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Help me •• Mardy

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Sélène Utreuil
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MessageSujet: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptySam 25 Aoû - 17:56





Qui y a-t-il de plus triste qu'une chanson d'amour sans amour ? Que des rêves déchus ? Que des prières sans réponses ? Si Sélène avait cru en Dieu, elle aurait sans doute songé qu'il avait oublié Birdsall. Qu'il avait oublié Rédemption. Qu'il avait oublié de soigner toutes ces âmes tachées par la rancœur, la colère, le désespoir, et que seul l'amour sauvaient parfois. Avant qu'il ne se dissipe, encore, et encore, inlassablement. Ils avaient tous besoin de croire en quelque chose, besoin de croire que quelqu'un finirait par les sauver. L'espoir était mort. Il était parti. Il s'était envolé et ne reviendrait pas. Elle aussi avait besoin de croire. D'avoir cette douce illusion que la lutte valait la peine, que tout n'était pas encore terminé, qu'il suffisait d'un soupir, d'un mot, d'une goutte, pour changer leur destin. Que tout n'était pas scellé.


La jeune femme n'avait jamais cru en une entité supérieure. Ou du moins à « Dieu » comme les gens y croient. Pour elle, il y avait sans doute quelque chose, quelque part, mais ça n'avait sans doute pas la forme d'un vieillard barbu et sympathique, ça, c'était le père Noël. Pour elle, tout cela n'avait pas de forme, il s'agissait sans doute de concept, d'élément rassurant. Elle croyait à l'amour, l'amitié, l'espoir et tout ce genre de chose, mais quelque chose la bloquait dans les religions préconçues des hommes. Cependant, jamais elle ne serait permit de critiquer, et elle avait beaucoup de respect envers ceux qui avait le courage de croire, après tout ce qu'il se passait dans le monde.


Sélène avait besoin d'un héros.


Sélène n'avait pas son père. Sélène n'avait pas sa mère. Sélène perdait ses amis.

Mais elle avait son héros. Solide et invincible. Zachary. Naturellement...

La pensée la fit sourire, alors qu'elle traversait l'allée de bancs de bois sombre et vides, pour s'asseoir devant. Elle ne priait pas, elle ne l'avait jamais fait, elle ne savait même pas comment on faisait. Avant, elle ne l'avait pas fait parce qu'elle était convaincu que s'il y avait eut un dieu, il avait dû quitter les humains pour de bonnes raisons, et ne jamais revenir. Mais maintenant qu'elle y pensait, elle n'arrivait pas à définir ce qu'elle ressentait. L’église de Birdsall, pour elle, c'était avant tout un endroit calme et sécuritaire, où elle pouvait s'accorder le droit de penser sans être jugée. Sans que les gens ne la regardent et se demandent d'où elle sortait. Pour la simple et très bonne raison que personne ou quasiment personne ne venait ici. Elle avait croisé quelques vieilles dames dont les traits étaient tirés par la fatigue de la vie, son poids, mais aucun jeune jusqu'à lors. Même si après tout, elle ne passait pas non plus des heures ici, quoi que.


Elle enfonça un écouteur dans son oreille. Et jeta un œil autour d'elle. Personne. Tant mieux, si elle avait la paix, elle pourrait se laisser aller à ses émotions, se laisser aller à sa détresse sans nom. Elle ne chantait pas, elle récitait, ou plutôt, elle chantait, si, bien sûr, mais si bas qu'à l'entrée de l'église, on ne devait pas l'entendre. A moins que.. Il était vrai que dans ce genre d'endroit, les sons se répercutaient et s’amplifiaient. Alors oui, on l'entendait. Alors oui, ça donnait un ton d'autant plus dramatique à ses mots, ses mots dans lesquelles elle mettait tout son cœur. Comme si sa vie en dépendait. Et au fond, sa prière, c'était peut-être ça.


I'm not quite sure how to breathe
Without you here
I'm not quite sure if I'm ready to say goodbye
To all we were

Après un léger soupir, elle reprit, un peu plus fort, gagnant en confiance à chaque mot destructeur qui sortait de sa bouche. Et pourtant, tout était si douloureux. Elle avait promit pourtant, de ne pas s'attacher à n'importe qui. Et encore une fois elle avait fait l'erreur. Et encore une fois elle avait perdu. C'était donc toujours ça. Gagner ou perdre ? Et si gagner signifiait se perdre ?


Be with me
Stay with me
Just for now
Let the time decide when I won't need you

My hand searches for your hand
In a dark room
I can't find you
Help me
Are you looking for me ?

Sa voix se brisa sur le dernier mot. Bien sûr que non il ne la cherchait pas. Il ne l'avait jamais cherchée. Elle se recroquevilla sur le banc de bois en relevant les yeux vers la statue du Christ qui dominait l’entièreté de l'église. Qui avait décrété qu'un gars crucifié en pierre devait être rassurant ? Bah, elle, ça la rassurait pas. Et si c'était pour lui rappeler la mortalité des hommes, oui, elle le savait, elle en avait assez perdu comme ça. Cette pensée lui fit mal au ventre, cependant, elle ne s'arrêta pas.


