant. Il avait le coeur qui saignait. Lentement. Comme une hémorragie interne, et ralentie. Douloureuse, menant à une fin inévitable.
Il avança doucement, et son regard s'arrêta sur une large bougie allumée, et imbibée d'huile. Dans la cire, trois lettres était gravées, reliées l'unes à l'autre. Z, R, S. Zael, Raphaël, Sarah. Son fils, lui même, et sa femme. Il se mordilla la lèvre inférieure, sentant une grande tristesse l'envahir. Pourquoi est-ce qu'il se sentait si mal ? Il n'avait aucune raison... Aucune. Il se faisait du mal pour rien. Il n'avait pas à craindre le futur, ni le présent, n'est-ce pas ?
Il fixa sa femme encore un long moment, avant de quitter la pièce. Puis leur petite maison. Le froid de l'hiver vint lui fouetter le visage, mordant sa peau, et lui arrachant une grimace. Il enfonça ses mains dans ses poches, et ignora cela, avançant dans la neige craquante.
♦ ♣ ♠ ♥ Il y avait quelque chose qui n'allait pas avec Sarah. Raphaël le savait. Cela faisait maintenant dix ans qu'il partageait la vie de l'envoûtante femme. Cette sorcière des temps modernes, suivant des rituels bien particuliers. Mais cela allait au delà de cela. Il y avait quelque chose de plus que ces rituels.
Il le savait. Il le sentait. Dans son regard. Son regard sombre, de braise. On pouvait presque y voir danser des flammes, par moment. Non... Vraiment. Littéralement. Lorsqu'elle allumait ses bougies, le feu semblait danser entre ses doigts. Raphaël s'était toujours dit qu'il s'agissait là d'une illusion d'optique. Il déraillait totalement. Mais non. Au fur et à mesure, il avait appris à contempler avec une attention poussée le moindre de ses gestes. Et il était clair que les flammes semblaient obéir, voir naître des mains de son épouse.
Il devait faire quelque chose. Sarah lui faisait peur. De l'admiration était né une grande crainte. Il se sentait prisonnier, à chaque fois que son regard se portait sur lui. Il avait peur. Peur de cette femme. La femme de sa vie. Elle le gardait en otage, rien que par son regard. C'était comme si elle avait sentit le désir de s'enfuir de son mari.
Il se leva de son fauteuil, étouffant presque de chaud. On était en pleins milieu de l'hiver. Zael jouait avec ses dominos en bois, au sol. Gamin allant sur ses dix ans. Petit brun, ressemblant trait pour trait à sa mère. Il posa son regard sur lui. Il avait un pressentiment terrible.
Derrière lui, il ne les vit pas. Ses flammes agitées, dans la cheminée. Qui semblaient vouloir s'enfuir de leur foyer. De venir dévorer la maison, et ses habitants. Non. Il ne les voyait pas. Il ne voyait pas non plus le regard de sa femme, de la cuisine, rivé sur lui. Un regard malsain. Fou. Oui, Sarah savait. Elle savait que son époux voulait lui prendre son fils. Elle le sentait. Et elle n'était pas prête de se laisser faire. Ainsi, lorsque Raphaël se baissa vers le garçonnet, sa colère toucha un point culminant.
La cheminé cracha ses flammes, avec violence. C'était comme si les éléments se déchaînaient. Zael sursauta, sans pour autant ne lâcher le moindre cri. Son père, en revanche, laissa échapper un glapissement de surprise, manquant de tomber en avant. Il se retourna vers le feu qui consommait le tapis, terrorisé. Puis, son regard se porta vers sa femme, qui se rapprochait.
Les bras serrés contre son corps, les sourcils froncés dans une expression de rage intense, elle s'approchait de lui. Elle semblait plus grande. Plus menaçante. Son regard sombre semblait laisser découler toute la haine du monde, et même plus si c'était possible. C'était incompréhensible, comment cette histoire tournait. Comment est-ce que deux êtres s'aimant à ce point arrivaient à se détester autant ? Sans jamais aucune dispute. Jamais ils ne s'étaient criés dessus. Jamais ils n'avaient usé de la violence. Jamais de tout cela n'était arrivé, jusqu'à ce soir là.
