| | | Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] |  |
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❝ Ariane A. Wentworth ❞  ✉ Messages : 142
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| With Sélène U.
Il vous est déjà arrivé d'espérer si fort une chose qu'elle vienne à se réaliser ? Un jour, vous perdez quelqu'un de précieux, et le lendemain, cet être vit à vos côtés ..? C'est cette différence qui fait que je n'ai jamais été proche des autres. Avant déjà, je n'aimais pas la foule, être confrontée -seule- au monde extérieur. Aujourd'hui, je n'ai plus peur, car je sais qu'IL est là pour moi ...
Un pas régulier résonnait sur le sol jonché de feuilles mortes, de branches sèches et de boue noire. Un pas régulier certes, mais précipité. Comme une course sans fin au milieu des branches. Le vent s'était levé dans cette sombre forêt, et le ciel était d'un gris intense et très présent. Dans un soupir, le pas redoubla d'ardeur et accéléra le mouvement. Vêtu d'un simple short de sport et d'un tee shirt noir, Aaron faisait son plein de nature avant l'enfermement total. La prison, il connaissait et ce centre était exactement comme ses souvenirs sinistres, les barreaux en moins ... Quoique. Sa respiration sifflante résonnait dans sa tête bouillonnante et il se força à ralentir, pour pouvoir ne serait ce que s'entendre penser. Plus les secondes passaient, plus cette forêt semblait vouloir l'étouffer. Il se pencha en avant et posa une main sur sa taille, pour reprendre son souffle. Jamais il ne supporterait l'idée de laisser sa frangine ici ... D'autant plus que depuis son arrivée à Redemption, il se posait de plus en plus de question sur sa 'réincarnation'. Il n'était pas dupe: ici, personne n'était ordinaire. Tous semblaient si différents ... Dans un toussotement léger, le jeune homme se redressa et balaya de ses beaux yeux bleus la forêt sombre qui l'entourait. Arbres, écorces, buissons, boue, bois ... En apparence, c'était un endroit ordinaire. Mais ou était donc les animaux ? Les écureuils ? Les lapins ? Les cerfs et autres ? D'un geste rapide et précis, il enleva la sueur qui perlait le long de son front. Ariane ne pouvait agir sur ses décisions, alors que le contraire était possible, ce qui froissait notre garçon. Elle était normale. Sa frangine était un être humain ordinaire. Il aurait du être seul dans cet enfer;
Sentant sa soeur de plus en plus présente, il décida de lui céder la place quelques instants, histoire de profiter de ces derniers instants de répit avant ... La prison.
Sa taille se réduisit de manière fluide et silencieuse. Ses cheveux poussèrent, noirs et soyeux. Ses yeux devinrent pétillants et son corps devint de plus en plus fin. La métamorphose était discrète, nette et rapide. Ariane était là. Dans une inspiration fraiche et rassurée, la jeune femme fit quelques pas avant de commencer à courir à toute vitesse, droit devant elle. Ariane, tu ne devrais pas faire ça ... Tu risque de te perdre. en plus, je ne le sens pas ce coin ... Une moue déçue apparut sur le visage de la jolie 'brune' qui ralentit jusqu'à s'arrêter. Non, elle n'entendait pas Aaron mais savait ce qu'il pensait, elle le sentait. Après, peut être se trompait elle régulièrement, qui sait ? Un vent glacé la fit frissonner. Une ombre noire se glissa entre deux branches. Elle n'était pas seule. Attention, le fantôme noir !! Bouuuh ! La jeune femme lâcha un rire très franc qui envahit la forêt jusqu'à s'évaporer dans l'air gelé. Sans l'ironie, le monde serait comme une forêt sans oiseaux ... Tout en approuvant d'un geste de tête, elle se remit en route, doucement. En effet à quelques mètres, au loin, en face, un bâtiment gris dépassait un peu ... Quand un craquement rompit le silence de mort qui régnait, elle sursauta puis se tourna vivement. Barre toi Ariane ! Sans dire mots, elle se mit à courir à toute vitesse, sens aux aguets, battements de coeurs plus puissants que jamais. A droite ? A gauche ? Où aller ? Tourne à droite ! Tout en s'exécutant, Ariane jeta un regard derrière elle. elle se trouva stupide. Pourquoi avoir peur ? C'était surement le vent. Quand elle s'arrêta enfin, elle fit face à une dure réalité ...
Par où était le centre ? Mince ! Perdue. Tout simplement perdue. Elle regarda autour d'elle dans l'espoir de voir quelque chose, une fumée de cheminée, un bruit d'élèves ... Mais rien. Le silence, elle et Aaron. Et une présence. Quelqu'un ..? Non, il n'y avait pourtant personne ... C'était sur. Un bruit puissant résonna, fendant l'air, Ariane eut le temps de se retourner vivement ... Le choc fut inévitable. Il ouvrit les yeux. Ignorant par quel prodige il était resté debout après une telle confrontation. Ses yeux se baissèrent, suivis de son corps. Il se redressa, une pierre de la taille d'un poing fermé au creux de la main. Qui ? Comment ? Deux choses étaient cependant sures: Ariane avait hurlée de peur et il était venu à temps. La pierre lui avait heurté la tempe. Enfin, l'avait frôlé de très près pour être exacte. Merci les bons réflexes ! Du sang lui perlait du visage et il en essuya une partie avec son tee shirt, distrait. Pourquoi avoir tenté de le tuer ? Enfin de les tuer ... Ou plutôt de LA tuer -oui, me direz vous, lui est déjà mort une fois ...- ..? Etait ce en rapport avec ce bâtiment gris ..? Un nouveau bruit se fit entendre, mais cette fois, Aaron prit les devants. Il s'appuya dos à un arbre et attendit. Quand le bruit se rapprocha, il serra le poing et lâcha la pierre qui atterrit sèchement sur le sol humide. Personne ne touche à la frangine ...
