Arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire : Rédemption va déménager d'ici peu. Plus d'infos ?

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let us play cat & mouse • PV

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Ariane A. Wentworth
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MessageSujet: let us play cat & mouse • PV let us play cat & mouse • PV  EmptySam 24 Nov - 22:34







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pv avec l'homme de ma vie *meurt*

    Tu t'en souviens, Kenny ?
    « Alors, tu es jaloux pour ta copine...? Ou alors tu es jaloux d'elle ? Me parle pas comme si j'étais un gamin, hé. Ou alors t'es son jumeau diabolique et sexy ? Chacun garde pour lui la faiblesse de l'autre... Non ? Et toi, je peux te faire confiance...? Ce qui s'est passé ce soir reste entre nous hein ? J'aurais un petit souvenir de la soirée, ainsi... C'est que je deviens gentil, moi. Je suis un monstre... J'suis un putain de monstre taré Aaron... Désolé. Je... Je n'devrais pas t'embêter avec ça... J'suis désolé... Le Diable, Aaron. Cet endroit, c'est l'enfer. J'étais son pantin. Je te fais confiance. Mais je ne pouvais pas le dire. Regarde, ce que je suis. Plus qu'une loque, emprise d'une folie dense. Le Kenny d'avant a disparu... Pour combien de temps, ah... Mais ta présence suffit à raviver mon être, je crois. Sauve moi, Aaron... Je sortirai de votre vie si c'est ce que tu veux. Je peux sortir de n'importe quelle vie. Même de la mienne. Mais tu devrais attacher un peu plus d'importance à tes propres sentiments. Je suis désolé, encore une fois. Et si t'arrives pas à exprimer tes sentiments correctement... J't'apprendrai. Je t'aiderai. »

    J'ai peur Kenny, peur de l'avenir. Peur de la suite. J'ai peur de ce que je ne connais pas. De ce que je ne prévois plus. De ce qu'il va finir par m'arriver. De la mort elle-même. J'ai peur de me retrouver seul, petit elfe, j'ai peur. Quelle ironie. Quelle idiotie. Quelle erreur. J'ai peur. Égoïstement. Et pour une fois, ce n'est pas pour mon prochain que je crains, mais pour moi. Tu entends cet appel à l'aide, gueule d'ange ? Tu entends ce S.O.S ? Entends-tu la douleur ? Dis-moi que tu entends comme j'ai mal. Entends-tu mon cœur qui bat Kenny ? Non ? C'est normal. C'est comme s'il n'était plus. Tu comprends Kenny ? Tu commences à comprendre ?


Je nais, je vis. Je suis heureux, j'aime. Je découvre, j'apprends. Je tombe, je me relève. Je rencontre, j'aime. Je suis heureux, je vis. Je meurs. Je vis, j'apprends. Je suis surpris. Je découvre, je redécouvre. J'aime, j'apprécie. Je profite, je m'épanouis. Je meurs. Je disparais, j'ai peur. J'oublie, je change. Je vis, j'enrage. Je hais, je déteste. Je détruis, j'apprends. Je pleure, je me tais. Je deviens un monstre, j'assume. Je suis vide, j'erre. J'essaie de disparaître, mais je vis. Je vis. Jusqu'à quand, Kenny ?

    Combien ce temps encore durera ce petit jeu ?

    Décidément, ils sont nombreux les hommes et femmes, à marcher, en ces fraîches soirées de septembre, parcourant les nuits avec un délice malsain ou, au contraire, le coeur chargé de peine. Il faut d'ailleurs croire que le jeune adulte, dont la silhouette se mouvait dans la pénombre, en faisait également partie. Pour ce soir du moins. Il était amusant de voir à quel point le commun des mortels pouvait trouver un quelconque intérêt à un ciel sans lumière. A un ciel sans attraits, paré d'une robe de soirée d'un bleu tirant sur le violet. A un ciel mis à nu, qui n'a plus besoin de plaire. Où était donc la lune en ce début de soirée ? Aaron leva le regard, portant son attention sur les quelques étoiles qui tentaient vainement de percer les fins nuages qui les recouvraient. Il ne la vit pas. Il ne vit pas la lune. Était-elle morte, elle aussi ? Bizarrement, cette pensée ne lui apporta ni joie, ni tristesse, ni même colère ou dégoût. Cela aurait dû. N'importe quelle allusion à la demoiselle brune qui hantait ses nuits aurait dû le forcer à manifester ne serait-ce qu'un soupçon de réaction. Pourtant... Rien. Une respiration régulière. Un mouvement des paupières. Et il reprit sa route. Quand bien même il aurait été dans la capacité d'exprimer ses doutes, ses craintes ou sa colère, il n'en aurait rien fait. Parce qu'Aaron était vide. Vide de tout bon sens, de toute logique. Vide de sentiments, les yeux dans le vague.