Can I feel anymore ?
Lie to me, I'm fading
I can't trap you
Tell me I don't need you

Et pourtant, elle savait qu'elle avait besoin de lui, qu'il trainait dans sa tête comme un fantôme. A la hanter. Pourquoi fallait-il qu'elle s'entiche de la première personne qui lui accordait un peu d'attention, et que cette dernière la rejette comme si elle avait la peste ? Franchement, elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait rien. Au fond, elle préférait sans doute ne pas comprendre. Elle n'eut pas le courage de reprendre le refrain encore une fois, sa voix fut secouée par un sanglot qu'elle étouffa tant bien que mal. Mais surtout mal. Encore une fois, elle pleurait. Et pourtant, sa philosophie lui avait changé la vie, tout avait basculé, l'acceptation de la défaite, et tellement plus. Si seulement elle avait eut le courage de ne pas se perdre dans l'océan de ses yeux ? Si seulement elle avait eut le courage de mettre la tête hors de l'eau, de stopper ce petit jeu avant qu'il n'aille trop loin. Mais elle avait perçu les battements de son cœur, et elle avait su dès lors qu'il était trop tard. Il y eut un bruit derrière elle, sûrement quelqu'un qui était entré sans qu'elle ne s'en rende compte. Pourtant elle termina.


Etch this into my brain for me
Tell me how its supposed to be
Where everything will go ?
And how I'll be without you by my side ?

Elle laissa les deux derniers refrains mourir dans son écouteur et éteignit l'appareil qui diffusait la mélodie. Elle faisait le deuil d'une relation sans avenir. Non. Elle essayait. Mais n'y parvenait tout simplement pas. Si ce n'était pas la maladie, la colère, la violence qui emporterait Sélène, ce serait sans doute l'espoir. Cette petite chose en laquelle elle croyait avec ardeur et que chaque personne s'empressait de lui écraser sous les yeux.


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MessageSujet: Re: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptyMer 29 Aoû - 15:25


Birdsall. Une si belle ville, si agréable. Assez grande pour y trouver ce qu’on souhaite, assez petite pour s’y sentir en sécurité. Birdsall, est-ce au moins sur la carte ? Alors pourquoi diable est-ce qu’un importun viendrait ici ? Les habitants ont raisons de ne pas douter de leurs sécurités. Birdsall doit être la ville la plus criblée de tueurs en séries, de psychopathes, de torturés. S’ils doutaient de leurs sécurités, alors ils verraient à quel point ils sont en danger de mort. Chaque jour lorsqu’ils se lèvent, aucun n’est sûre de survivre jusqu’au coucher du soleil. Il suffit qu’un élève d’un centre à côté se mettent en colère pour que tout explose, tout brûle, tout gèle. La stabilité de cette ville est dans les mains de ces élèves qui ne contrôlent pas encore tous leurs pouvoirs. Qui se laissent déborder par les sentiments. Les sentiments, cette chose qui nous contrôle, qui nous rend faible, qui nous rend ce que nous somme. Les sentiments sont la source de tous problèmes. Même des problèmes inutiles. Si votre sœur prend la dernière crème au chocolat, tuez là, il n’y aura plus de problème ! Mais ça ne marche pas comme ça dans la réalité. Dans la réalité, tout est lourd, tout devient important. Dans la réalité, on doit s’occuper de tout et tout nous occupe. Dans la réalité, on regardera avidement notre sœur manger la dernière crème sans trouver de solutions envisageable à ce facétieux problème. Parce que dans la réalité, on ne passe pas outre les sentiments.

A Birdsall, il y avait cette église. Pas une grande église, Birdsall n’était pas une grande ville. Une église en pierre avec un clocher et des vitraux. Puis une croix à l’intérieur et des bougies. Ce n’était certainement pas mon lieu préféré. C’était un lieu inquiétant, un lieu où on nous forçait à culpabiliser la mort de nos proches. Quand on y entre, on se sent obligé de penser à ceux qu’on a perdus. Et c’est trop con mais je n’ai pas envie d’y penser moi. Je n’ai pas envie de me confronter à leurs regards invisibles, à leurs présences irréelles qu’on imagine parce qu’ils nous manquent. Et dans cette pensée qu’ils sont là, cette pensée qui est censé nous rassurer, on s’excuse de les avoir abandonnés, de les avoir tués ou laissés de côtés. Et la culpabilité qui ronge notre âme s’installe en nous parce que dans une église, on l’accueille à bras ouvert. Vient, entre, je te fais du thé ! Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu dit donc, depuis la disparition de Matt enfaite. Alors je ne veux pas entrer dans cette église. Pour pas avoir à faire de la culpabilité mon hôte.
Trop tard.

Assise derrière l’église, je fumais ma première cigarette depuis deux semaines. Deux semaines dans une chambre vierge d’une infirmerie à ressentir ce qu’on ressent dans une église. C’était malsain, je devais sortir. J’ai eu le droit cette après-midi. Je fermais les yeux. Les images des élèves me dévisageant me revenaient à l’esprit. Le monde autour de moi était dorénavant un monde qui m’avait exclu. Lorsqu’on ne veut plus vivre, les gens n’acceptent plus de vivre avec toi. Alors les gens chuchotent. Je m’étais réfugié ici, derrière l’église de cette ville que je connaissais si bien. Mes genoux dans mes bras, le dos contre le mur, je regardais la fumée se dissiper lentement dans l’air. Elle tournoyait à chaque coup de vents, créant ainsi des vagues. Une tempête dans le vide, l’air qui s’agitait, tremblait. Ca me calmait. Je pris une dernière bouffée. J’avalais, puis je laissais la fumée se glisser délicatement entre mes dents dans l’atmosphère. Je me relevais. Tout me semblait si pâle ici. Je longeais les murs de l’église en faisant glisser ma main dessus. La pierre rugueuse contre ma main n’était pas agréable mais j’ignorais la sensation, comme pour me guider. Il faisait jour pourtant. Mais le noir, c’était beau. Le noir, c’est là que je suis née.