Le bruit -la personne ?- passa tout près et c'est ce moment que Aaron décida d'agir. Il se décolla de son arbre, et se planta devant Mme ou Mr X. D'une main, il lui saisit le cou, de l'autre l'épaule. Certainement aveuglé par la peur -oui, faut bien l'avouer- qu'il avait eu de perdre sa soeur, il agissait sans vraiment réfléchir. Avec force donc, il cogna son 'agresseur' contre le tronc d'un arbre et, sans le lâcher, lui fit fasse, menaçant. Calme toi Aaron ... Calme toi ... Qui était cette femme ? Pourquoi lui avoir jeté une pierre ? Enfin ... Etait elle responsable ? A 2-3 mètres seulement, se trouvait une clairière, qui apportait un peu de lumière, et leurs visages furent éclairés d'un soupçon de "soleil".
Calme toi Aaron ... |
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Ven 4 Mar - 21:11 | |
| Aïe aïe aïe. Elle était entrée dans la forêt après avoir entendu quelques bruits qui l'avaient fait revenir sur sa décision d'aller jouer du piano et voilà qu'elle se retrouvait étranglée par un mec, secouée contre un arbre. Quelle journée. Glissant sa main gelée - par la température, c'était en effet possible - sur celle de son agresseur, Sélène émit un petit gémissement plaintif en fermant les yeux et tentant d'avaler sa salive. Mais, par la force de la poigne du type, un gout de sang désagréable lui vint à la bouche : elle s'était mordue la langue. Voyant qu'il ne la lâcherait peut-être pas, finalement, mais au moins qu'il avait desserré la pression, elle détailla son visage qui lui était étrangement familier. Elle n'aurait pas su dire pourquoi, ni où ou encore comment, mais elle l'avait déjà vu, elle le connaissait.
« Eh ! Ça te dirait d'arrêter de m'étrangler, s'il te plait. Tu... Saignes ? »
Elle hésita un moment, ça semblait tout frais, est-ce qu'il croyait que c'était sa faute à elle ou était-il seulement très en colère ? Elle le fixa encore, au fond d'elle, elle savait qu'elle ne devait pas chercher d'où ce type lui était si familier, mais... C'était plus fort que tout, plus fort qu'elle. Sa respiration s'accéléra d'un coup : son inconscient avait trouvé avant elle. Et puis, cela lui revint : l'accident. Elle eut un haut le cœur. Tout en fronçant les sourcils, ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas se trouver là, devant elle. La dernière fois qu'elle avait vu ce visage, il était atrocement vide de toute vie. Non, mais... Pourquoi... ? Elle l'avait croisé plusieurs fois, tellement de fois, et la seule fois ou elle aurait eut l'occasion de lui parler, il avait rendu l'âme, et voilà qu'il était à nouveau là ? Elle ne comprenait pas. Son sang battait à ses tempes, ses joues devaient être écarlates. Étrange posture.
« Tu es... Aaron ? Je veux dire, je t'ai croisé, très souvent, dans Londres. Et puis, il y a eut cette nuit, j'étais seule, dans la rue, je rentrais du club et j'ai assisté à l'accident. Ton accident. Tu n'étais pas seul... Si ? Je ne me souviens pas... Et, tu es décédé, entre mes mains, je m'en souviens, de ça, par contre. Les psy des urgences ont voulus m'embarquer, avec une autre fille, mais je me suis enfuie. Et dire que je m'étais toujours dit qu'il fallait que je fasse connaissance avec toi. Hm. J'aurais pas imaginé ça. »
La brune ne parlait jamais autant, elle ne parlait d'ailleurs pratiquement jamais, mais il fallait dire que revoir quelqu'un qui a rendu l'âme entre vos bras, ça à le mérite de marquer, de choquer et de délier la langue. Ainsi, elle resta dans cette position – elle n'avait pas trop le choix – la main sur celle du jeune adulte, la bouche entrouverte ( un filet de sang coulant au coin de celle-ci : elle s'était mordue fort ) et les sourcils froncés. Il allait la prendre pour une folle, l'assassiner, la faire disparaître, maintenant qu'elle y pensait tout cela paraissait totalement irréel. Mais, elle savait que c'était vrai, qu'elle ne mentait pas, qu'elle avait apprit son prénom dans le journal. « Une adolescente pleure la mort de son frère, Aaron, seulement quelques semaines après avoir découvert son existence. » Oui, c'était comme cela que Sélène avait comprit. Tout était lié, ici ? Il y avait Sacha, Emma et maintenant lui qu'elle connaissait d'ailleurs ? Mais... Comment était-il revenu, comment avait-il pu revivre ? |
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Ven 4 Mar - 21:46 | |
| Comment réagir ? Comment ne pas avoir peur quand votre seule raison de vivre est dévoilée au grand jour ? j'ai peur. J'ai peur depuis que j'ai vu cette voiture tuer mon frère. J'ai eu peur devant ses yeux ouverts et sa tête en sang; Oui j'ai eu peur en lui fermant les yeux. Et aujourd'hui encore, comme à chacune de ses respirations, j'ai encore peur de le perdre ...