    As-tu remarqué que Vide, c'est une Vie avec un d ?

    Une jeune femme, sur son trente-et-un, pressée, tirée, maquillée et apprêtée de tous côtés, croisa sa route. Elle ralentit à sa hauteur et lui demanda, guillerette, l'heure qu'il était. Mais Aaron n'avait pas de montre. Le temps n'avait plus d'importance à ses yeux. A quoi bon ? Il lui jeta un regard indifférent et passa son chemin, laissant la jolie blonde pantoise, au milieu du trottoir. Oh, je vous vois venir d'ici ! « Un dépressif ? Encore ? » Et je préfère vous rassurer sur ce point : absolument pas ! Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Aaron foulait les terres de Birdsall pour la première fois depuis deux mois. Pourquoi ? Pourquoi revenir ? Aucune idée. Le sentiment de ne pas avoir achevé sa vie -ou en l'occurrence sa mort- peut-être ? D'avoir laissé quelque chose en plan, ici même. Ou peut être l'impression d'avoir changé et le besoin d'apprendre à se connaître, en faisant face à son passé. Le meilleur moyen de lâcher prise et de tout recommencer, n'est-il pas de tourner la page ? Bien. Alors, terminons de couvrir de texte cette même page, avant de passer à autre chose, voulez-vous ? Car, en effet, n'oublions pas le seul être qui pouvait désormais être à ses côtés. Un gamin. Une connaissance remontant à une vie, ou deux.


Arrivé là, il aurait dû demander « je cherche Kenny, le clown de la maison hantée... » On lui aurait répondu « la troisième roulotte, à gauche, là-bas. » Il se serait hâté de rejoindre le petit lieu d'habitation, aurait hésité devant la porte un instant. Puis, voyant qu'une chaleureuse lumière se glissant sous la porte l'invitait à entrer, il aurait frappé. Un coup, puis deux, puis trois. Des coups secs, distincts, forts et impatients. Kenny aurait ouvert la porte, un tee-shirt représentant un smiley ridicule, en jean, pieds nus, les cheveux ébouriffé, comme dérangé en plein rangement. Ils seraient restés un instant à se regarder, à la fois surpris et heureux, et auraient fini par tomber dans les bras l'un de l'autre, se serrant fraternellement, et même plus que ça, recherchant la chaleur de l'autre, une présence trop longtemps perdue et recherchée.

    Le hasard est décidément un beau salaud.


    « Non... » Il se tient immobile, à l'entrée ce qui fut un magnifique parc d'attraction. Où est passée la musique ? Les rires se sont-ils envolés ? Que reste-t-il du sucre qui enrobait ces friandises si demandées ? Où sont les sourires, les rires, les yeux émerveillés, émus, joyeux, abasourdis, fiers, espiègles, enjoués... ? Que sont devenus ces forains si particuliers, aux visages d'enfants, aux traits heureux, aux mines amicales, à la joie de vivre ? Qu'est devenu l'amour de la nuit, la passion de faire plaisir ? Est-ce que tout ça se serait réduit en cendre, sans qu'il ne s'en aperçoive ? « Non, non, non... »


    Il marche au milieu d'un restant de cendre, d'un restait de vie. Des bouts de tissus virevoltent doucement dans le ciel. Le vent se lève. Un vent fort et violent. Un vent agité, comme peut l'être le jeune adulte. Et, au bout d'un court instant, tout retombe. Le vent cesse. Aaron se laisse chuter sur les genoux. Il parcourt des yeux l'endroit. Il aurait besoin de croire que tout cela n'est qu'un rêve, mais bien évidemment, il ne peut que constater, amèrement, que tout ce qui pouvait lui rester n'est plus. Son poing s'abat soudainement sur le sol. Fort, violent, agressif, puissant. La douleur lui remonte le long du bras sous forme d'un insupportable picotement, mais le jeune adulte fait de son mieux pour l'ignorer. Une nouvelle fois ce soir, seul, il relève le regard vers les étoiles. Il ne les voit plus. A l'image de l'espoir qu'il lui restait, elles ont disparu. Le ciel est couvert de nuages sombres. Et la pluie se met à tomber. De légères gouttes viennent glisser le long de sa peau, dissimulant un flot de larmes incontrôlés. La température chute brutalement et le corps d'Aaron s'affaisse en même temps. Il se laisse tomber sur les fesses, les jambes repliées devant lui. Il cache son visage au creux de ses bras reposant sur ses genoux. Et il attend. La pluie cesse brutalement et la température continue de chuter, doucement.