Comme depuis deux semaines, un prénom me revenait à l’esprit, celui de Thomas. L’idée de le retrouver m’était venue à l’esprit, l’idée d’aller le chercher, de lui dire que je me souvenais de lui alors que je l’avais oublié. Mais je n’en fis rien. Que pouvais-je lui dire ? Qu’avais-je à lui dire ? J’avais oublié ce passé pour le fuir, je n’allais pas renouer les liens avec lui.
« le passé n’est jamais tout à fait le passé »

J’arrivais à l’entrée de l’église. On aurait dit de loin une personne plongée dans ses pensées mais je ne pensais pas. On m’avait dit ces deux dernières semaines qu’il ne fallait pas m’écouter. Que j’étais une mauvaise conseillère pour l’avenir. Je n’ai pas bien compris en quoi mon avenir les importait mais j’ai décidé d’arrêter de penser. Plus tôt j’arrête, plus vite je sortirais de cette chambre blanche. Trop blanche. Lorsqu’un mur est blanc, notre imagination s’étale dessus. Mon imagination n’est pas quelque chose à étaler mais à mettre dans une boite, et en oublier le code. Je ricanais. C’est ce que j’ai fait et pourtant, mon imagination à bien failli étaler le mur lorsque je me suis souvenu de la combinaison. Mon imagination sous forme de sang, cela dépend si la balle aurait traversé l’autre tympan ou non.

La porte d’entrée était ouverte. Les vitraux ne laissent pas entrer assez de lumière, par jour de beau temps, la porte servait de lumière. Je jetais un coup d’œil à l’intérieur. Il y avait une fille assise sur un des bancs vides. Vide, comme cette église d’ailleurs. Même de dos, je la reconnus assez vite. Sélène. Maintenant que j’avais entièrement recouvrée la mémoire, je me souvenais de Starlight entièrement. De la façon dont il m’a quitté. A cette idée, mes lèvres se marquèrent d’un large sourire poussé par l’ironie. Quitter, quel bien grand mot ! Non, il a seulement profité de mon amnésie pour omettre de me dire qu’on était ensemble. Je me souviens de ce soir. « Je suis… Un ami. Rien de plus. » Je posais ma tête contre le bois de la porte de l’église. Ce n’est pas comme si je lui en voulais. Il a su être un très bon ami jusqu’ici… Jusqu’ici.
Des chants parvinrent jusqu’à moi. Comme un murmure. Une seconde et j’aurais pu croire que la vierge marie me parlait. Un miracle. Mais j’ai su que ce n’était pas la vierge marie. Tout simplement parce qu’aucun miracle ne m’apparaissent, et ce depuis toujours. Les miracles, c’est réservé aux gens chanceux qui n’en ont pas besoin. Mon regard se tourna en direction de Sélène. Ses cheveux bruns tombaient sur ses épaules, elle regardait la croix. C’était elle la vierge marie qui chantait. Le miracle . Mais marie pleurait, et je n’osais pas l’interrompre. Que lui arrivait-elle, elle avait plus de thé pour son hôte? Je n’aimais pas voir les gens pleurer, surtout lorsque je savais pourquoi. Alors que je ne la connaissais pas, je me sentais concerné par ses sanglots, comme s’ils m’appartenaient un peu aussi, comme si ceux que j’avais refoulés dans une balle de pistolet s’était caché dans les siens.

J’entrais dans l’église. Un pas me suffit à détester cet endroit. Le silence devint pesant. Alors que je ne sentais pas la chaleur, je sentais l’air qui avait changé de l’autre côté du palier. Comme si d’un coup, j’étais en coupure complète avec le monde. A l’intérieur, tout était statique. Rien ne bougeait. A l’exception des flammes sur les bougies qui remuaient à peine, comme si même le feu était mort. Ce feu ne me semblait pas réel. C’était un feu qu’on allumait en hommage aux esprits qui hantait cet endroit. Non pas parce que leurs âmes sortaient de leurs corps pour venir se réfugier ici, peut-être qui sait, mais parce que les gens qui allumaient ces bougies obligeaient tous ceux qui regardaient ensuite la flamme à penser à eux. Je n’aimais pas ce feu, comme je n’aimais pas cette atmosphère douloureuse. J’entendais presque les cris effroyables des morts qu’on ne laissait pas partir, qu’on ne voulait pas oublier.

