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| † the Cross worn old Children † Liah | |
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❝ Lawrence Blackwood ❞ ✉ Messages : 44 ✉ Fiche : Good Morning England !
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✉ Ft : Ryan Gosling ✉ Classe et/ou emploi : Maire ✉ RP(s) en cours : 0 / 0 ✉ Âge : 28 ans ✉ Pouvoir(s) : Inhibition des Dons
~ Qui es-tu ? Relations :: | Sujet: † the Cross worn old Children † Liah Dim 26 Aoû - 20:09 | |
| † the Cross worn old Children †I wanna hear what you have to say about me Hear if you're gonna live without me Les plaintes de la ville s'endorment. Le diurne s'efface doucement. La vie en elle même semble reprendre un peu de vigueur, un second souffle, tout en perdant de son activité. Lawrence arrive au cœur de Birdsall Park. Toujours la même allée. Toujours le même banc dissimulé entre deux arbustes, au milieu des hectares de pelouse. A gauche, la poubelle métallique dans laquelle il a l'habitude de jeter ses mégots. A droite, une petite marre arrivée là grâce à la pluie de ces derniers jours, où glissent quelques canards. En face, trois vieux cèdres majestueux dont les branches gémissent et craquent dans la brise. Lawrence s'assied toujours au même endroit. Plus proche de la poubelle que de l'extrémité du banc, pour raison technique évidente. Il s'assied et il attend. Sur un banc isolé où il n'y a aucune raison de s'assoir. C'est là qu'il se réfugie certains soirs, quand l'angoisse est trop forte. Il vient regarder d'un œil lointain les joggeurs, les pensionnaires, les quelques promeneurs un peu perdus. Ce soir là, comme tous les précédents, il pleut. C'est étrange, la pluie en soirée. C'est tiède et tellement léger qu'on dirait que les gouttes restent en suspension dans l'air. Lawrence se lève et ajuste son blouson. Dans trois heures, il rentrera chez lui. Dans trois heures, il se glissera sous ses couvertures sans parvenir à trouver le sommeil. Dans trois heures, il sera minuit et il fermera les yeux. I wanna hear what you want I remember december La brume rampe sur les allées du cimetière de Birdsall. Lawrence flotte en suspension comme la pluie, ou peut être n'est ce qu'une impression. L'eau coule lentement le long de sa nuque, s'infiltre sensuellement jusque dans le haut de son dos et imbibe soigneusement sa chemise. Il frissonne. Comme chaque soir, il ne porte plus le costume de maire qu'il a prit l'habitude d'arborer en journée. Son jean trempé lui colle à la peau mais c'est bien le cadet de ses soucis. Quelle est la valeur d'un jean usé à côté de celle de sa vie ? Étrange question ! A vrai dire, cette nuit n'est pas tout à fait ordinaire. Le passé est là et hante l'espace. Cela fait un an exactement que Lawrence est arrivé ici. Et en une année, il a vu son existence doucement basculer vers le néant. Aujourd'hui, c'est comme s'il n'avait plus rien. Sauf qu'il n'a jamais rien eu. Il essuie alors la pluie qui dégouline sur son visage. Ses pas s'arrêtent enfin. Il s'accroupit et passe la paume sur un stèle de marbre qu'il a fait dresser sur un carré de pelouse du cimetière. Il pense à l'ancien maire de Birdsall. Un homme qui se cachait aussi. Un homme qui a fuit, tout comme lui le fera un jour. Mais au fond, c'est comme s'il était mort. Ce départ était plus qu'une promesse : ne jamais divulguer la vérité. Il pense à cela, se faire passer pour mort, suivre la voie de son ami. Ce soir là, il avait espéré qu'il irait mieux, mais là, accroupi au-dessus d'une tombe qui ne contiendra jamais rien, il prend conscience qu'il est affreusement seul. Il se redresse et s'éloigne. Il se retourne. La stèle à disparu sous la brume. Mais la solitude, elle, pesante et angoissante est encore là, greffée en lui, tatouée à sa peau. Elle est son ombre et il ne peut rien faire contre