Glacée, gelée. Froide comme la mort. Voici ce que ressentit le jeune homme au contact de la main de la jeune femme. Elle sembla d'ailleurs toute perturbée. C'est le son de la voix qui lui fit reprendre conscience. Il saignait ? A oui, c'est vrai. Il lâcha l'épaule de la jeune femme et porta sa main à sa tempe, comme un enfant à qui on apprend qu'il est blessé. Mais quand son regard si impassible se porta de nouveau sur elle, il haussa un sourcil, d'un air totalement ... Heum, comment dire. Etonné ? Pas tellement. Surprit ? Pas loin. Enfin, vous me comprenez. Elle lui sortit une tirade, un monologue digne des plus grandes scènes de théâtres. Il l'écouta sans broncher. Elle ..? Ici ..? Fronçant les sourcils, il chercha quelques instants avant de se "réveiller". Les joues de la jeune brune avaient virées au rouges et du sang perlait de sa bouche suite à ce long texte, c'est à ce moment qu'il la lâcha donc. Sur son cou se trouvait la marque rouge de la grande main du garçon. Mais perdu dans ses pensées, il dut se frotter le front tout en reculant avant de pouvoir réfléchir correctement. Déjà, elle n'était pas responsable du projectile: un bon point. Ensuite, suivant son récit, ils se connaissaient ... Surement. La nuit de sa ... mort, Aaron n'avait pas vraiment pu voir qui l'entourait. Il avait suffit d'une énorme BMW, d'un chauffeur bourrée et de son imprudence pour que sa virée nocturne se transforme en accident. Cervicales rompues. Pas la plus belles des morts certes mais il avait déjà sauvé sa soeur en lui faisant porter un casque. Si c'est pas mignon. Quoi qu'il en soit il croisa les bras sur son torse et planta son regard dans celui de ... Mmh ... celle dont il ignorait le nom ?
« Non je n'étais pas seul. Oui, tu étais surement là. Tu m'en voudras pas mais quand on meurt, sur le coup, on pense pas à deviner qui est avec nous ...
Il sentit une profonde agitation en lui; Ariane avait peur, il le sentait. Pourquoi ? Oh simplement parce que dans le coin le plus reculé du monde, quelqu'un savait plus ou moins leur secret. Rien de bien grave ... Tu parles. Le vent souffla à nouveau. Toujours à la même température, toujours avec la même force. cet endroit était décidément bien étrange ... Il se souvint alors de la jeune adulte qui lui faisait face. Oui, c'était la vérité: il la croisait souvent en ville. Un jour il lui avait dit bonjour, simplement; Juste un 'bonjour' discret, rapide. Comme un muet qui parle à un sourd. Rien de bien marquant au fond ... Mais il s'en souvenait. Tout en détendant ses bras le long de son corps, son rythme cardiaque se calma enfin et il put être plus libre de ses mouvements.
« Merde, pardon. J'ai cru que c'était toi qui ... Enfin, c'est pas important.
Il désigna du bout du doigt la masse grise qui était au sol avant de tourner le regard vers ses baskets blanches. C'était plus Ariane qui s'exprimait ainsi, cela ne lui ressemblait pas. En temps normal, il aurait tourné les talons. Mais peut être voulait elle simplement qu'il la remercie ? De quoi ? D'avoir posé ses mains sur son visage au moment où il rendait son dernier soupir ? Ca non, à quoi bon. De toute façon, il était mort ! Son visage s'assombrit et quand il releva les yeux, ceux ci avait viré au gris. De la même couleur que le ciel. Oui, Aaron faisait penser à un psychopathe, juste par sa manière d'être. Oui, il pouvait faire peur et oui, il n'aimait pas qu'on le fixe. Mais il se contenta de serrer les points -et les dents-, pour sa frangine. A lala, ce qu'il ne fera pas pour elle tout de même ! |
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Ven 4 Mar - 22:08 | |
| Le premier réflexe de cette chère Sélène ? Lui faire dos. Stupide si on considérait qu'il avait failli l'assassiner en l'étranglant, mais ça ne comptait pas. Ce qui comptait c'était plus le souvenir qu'elle avait de lui, de son vivant. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle l'avait autant croisé, ni se rappeler où elle l'avait rencontré pour la première fois. Peut-être... Dans le club où elle avait été serveuse, pendant au moins un an, ça avait été son emploi qui avait duré le plus. Elle glissa ses doigts sous sa longue et épaisse mèche qui lui barrait la vue, histoire de retrouver un peu de fraicheur au niveau de la tête, du visage, qui était décidément bien brûlant. Bizarre que ce type ne soit pas passé comme les autres au niveau "petit-ami de Sélène", d'ailleurs, pour la plupart, elle ne les aimait pas, elle en avait juste peur, elle avait seulement besoin de quelqu'un pour la protéger, et en quelques sorte, elle les payait. De la prostitution ? Ça y ressemblait un peu. Mais ce Aaron, qu'elle avait vu si souvent, n'était pas... Non. Elle s'en serait souvenu, elle se souvenait du visage de chacun de ses bourreaux.