Je m’assis derrière la jeune fille qui ne chantait plus. Je ne savais pas si elle m’avait vu mais je ne voulais pas lui faire peur. Je ne voulais pas non plus paraitre hypocrite et la consoler en la prenant dans mes bras. Peut-être qu’elle ne voulait pas de mes bras. Peut-être que, comme les autres, elle me voyait comme cette fille qui avait tenté de se suicider. Et c’était vrai après tout. J’étais cette fille qui avait tenté de se suicider. Je n’en voulais à personne pour cette image qu’ils avaient de moi dorénavant. J’avais seulement peur qu’elle n’arrête pas de pleurer, j’avais peur que mes larmes que je voyais dans les siennes ne s’arrêtent jamais. Et puis je voulais la voir sourire. Tout ne le monde n’a pas le droit d’être heureux ici, ceux qui ont une chance de l’être ne devraient pas pleurer dans une église.
Je me levais timidement, les mains dans les manches du pull de Matt et vint m’asseoir à côté d’elle. Pas trop près. Je ne la connaissais pas et comme tous les autres, elle aussi pouvait chuchoter, me dévisager. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je ne savais pas comment on s’y prenait pour consoler quelqu’un. Je n’avais même pas d’exemple sur qui me baser, personne ne m’a jamais vraiment consolé. On m’a protégé du monde. Mais jamais de moi-même ni de mes pleurs. « J’pense qu’on devrait allumer des bougies en hommages des vivants qu’on a perdu, pas que des morts. » Encore une fois, je disais n’importe quoi. Mais je ne pouvais pas simplement lui dire « désolée, je suis là, pleure sur mon épaule ». Je tournais la tête vers elle avec un sourire un coin les sourcils levés par la désolation « Je suis mal placée pour te dire ça mais tu ne devrais pas pleurer tu sais… » J’étais mal placée oui. Je n’ai pas pleurée, mais j’ai décidé d’abandonner. C’est pire. Et je n’étais pas en droit, moi qui ai voulu tout lâcher, de lui demander de ne pas se laisser détruire par ça. Par lui et par tout le reste. Et qu’elle sache qu’elle ne devait pas pleurer était évident. Mais je voulais qu’elle le sache de quelqu’un d’autre même si cet autre n’était absolument pas la bonne personne.
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MessageSujet: Re: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptyMer 29 Aoû - 16:20



Dans sa tête, ça criait. Tout criait. Et son cœur, et sa raison. Pour une fois qu'ils étaient d'accord. D'accord sur le fait que le danger approchait. Mais pourquoi ? Pourquoi fallait-il que tout le monde soit d'avis de rejeter les gens différents, les gens meurtris ? Elle l'était. Elle l'avait sans doute toujours été, même depuis sa plus tendre enfance, quand on lui avait retiré son frère, elle s'en était simplement rendu compte bien trop tard pour changer la donne. Comment dire ça simplement et sans fioritures... Elle savait qui se trouvait à côté d'elle, et elle partageait sans doute quelque chose avec elle. Quelque chose qui, mine de rien, était bien plus important qu'elle n'osait l'avouer. Oui, sa réputation de merde. Il fallait bien l'avouer. Il lui avait fallu à peine deux semaines à son arrivée pour se la construire et pendant les semaines suivantes, les mois, elle avait bien tenté de la déconstruire. En vain. Rien n'y faisait, une fois que les gens ont une idée en tête, c'est difficile de leur faire changer d'avis. A part en faisait quelque chose d'encore pire. Bien sûr...


Elle sécha les larmes sur ses joues en fermant les yeux, elle ne priait pas et n'était pas là par conviction. Alors, à quoi bon respecter la règle du murmure religieux ? Ben tiens. Elle se tourna vers la jeune femme à ses côtés, s'asseyant en tailleur sur le banc pour l'observer. Le regard des gens, c'est un truc absolument horrible vous savez ? Parce qu'ils auront beau le cacher aussi bien qu'ils le pourront s'il le souhaite, le dégout dans leurs yeux se lira toujours. Toujours oui. Cependant, Sélène était différente, et pour cause, elle détestait leur regard, ce n'était pas pour les imiter, justement. Alors elle l'observa avec un air différent, avec l'air de dire « je sais qui tu es et je ne te juge pas ». Elle n'avait jamais ressentit le besoin de jalouser et d'envier, comme elle n'arrivait pas à détester les gens rejetés, s'identifiant trop à eux. Même s'il s'agissait du pire des psychopathe, oui. C'était sans doute son côté maternel qui voulait ça. D'ailleurs, cette pensée entraîna un regard triste lorsqu'elle détourna la tête vers les bougies, pour répondre d'une voix un peu rauque :


« Si j'étais du genre à prier, c'est pour les vivants que je le ferais. »

Être hantée. Vous savez ce que ça fait ? Non, peut-être. On dit ça d'une maison, d'un château, ce genre de choses, mais quand il s'agit d'une personne... Être hantée. Sélène l'était. Elle l'avait toujours été, et quand ce n'était pas par culpabilité du passée, c'était par peur du futur. Elle qui voulait sauver constamment tout le monde et qui n'était pas foutue de se sauver toute seule. Mais depuis toujours elle le savait, elle était condamnée. Elle était venue au monde avec une tumeur au cerveau et deux dons hors du commun. Entre temps, elle était tombée enceinte. Puis sa fausse couche avait entrainé sa guérison. Sa guérison physique. Pour le reste... Il y avait de quoi douter. Et plus elle résumait sa courte vie, et plus elle trouvait réellement pathétique. Elle était pathétique, à chialer comme une gamine dans une église. Non ? Elle en tout cas le pensait. Sincèrement. Au fin fond de son être, une voix cessait de lui répéter « Tu es pathétique putain, réveille toi ! », et elle savait que c'était cette voix, cette partie d'elle qui finirait par dominer. Vu la vitesse à laquelle elle grandissait, comme la pire des maladies, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute.