cela. Rien... And I wanna hear what you have to say about me Hear if you're gonna live without me Pourtant, il n'a pas envie de rentrer chez lui. Pas encore. La pluie roule sur sa peau mais il s'en fiche, cela ajoute un peu de drame à la situation. Se retrouver seul dans le noir commence à le terrifier, mais il ne se fait pas à l'idée de sortir dans un bar, dans une ruelle. Est-ce la peur qui l'en empêche ? La peur réelle, la peur de mourir ? Peut-être celle de tuer. Après tout, ici, son don n'est pas sans risque. Pour les autres plus que pour lui. Ses pas finissent par se stopper. Il fait face à la grande grille délimitant l'entrée du cimetière. Puis, sans une hésitation, il ressort pour se diriger vers l'église. La porte n'est pas fermée à clef, une chance. Il la pousse lentement et accompagne le sinistre grincement de sa démarche lente. C'est d'ailleurs sans trop réfléchir à ses gestes qu'il rejoint un banc et s'allonge dessus, au milieu de toute une rangée, dans le douloureux silence de paix qui règne en ce lieu désert. Son regard s'attarde sur les murs de l'église, dont les fenêtres sont ornées de magnifiques vitraux dont il ne saurait dire la date, ni la valeur. Pour être honnête, Lawrence évite les églises. Elles lui donnent le cafard. Mais ce soir, il en a besoin. Il a besoin du regard pesant des statues de pierre. Il a besoin d'entendre leurs pleurs. D'ailleurs, la pluie qui tombe dehors semble véritablement provenir des statues, changée en larmes par la magie du lieu qui n'a plus rien d'hostile. Pourtant, quelqu'un vient troubler cette paisible nuit. Troubler, ou raviver de vieux souvenirs d'enfance, enfouis quelque part, au fond de sa mémoire, dans le but bien étrange de ne pas en ressortir. Il baisse alors le regard vers la personne qui est présente, presque en souriant. Presque. I wanna hear what you want What the hell do you want... ? |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: † the Cross worn old Children † Liah Dim 26 Aoû - 21:22 | |
| Aujourd'hui, tout a changé pour toi. Hier est si loin, et pourtant, c'est comme si chaque seconde n'était qu'un écho d'hier. Chaque pas dans la pluie, dans la boue, puis sur le goudron glacé de Birdsall te semble être une blessure de plus à ton âme, comme si, derrière l'épaisse couche sombre se cachait encore quelque chose de bon, encore quelque chose d'innocent. Tu ne sais pas. Tu as éloigné tout ça depuis si longtemps. Tu as refusé le bonheur au moment même où tu as tout quitté, et pourtant, ces derniers temps, tu ne cesses d'y penser, chaque jour un peu plus fort. Ça empiète sur ta fonction, ça empiète sur ton rôle. Tu sais que tout est prêt, que l'action est là, au bord de tes doigts, tu connais les gestes par cœur, et pourtant, les mots du texte que tu récites sonnent faux. Ton esprit est loin de tout ça, il est bien loin des Killers. Il est encore dans l'arbre, quand tu jouais à chat perché, ou auprès du sang dans ta main le jour où vous aviez décidé de... Un léger sourire traverse ton visage à cette pensée, mais tu resserres ton épaisse veste autour de toi. C'est bête. Toi qui ne ressent plus rien, ni la caresse du vent, ni celle des hommes, tu as froid. Comme si ce soir, la vie avait décidé de te laver de ta culpabilité pour t'offrir une seconde chance, comme si quelque chose avait changé. Ou plutôt, comme si tout était revenu à la normalité la plus parfaite. C'est sans doute ce dont tu manques. Jamais tu n'aurais pu concevoir d'habiter une maison au bord de la plage, avec un chien, un mari et deux enfants, non ? Cela n'arrivera jamais Liah... Et pourtant, cela ne t'a jamais manqué, tu n'as jamais eu envie de quoi que ce soit, mais ce soir, ce soir tout est différent, ce soir ton cœur bat si fort que tu le redécouvres. Tu redécouvres la vie comme un enfant qui s'éveille. I don't wanna close my