    Il se sait à l'origine de ces bouleversements qui l'entourent, mais il ne sait ni comment les faire cesser, ni comment les contrôler. Il ne sait pas d'où lui vient ce don étrange de tout changer autour de lui. Il ne sait pas pourquoi tout cela ne fait que suivre ses humeurs. Il ne sait rien, le pauvre jeune homme. Tout ce qu'il sait, c'est que son coeur est à présent aussi froid que l'est son environnement. Et même s'il ne sanglote plus, sa voix est brisée. Ses espoirs envolés, anéantis. « Kenny... » Et le principal, qu'est devenu l'adolescent si cher à son cœur ?

    Aaron... Il est sûrement... Ta gueule. Ferme la !



Dernière édition par Ariane A. Wentworth le Dim 25 Nov - 11:02, édité 1 fois
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Kenny Pevers
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MessageSujet: Re: let us play cat & mouse • PV let us play cat & mouse • PV  EmptyDim 25 Nov - 10:46





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Tu dors Kenny ? Ça faisait longtemps, n'est-ce pas, que tu ne dormais plus aussi bien. Tu ne fais même plus de cauchemars. Tu pleures plus la nuit, dans ton sommeil. Non. Tu ne te lèves plus pour aller faire des conneries. Au fond, est-ce que ça ne te manque pas de te lever la nuit ? D'aller voir Abby. Ou mieux, Aaron et Ariane ? Ça ne te manque vraiment pas ? Non... ? T'as beau dire que tu vis bien tout cela mais... Avoue que certaines personnes te manquent bien plus que tu n'aimerais l'affirmer. Tu ne te demandes jamais où est-ce qu'elles sont ? Ce qu'elles font ? Pourquoi est-ce que... Elles t'ont abandonné ? A moins que t'y sois si bien habitué que cela ? Après tout, Tom, puis Abby, et enfin les Wentworth... Ça commence à faire pas mal.

• • •
Kenny se retourna dans son sommeil, serrant sa couverture contre lui. Parfaitement endormis. Les yeux clos et le visage apaisé. Il ressemblait à un gamin, au sommeil totalement calme et doux. Ses cheveux décoiffés retombaient sur son visage, ses yeux parfaitement fermés. En tant qu'insomniaque repenti, il savourait. Il savourait cette douce inconscience agréable, ce sentiment de s'échapper de la réalité. D'oublier ce qui nous entoure. Même si, au final, une légère grimace se dessina sur ce visage si apaisé. Une grimace ? Un souvenir ?

L'adolescent s'agita légèrement. Qu'est-ce qui se passait au juste ? Un mauvais rêve ? Plutôt comme une mauvaise impression. Son inconscient lui donnait les signes avant-coureur d'un dérangement. Peut-être douloureux. Il fut pris d'un sursaut dans son sommeil, ouvrant les yeux de manière presque effrayant. Se réveillant, comme si on avait crié son prénom dans son sommeil. Comme si on l'avait appelé. Car quelqu'un venait de l'appeler. Quelqu'un venait de penser à lui de manière tellement forte que son pouvoir s'était déclenché. Pourtant Sélène était la seule à savoir utiliser son pouvoir de cette manière... Et elle ne le faisait jamais en pleine nuit. Jamais. Il se redressa, l'esprit titillé par des images floues, qui se firent de plus en plus claires.

Aaron. Aaron. Est-ce qu'il venait de rêver ? Est-ce qu'il venait vraiment de voir Aaron ? Ce n'était pas possible. Il se pris la tête entre les mains, hoquetant légèrement. Il l'avait vu, sur le terrain où avait brûlé la fête foraine. Mais qu'est-ce que ça voulait dire ? Son cœur s'emballa, tout comme son esprit. Il perdait tout calme. Il était titillé entre plusieurs sentiments contradictoire. La peur de se retrouver face à une illusion. La colère de voir revenir quelqu'un qui semblait l'avoir laissé derrière lui. La joie de revoir ce visage. Et il avait mal. Il avait envie de crier.