Elle n'avait pas répondu, elle ne pleurait plus. Elle était calme, plus calme qu'elle ne l'avait jamais été. L'intérieur de sa tête était un champ de bataille à l'abandon. Un No Man's Land. Mais c'était ce calme qui la terrorisait plus que tout. Après tout, les sociopathes aussi était calmes, non ? Enfin, il fallait avouer que ça dépendait desquels, et pour en avoir rencontré un bon nombre, elle imaginait être bien placée pour le savoir. Elle se souvenait de Riley. Elle ne su pas réellement pourquoi, mais ses pensées s'en allèrent vers le blond. Riley... Lui était le summum du calme, et aussi du sociopathe. Sa façon de regarder les gens avec un vague sourire pour leur faire voir leur peur les plus obscures et les détruire à petit feu. Décidément, Sélène détestait Rédemption. Mais l'endroit agissait comme une drogue, elle le détestait, mais il fallait qu'elle reste, absolument. Peut-être aussi parce que Rédemption était la seule chose qui la rattachait à la réalité de sa condition, et peut-être également parce qu'elle savait pertinemment qu'elle finirait par faire une bêtise et qu'elle avait bon espoir que Rédemption la sauve. Dieu qu'elle avait tort...


« Mardy, c'est ça ? Tu sais que j'ai fini par croire que tu allais me voler la vedette... Pour la... Réputation, je veux dire. »

Elle esquissa un sourire. Un sourire empreint d'une certaine tristesse mais d'une bonne dose de compréhension aussi. Pas de pitié. La pitié, c'était une chose qui la dégoutait. Quand les gens la regardait avec un air attristé qui voulait dire « pauvre petite créature... » elle avait envie de leur faire bouffer. Elle ne la regardait pas. Et le silence retomber, toujours un plus pesant qu'à la seconde précédente. La lourdeur qu'elle ressentait était en train de lui peser... Réellement, et si ce n'était pas sur le cœur, c'était au moins sur l'estomac, ça lui donnait la nausée, tout comme cette vague odeur d'encens qui venait d'un autre temps. Pendant un moment, elle observa l'autel en songeant aux enterrements qu'il y avait pu avoir. A vrai dire, elle imaginait que le nombre de mariage était beaucoup plus restreint. Qui oserait raconter à ses potes « hé, j'me suis marié à Birdsall moi ! Tu sais, la ville des fous ! ». Non, vraiment, non. Peut-être certains pensionnaires tentaient ? Bah. Elle supprima cette pensée aussi vite qu'elle naquit dans son esprit. Pas d'amour. Aucun sentiment qui s'approchait de ça. Elle ne voulait pas y penser, pas en souffrir.


« Dis... Tu ne voudrais pas parler ? Dis ce que tu veux, j'écouterais, c'est que... Il faut que j'occupe mes pensées. »

Cette fois elle tourna la tête vers elle, pour la première fois depuis... Euh... Toujours, Sélène parlait à une parfaite inconnue comme s'il s'agissait de sa meilleure amie depuis toujours. C'était stupide, et au fond, elle s'attendait à ce qu'à n'importe quel instant, la jeune femme la remballe vite fait bien fait, mais après tout, c'était elle qui était venue lui parler. Elle lui sourit. De ce sourit dont seul elle avait le secret, à la fois mélancolique et tellement joyeux qu'on en avait limite envie de danser sur place – comment ça j'exagère ?! –, il était rare qu'elle ait ce sourire avec quelqu'un de Rédemption, et peut de gens y avait eut droit jusque là. D'un côté, quand quelqu'un venait lui parler, trois fois sur quatre, c'était pour se foutre d'elle, alors elle avait vite appris à rester neutre, ou simplement à éviter les gens.


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MessageSujet: Re: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptyMer 5 Sep - 23:23

Help me •• Mardy 5upa8p

Sélène me regardait. Sa dernière phrase me fit rire. Mon rire, bien que discret, résonnait dans toute l’église où reposait dieu. Lui-même en personne. Celui qui possède le plus de maisons mais n’en habite aucune.
On se serait dit dans une thérapie de groupe à la con.
- Bonjour je m’appelle Mardy, j’ai 17 ans, enfin 18 j’sais plus.
- Bonjour Mardy. Bienvenue Mardy. Parle-nous de ta vie. Parle, nous t’écoutons.
- Pour faire court, j’ai tué ma mère, mon père, j’ai fuguée, vécu à la rue, j’ai tuée l’homme qui m’a violée, je suis tombée enceinte, j’ai gardé le gosse, j’ai fait partie d’un gang, j’ai tué un garçon que je considérais comme mon frère ainsi que ses parents, j’ai tué mon enfant, je suis arrivée à rédemption, j’ai retrouvé un ami qui j’avais abandonnée sans raison, je suis tombée amoureuse d’un gars, ce type est mort, sans doute par ma faute, je me suis attachée à un autre puis il est parti. Bref, ma vie quoi.
- Bien Mardy, tu fais des progrès.
- Sinon, suite au résumée que je viens de vous faire, j’ai fait une tentative de suicide. Amen ?
Une quoi ? Suicide ? Alors non, pas d’image ou de bon point pour toi ma pauvre fille.

Je regardais Sélène. Elle n’avait pas tort lorsqu’elle parlait de popularité. Mais la popularité ne m’a jamais atteint. Ce qui m’a fait mal c’est la chute, comme si la popularité était un immeuble, et au lieu de descendre par les escaliers, j’ai sauté par la fenêtre. Remarque, c’est plus simple comme ça.