eyes, I don't wanna fall asleep, 'Cause I'd miss you... Devant le park, tu expires avec lenteur, assez pour qu'un léger nuage s'échappe de ta bouche, tu le regardes se dissiper, puis tu regardes les arbres, et enfin la pluie qui tombe au dessus de toi. Peut-être est-ce elle qui te laves de tout ce que tu es réellement. Ou peut-être que justement, tu n'es pas tout ça, que tu as une chance de tout arrêter et recommencer. Que tout peut encore changer. Ce soir, tu sais que tu ne dormiras pas. Ce soir tu sais que la nuit passera à bruler dans ta tête, que tu écouteras chaque seconde passer, que tu sauras que chacune d'entre elle te rapproche de l'inévitable. Ça ne te fais pas peur. Ça ne te fais plus peur. Tu as fini par accepter que tu n'arriverais pas à tes fins. Tu n'en as plus envie. Tu n'as plus envie de gagner, et c'est ça qui brisera ce que tu es. Qui brisera ta carapace. Ta protection. L'immortalité de ta détermination est morte. I just wanna hold you close, Feel your heart so close to mine, And stay here in this moment, For all the rest of time... Tu n'as pas été triste, ni même maussade depuis des années déjà. Tu ne connais que la lassitude et la colère, toujours plus de colère. Quelque chose n'a jamais tourné rond chez toi, mais si c'était ce soir que la boucle était bouclée ? Si ce soir scellait le manque qui a rythmé ta vie ? Si c'était ce soir que pour la première fois depuis une éternité, tu te sentais entière, complète ? Tu n'y crois pas. Bien sûr que tu n'y crois pas. Comment cela serait possible ? Ça ne l'est pas. Ça ne le sera jamais. Tu observes les papillons de nuit et autres insectes qui s'acharnent à tourner autour d'un lampadaire. Et tu finis par songer que tu cherches aussi ta lumière. Celle que tu as perdu depuis si longtemps. Celle qui a animé ta vie d'éclat de rire et d'une joie constante ou presque. Jusqu'à ce que tu sombres. Lorsque tu relèves les yeux, tu vois l'imposante chapelle, ou la petite église qui se dresse devant toi. Tu n'as jamais cru en Dieu. Tes parents étaient très croyants, mais tu n'aimes pas les lieux de cultes, ils te ramènent inlassablement vers la stupidité du genre humain, ce qui te pousse à faire ce que tu fais. Mais tu doutes de plus en plus à la justification de cela. Tu doutes de plus en plus du fait d'avoir une justification, à vrai dire. Tout ce que tu fais semble si faux, si inutile, si lointain. Tu finis par poser ta mains sur le bois froid et sombre avant de sourire légèrement. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu es irrésistiblement attirée par cet endroit, n'est-ce pas ? Alors viens, approche toi, passe la porte, entre. Laisse tes pas résonner dans l'endroit dont tu avais grandement sous estimé la taille, et ta main se met à trembler. Tu te sens dépourvue de tes forces, comme si quelque chose en toi c'était envolé, pour te faire un peu plus resplendir d'un éclat d'innocence... Il y a une silhouette au fond de l'église, tes yeux se posent sur ce visage. C'est comme si une farandole de souvenirs perdus, une énorme vague, venait de te submerger, c'est comme si, tout à coup, tu avais fait un saut dans le temps, en arrière, c'est comme si tu voyais encore la voiture de tes parents t'emmener et la silhouette du petit garçon... And love is not a victory march, It's a cold and it's a broken hallelujah... Tu l'observes comme si tu avais une hallucination. D'ailleurs, au fond de toi, tu n'y crois pas. Et tu finis par t'approcher, avec lenteur. Pour la première fois depuis de longues années, pour la première fois depuis une éternité, tu as l'impression qu'à nouveau, tu peux ressentir quelque chose d'autre que le froid de la pierre, du métal, que le goût du sang. Et tu restes silencieuse un moment, plus émue que tu voudrais l'avouer. Plus que jamais, à vrai dire. « … » Mais il n'y a pas de mots.