Et, il y avait Zael.
Au centre de l'histoire. Gamin terrorisé. C'était depuis son arrivé que tout avait changé, n'est-ce pas ? C'était lui, la source de toute la haine qui enflammait - littéralement -, la maison, ce soir là. Le regard vide, il se leva. Fixant sa génitrice, d'une expression neutre. Comme si il n'était même plus lui même. Qui était-il, alors ? Personne. Jusqu'à présent, Zael n'avait jamais été personne. Il n'était qu'une poupée titillée entre deux parents à la passion dévastatrice.
Et c'était lui qui allait mettre un terme à cela.
Sa mère ouvrit la bouche, dans un cri étouffé. Pâlissant à vu d'oeil. Faiblissant, totalement. Zael, lui, était parfaitement immobile, tremblant simplement légèrement, d'une manière presque imperceptible. Il l'absorbait. Il absorbait toute la puissance destructrice de sa mère. En lui, dans ce petit corps chétif. Et, comme elle, il tomba finalement au sol.
Sarah venait de s'éteindre, brutalement, contrairement au feu, qui ravageait à présent le salon avec une vitesse inquiétante. Raphaël ne comprenait toujours pas, mais ne se posa pas plus de question. Il souleva du sol son enfant, sa seule raison de vivre, et sortit de la maison, s'en éloignant aussi vite que possible. Pas une seule fois il ne se retourna vers le grand brasier qui détruisait ses souvenirs. A jamais.
Il ouvrit les yeux. Sans vraiment comprendre où il se trouvait, il se redressa. Il avait l'impression de bouger. Il laissa échapper un bâillement, observant autours de lui. Il se trouvait dans la vieille voiture de son père. Le garçon soupira, se relaissant tomber sur la banquette arrière, ramenant sur lui la couverture rapiécée que son géniteur avait posé sur ses épaules, quelques heures auparavant. Il se roula doucement en boule, se laissant guider par le mouvement berçant du véhicule. Il sentait encore la chaleur de l'incendie sur sa peau. Il voyait encore la terrible scène. Il se souvenait. De tout ce qui s'était passé. Il s'en souviendrait toujours. Il ferma les yeux, dans un soupir, sachant pourtant très bien qu'il ne parviendrait pas à se rendormir.
♦ ♣ ♠ ♥ Le voyage fut long. Compliqué. Difficile à vivre. Mais ils y parvinrent finalement. De l'autre côté de l'Océan, loin de l'Amérique, loin de Salem, loin de tout cela. Ils laissaient derrière eux un passé lourd, toute une histoire, et au fond, pas grand chose. Il n'y avait plus rien.
♦ ♣ ♠ ♥ Lorsque Raphaël ouvrit la porte de la chambre de son fils, une odeur étrangement familière vint titiller ses narines. Son corps s'immobilisa, comme figé. Un courant électrique désagréable parcourut chacun de ses membres, et il eut soudain la nausée.
De l'encens.
Le gamin était assis en tailleurs au milieu de la pièce, bien face à lui. Comme si il le défiait, avec son regard sombre et singulier. Il y avait quelque chose en lui qui inspirait le dédain, malgré son expression neutre. Le père sortit de son état fixe, pour pénétrer dans la chambre d'un pas lourd et nerveux. Il écrasa d'un geste agacé le bout d'encens, et ouvrit la fenêtre de la pièce avec précipitation. Puis, il se retourna vers son fils. Incapable de prononcer le moindre mot. Choqué. Blessé, profondément. Il quitta la chambre. Sans rajouter un seul mot. Sans regarder son gosse, qui n'avait pas bougé d'un pouce. Qui n'avait pas bronché. Son gosse qui ressemblait décidément beaucoup trop à sa génitrice.
Si il s'était retourné, ou même si il avait fait demi-tour pour s'excuser auprès de Zael, peut-être se serait-il rendu compte que l'enfant venait de passer par la fenêtre laissée ouverte. Peut-être aurait put-il avorter la première fugue de son unique fils. Peut-être. Ou peut-être pas.