« Moi, c 'est Sélène. J'suis conne de t'avoir raconté ça, c'est débile. C'est sortit tout seul. »
Elle avait les bras croisés sur la poitrine, faisant toujours dos au type. Mais elle le sentait atrocement proche, comme si elle captait sa respiration. Elle eut un gémissement silencieux. C'était certain, la brune avait dû faire sa connaissance au club, c'était cela qui avait engendré le fait qu'ils se disent bonjour, de temps en temps. C'était obligé, non ? C'était bizarre, qu'il soit "mort-vivant" mais en fait, elle s'en fichait royalement. C'était pas elle qui allait crier ça sur tout les toits ou même chercher à comprendre comment c'était possible, chacun ses problèmes, chacun ses secrets. Puis, au fond, elle savait qu'elle apprendrait tout, un jour ou l'autre, alors, quelle importance ?
« On se connait d'où, exactement ? »
Bon, le plus important, c'était de comprendre, de savoir ENFIN ce qui les unissait, enfin, ce qui les liait quoi. Elle eut un long soupir, avant d'attraper une de ses mèches et de la tourner autour de son doigt, ne s'étant toujours pas retournée. Elle n'avait pas vraiment envie de dévoiler sa décontenance. Voilà, c'était cela, et du coup, elle attendait, patiemment. |
| | | | ❝ Ariane A. Wentworth ❞ ✉ Messages : 142
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Ven 4 Mar - 22:35 | |
| Le passé c'est le passé et je ne reviens jamais dessus. Mais il me suffit parfois d'une rencontre pour se sentir submergé par les sentiments. Qui sommes nous réellement ?
« Et pourtant, c'est tellement vrai.
Dit il en parlant de la tirade de la jeune femme. Elle n'avait dit que la stricte vérité. Il était mort dans ses bras et ceux de sa soeur. Fin du comte de fée, début d'un interminable cauchemar. Car oui, Aaron souffrait de ne plus être tout à fait vivant. Être entre deux mondes, comme Jack et sa citrouille, n'est ce pas une des pires choses ? La jeune femme se tourna alors, lui présentant son dos. Sans Ariane pour le calmer, il aurait explosé. Il n'aimait pas qu'on l'ignore comme elle le faisait. D'accord, il était pas spécialement beau gosse, d'accord, il faisait parfois peur à voir. D'accord, il avait un caractère de cochon et d'accord, il était étrange mais tout de même. Elle ne fuyait pas mais elle ne l'affrontait pas. Elle restait là, pimentant un peu la scène de suspense. Il sentit ses muscles se tendres mais ne bougea pas d'un demi millimètre. A quoi bon ? Il tangua, chancela et s'appuya l'épaule contre un arbre. Sentant son passé refaire surface et lui sauter à la gorge. Ariane semblait le laisser seul, à ses sentiments. Sélène. Bien sur qu'il la connaissait. Il ne connaissait qu'elle autrefois. Après la prison et avant sa frangine. La brune au caractère si étrange. Il sourit doucement en se redressant. Longtemps il avait fuit son passé. Il avait peur de l'affronter. Mais décidé, il reprit d'une voix assurée.
« Du club où tu bossais comme serveuse. Je venais tous les soirs pour te ramener chez toi ...
Comment pouvait il en être si sur ? Il l'ignorait. Simplement, il l'avait sentit. La mort peut enfermer vos souvenirs dans une bulle, mais elle ne peut les effacer ... Dans un nouveau soupir, il posa une main qu'il s'efforçait d'être légère sur l'épaule de la jeune femme. Il comprenait qu'elle n'ose pas le regarder, ou qu'elle ne veuille pas, lui même ne savait plus vraiment où il en était. Il y avait juste eu Son père, puis la prison, puis Sélène, puis la mort de son père, puis Sélène de nouveau et enfin Ariane, la mort, Ariane. Non, il n'était pas son petit copain, pire, c'était quelque chose d'autre, de plus fort et plus profond. Quelque chose que seul les concernés peuvent connaitre. Il voulait qu'elle le regarde, pour être sur. Sur que ce soit elle et sur de ne pas s'emporter. Seul contre la réalité ? Ouais, un peu.
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| | | | ❝ Sélène Utreuil ❞ ✉ Messages : 597
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Ven 4 Mar - 23:19 | |
| Les yeux embrumés – pas de larmes, plutôt de souvenirs – Sélène finit par se retourner, pour lui faire face. Elle était un peu petite, par rapport à Aaron, non, c'était lui qui était grand. C'était cela. Avec un sourire triste et déposa tout en douceur sa main sur la joue du jeune adulte. Elle se souvenait, de leur différence d'âge, mais de cette relation étrange, tellement différente des autres. La bouche un tout petit peu ouverte, les lèvres tremblante, elle ferma les yeux, aspirant ses soupirs comme l'air le plus précieux du monde.
« Je croyais que je ne te reverrais jamais. Je m'étais décidée, il fallait que je t'oublie. Mais, comment oublier ? Tu m'avais sauvée, la première fois, de ce groupe de motards au club, qui en voulait à autre chose que mes cocktails. »
Elle eut un petit rire nerveux en ce souvenant de cette nuit. En fait, pratiquement tout ses souvenirs se situaient la nuit ? Elle vivait la nuit ? Pfiou. Oui, elle bossait la nuit, voilà. Alors, elle glissa contre lui, comme un vieil ami qu'on retrouve. Ce n'était pourtant pas cela, et leur lien n'était pas définissable. Sélène avait le cœur qui battait vite. Très vite. Trop vite. Il n'y avait pourtant pas de raisons ? A moins que... Il était plus qu'une connaissance.
