Allons bon... Je n'aimais pas vraiment cet endroit en fin de compte... Ma chambre n’était pas à moi, je ne pouvais pas être seule. Je n’avais pas vraiment envie d’âtre ave les autres ou de leur parler, les cours ne m’intéressaient pas vraiment… Bien que je ne l’ai pas encore rencontré, je savait qui était ma colocataire et j’avais déjà entendu parler d’elle à plusieurs reprises. Je n’ vais pas vraiment envie de la rencontrer, pas plus qu’à mon arrivée. Il fallait donc que je sorte de cette chambre afin de l’éviter et que je trouve un endroit calme ou je pourrais me reposer et penser en paix pour ne pas avoir à la rencontrer. Je parcourrais lentement l'établissement toujours avec discrétion. Je sais, ce comportement doit vous paraître légèrement... Ridicule? Mais bon, j'étais comme ça... on ne me changera pas... À moins que...

Je parcourrais donc l'établissement et son enceinte. Avec la crainte que les gens qui m’entouraient puissent me remarquer. J’avais envie d’aller sur le toit, en général, c’étaient de beaux endroits plutôt calmes. L’accès à cet endroit se trouvait de l’autre coté du pensionnat. Eh oui, je devais malheureusement traverser la cour du pensionnat. Le problème, c’est qu’à cette heure, il y avait pas mal de personne à cet endroit, ce qui ne manquait pas de me mettre mal à l’aise. Certaines se retournaient parfois sur mon passage. Que pouvaient-elles penser ? J’avais l’air si ridicule ? Si étrange ? Si mystérieuse ? Pourquoi cette fille à l’allure élégante, tellement belle et si oppressante pour moi me regarda quand je passai près d’elle ? Gardant la tête baissée, je fis mine de ne rien remarquer. Puis, je passai non loin d’un jeune homme, il mangeait un sandwich. Lui ne semblait pas m’avoir remarqué, mais moi, je ne pouvais détacher mon regard de cet adolescent. Il n’était ni beau ni moche et mordait dans son casse-croute comme s’il avait peur que l’on le lui vole sans crier gare. Ce qui me répugna le plus, c’est le morceau de viande (qui était vraisemblablement du poulet) qui tomba sur sa chemise, la tachant de sauce blanche. Il pouvait au moins manger proprement non ? Je voyais le bâtiment de plus e plus proche ce qui me rassura. Bientôt, ce calvaire allait être finit et je serais enfin au calme. Je regardais un instant sur ma droite et vit un couple d’amoureux dans les bras l’un de l’autre, en train de se bécoter. Je fis une grimace qu’ils ne virent pas, heureusement. Ils étaient tellement collés l’un à l’autre que m’on n’aurait même pas pu glisser un cure-dent entre eux si l’on avait essayé. Je trouvais cela pathétique. Vous vous aimer ok, mais n’allez pas en faire profiter tout le monde. Nous on s’en fiche de votre amour. Le regard un peu triste, j’arrivais enfin dans l’autre bâtiment. Une toute petite partie de moi avait envié ce petit couple. Elle avait l’air si normal, elle ne risquait de tuer personne… Quand à lui, il ressemblait un peu à Eliott. Et dieu sait combien j’aurais aimé être avec Eliott à cet instant à la place de ce couple. Une grande partie de lui me manquait. Et c’était absolument ma faute… Mais non, je ne devais pas y repenser ! Je ne devais pas me mettre à pleurer ! Je ne voulais pas. Je me forçais donc à penser à autre chose.

Je cherchais un moment le chemin qui menait au toit lorsque que trouvais enfin le petit escalier en question. Je les montais donc pour pouvoir accéder à cet endroit plus calme. Enfin, c’est ce que je croyais… Arrivée en haut, je fus étonnée de découvrir un groupe de personne en train de rire. Ils devaient être au moins une dizaine de jeunes, sans aucun prof ou surveillant, à faire ce qui semblait être un petit rassemblement. Il y avait un peu de musique et tout le monde semblait s’amuser. L’ambiance semblait vraiment agréable. Aucun d’entre eux n’avaient remarqué la fait que j’ai ouvert la porte et que j’étais en train de les regarder. Ne voulant ni les déranger, ni m’incruster, et encore moins me joindre à eux, je refermais discrètement la porte et restait dans les escaliers. Je m’asseyais sur les marches, contre le mur. Puis, je me rendis compte qu’ici, je n’entendais pas l’agitation de la cour ni le brouhaha du rassemblement sur le toit. En fait, c’était cet endroit qui était bien ! Peut-être pourrais-je y rester encore un peu sans être dérangée par une quelconque personne ?