Mais il se raisonna. Il se calma, et se leva d'un pas tremblant. Il attrapa simplement un jean et un sweat à capuche, sans se poser d'avantage de questions. Il devait vérifier. Il devait aller voir si son esprit avait simplement décidé de lui jouer un tour, ou si Aaron était bien là-bas. Il n'y avait pas d'autre solution. Il inspira profondément, avant de fermer les yeux et de se concentrer.

L'air frais de l’extérieur vint frapper son visage. Ne faisait-il d'ailleurs pas un peu trop froid ? Il soupira faiblement, gardant les yeux fermés un instant. Il n'osait pas les ouvrir. Il avait peur de les ouvrir. Peur de n'y trouver personne. Mais peur aussi d'y trouver Aaron. Il ne saurait expliquer ce sentiment. Il tremblait. Tant de froid que de crainte. Sa gorge était nouée. Mais il fallait qu'il le fasse. Qu'il ouvre les yeux. Alors il le fit.

Et il le vit. Putain, il était là. A genoux, au sol. Le visage entre les mains. Aaron était là. Il était réel. Kenny laissa échapper un petit cri étouffé, trahissant sa présence. Il recula, posant sa main sur sa bouche. Il ne savait même pas quoi faire. Pas quoi dire. Il était titillé entre l'envie de le relever et se jeter dans ses bras, ou de lui crier dessus, et lui demander où est-ce qu'il était passé tout ce temps. Il aurait aimé lui hurler à quel point il lui avait manqué. A quel point il avait eut besoin de lui. Mais rien ne sortait. Sauf une larme froide qui s'autorisa à glisser le long de sa joue. Seul indice de tout ce qui se passait actuellement dans son esprit. Dans son esprit et son corps tout entier.
Sortant de son état de statut, il se rapprocha de lui, et s'accroupit au sol, à sa hauteur. Incapable de contrôler ses gestes, il l'entoura de ses bras. Il était froid. Il tremblait. C'était la première fois qu'il le voyait ainsi.

« Pourquoi... Putain, pourquoi ? »

Les mots lui avaient échappé. Pourquoi quoi ? Il n'en savait rien. Juste... Pourquoi. Un pourquoi lâché d'une voix brisée. Kenny était devenu quelqu'un de fort ces derniers mois, et pourtant, il avait eut la voix d'un gamin chamboulé. C'était ça, les failles du « nouveau » Kenny.







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Ariane A. Wentworth
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MessageSujet: Re: let us play cat & mouse • PV let us play cat & mouse • PV  EmptyDim 25 Nov - 15:13







let us die young or let us live forever

    Le visage dissimulé au creux de ses mains, le corps secoué de tremblements indiscernables à la vue, il se tient, immobile, au milieu de ce champ de ruine marqué au fer rouge, vestige d'une vie passée. Si le désespoir devait avoir un visage, en cette soirée, il aurait celui du jeune adulte, sans aucun doute. Un visage fatigué, lassé, déçu, aussi. Pourtant, aucune larme ne parvient plus à couler, malgré l'envie infernale qui lui noue la gorge et l'empêche de respirer correctement. Le flot incontrôlé qui glissait le long de ses joues, quelques instants auparavant s'est soudainement arrêté, suivi de près par les dernières gouttes de pluie. Le ciel, lui, reste encombré de nuages sombres. Heureux point cependant, la température cesse de chuter et reste constante désormais. Suffisamment froide pour le faire greloter, certes, mais pas assez pour le tuer. Ce qui, en soi, n'est déjà pas si mal.


Aaron a les yeux clos et se masse les tempes. Il tente de se ressaisir, de reprendre le contrôle d'un corps qui, au final, ne lui a jamais vraiment appartenu. Il tente oui, mais commence à comprendre qu'il n'a aucune prise sur ce qui lui sert d'enveloppe charnelle. Alors, il tente de se persuader, de se convaincre. Il ne s'agissait pas des larmes d'Aaron, mais celles d'Ariane. Cela ne peut en être qu'ainsi. C'est évident. Les larmes d'Aaron sont froides, pleines de haines et de colère. Pleines de regrets, aussi, il est inutile de se le cacher. Pourtant, jamais il n'a eu un comportement pareil. Il n'a jamais pleuré parce qu'il avait peur de perdre ceux qu'il aime, par amour. Il n'a jamais pleuré par rancœur. Il n'a jamais pleuré quand il en avait besoin, sans réfléchir, sans que personne ne le sache.

    Comment peux-tu te mentir à toi-même ? J'ai appris.