Je restais silencieuse encore quelques minutes. Je réfléchissais. A ce que je foutais ici par exemple. J’ai lu que pour réussir dans la vie, il fallait être heureux. Lorsqu’on était heureux, le reste ne comptait plus. Mais que se passe-t-il quand on y croit plus au bonheur ? Vivre pour chercher quelque chose auquel on ne croit même pas, c’est tellement stupide. Tellement inutile. Tiens c’est vrai ça, pourquoi on vit d’abord ? « On vit pour mourir. » Pour pouvoir avoir des bougies à notre effigie dans une église vide et froide. La vie c’est ironique. La vie est meurtrière. Je lançais un regard à Sélène, perdue dans mes pensées. Malgré mes réflexions menant à ma perte, je ne fléchissais pas, je gardais le regard impassible. Si j’étais ici, dans un lieu que je haïssais au plus haut point, avec une personne que je connaissais à peine, c’est seulement et uniquement parce que c’était cette personne qui était en position de faiblesse. Je n’ai pas le droit, par respect pour elle, de montrer moi aussi ma douleur. Je lui souris en clignant des yeux comme si la question venait d’arriver à moi. Je penchais la tête tout en rapprochant les genoux de ma poitrine pour entourer mes jambes de mes bras. C’était une protection, comme si la question ne pourrait plus m’atteindre dans cette position. Pourtant la question ne me faisait pas peur. C’était la réponse dont j’avais peur.

« - Tu veux savoir de quoi les gens ont peur ? Les gens ont peur de la mort. Pas les gens d’ici, non. Les gens d’où je viens. Ils ont peur de la mort. Peur de la réputation qu’ils auraient si jamais ils venaient à mourir. Comme si mourir était honteux. C’est con. »

Le regard dans le vide, j’haussais les épaule en souriant un peu plus. Effectivement, c’est con. C’est con la vie, les gens qui vivent, la mort, l’image de la mort, l’image de la vie. Par définition, on vit lorsqu’on a émet un battement de cœur et des ondes cérébrales. Est-ce que ça veut forcément dire qu’on est en vie lorsque notre cœur bas et que notre cerveau fonctionne ? Je ne crois pas. Je ne crois pas que vivre c’est si facile.

« - Ici, c’est différent. La mort est belle à côté de ce qu’on vit. Ici on a tous des peurs différentes, mais elles sont là et elles nous hantent. La mienne, une parmi tant d’autre, c’est de voir les gens disparaitre autour de moi. J’pense que j’y suis pour quelque chose si les gens disparaissent. Regarde l’effectif des classes depuis le début de l’année… C’est une chose qui n’arriverait jamais, d’où je viens. D’ où je viens les gens ont peur de la mort simplement parce qu’ils ne la côtoient pas tous les jours, tu vois ce que je veux dire ? »

Je marquais une pause. Je parlais sans trop réfléchir. Je meublais. Parce que moi aussi j’avais besoin d’arrêter de réfléchir. D’éteindre ses voix qui me disaient pourquoi elles étaient parties, pourquoi je les ai tués, en quoi je dois culpabiliser. Lorsque quelqu’un disparait, il ne part jamais tout à fait. Il reste là, dans notre tête, à nous expliquer pourquoi nous somme en faute. Et j’en avais quelques-uns, de disparu dans ma tête, on ne les compte plus sur les doigts de la main.

Je regardais autour de moi. Une boule se forma dans mon estomac, ainsi j’avais avalé une balle de football. Cet endroit me rendait craintive, j’avais l’impression d’être en position de faiblesse, comme si on s’acharnait sur moi. Ce n’est qu’un bâtiment après tout. J’essayais de me concentrer sur ce que je disais. Mais je ne disais plus rien. La croix me sauta alors aux yeux. Je la fixais intensivement, la balle de football se faisant de plus en plus lourde. « Je… » Le christ de bois penchait la tête vers nous. Ses mains et ses pieds en perpétuels souffrance semblaient saigner. Je détestais cette endroit et pourtant… Ici, Rédemption, c’était chez moi. Je n’avais nulle part où aller, je ne voudrais aller nulle part. Je veux seulement que ces disparitions cessent. « Je… » Je voudrais seulement que les voix arrêtent de gémir en moi, arrêtent de résonner comme si j’étais le détenteur de ses pleurs. Je détournais finalement le regard du Christ en me levant subitement. Ma respiration était lourde mais je me forçais à rester calme. Je me rassis lentement. La culpabilité me rendait sourde, la colère aveugle. Je n’entendais plus qu’un bourdonnement qui sonnait en moi comme un écho. Bonjour. Entre. Tu veux du thé ? Avec du sucre et un nuage de lait peut-être ? Mais bien sûre, installe toi ici, attend que je te fasse une place ! Ici c’est le bordel mais prend la place de l’espoir tiens, il ne sert plus à grand-chose. Je me rassis, défaitiste. Si on ne m’autorisait pas à mourir dans la culpabilité, alors je devais vivre avec. Il n’y avait pas pire punition. Pourtant, je rouvris les yeux, sereine. J’avais des souvenirs de l’église le dimanche, avec mes parents et ma sœur. Je lançais un regard vers Sélène. Puis vers le christ. Je me souvenais, j’étais enfant de cœur. Je chantais en français avec Eli. Parce qu’on était les seules à parler français. Une chanson me vint à l’esprit. Quand il est entré dans l'église de Harlem, tous les regards se sont tournés vers lui...