[HS : désolée que ce soit si court =/ ]

Une douce solitude m’enveloppait à présent, j’étais bien là, assise dans les marches, contre le mur. Mes jambes étaient recourbées contre mon ventre et moi poitrine tandis que j’avais placé ma tête contre mes genoux. Je suis certaine que de loin on aurait pu croire que je pleurais mais je m’en fichais. J’avais simplement envie d’être seule, peu importe où, peu importe comment. Cette position me permettait de m’isoler du bruit que les personnes qui se trouvaient sur le toit produisaient. Pendant quelques minutes, je restais comme cela, calme, sereine, apaisée. Mais voila que j’entends quelques bruits de pas, je crus d’abord que c’était les autres sur le toit qui s’apprêtaient à descendre, mais, gardant toujours ma position (avec un peu de chance, ils ne me remarqueraient pas…), j’entendis que ce n’était pas le cas. Je sentis une présence, en face de moi. Me décidant à savoir qui était là, je sortais ma tête d’entre mes jambes et la levais vers la dite présence. Il s’agissait d’une fille, une petite fille. Sur le coup, je ne lui aurais pas donné plus de 8 ans. Ses grands yeux semblaient me fixer, sans me voir pour autant. Etait-elle aveugle ? Je pense que oui… Ses yeux n’avaient pas cet éclat qui les faisait vivre. Se détachant de moi, elle partit sur les marches qui se trouvaient plus haut. Un chat noir la suivait, ce qui attira mon regard.

J’aime les animaux, depuis toujours. Leur présence n’est pas comme celle des humains, ni oppressante, ni agressive, mais plutôt calme et si apaisante. Je me demande pourquoi je n’en ai jamais eu… Ah oui, c’est vrai, j’étais cloitrée dans un orphelinat stricte et dans lequel les animaux quel qu’ils soient étaient totalement interdis. Quel endroit maudit !

Je ne lâchais pas le regard que j’avais sur la fillette. Elle paraissait adorable. Je me tournais en la suivant, quittant ma position de fœtus pour m’assoir confortablement et pour pouvoir la regarder. J’avais conscience que fixer ainsi les gens n’était pas très poli, mais cette petite fille m’intriguait. Je ne sais pourquoi, ni sa présence ni son regard ne m’intimidait et je n’avais pas peur de la regarder. Je savais qu’elle sentait que j’étais en train de la regarder. Mais elle ne disait rien. Puis, elle se mit à jouer, faisant de grands cercles avec ses mains. Ces cercles formèrent bientôt des lettres jusqu’à former un mot. Elle me saluait. Geste que je trouvais adorable. J’eus un sourire et lui répondit :

-Salut. Je suis Alice.

Je pouvais lui parler, je n’avais pas peur d’elle, j’avais l’impression qu’elle pouvait ce que c’était de se sentir à l’écart des autres, d’être différente. Je savais que, comme moi, elle était singulière et qu’elle avait une mentalité bien à elle. J’étais d’ailleurs certaine qu’avant de me trouver, elle cherchait un coin tranquille où elle ne serait pas dérangée et où elle pourrait réfléchir au calme, sans aucun bruit parasite, sans personne autour pour la perturber ou carrément l’emmerder. Je me levais pour m’approcher d’elle et m’assoir sur la plus haute marche, à coté d’elle. Regardant son chat quelques secondes, je me tournais vers elle et observais ses yeux morts, sans éclats, continuait avec une voix douce et sans aucune agressivité :

-Et toi ? Comment t’appelles-tu ?