Dernière édition par Liah le Lun 27 Aoû - 14:12, édité 2 fois |
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~ Qui es-tu ? Relations :: | Sujet: Re: † the Cross worn old Children † Liah Dim 26 Aoû - 22:08 | |
| Le temps semblait ne plus avoir d'emprise sur lui. Dans son cocon de souvenir, dans sa forteresse d'ombre, dans son palais de peur, il avait cessé de grandir. Se dire qu'il n'avait pas mûrit aurait été une erreur. Mais, c'est évident, il n'avait pas réellement changé. Doucement, lentement, ou, pour être exact, aussi rapidement que son corps tremblant de froid et de surprise le lui permettait, Lawrence se redresse. Ah, tu le revois, ce petit garçon qui sort dans son jardin, court vers la haie, rampe au sol pour la traverser et ressort de l'autre côté, déjà salit de terre et de poussière. Comme un automate, il se lève et fait les quelques pas qui le séparent de l'allée centrale. Son esprit survole la scène, irréelle au possible. Impossible. Impossible de se rappeler, de se souvenir. Impossible de reconnaître, aussi. Trop de temps s'est écoulé. Ce n'est pas possible ! Mais se le répéter n'y changera rien. Il se souvient. Il se souvient de ce visage, de ces yeux. Ces magnifiques yeux. Ces yeux appartenant à son enfance. Les yeux de celle qui a rythmé sa vie. Sa vie d'enfant. Sa vie d'avant. Comme son présent. Sur son visage tout sale, un sourire rayonnant apparaît. Il porte un pansement sur la joue, tu te souviens ? Il l'a eu après être tombé de l'arbre, hier matin. Mais ça ne l'empêche pas de revenir. Comme si tu l'attirais. . When my time comes Forget the wrong that I've done C'est vrai, il n'y a pas de mots. C'est vrai, il est persuadé de rêver. Il rêve sûrement d'ailleurs. C'est trop beau. Trop improbable après la vie qu'il a menée. C'est écrit, Lawrence n'a pas le droit d'être heureux. Pourtant... Une chaleur indescriptible envahie son coeur. Il porte la main derrière sa nuque, immobile, le regard fixe. Il n'est pas sûr, il hésite. La pluie résonne dans le silence qui règne. Il l'écoute. Il aurait bien besoin d'aide. Qu'un esprit quelconque lui souffle la réaction à adopter. Mais l'église reste silencieuse. Les statues se taisent. Elles ont cessé de pleurer. Elles regardent l'homme qu'il est et la femme, qu'elle est devenue, se faire face. Ce soir-là, il se sent apaisé. Libéré de chaînes qui le tenaient. Libéré d'un souvenir qui commençait à se ternir. Son bras retombe mollement le long de son corps. Son regard quitte un instant la jeune femme pour se poser sur un vitrail. Lawrence n'a jamais cru en rien. Il n'était pas croyant. Il ne l'est toujours pas, d'ailleurs. Mais ce soir, cette nuit, il a envie de croire en quelque chose. Quelque chose de grand, quelque chose de magnifique. Quelque chose qui veille décidément bien sûr lui. Ce n'est pas facile à dire voyez vous. Pas facile à expliquer. Pas facile à comprendre, sûrement. Quand son attention se reporte sur cette ombre de son passé, il semble sortir de sa torpeur. Sur son visage s'inscrit une expression de surprise. Il entre-ouvre la bouche avant de la refermer. Ce n'est pas de courage qu'il manque, c'est de certitude. Mais, finalement, cela tombe, comme un coup de tonnerre. Comme un coup de fouet déchirant l'air. « ...Natalia ? »
Help me leave behind some Reasons to be missed Il n'a pas l'impression de briser un moment magique. Mais plutôt de l'entamer. Morceau par morceau, savourant chaque regard, chaque éclat de voix. Natalia... Sa voix résonne encore quelques instants dans la nef, avant de s'évanouir. Cette question n'a pas de réponse. Ou plutôt, il la connait déjà... Doucement, il fait un pas. Puis deux. Puis trois. Il ne réfléchit pas et se moque sincèrement des conséquences. Il arrive à sa hauteur et baisse le regard vers son visage. Sa main tremblante s'élève et frôle la joue de la jeune femme. Il rêve. Peut-être que non finalement. Elle est là, trempée par la pluie, gelée par le vent, rendue plus belle qu'avant avec le temps. Il la touche, il la sent sous ses doigts, sous sa peau. Il inspire une grande bouffée d'air. Mais son expiration est faible, saccadée. Il n'y croit pas. Il n'arrive pas à y croire. Et soudain, il veut que le monde s'arrête de tourner. Il veut y croire. Sa main tombe sur l'épaule de Natalia et il l'attire à lui, tout en s'avançant également. Il l'entoure de ses bras et la sert contre son coeur. Il n'est pas sûr, il est certain. C'est elle, c'est une évidence. Comme un nez au milieu d'une figure et aussi certain qu'il se prénomme Lawrence. Il s'enivre du parfum de ses cheveux humides. Il se drogue à ses frémissements, il respire au rythme de ses battements de coeur. Alors, plus rien n'a d'importance. Plus rien, vraiment ? And don't resent me And when you're feeling empty Keep me in your memory...