C’était de bons souvenirs. C’était drôle, j’étais avec ma sœur, avec des gens que je considérais comme amis. Et il n’y avait pas de morts, pas de disparitions, juste la voix des sœurs Bum qui brisaient le silence. Cette pensée m’apaisa et je souris. Si Sélène ne me prenait pas pour une folle, alors ce devait être du passé. Je penchais la tête, calme. « Tu sais ce qui me fait encore plus peur ? Que ça ne s’arrête jamais. Que ce présent soit aussi le futur et qu’il ne devienne jamais le passé. C’est ça qui me fait le plus peur ici à Birdsall. »

Birdsall. Une si belle ville, si agréable. Assez grande pour y trouver ce qu’on souhaite, assez petite pour s’y sentir en sécurité...

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Sélène Utreuil
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MessageSujet: Re: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptyVen 7 Sep - 15:49



Oui elle savait. Oh oui elle savait. Elle avait su avant même la première disparition. Elle avait su que son présent avait radicalement changé mais que ce n'était pas forcément pour le mieux, et à présent, à présent elle savait que tout était clos. Pas de retour en arrière. Pas de deuxième change. Pas d'au revoir. Que des adieux. En série. Elle les collectionnait. Mais comment venir voir une personne et gentiment lui annoncer « Tu devrais faire gaffe, je suis voyante et je crois que tu vas mourir. », surtout après la dernière fois, surtout après la dernière personne. Elle releva les yeux pour observer les vitraux. Elle l'écoutait, surtout plus attentivement qu'elle n'avait jamais écouté personne. Et elle se retrouvait dans chaque phrase, chaque mot, chaque son et chaque soupir. Personne n'avait le droit d'être aussi malheureuse qu'elle. Tout le monde se devait de rire et de sourire, d'être heureux ! Pourquoi avait-elle eut l'atroce sensation d'être seule même dans son malheur ? Il fallait croire que ce n'était pas le cas. Elle le ressentait, comme si était capable de lire en sa camarade, ce dont elle n'avait jamais été capable, et ce dont elle ne serait jamais capable. Au bout de quelques instants, elle reposa ses yeux sur le Christ.


« Ça ne s'arrêtera jamais. »

Sa voix était claire. Pas distante, pas froide, juste claire et sûre. Elle savait ce qu'elle disait, elle en était intimement persuadée. C'était aussi ce qui la troublait le plus, le fait qu'elle ne puisse pas changer les choses, le fait qu'elle venait de le saisir. Quoi qu'elle voit, elle finissait toujours par agir dans le sens du destin. Alors pourquoi ? Pourquoi pourquoi pourquoi... ? Elle finit par lâcher un soupir à peine perceptible et lui sourire faiblement. Elle était épuisée. Épuisée d'avoir tenter sans relâche de rendre la vie de tout le monde meilleure, et d'y avoir laisser échapper son propre bonheur. Quelle stupide fille. Elle glissa ses doigts de la main droites dans la paume de sa main gauche en posant les yeux dessus, dessinant des lettres.


« J'ai cru pendant des mois qu'ils suffisaient de rompre ce putain de cercle vicieux, mais j'ai fini par abandonner. Je suis fatiguée. J'en ai marre. Personne ne m'attend chez moi, ma place devrait être ici et pourtant... »

Elle s'arrêta et finit par laisser retomber ses doigts dans sa paume et de tourner la tête vers elle pour détailler son visage. Elle avait cette sale habitude de fixer les gens, elle mémorisait chacun de leur traits afin de pouvoir plus tard se remettre à les dessiner, mais visiblement le temps lui manqua, elle sortit son carnet et un crayon avant de commencer à laisser courir sa mine sur le papier épais.


« Tu sais, je me demande ce dont les gens d'ici ont peur. L'espoir les a quitté, la frayeur de disparaître et de manquer aussi. Que reste-t-il ? Si même notre propre condition de mortels n'est plus un problème, que nous reste-t-il ? »

Une fois de plus elle fronça un peu les sourcils sans cesser de dessiner, pensive. En fin de compte, elle se demandait sincèrement ce qui l'avait blessé le plus dans tout ce qui lui était arrivé, et ce qui lui restait. Mis à part les souvenirs de sa plus tendre enfance jusqu'à son début d'adolescence, mais déjà là, tout n'était qu'un tissu de mensonge pour lui dissimuler qu'on lui avait arraché son frère. Sa famille n'était qu'un ramassis de mensonges, d'hypocrisie et de recherche ratée du bonheur. Elle se demandait si elle n'était pas en train de prendre doucement ce chemin, si on omettait l'hypocrisie dont elle ne faisait encore pas preuve.


« Je sais pas ce qu'on devrait faire. »

Elle releva les yeux vers elle en continuant de dessiner sans y porter un regard, détaillant ses traits et se laissant guider comme elle l'avait toujours fait. Une fois que sa phrase eut bien installé le suspens, elle rouvrit la bouche pour la poursuivre.


« Doit-on continuer de croire que tout va bien et chercher à être heureux ou tenter de régler le problème et d'empêcher les gens de disparaître étrangement à Rédemption ? »

C'était peut-être une sorte d'invitation à rejoindre la Résistance. C'était peut-être aussi une sorte d'invitation à devenir son amie, ou du moins de se soutenir mutuellement. De toutes façons, au point où ils en étaient, il n'y avait à présent plus qu'une seule solution, serrer les rangs et protéger les uns et les autres. Plus question d'agir en solo, ça n'apportait rien.