« Aaron. J'arrive pas à y croire... Merde... Toi, ici ? Mon Dieu... Comment c'est possible ? Pourquoi, cette forêt, toi, moi ? Je ne comprends rien. »
Il fallait dire que Sélène n'était pas des plus douées dans ce qui s'agissait de tout ce qui s'apparentait aux relations humaines. Elle l'avait cru invincible. Elle l'avait cru, oui, jusqu'à ce qu'elle le suive. Elle se doutait qu'il se passait quelque chose, il ne venait plus, il l'avait abandonnée ? Comment avait-il osé ? Alors, oui, elle l'avait prit en filature, elle l'avait vu avec cette fille, elle avait vu l'accident, elle s'était précipitée. Tout lui revenait à présent, oui, et, des larmes de colère aux yeux, elle releva la tête tout en le poussant faiblement de ses petites mains frêles.
« Aaron... Tu m'as trahie. Tu m'avais abandonnée. J'ai eu tellement mal, j'étais inquiète. Et j'ai vu l'accident, je t'avais suivie. »
Elle frappa son torse de ses poings, Sélène était en larmes, trop heureuse de l'avoir retrouvé, mais trop déçu de ce qu'il avait fait. Voilà, c'était cela. Mais, comment formuler cela avec des mots ? Elle était tiraillée. Elle ne savait laquelle de ses deux parties était la plus forte. Alors, elle se figea, le dévisageant, tout au fond des yeux. Il lui avait manqué, ce regard, ce visage, rassurant, pour elle. Il n'avait pas vraiment changé, il l'avait oubliée ? Peut-être bien. |
| | | | ❝ Ariane A. Wentworth ❞ ✉ Messages : 142
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Sam 5 Mar - 21:30 | |
| Le pire sentiment est l'impression de déjà vu. Mais quand on sait que tout s'est réellement passé et qu'on est responsable du malheur de quelqu'un d'autre, c'est pire encore à supporter. Seul, à devoir tout surmonter ...
Le jeune homme se mordit l'intérieur de la joue, discrètement. Pourquoi ne parvenait il pas à se souvenir d'elle ? Images floues, images comme dans un rêve étaient les seules choses dont il pouvait éventuellement se remémorer ... Et encore ... Quand Sélène déposa sa main sur la joue du pâle garçon, un frisson le parcouru. Comme un déjà vu. Mais il ne se souvenait de rien. Effet de la mort ? Ou ... Effet de Ariane ? Peut être ne voulait elle pas qu'il se souvienne ... Peut être, comme Sélène avant elle, elle était jalouse ?... Possible. Aaron garda pourtant les bras tendus le long de son corps musclé. Comment pouvait il témoigner de l'affection à quelqu'un qu'il ne connaissait pas ? Il s'en voulait, certes, mais ne pouvait rien y faire ... La belle brune lâcha un rire nerveux suite à une phrase chargée de souvenirs, ce qui eu pour effet de tendre d'avantage encore notre pauvre garçon, bien qu'il ne le montrait pas. Puis elle se glissa contre lui. Imaginez qu'un inconnu vienne contre vous et se comporte comme si vous étiez amis depuis toujours. Comment réagiriez vous ? Le jeune adulte lui, serra les dents. Et d'avantage encore quand elle lui dit ... Qu'il l'avait trahi ? Abandonné ? Elle le repoussa alors d'abord de ses mains tremblantes, puis de ses poings, larmes aux yeux. mal à l'aise, il fit un pas en arrière. elle s'était arrêtée et le dévisageait maintenant. Et c'est tout.
Peu bavard, Aaron ne sut que dire et laissa un long silence planer. Seul le bruit continu du vent dans les branches résonnait dans l'air. Et les battements paniqués de son coeur également. Mais que répondre à une telle confrontation ? Ariane bouillonnait en lui. Elle était -en plus de jalouse- énervée du fait que quelqu'un est osé cogné sur son frère. Mais le garçon, anormalement calme, se contentait de fixer de ses yeux gris le visage de son interlocutrice -qui au passage, semblait tout aussi déboussolée que lui-. Qui était elle exactement ? Une ex ? Une amie ? Autre chose ? Une soeur de coeur peut être ..? Ou ... Le visage du garçon s'assombrit d'avantage encore. Sa tête se baissa légèrement mais son regard si froid ne quitta pas pas celui de Sélène. Il inspira calmement et prit parole, d'une voix qui se voulait rassurante mais sèche également.
« Sélène, je ne sais pas si ce que tu m'as dis est vrai mais ... Je ne me souviens plus. Désolé. J'ai ... J'ai changé. Je suis mort, simplement. Je suis mort, et aujourd'hui, dans cette forêt, par le plus grand des hasards, je te retrouve. Alors, je suis peut être qu'un con, doublé d'un imbécile, stupide et égoïste mais, si ce que je t'ai fais t'a fait souffrir, sache que je regrette, sincèrement. C'est drôle de penser que, j'aurais du te dire tout ça du temps où j'avais un corps rien qu'à moi. Du temps où ... Je prenais soin de toi, je te protégeais. Peut être qu'il faut voir le bon côté ... Si on est ici, tout les deux, c'est pas du hasard ... Je devais juste te le dire.