Dernière édition par Lawrence Blackwood le Lun 17 Sep - 15:28, édité 1 fois |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: † the Cross worn old Children † Liah Lun 27 Aoû - 14:12 | |
| Tu ne réagis pas. Tu ne bouges pas. Tu restes inertes face au corps de celui qui a rythmé ta vie, il y a si longtemps, si longtemps que tu commençais tout juste à oublier à faire ton deuil. Mais le destin t'en veux. Ce soir tu n'es plus Liah, tu es Natalia. Ton souffle se fait de plus en plus court alors que tu réalises enfin. Tout cela est réel. Ça l'a toujours été, cette peine et ce manque que tu as accumulé au fil du temps, dont tu as fait une amie à présent, tu relèves faiblement les bras pour venir le serrer contre toi. C'est stupide, mais chacune de ses respirations t'oblige à te rappeler de quelque chose. Des sourires, des cries de joies, des chansons et des pleurs. De l'innocence dont tu as pu faire preuve. Comment as-tu pu tout détruire ? Comment as-tu pu tout rejeter ? When you try your best, but you don't succeed... When you get what you want, but not what you need... When you feel so tired, but you can't sleep... Stuck in reverse. Inspirant calmement son parfum, mêlé à l'odeur de la pluie, tu finis par te reculer sensiblement, pour détailler ce visage. Et pourtant tout au fond de toi tu le sais, au fond de toi tu sais tellement bien que c'est lui. Au delà d'être ce que tu as perdu il y a si longtemps, tu sais aussi qu'il s'agit de la Cible. Depuis toujours tu le sais... Mais, comment croire à quelque chose d'aussi abstrait. Tes convictions tombent en morceaux, tes pulsions se meurent. Et pourtant tu sais que tu n'auras pas le choix, tu ne l'as jamais eu. Mais tu te trompes. Tu te trompes. Tu plonges ton regard dans le sien, et pour la première fois – à nouveau – depuis des siècles, tu souris. Sincèrement. Plus sincèrement que jamais. « Lawrence.. »
When the tears comes stream and down your face... When you lose something you can't replace... When you love someone, but it goes to waste... Could it be worse ? Tu sens ta force te quitter. Pourquoi continuer une lutte sans merci dont le prix est trop important. Tu as tout donné. Tout. Tu t'es refusé le bonheur de l'amitié, du plaisir et j'en passe. Tu as tout perdu dans la transaction, simplement pour un besoin de pouvoir éphémère et menteur. Tu n'en avais pas besoin, tu n'en as jamais eu besoin. Ta main remonte lentement sur sa joue alors que tu le toises avec l'intensité qui te caractérise, celle qui te caractérise vraiment. Pour une fois, tu n'analyses pas quelqu'un. Tu ne cherches pas ses faiblesses. Tu cherches sa force. Lights will guide you home, And ignite your bones, And I will try... to fix you. Tu ne trouves pas quoi dire, il serait stupide d'en venir à parler du passé, ou à dire qu'il n'a pas changé, totalement stupide. Tellement que ça ne te vient même pas à l'idée, n'est-ce pas Natalia ? Caressant sa joue avec douceur, tu finis par fermer les yeux avec un sourire, et un soupir. C'est comme si tout l'univers avait voulu que cet instant arrive. C'est comme si tout l'univers avait voulu votre contact, comme si l'air était électrique. Et pourtant, il n'y a aucune manifestation de ton pouvoir, aucune. Tout est si normal que ça en est anormal. C'est donc cela qui t'as fait pensé qu'il s'agissait bel et bien de lui ? Sans doute. Tu gardes pour toi