Spoiler:

Le directeur était dans son bureau. C'était le matin. Enfin, plutot la fin de matinée. Il faisait beau. Enfin, oui, c'était l'hiver. Et il aimait l'hiver. De la fenêtre de son bureau, il observait ses charmants élèves gambader dans la neige en riant. Plus pour longtemps... Il allait exterminer cette vermine. Ils n'avaient pas le droit d'être heureux sans son autorisation.
Caprice ? Surement. Au fond ce n'était qu'un gosse dans une grande maison, avec trop de jouets. Sans savoir quoi en faire... Il soupira. ♥

Le directeur jouait avec ses petits stylos sur son bureau et avec le vin dans son verre, qu'il faisait tournoyer, faisant bien attention à ce qu'aucune goutte ne s'échappe de l'ustencile. Puis, il sursauta. De la neige venait de s'abbatre sur la fenêtre. Ça provenait de dehors. Ces petits garnements s'amusaient.♥ Celui-ci fit une grimace malsaine et s'en alla vers la vitre pour fixer alors les gamins qui osaient rire de cette … Bref.

Il leur fit les gros yeux et ceux là partirent en coup de vent. Son regard était à la fois dur et machiavélique. Il était surement détesté ici. Mais il était le maitre absolu et rien que ça, ça le mettait en confiance. L'âme absolue de Rédemption, le seul. C'est comme s'il tenait toutes les vies de tous les pensionnaires dans sa main. Et il aimait ça ! C'était tellement fantastique de les opresser, de leur faire peur. De les … anéantir. ♥

Ah. Regarder le ciel est d'une tristesse monotone. Briser des coeurs et des sourirs merveilleux est bien plus déléctable. Tout n'est que chimère, la réalité est bien absente. Mais aussi désirable que leurs supplices et leurs pleurs ♥ « Oh non … Ne me faites rien … Je veux rentrer à la maison … » Mais leur maison est ici ! Leur tombe, également. La fête de ces petits manèges enfantins et délicats se faisaient rares. Leurs cris résonnaient encore dans la tête du directeur … Ils étaient présents.♥

Il en avait encore leur sang sur la conscience. Mais quelle conscience ? Quelle âme ? Il était un monstre et l'assumait. Il n'était qu'assoiffé, corrompu par ses propres pulsions. Il en voulait toujours plus. Derrière sa carapace de directeur, il n'y avait rien, le néant. Quelque chose d'invisible qui engloutissait tout. La vie. Les souvenirs. Les sentiments. Il faisait ça depuis toujours. Briser les âmes. Briser toute forme de règles morales. Tout était anomique dans les jeux qu'il menait. ♥

On toqua à la porte, ce qui l'extirpa de ses songes morbides et insoucieux. Il reconnut son odeur à des kilomètres, cette fragrance unique et arrogante. Jackson ♥ Son Jacky ♥ Il se demanda, sourire étiré, ce que ce bon vieux gamin aux idées utopiques pouvait bien venir trainer ici. Son ennemi … venait le voir. Suicidaire ou inconscient ? Téméraire ou arrogant ? Il n'en savait rien mais en trépignait d'impatience, à l'intérieur, pour le découvrir. Il se posa contre le bureau, d'humeur joviale. ♥

« Et bien Jacky ? Tu as décidé de me rendre visite ? C'est gentil. »

Il arbora un sourire glacial. Ses yeux brillaient d'intensité. Lui aussi, ce cher directeur de la troupe, il avait envie de le voir souffrir, il avait envie de l'entendre crier de douleur. Possessif, il ne supportait pas qu'on lui vole ses biens ♥ Ses chers élèves, ses souffres douleurs, ses expérences … Sa rédemption.

« Comment tu es entré ? Tu as mimer toute l'école ? Et on t'as laissé passé ? Comme c'est parfait. Tu arrives à temps pour le spectacle. »

Le spectacle. ♥ Un moment à ne pas rater. Une nouvelle victime mourra. Ça ne sera pas la première... Ni la dernière. Que ce sentier ne soit plus que le cimetière perdu de son âme. Triste déchéance des symphonies interdites. On se retrouva en enfer. L'enfer sur terre. ♥