Quelle tirade ... Etonnant ! Il serra les poings mais se força à sourire. Un faible sourire en coin certes, mais un sourire tout de même. Ariane se tu. Certainement calmée par la franchise dont il avait fait preuve face à une 'totale inconnue'. Il tourna le regard vers le sol, le temps d'un long soupir de soulagement, avant de relever les yeux vers le visage de la jeune brune. Dans un haussement d'épaules, il hocha doucement et lentement la tête.
« Je comprends parfaitement ta réaction et je ne t'en voudrais pas du tout si tu refuse de me croiser dans les couloirs, ou quelque chose comme ça. Mais je t'en supplie, ne me frappe plus jamais. Je ne veux pas m'énerver contre toi.
Il passa une main derrière son dos et de l'autre, se frotta la nuque. Quel idiot ! Pourquoi réagir comme ça ? A tout les coups, on va encore avoir des ennuis ! En effet, peut être que maintenant qu'il se sentait responsable de la jeune femme, il se forcerait également à prendre soin d'elle. Sélène et Ariane, ca fait beaucoup de protégées non ? Enfin. |
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Lun 7 Mar - 13:32 | |
| Sélène allait à reculons. Elle lui en voulait tellement, c'était peu croyable. Mais, le temps avait passé, les choses avaient changées, elle avait appris à vivre seule, dans la crainte, à ne faire confiance qu'à soi. Elle était devenue fragile à cause de cet échec. Imaginez qu'on vous abandonne, vous deviendrez méfiants, non ? Si elle en avait eu la force, elle serait partie. Qu'il s'énerve contre elle ? Elle eu un petit rire à cette évocation, Sélène n'avait pas peur de se faire tabasser, ou des choses dans ce genre, elle en avait déjà vécu.
« Tu veux me frapper ? Fais-le, je n'en ai rien à faire. Tu m'as déjà blessée, plus que tu pourrais le faire physiquement. »
Elle tourna à nouveau les talons, si lui n'aimait pas qu'on l'ignore, elle n'aimait pas qu'on se moque de sa personne, et elle ne supportait pas la vision de ce visage qu'elle avait tant chéri, tant pleuré. Elle caressa l'écorce d'un arbre du bout des doigts, anéantie. Que devait-elle faire ? Lui pardonner son abandon, sous prétexte qu'il était mort entre temps ? Avait-elle pardonner l'abandon psychologique de sa mère sous prétexte qu'elle avait sombré dans l'alcool ? Non. Elle ne pardonnait pas. Mais... Aaron s'était montré si différent, dans le passé, et elle ne voulait pas particulièrement être un poids sur la conscience du garçon.
« Ne te sens pas obligé de me protéger. Je sais le faire seule, j'ai appris, lorsque tu es partit, du jour au lendemain. »
Sa voix était dure, froide, distante. Elle ne voulait pas retomber dans les bras de ce qui restait de lui. C'était un inconnu, elle était une inconnue. Elle avait eu confiance par le passé, elle avait souffert et comprit la leçon. Elle ne referais pas l'erreur d'ouvrir son coeur au premier venu. Aaron n'était pas le premier, il y avait quelqu'un avant lui. Elle soupira, laissant ses pensées l'emporter. Seulement, la douleur ne s'effaçait pas, il fallait qu'il la regarde au fond
des yeux et qu'il comprenne l'ampleur des sentiments de la jeune fille. Il pouvait, non ? Sélène se décida à le dévisager, les bras le long du corps. Il n'avait pas tellement changé, si ? Peut-être qu'il était totalement différent, au fond.
« Merci, pour tout ce que tu as pu faire, et dont tu ne te souviens pas. Je te suis reconnaissante Aaron, mais je ne pardonne pas la trahison. »
La brune baissa la tête, elle n'en avait pas la force. C'était trop dur d'énoncer des faits, comme ça. Elle entendait sa respiration qui la berçait, et, qui se mêlaient aux battements lents de son coeur. Oui, le coeur de Sélène aurait pu s'emballer, encore, mais Aaron avait un effet négatif sur celui-ci, un peu comme une bonne dose de morphine.
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| | | | ❝ Ariane A. Wentworth ❞ ✉ Messages : 142
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Lun 7 Mar - 20:30 | |
| « Si tu me connaissais réellement, tu saurais que jamais je ne lèverais la main sur toi. »
Dit il soudainement, sèchement. Tout à l'heure, il l'avait "attaqué" sans savoir qui elle était mais maintenant qu'il savait, il ne se sentait plus capable de riposter. A vrai dire, il n'en savait rien. Comment savoir comment il était vraiment par le passé ? La seule image qu'il restait de lui était celle que les gens lui donnait. Tu étais comme ci, comme ça. Pourquoi se faire dicter son caractère ? Peut être parce qu'il n'était plus capable d'agir suivant ses sentiments, ses vrais sentiments. Un frisson on ne peut plus désagréable le parcouru quand la jeune femme lui fit de nouveau dos. Il se sentait si impuissant, et si faible surtout que ... Cela l'énervait. Quand elle se tourna de nouveau vers lui, il se mordit la lèvre. Pour se calmer. Il sentait qu'il allait exploser, sentant monter la colère en lui. Mais Ariane était de nouveau présente, il le sentait. Ce fut donc dans un faible soupir, qu'il répondit du tac au tac.
