❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Alice? Alice ! Where are you Alice? [seule] Mar 20 Déc - 17:48 | |
| En réalité, je n'aimais pas vraiment cet endroit. C'était accueillant sans doute ... Le pensionnat était beau, c'est vrai. Mais je n'aimais pas cet endroit. Tous les profs, tous les élèves, tout le personnel ... Je n'aimais personne ... Je ne voulais pas leur parler, je ne voulais pas les voir, je ne voulais as les entendre ! J'acceptais qu'ils passent près de moi. J'acceptais de cohabiter avec eux. Mais ... Que les groupes de mini-pouf ne me mêle pas à leurs affaire puériles. Je les détestais. Ces groupes de filles si superficielles dont l'existence est si éphémère et inutile. Je les détestais tous. Les groupes d'ami à l'air si joyeux. Les couples qui s'embrassaient dans la cour, dans les couloirs, parfois même durant les cours ! Qu'ils restent dans leur chambre ! Qu'ils aillent se bécoter ailleurs ! Qu'ils nous laissent en paix ! Qu'ils me laissent en paix ... Moi qui n'avais plus Eliott ... Mon Eliott ... J'aimerais tellement revenir en arrière. Je voudrais revenir à ce jour où il est partit, revenir à ce jours où je l'ai fait partir. Il me manquait ... Il me manquait ! Je n'avais plus envie d'être sans lui ... Je voulais entendre sa voix, sentir son corps, près du mien, sa présence près de moi. Je voulais revoir son visage. Mais ce que je voulais voir le plus au monde, étaient ses yeux. Ses yeux si beaux, si magnifiques. Ces yeux que j'avais détruits. Je ... L'avais détruit ... Tous ça à cause de ce pouvoir que je haïssais tant.
Je m'assis dans l'herbe fraîche, contre un mur. Il faisait nuit, c'était la nouvelle lune. J'avais conscience qu'il était trop tard pour rentrer, que le couvre-feu était dépassé ... Ils ne me laisseraient jamais entrer, je n'avais plus qu'à passer la nuit dehors. Ce n'était pas plus mal. Ici, j'étais tranquille. Tout était calme et je m'y sentais bien malgré la fraîcheur de la nuit. Alors, doucement, mes yeux se fermèrent. Profitant de ce moment de faiblesse, mon esprit montra à mes yeux clos quelques images, gardées docilement dans ma mémoire.
Je vis tout d'abord la photo que m'avait donné le directeur. Celle où l'on voyait une petite fille, nouvelle-née, dans les bras d'une femme qui était vraisemblablement sa mère. Et il semblait, du moins c'est ce que le directeur m'avait laissé penser, que cette petite fille n'était autre que moi, dans les bras de ma véritable mère. Oui, moi qui avait passé toute ma vie dans un orphelinat. Mais était-ce réellement cela ? C'était plutôt perturbant ... Mais on, maintenant, la photo n'existe plus, je l'avais détruite à la suite d'un malencontreux accident. De plus, je n'étais pas certaine de vouloir connaitre la vérité. Si la famille qui m'avait laissée était une famille formidable, je n'aurais cessé de me tourmenter en me demandant pourquoi ? Oui, pourquoi m'avait-elle abandonnée ? Pourquoi n'avais-je pas eu le droit de vivre heureuse dans cette famille ? Et si, au contraire, il s'agissait d'une erreur ... Si cette "famille" n'était que le résultat d'un réseau de prostituées. Si je n'étais que le résultat d'un préservatif craqué ? Cela voudrait-il dire que la vie que j'avais passé à l'orphelinat était la meilleure de celle que j'aurais pu avoir ? Non. Non ! Je ne voulais définitivement pas savoir d'où je venais. Dans quel cas que ce soit, l'issu de ce savoir me ferait beaucoup plus de mal que de bien et de nouvelles questions sans réponse se seraient immiscées dans ma tête.
Soudain, la photo disparut et mon inconscient m'envoya doucement l'image d'Eliott. Il souriait et semblait plonger son regard dans le mien. Ravie d'avoir gardé l'image si parfaite et intacte de son visage souriant, je souris à mon tour. Ses yeux étaient tellement bleus, même si ce n'était qu'un souvenir, je voyais la lueur éclatante de leur bleu m'épanouir. Si brillants et pourtant si ternes. Ternes? Lentement, ses yeux si chaleureux se transformaient, devenaient sombres, noirs, brûlés, calcinés. Morts ... Détruits ... Je poussais un cri d'horreur. Cette sensation, cette image ... Voila qui étaient également des souvenirs ... Malheureusement pour moi j'avais gardé intacte le souvenir du visage d'Eliott au moment de sa mort. Des larmes coulèrent alors sur mes joues sans que je puisse les retenir. Depuis ce jour ... Depuis ce maudit jour où je l'avais tué je ressentais en moi ce manque. Un manque inconsolable. Comme si personne d'autre que lui ne pourrait jamais me comprendre ...
Une branche craqua, ce qui eut pour effet immédiat de me tirer de mes souvenirs et de mes pleurs. N'étais-je pas seule ? D'où venait donc ce bruit ? Devant ? Derrière ? Le son avait résonné, m'empêchant ainsi de détecter quelle était sa provenance. Il y avait une présence près de moi, je la sentais. Mais où était-elle exactement ? Impossible pour moi de le préciser. Le silence était total à présent. Je ne savais que faire. Sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, je sentis la peur monter en moi. J'avais peur. Une respiration se fit entendre. Calme, régulière, proche. Derrière moi ! Dans un frisson, j'eu pour projet de me retourner mais, avant que je n'eu le temps de faire quoi que ce soit, une main se posa sur ma bouche et me pressa contre un corps froid et dur. Je ne pouvais parler, je ne pouvais crier. Je ne pouvais appeler à l'aide. De toutes manière, personne ne m'aurait entendu. Sans plus attendre cette main, ce corps, cette personne m'emmena. L'endroit resta calme, paisible, silencieux. Comme si je n'étais jamais venu en ces lieux. Désert, comme si je n'avais jamais existé. |
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❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Alice? Alice ! Where are you Alice? [seule] Sam 24 Déc - 1:24 | |
| ... Tu es mienne. Disparue. A jamais. Tu n'as jamais existé. Pauvre chose.
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