    Une voix, un cri, discret, étouffé, surpris aussi. Est-ce son imagination ? Le bruit du vent jouant avec les cendres ? Un mauvais rêve, une stupide plaisanterie, un fantôme du passé qui resurgit face à lui ? Quasiment. Il tourne brutalement le visage vers cette silhouette qui se dessine à quelques pas de là. Il le sent, il le sait. C'est bien Kenny qui lui fait face, immobile. Kenny. Pourtant, le jeune adulte a un mouvement de recul. Léger, quasi inexistant. Mais présent. Rapide, furtif, il a ce réflex idiot d'essayer de fuir. Faire face à son passé est finalement plus difficile que ce qu'il pensait. Va le serrer dans tes bras, tu en meurs d'envie. Non. Non, il refuse de se relever. L'adolescent -qui a finalement beaucoup changé- aussi, recule légèrement. Tu veux mettre ça sur le compte de la surprise ? Menteur ! Idiot ! La raison est toute autre. Et ses yeux bleus semblent crier ''ne m'approche pas, je suis un monstre !''. Et son cœur bat si fort dans sa poitrine. Et sa tête tourne. Et il se rappelle qu'il est vivant. Qu'il est réellement vivant.

    Son regard croise celui de Kenny. Ses yeux bleus, censés exprimés toute la joie qu'il a de le retrouver après tout ce temps, restent impassibles. Le visage neutre. Jusqu'à ce qu'une larme glisse sur la joue du garçon. Il détourne le regard. Il inspire profondément. Bien sûr, il est heureux de voir que Kenny ne reste pas insensible. Mais, quelque part, savoir qu'il va bien était la seule chose qu'il souhaitait. Il refuse d'être pris en pitié, il refuse de reconnaître l'attachement qu'ils se portent l'un à l'autre. C'est ainsi. Aaron préfèrerait être haït, plutôt que d'inévitablement commettre les mêmes erreurs avec les personnes les plus chères à son coeur. Que cette capacité qu'il a de dissimuler la vérité vous surprenne ! Ce n'est que le commencement. Enfin, c'est ce qu'il s'imaginait, jusqu'à ce que les bras de Kenny ne viennent l'entourer.

    Ne mérites-tu pas un instant de répit ?


C'était donc ça qu'il attendait, qu'il recherchait, durant ces deux mois écoulés. Depuis leur dernière rencontre -situation semblable à celle-ci aux rôles inversés- et malgré un pesant malaise intérieur, il n'avait cessé d'espérer retrouver un jour ce sentiment de sécurité que l'on ressent dans les bras de quelqu'un que l'on aime, qui que ce soit. Il reste donc un instant immobile, mais très vite, passe ses mains dans le dos du garçon et le sert contre lui, lui rendant son étreinte. Putain, qu'est ce qu'il lui a manqué.


    Mais les choses ont changé, Aaron... Vous avez changé. Je sais.

    « Kenny... » Le coeur serré, prêt à exploser, il a la sensation de suffoquer, d'être privé d'oxygène. Pourquoi ? Il se sent étouffer, étranger à un monde qui n'était pas le sien. Un monde qui a depuis longtemps cessé de s'acharner sur lui, et qu'il s'est pourtant amusé à détruire, encore et toujours. « Je suis désolé... » Désolé de quoi ? Désolé d'avoir renié ses sentiments, désolé de s'être menti, désolé de l'avoir abandonné, désolé de s'être haït pour cela, désolé de continuer à mentir, désolé d'exister, désolé d'être revenu, aussi. Il n'aurait pas dû, c'était une erreur. Mais il ne regrette pas. Pas encore. Voix brisée, écho et murmure d'une existence passée. L'atmosphère vient de se réchauffer. Il pourrait à cet instant lui ressortir les mêmes mots que Kenny avait pu lui dire, il y a si longtemps. ''Je suis un monstre Kenny. Un putain de monstre taré.'' Mais il se tait, laisse le silence planer, un peu. A-t-il honte de se montrer si faible ? Absolument pas. Et là est également le grand progrès de sa vie. S'il y a bien une chose que Rédemption lui a appris, c'est que la faiblesse est l'une des principales caractéristiques des Hommes. Et qu'il est affreusement humain.