« Pourquoi m'accabler ainsi de choses dont je n'ai plus aucuns souvenirs ..? »
Oula mais, que lui arrivait il ?! Ariane elle même eu du mal à comprendre. Pourtant, elle dut se rendre à l'évidence: Aaron, le grand gaillard au soit disant coeur de pierre avait les yeux remplit ... De larmes ?! Ouais, de larmes. Pourquoi face à Sélène craquait il ainsi ? Peut être lui avait elle dit toute la vérité, si dur soit elle à entendre. Il serra les poings, toujours plus fort mais avant qu'une larme ne coule le long de sa joue, baissa la tête et céda sa place.
Dans un silence totale, la taille du jeune homme se réduit à vue d'oeil et, comme précédemment, Ariane releva la tête, ses yeux gris, de la même lueur, comme figé par le temps. Elle mit une main dans son dos et tendit l'autre à la jeune femme qui était maintenant un peu plus grande qu'elle.
« Salut Sélène ... Je suis Ariane, la soeur de Aaron. »
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| | | | ❝ Sélène Utreuil ❞ ✉ Messages : 597
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Lun 7 Mar - 21:32 | |
| Elle avait assisté à la métamorphose sans parler, sans bouger l'ombre d'un pouce. Elle jugeait elle aussi que ce changement était arrivé au bon moment, elle se serait écroulée sinon. Elle ne pouvait pas mentir, elle l'avait pardonné, son décès avait engendré le pardon, et la culpabilité de Sélène. Elle regrettait de ne jamais être aller lui dire ses quatre vérités, de lui dire qu'il lui avait fait du mal. Elle connaissait Aaron comme quelqu'un de bon, avec elle, et elle n'en avait pas peur, elle aurait pu avoir des explications, ainsi, mais ce ne fut pas le cas. Elle vit le visage d'Ariane se détacher du fond terne de la forêt. Pourquoi elle ? Elle comprenait à présent, et elle regrettait amèrement sa jalousie. Elle se mit la main devant la bouche, choquée de comprendre, comme ça, d'un coup. C'était trop dur et trop rapide. Elle avait été jalouse de... Sa soeur ? Mon Dieu. Elle était tombé bas. Très bas. Trop bas. De sa main libre, elle s'accrocha à une branche pour ne pas tomber, mais celle-ci craqua, et elle atterrit sur le sol.
« Tu es sa soeur ? Non... C'est pas possible... Non... »
Comment avait-elle pu perdre la confiance aveugle qu'elle avait eut en Aaron ? Elle ne comprenait pas. Elle regrettait, tellement, tellement... Elle se retint de pleurer, elle était déjà pitoyable, était-ce nécessaire d'en rajouter ? Elle n'avait pas été choquée par le changement de personne, de physique, tout cela, non, elle s'en fichait. L'adolescente baissa les yeux vers le sol, l'envie de s'y enterrer la tiraillait, la torturait. Pourquoi n'avait-elle pas comprit qu'il ne l'avait pas trahie ? Enfin, si, mais, pour une bonne raison ? Et, pourquoi ne lui en avait-il pas parlé ?
« J'ai cru qu'il m'avait larguée pour une autre... »
Murmura-t-elle, rendant la nature de leur relation à présent publique. Ils s'étaient rencontrés à son arrivée à Londres, il ne connaissait personne, elle l'avait guidé, ils s'étaient rapidement rapprochés l'un de l'autre et... Elle leva la tête vers la fille, elle devait avoir approximativement le même âge, non ? Elle se détestait à présent, mais les choses ne changeaient pas : il l'avait abandonnée. Elle fixa le sol avec détermination, il devait l'entendre, dans ce corps, ils le partageaient ? Il devait l'entendre, c'était certain. Il ne se souvenait même plus d'elle, de leur relation, de leur vie, ensemble, mais qu'importe, le passé était le passé et – sans jeu de mot glauque – là, c'était mort.
« Merde Aaron, je suis tellement... Merde. T'es pas foutu de te souvenir de moi, et je dois en souffrir ? Non, ça suffit j'ai assez souffert moi, j'en ai ma claque de toujours prendre pour les autres. J'avais besoin de toi, j'ai toujours eu besoin de toi. »
Elle parlait doucement, mais cela avait autant d'importance que si elle l'avait crié. Elle dévisagea celle qui ressemblait tellement à son frère, avec cet éclat qu'elle aimait tant dans le regard. Les prochains mots seraient adressés à Ariane.
« Je suis désolée. Tu méritais pas cette scène. » |
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Mar 8 Mar - 18:15 | |
| La jeune femme regarda impuissante la chute de celle qui lui faisait face: Sélène. Celle ci semblait si surprise, si étonnée. Mais vu la lueur qui planait dans ses beaux yeux, ce n'était pas temps leur métamorphose qui la surprenait, mes bien cette relation si particulière qui concernait Aaron. Ariane hocha vaguement la tête, sans grande convictions, ressentant un certain malaise. Oui, elle était bien sa soeur. Ils se ressemblaient assez mais sur le coup, tout le monde avait un choc. Bon en même temps ... Son coeur -ou plutôt leur coeur- loupa un battement quand elle employa le terme "Largué". Alors c'était si fort ? A ce point ..? Un main sur la poitrine, elle tendit l'autre à la belle brune, pour l'aider à se relever. Au fond d'elle même, elle sentait Aaron pleurer, elle l'entendait, ce qui la rendait plus mal encore. C'était pour elle qu'il l'avait quitté ..? Après tout le discoure que lui fit Sélène, Ariane eut le visage qui s'assombrit. D'une voix neutre qui sonnait malgré tout joyeux, elle répondit calmement.