D'ailleurs, Zael ne saurait dire ce qui l'avait pris. Il avait eu besoin de faire cela. De s'échapper de cette pression. De cette chambre. Gamin perturbé ? Certainement. Comment ne pas l'être, après tout cela ? Et encore, on pouvait sincèrement dire que Zael s'en sortait bien. Très bien, même. Il n'était pas devenu fou. Pas totalement. Il n'était pas certain de ses ressentis. Son père n'avait jamais cherché à mettre de mots sur les évènements des dernières semaines. C'était un sujet tabou. Comme un mutisme imposé. On ne parlait pas de ses choses là. On faisait comme si elles n'avaient jamais existé, même si c'était ces choses même qui tiraient les ficelles de leur vie.
Les mains dans les poches et le nez en l'air, le jeune brun continua sa marche. Il ne connaissait même pas bien la ville. Pauvre petit Américain expatrié dans une ville inconnue, dans un pays inconnu. Un gamin qui pensait à sa mère. Était-ce lui qui avait réellement mis fin à ses jours ? Comment est-ce qu'il avait fait ça ? Était-il au moins triste de cela ? Tant de questions qui restaient sans réponses. Il n'en savait rien. Il ne savait rien du tout. Comme si son esprit était vide, simplement bercé par une douce brise.
Il ne regardait tellement pas où il allait, que lorsqu'il percuta soudainement un jeune homme, il eut du mal à réaliser. Il releva son regard sombre vers ce dernier. Un regard, qui, malgré lui, lui donnait un sacré air de chien battu. Et à partir du moment où ses yeux croisèrent ceux de l'inconnu, il se fit la promesse de ne pas le lâcher de la journée, voire plus. Allez comprendre les gamins...
♦ ♣ ♠ ♥ A vrai dire, Zael aurait put très bien tomber sur un parfait psychopathe, et son histoire se serait certainement terminée ici, tristement. Peut-être qu'on aurait parlé de son histoire dans les médias, il y aurait eut quelques hommages, et puis, on l'aurait oublié. Son père aurait certainement sombré dans la dépression, et sa folie l'aurait rongé jusqu'à l'hôpital psychiatrique.
Mais non. Topaze n'était pas un de ces tordus qui kidnappe des enfants pour ensuite les séquestrer et les assassiner, merci bien.
En fait, la journée que Zael passa avec le jeune homme, ou plutôt à suivre Jagger, fut presque normale. Presque. Zael ne mit pas longtemps à deviner qu'il y avait quelque chose d'anormal chez l'inconnu. C'est peut-être même ce qui le poussa à continuer à le suivre. Au final, c'était plutôt rassurant, cette présence. De se dire qu'on était pas si bizarre.
Et puis, en suivant le jeune Topaze, Zael découvrit un autre mode de vie que le sien. Une autre manière de percevoir les choses. Tout était presque fascinant, pour ce gamin ayant vécu dans un sombre cocon tout le long de son existence. Et là, c'était comme si on lui ouvrait les yeux. Il ne regretta pas un instant sa fugue, appréciant même, aussi étonnant que cela puisse paraître, faire office de petit frère à Topaze, rester avec lui et ses amis, dans un genre d'escapade totalement inédite pour le petit Américain renfermé.
Mais, forcément, cela toucha à sa fin. Ça ne pouvait pas durer, hein ?
Raphaël avait mit exactement quatre heures et treize minutes à se rendre compte de la disparition de son fils. Puis, une heure de plus avant qu'il ne se décide à le chercher en ville. Et tout cela, sans compter le temps qu'il mit avant de finalement apercevoir son chérubin, accompagné d'un autre gosse, beaucoup plus âgé. Beaucoup trop pour traîner avec un gamin d'une dizaine d'années. Fou de rage, il n'avait pas résisté à la colère, et avait attrapé son fils par le bras, bien déterminé à le ramener chez lui, loin de la mauvaise influence d'une telle racaille.
A peine cette pensée eut-elle effleurée son esprit qu'une voix vint le couper. Froidement, une insulte. Raphaël se figea, fixant l'inconnu, la bouche entrouverte. Devenait-il fou ? Non... Ce type était comme sa femme. Anormal. Il tira plus fort sur le bras de son enfant, l'entraînant de force avec lui.