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MessageSujet: Re: Help me •• Mardy Help me •• Mardy EmptyVen 12 Oct - 17:35

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Je regardais Sélène. Puis je tournais la tête. Nous étions seules dans cette église. Je me laissais glisser sur le banc de bois et je sortis une cigarette que je m’allumais. Au pire, on m’interdirait le droit d’entrer à vie et ce ne serait qu’une joie au finale, d’être banni d’ici. Banni de dieu. Ça sonnait bien. J’aurais aimé être chrétienne pour pouvoir le dire : j’ai été banni de dieu. Mais non je suis athé, je peux aller me faire voir pour les belles phrases qui ont la classe, non moi je ne peux que dire que j’ai pété un plomb, j’ai plongé, j’ai failli partir et finalement on m’a réveillé de ce doux espoir.

Je repensais à Alaric et ce qu’il m’avait dit. Ce regard qu’il m’avait lancé lorsque j’étais sur le lit la balle près de la tempe résonnait dans mes souvenirs. Et puis… Et puis le reste. Cette soirée resterait à jamais gravée dans ma mémoire. Pas de bol.

Je pris une bouffée de ce délicieux goudron qui tâchait ma trachée. Apparemment, Alaric n’avait pas parlé de moi dans la résistance. Apparemment, elle ne savait pas qui j’étais par rapport à elle. Ma tête tomba sur le côté, l’air blasé, je scrutais le bois qui emprisonnait le christ. J’aurais aimé réfléchir mais dans ma tête résonnait une chanson que je chantais dont je ne connaissais pas les paroles. En bref, j’avais un « lalalala » incessant dans la tête. Gainsbourg je crois. Je n’essayais même pas de remplacer la chanson par une pensée intelligente. Tout devenait blasant, presque même cette conversation. Si je ne ressentais pas cette amitié naissante pour Sélène, je serais parti. La fumée bouclait dans les airs, je n’en proposais pas à Sélène. Oh, j’aurais pu, c’est vrai ! Mais quoi, les pauses-clopes étaient encore la seule chose que je chérissais ici. Les délires banals avec Gwen dans la cage d’escalier, joint à la main. J’aimais garder ces moments pour Gwen, qu’avec elle. J’invitais personne d’autre, enfin presque personne. Bien entendu, lorsque je me prostituerais, je proposerais une cigarette à mon « client ». Si je ne suis pas trop ivre, ce qui n’arriverait pas souvent. Mais ça, je ne m’en doutais pas encore bien sûre. Je n’étais pas encore assez ivre de vie pour pouvoir le savoir.

Qui est-ce que je trompe ? Même si j’avais laissé tomber l’espoir, le rêve me hantait, le rêve de mourir. Ha, la mort. Belle, si belle mort qui te fait oublier, qui ne te fait plus culpabiliser. La mort, c’est l’oubli, l’oublie c’est le bonheur, la mort c’est le bonheur. Lalala.
Pourtant la mort c’est mal vu. On inculque tout de suite aux enfants que la mort c’est triste. On les traumatise sans raisons. De la propagande. Rien qu’avec Le roi Lion I. On voit le petit poker son père qui est mort et cette vision d’horreur nous oblige à croire que la mort n’est pas belle. Enfaite on se trompe, c’est la naïveté qui est pas belle. La mort c’est le bonheur. Lalala.

« Ouais. T’as raison. Heureusement qu’on est là. »

Voilà. Adverbe, verbe, placement de situation. Je suis là, tu es là, nous somme de la résistance, ils sont innocents, on va rentrer dedans. Dans le tas. Et avec un peu chance on va oublier. On va mourir. On va être heureux. Ça semble bien comme programme. Crever la gueule ouverte dans les bras de l’ennemi et de la si douce ironie.

La culpabilité avait quitté un peu mon corps, se délestant dans la fumée qui sortait de ma bouche. Ca faisait du bien. Je me levais et je fis signe à Sélène de me suivre. Allez vient. On va oublier, à notre façon mais on va oublier. On ne sera pas heureuse parce que la mort c’est le bonheur mais on oubliera. Je sortais de l’église, et je jetais mon mégot à l’entrée et je l’entrainais dans un bar. Le cul-sec, ouais le bar où travaillaient Nathan et Starlight, parfaitement. Nathan n’était pas là. Starlight non plus mais c’était plus qu’évident, je ne m’attendais pas à ce qu’il y soit. Et si j’avais eu un doute, je ne serais pas venu ici. J’arrivais au bar et je regardais le barman dans les yeux, un sourire cynique aux lèvres « Deux Martini Gin-Vodka S’il vous plait. Au shaker, pas à la cuillère. » C’était une réplique de James bond d’accord, j’avoue ~ Mais il n’y a rien de mieux que la boisson de James Bond pour se remettre d’aplomb, c’était toujours mieux que de prier dans une église. On prie dans le feu de notre gorge. Je sortis mon porte-monnaie « Je paye. » Naturellement. Je n’allais tout de même pas lui faire payer ce qui je lui obligeais à boire. Je pris un des verres qu’on déposait devant nous et avec un sourire sincère, l’oublie qui brillait dans mes yeux, je levais mon verre « Tout problème à une solution et nous ne la somme pas mais nous somme certainement celle qui va la tenter. Alors à la tentation. »

Ici commençait ma descente aux enfers dans laquelle je n’entrainerais pas Sélène. Elle avait déjà bien vécu elle aussi. Elle avait le temps, moi j’oubliais le temps. Mais je n’étais pas heureuse, non, bien sûr.
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Help me •• Mardy

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