« J'y suis habitué. Tu sais, Aaron ne montre pas ses sentiments, tu dois bien le savoir mais maintenant qu'il vit en moi, je sais ... Je sais ce qu'il peut ressentir. là il me supplie de me taire, mais je continuerai ... Il ne t'a certainement jamais rien dit sur lui non ..? Notre père est mort, et c'est pour ça qu'il est venu me trouver. Tu le connais, il n'a pas supporté l'idée que je puisse tout ignorer de lui, de eux. Je ne veux pas prendre sa défense, il est assez grand pour se débrouiller mais ... Je ne veux pas qu'on dise qu'il est responsable de ce départ, c'est ma faute. J'étais ... Au bord du gouffre et je lui ai demandé de rester. Puis après y a eu ... L'accident. Et, aujourd'hui, je peux te dire qu'il regrette vraiment son geste ... Il souffre aussi de ce qu'il a fait, et je me demande si il n'a pas encore des sentiments pour toi. Là, il est en train de pleurer d'ailleurs ! »
Accompagnant la fin de cette longue tirade d'un rire naïf et enfantin, la demoiselle aux cheveux noirs se passa une main sur la nuque. Il n'arrêta pas de lui demander de se taire, elle le sentait. Mais il semblait trop faible pour parler, c'était étrange. Elle frissonna. Ses yeux gris se posèrent lentement sur le visage de la jeune femme qui lui faisait face, puis, elle baissa les yeux au sol. Au même instant, un corbeau croassa dans un arbre voisin, ce qui la fit un peu sursauter. Mais elle ne bougea pas d'un poil.
« Je pense qu'il ne te l'a jamais dit, car lui même n'était pas capable de l'assumer. Puis, il s'est sentit responsable de moi ... Enfin, t'as aussi d'excellentes raisons de ne pas lui pardonner hein ! »
De nouveau, son rire si frais, si jeune enveloppa l'atmosphère si lugubre qui régnait. Qui sait, peut être avec le temps, Sélène pardonnerait son frangin de ses erreurs ..?
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| | | | ❝ Sélène Utreuil ❞ ✉ Messages : 597
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Relations :: | | Sujet: Re: Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt ... Haha, la bonne blague. [Pv] Mar 8 Mar - 19:27 | |
| Encore des sentiments pour elle ? Le cœur de Sélène fit un bond dans sa poitrine. Ce n'était qu'une supposition, il ne fallait pas qu'elle s'emballe. Cependant, essayez de rester calme, quand on vous balance qu'une personne que vous avez énormément aimée, et qui a disparut revient et vous aime à nouveau. Comment rester de marbre devant l'insouciance de sa sœur, aussi ? Lorsqu'elle pensait à Aaron, le passé de Sélène revenait en force, les relations pas forcément désirées - voire pas désirées du tout - les coups, les marques, la scarification, le départ de son père, l'alcool, et, comme un éclat de lumière, un ange, Aaron. Elle secoua la tête de gauche à droite pour quitter ces pensées douloureuses. Elle ne supportait pas ce sentiment, cette culpabilité.
« Non, c'est pas de ta faute, ni de la sienne. Je comprends maintenant. J'ai été stupide, c'est tout. »
Elle leva les yeux vers le ciel, en partie obstrué par les feuilles des arbres. Elle avait simplement mal. Principalement de ne plus réussir à lui en vouloir. Parce que, si elle l'avait détesté, les choses auraient été bien plus simples. Elle n'avait pas pu mentir ? Lui faire du mal en lui disait qu'elle lui en voulait ? En vérité c'était à elle qu'elle en voulait, d'où la scarification qui avait reprit après son départ. A cette pensée, elle retroussa ses manches, contemplant les marques, comme chaque petit symbole de ses erreurs. Elle avait une personnalité noire, renfermée, c'était ce qui lui avait plu, elle s'en souvenait, de ça. De leurs petits échanges, au début, lorsqu'elle était au bar pour servir et qu'elle passait son temps à l'observer, il était tellement différent des autres, tout comme elle.
« C'est faux, je ne lui en veux pas. J'ai été incapable de lui en vouloir, de le détester, mais j'aurais aimé, comme l'oublier, ça m'aurait aidé. Ton frère était quelqu'un de si... »
Elle soupira, incapable de trouver les mots. Puis Sélène baissa la tête vers le visage figé d'Ariane.
« ... Parfait. »
Elle la fixa au fond des yeux, les siens pleins de larmes. C'était clairement un appel à l'aide, ça, les cicatrices, le regard vide, et sa simple présence, son mensonge, puis la vérité. Elle savait qu'il l'entendait. Elle avait encore mal, terriblement mal. C'était pourtant loin ? Non, pas assez. Voilà qu'il était revenu, alors qu'elle était prête à tourner la page, définitivement. Elle ferma les yeux, les lèvres tremblantes. Rien dans sa vie ne pouvait aller normalement ? Que devait elle faire pour avoir le droit à un petit bonheur. Avec Aaron, oui, elle l'avait eu, son moment de répit, mais il avait été court, trop court. Elle eut un sourire triste en se remémorant tout ses instants, ensemble, envers et contre tous, mais, c'était le " tous " qui avait prit le pouvoir.
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