La dernière chose que vit Zael de Topaze, fut un sourire de sa part, et sa voix résonnant dans son esprit. « A bientôt petit ! » Oui, mais bientôt, c'est quand ?
C'était comme si, en deux ans, il avait finalement réussit à le pousser à bout. Volontairement ou non, c'était assez difficile à déterminer, au final. Fugues à répétitions, disputes, punitions,... Chacun des deux êtres avaient leurs méthodes, pour se venger de l'autre. Comme une guerre perpétuelle qui s'était installée, sans raison. Si. Il y avait une raison. La folie. Elle était là, comme une malédiction qui pesait sur le foyer. Comme elle avait toujours pesé sur cette famille, au final. N'épargnant aucun de ses membres.
♦ ♣ ♠ ♥ C'était sûrement la fois de trop, ce soir. Zael le sentait. Il le lisait dans le regard fou de son père. Son père qui avait changé, au fil du temps. Au fil des mois. Il avait maigri. Ses cheveux avaient perdus de leur couleur, grisonnant. Il avait même choppé quelques tics, comme celui de cligner frénétiquement de l'oeil, ou encore se tordre les doigts nerveusement, lorsqu'il parlait à son fils. C'était limite flippant. Ouais. Pour la première fois, Zael commençait à flipper.
Le gamin de douze ans fit un pas en arrière, en voyant la main de son père se lever vers lui. Si ils se disputaient souvent, son père n'avait jamais menacé de le frapper. Il n'avait jamais eu de geste violent. Tout était toujours passé par les mots. Alors pourquoi ce soir les choses changeaient-elles ? Il fixa la main, se mordillant la lèvre.
La main qui s'abaissa finalement, sur le visage pâle du garçon, qui vacilla sous le coup, tant à cause de la surprise que du geste en lui même. Il releva son regard sombre vers son géniteur, la bouche entrouverte. Un autre coup se préparait. Menaçant. En effet, Raphaël poussa Zael, qui glissa sur le sol du salon. Pourquoi est-ce que les choses déraillaient ainsi ? L'adolescent roula sur le côté, pour tenter d'échapper aux coups de l'homme poussé à bouts.
Mais tout dérailla. Zael paniqua, sentant le contrôle de la situation lui échapper. Et ce ne fut pas la seule chose qui lui échappa. Ce pouvoir. Qui dormait en lui depuis deux ans maintenant. Le pouvoir de sa mère. Comme une brume tiède qui s'évapora dans la pièce, avant de s'accrocher à la seule personne présente.
C'était comme un cauchemar qui se répétait. Cette chaleur qui emplit la pièce. Son père, qui le fixait. Avec des flammes dans le regard. Comme si lui aussi avait compris. Il se rapprocha de lui, l'attrapant par les poignets, le soulevant du sol. Zael laissa échapper un cri de douleur à ce contact brûlant, sentant sa peau attaquée par les flammes qui naissaient des paumes de son père, s'écrasant contre lui. Il se débattit, envoyant un coup de pied dans le ventre de son père, qui lâcha finalement prise.
C'était à croire que tous étaient destinés à se détruire mutuellement dans cette famille. Le regard brouillé par les larmes, et l'esprit embrumé par la douleur, il resta un moment dressé dans la pièce. Puis, il se mit à courir. Il n'avait plus rien à faire ici. Il avait libéré un monstre. Donnant involontairement ce qu'il avait arraché à sa mère. Pour la deuxième fois de sa vie, il devait fuir.
♦ ♣ ♠ ♥ Il ne sut pas combien de temps il courut. Ses poignets mutilés par le feu, la joue encore brûlante à cause de sa gifle. Il finit par s'arrêter, attiré par une musique lointaine. Par des rires, et une odeur sucrée. Il tourna la tête. Au loin, à quelques centaines de mètres de là, se dressait une fête foraine, lumineuse et colorée. Comme hypnotisé, il suivit son instinct, et ses pas, qui le menait irrémédiablement vers cet endroit attrayant, qui lui semblait presque surnaturel.