    Il finit par se détacher des bras si réconfortant du garçon et le fixe un instant, de ces mêmes yeux vides et ternes. L'une de ses mains tient l'épaule de Kenny, tandis que l'autre se glisse à l'arrière de son crâne. Il attire le visage de Kenny à lui et colle son front au sien. (Désolée du faux espoir ! Niark niark.) Il ferme les yeux un instant, un court instant, le temps de faire le point. Quand il les rouvre, un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Un sourire désolé puisé au fond de son coeur -ou du moins ce qu'il en reste-. Il plonge son regard dans celui du garçon et d'une voix quasi inaudible, il retient un ricanement pitoyablement moqueur envers cette salope de vie, ce connard de destin et cette traitresse de fatalité. « Tu vois Kenny, c'est moi le monstre. » Une invitation à le détester ? Voyez cela comme vous voulez.

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Kenny Pevers
Kenny Pevers✉ Messages : 115
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MessageSujet: Re: let us play cat & mouse • PV let us play cat & mouse • PV  EmptyMer 5 Déc - 9:56





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Qu'est-ce que tu dois faire, maintenant, Kenny ? Ces derniers temps, t'as pris l'habitude d'être celui qui prend tout en main. Quelqu'un de fort et fiable, et surtout, confiant. Et pourtant... Et pourtant il suffit d'un rien... D'un rien... Sauf qu'Aaron n'est pas un « rien », n'est-ce pas ? Malgré que t'aies essayé d'oublier tout cela, hein... ? Mais t'y arriveras jamais. Ce soir là en est encore la preuve. Tous tes efforts jusqu'ici ont été vains, et tous les efforts que tu feras à l'avenir le seront aussi...

• • •
Il avait l'impression que son esprit allait imploser. Il allait imploser sous le coups de toutes les questions qui s'y bousculait. Tant de questions, car il ne comprenait rien. Cette situation... Elle était trop étrange. Elle était trop inattendue. Kenny n'y était pas préparé. Cette rencontre arrivait trop tôt... ou trop tard. Il n'en savait rien. En fait, il avait l'impression de ne rien savoir. Il ne savait pas pourquoi Aaron revenait. Il ne savait pas pourquoi son regard paraissait si éteint. Il ne savait rien de tout cela. Et c'était perturbant, terriblement. Il aurait eut envie de crier toutes ces interrogations à voix haute. De les hurler dans le silence oppressant de la nuit. D'exprimer tout ce qui se passait dans son esprit, ce sacré bordel.

Mais il se tut. Il se tut et il fixa Aaron dans les yeux. Cherchant dans son sourire et son regard une réponse. Mais il n'y en avait pas. Il n'y en avait pas non plus dans ses paroles. Kenny ne comprenait pas. Son cœur s'emballait, et des frissons parcourait chaque parcelle de son épiderme. Il était sensé être heureux de retrouver Aaron, pourtant, n'est-ce pas ? Et pourtant il avait peur. Il avait peur de ce ricanement, et de ces paroles. Il avait peur de leur signification, et de ce qu'il arrivait à Aaron. Parce qu'il avait toujours plus peur pour les autres.

Il soupira, ne se détachant pas du jeune homme et de son regard sombre, comme la nuit. Il le fixa, avec intensité. Il tâchait de garder son calme, malgré tout ce qui se passait en lui. C'était la seule chose qu'il était capable de faire, au final. De rester immobile. Il n'y avait rien à faire d'autre. Rien, ou presque. Parler. Parler à cet être qu'on aurait presque pris pour une illusion. Une douce illusion destructrice...

« Non... Tu seras jamais un monstre, à mes yeux, Aaron. »

Crois-moi. Ce ne sont pas des mensonges.

Il était incapable de le détester. De voir en lui un être monstrueux. Non, parce que c'était Aaron. Parce que même si il lui en avait voulu de l'avoir abandonné, il ne l'avait jamais détesté, dans le fond. Parce que sinon, son cœur ne serait pas si douloureux, ce soir là. Son cœur ne saignerait pas de la sorte. Car malgré cette proximité, il y avait une distance. Malgré leur étreinte, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Quelque chose, ou un ensemble de choses.

« Pourquoi tu serais un monstre, d'ailleurs ? »»

Tu pourras toujours me dire tout ce que tu veux. Tous ce que tu pourras avoir fait ne compte pas. Plus rien ne compte, au final. Il s'est passé trop de choses. Trop de choses pour en tenir compte.


Kenny lui pardonnerait tout, de toutes manières. Il serait prêt à tout, pour alléger l'esprit d'Aaron. Il était prêt à tout, même, pour briser ce quelque chose douloureux, qu'il y avait entre eux. Parce que cela faisait trop mal, de voir l'autre souffrir. Cela faisait trop mal, de sentir le poids de l'absence, et ce qu'elle laissait derrière elle, quoi qu'il advenait.





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