« Chapitre 4 ; New born »
Il se mit à vivre.
A partir du moment où il franchit l'entrée de la fameuse fête foraine. C'était comme si, finalement, il effectuait un ultime détachement avec ses parents. Ce n'était plus leur histoire. C'était la sienne, à présent. C'était sa vie. Pour de bon.
Sa silhouette maladroite arpenta toute la soirée les lieux, comme fasciné. Un léger sourire collé au visage. Il se glissa à travers la petite foule, ne s'arrêtant jamais. Il avait envie d'avancer. Il avait besoin d'avancer, en réalité. Qu'importe où il allait.
Finalement, sa présence attira l'attention. Une attention. D'un jeune homme, qui, comme lui, avançait en silence à travers les visiteurs. Jackson fixait le garçon depuis un moment, l'ayant aperçu avant même de l'apercevoir. Son pouvoir. Le pouvoir du garçonnet l'avait appelé. Et très vite, son expression perdue. Il avait même remarqué les affreuses brûlures qui marquaient ses poignets. Il fallait qu'il le présente à ses parents. Ce gosse avait sa place ici. Alors il posa sa main sur son épaule, l'arrêtant dans son errance.
« Viens. T'as ta place ici. Je vais te présenter aux directeurs. Ils t'accepterons. Nous t'accepterons tous. » Zael releva la tête, frissonnant doucement. Sa place ? Ici ? L'accepter ? Il ouvrit la bouche, mais ne prononça pas un mot. L'inconnu rigola doucement, avant d'entraîner l'enfant vers une des roulottes.
♦ ♣ ♠ ♥ La femme brune pansa ses poignets, après avoir nettoyé et appliqué de la crème sur les affreuses brûlures qui marquaient sa peau. Zael avait la tête qui lui tournait légèrement, à cause de la douleur, mais se retint de laisser échapper des gémissement de douleur. La directrice de la troupe lui adressa un sourire, tapotant son épaule, comme pour le félicité de son courage et de sa résistance à la douleur.
Puis, la femme disparut quelques instants derrière le rideau qui séparait le petit salon d'une autre pièce, et réapparut avec dans les mains un vieux paquet de carte usées. Elle le plaça entre les mains du petit brun, avec un sourire confiant.
« Nous avions besoin de quelqu'un pour tirer le tarot, tu tombes à pic. Bienvenue chez toi. »
Le gamin regarda le paquet de carte entre ses mains, surpris. Il n'avait jamais mentionné sa pratique de la wicca et du tirage des cartes. Mme. McKeller sourit, doucement, haussant les épaules.
« Nous sommes comme toi ici. Ne t'étonne pas de ce genre de détails ou d'évènements. Tu peux croiser à tout moment ici quelqu'un capable de s'élever dans les airs, découvrir tout de toi rien qu'en t'observant, ou encore quelqu'un qui peut se rendre invisible au commun des mortels. »
Zael n'était même pas surpris au fond. Il fit glisser ses doigts sur le carton brunit par le temps, sans un mot. C'était ainsi que commençait son existence. Un léger sourire se dessina sur son visage, le tout premier depuis qu'il était arrivé ici. C'était bête, mais il avait presque envie de pleurer. De joie, d'avoir trouvé sa place, de douleur, de tristesse, de tout. Il se pinça les lèvres, sentant sa gorge se nouer d'une manière presque douloureuse.
Zael retourna la dernière carte de la table, d'un air sérieux. La jeune fille assise face à lui semblait analyser le motif de la carte, à la recherche de sa signification. Signification dont elle n'aurait finalement jamais connaissance, hélas.
L'odeur de brûlé avait fini par atteindre la roulotte, paralysant totalement Zael. Un long frisson parcourut son échine. La gamine elle, se leva pour soulever le rideau qui couvrait la fenêtre. Elle poussa un cri. Elle se retourna vers le jeune brun, pour le secouer doucement, lui baragouinant qu'un incendie s'étendait dans la fête foraine. Mais Zael ne bougeait toujours pas. Le suppliant un instant, elle quitta finalement la roulotte en courant, et en criant. La tiédeur se faisait ressentir. Zael avait envie de vomir. Le feu. Du feu. Sa vue se brouilla légèrement, tandis que son corps entier était soudain parcourut de tremblements. Il avait peur. Il avait peur de cet élément qui avait marqué sa vie, douloureusement. De cet élément destructeur.
Pétrifié, il sortit finalement de son état stoïque lorsque quelqu'un de la troupe apparut face à lui. Un visage vaguement familier, d'un des membres récents de la communauté. Un de ses types de Rédemption. Le regard terrorisé, et pleins de larmes, Zael le fixa un moment, avant que Kenny ne se penche sur lui, pour poser sa main sur son épaule, et le téléporter hors de la roulotte qui avait elle même commencé à prendre feu à l'arrière. De justesse, Zael venait d'être tiré de là.
Il s'écroula contre l'herbe une demi-seconde plus tard, alors que son sauveur avait déjà disparut. Et puis, il resta là. En boule, sur le sol humide. A regarder, à une centaine de mètres de là, sa vie partir en fumée. Sous les flammes rougeoyantes. Ses cicatrices aux poignets se mirent à lui faire mal d'une douleur aiguë, insoutenable, et surtout, psychologique. Il se mit à crier. Dans la nuit. Un cri qui se mêlaient à ceux qui était encore entourés par le feu. Ceux dont la chaire était dévoré par la chaleur, dont les poumons étaient attaqués par la fumée noire, et néfaste.
♦ ♣ ♠ ♥ Jackson se pencha sur l'adolescent, dont le regard sombre n'exprimait plus rien. Vraiment plus rien. Zael se sentait vide. Un vide atroce, qui, au lieu de se contenter de dévorer votre esprit, semble également s'attaquer à votre corps tout entier, le rendant douloureux en tous points.
« Zael, je sais qui a fait ça. Viens. S'il-te-plaît, viens. Toi seul peut m'aider à faire payer ce crime atroce. Il souffrira. Pierre Michel souffrira, comme jamais. » Une lueur vint finalement traverser le regard du gamin, qui releva son visage pâle et fatigué vers le directeur de la troupe. La vengeance. Qu'elle était douce, la vengeance, et tentante. Il se leva, suivit la silhouette élancée et déterminée de Jackson, qui le guida à travers Birdsall.
Il allait payer.
♦ ♣ ♠ ♥ Et il paya. Ce monstre paya. Zael aspira tout le pouvoir, toute la force qu'avait emmagasiné cet être ignoble au cours de sa vie. Il lui arracha tout cela. Tous ces efforts qui s'envolèrent dans l'air libre. Tous ses pouvoirs libérés. Comme un dernier hommage aux âmes qui avaient subit les atrocités et le désir sans fin de pouvoir du Directeur de Rédemption.
La silhouette de Zael se mouvait, dans la nuit. Douce, fluide. C'était tellement calme et reposant, la nuit. Seul être, ou presque, éveillé. Il bascula la tête en arrière, pour observer le ciel. De lourds nuages masquaient la vue, mais quelques étoiles parvenaient à émettre un peu de leur lumière malgré tout, scintillant avec fierté.
L'adolescent soupira, rivant son regard et son attention sur ses petits points lumineux et éparses.
Si il devait faire ce soir là un bilan de sa vie, il ne saurait même pas par quoi commencer. Il avait trop vécu, trop vite. Par brides, sa vie avait été chamboulée, de trop nombreuses fois. Bercé depuis sa naissance dans la folie, dans la destruction. Sa vie n'avait jamais vraiment rimé à rien. Ce n'était qu'un ensemble de désastres. Une succession d'éléments perturbateurs. Il soupira une nouvelle fois, petite brise humaine qui se perdit dans le souffle de la nuit.
Il était venu le temps de la reconstruction.
Zael reprit sa marche, en silence, en étant arrivé à cette conclusion pourtant évidente, au final. Il avait fait tout ce parcourt pour en arriver là... Ce n'était certainement pas une mauvaise chose.
...when you think of me ?✉ Pseudonyme : Sacha ✉ Âge : 18 aaans. ✉ Où avez vous connu le forum ? : hm... ✉ Code : Je m'autovalide, t'as vu.
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