le secret, caché derrière ton sourire. Au bout d'un moment, tu finis par ouvrir avec appréhension les yeux, comme si tout menaçait de s'effondrer à chaque instant, et pourtant il est bien là. « Alors c'est bien vrai... On s'est retrouvés. » C'est une explosion dans ta tête. Tu es menacée, une partie de toi est en grand danger, et elle le sait, cependant, ce n'est pas elle qui domine à cet instant, oh non ce n'est pas elle. Il la menace, il peut tout changer, changer la donne, et elle a peur, au fond de toi tu es terrorisée. Inspire Natalia, expire calmement. Tout ira pour le mieux. Dès à présent, tout ne peut aller que pour le mieux. Et ce pétillement que tu ressens au fond de ta gorge, et les papillons dans ton ventre, et le KO dans ton cerveau te pousses à croire qu'ils avaient raison. Éliminer chaque chose qui peut vous éloigner de votre tache, éliminez chaque sentiment autre que la colère. Mais c'est trop tard, ils avaient oublié un élément, dont tu n'as parlé à personne, naturellement, que tu as gardé au fin fond de ton être pendant tout ce temps. Il ne sait pas. Il ne sait rien... |
| | | ❝ Lawrence Blackwood ❞ ✉ Messages : 44 ✉ Fiche : Good Morning England !
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~ Qui es-tu ? Relations :: | Sujet: Re: † the Cross worn old Children † Liah Lun 17 Sep - 15:26 | |
| † the Cross worn old Children † Il ne voulait plus la voir lui échapper, encore une fois. Il voulait garder près de lui pour toujours, si cela était possible, et même, pourquoi pas, une éternité. Il se sentait fort, il se sentait capable des pires folies comme des plus grosses erreurs. Il avait envie de changer, de changer de vie, de changer le monde, d'essayer autre chose. Remonter le temps. Revenir à ce passé, finalement pas si lointain, mais, direz-vous, et après ? Qu'est-ce que cela aurait changé ? Il serait toujours différent. Il serait toujours la cible. Il serait toujours le même. Alors, les « et si » perdent de leur sens, parce qu'il n'y a jamais eu d'alternatives possibles. Peut-être qu'au fond de lui, il le sait. C'est même évident. Mais. Toujours ce « mais » lourd de sens. Il refuse d'ouvrir les yeux, il refuse de le voir, de le croire. Il refuse tout simplement d'accepter la vérité, parce que la vérité mériterait d'être fausse, tant elle est affreuse à regarder en face. Enfin... Pour l'heure, Lawrence frissonne au contact de la main de la jeune femme sur sa joue. Son sourire, sincère, sa manière de prononcer ton prénom, unique, tous ces petits riens font qu'il a envie d'y croire. Envie de vivre quelques instants de pur bonheur, quelques heures de pur répit. Le temps joue contre lui. La vie est contre lui. Mais à cet instant le temps s'est arrêté. A ce magnifique moment... Il a trouvé l'envie d'exister. For their curses to be broken There are ghost towns in the ocean Son regard se tourne vers cette femme, son coeur est totalement ouvert. Il cherche ses yeux, il cherche des souvenirs à partager. Il cherche à comprendre la vie de cette enfant qu'il a quitté. Que s'est-il passé entre temps ? Bien sûr, parler de leur enfance serait ridicule, mais ce n'est plus la petite fille du jardin d'à côté qui lui fait face, c'est une femme. Une femme mature, une femme mure. Qui a certainement eu une histoire compliquée, un mari, des enfants aussi, pourquoi pas. Alors que lui... Il secoue doucement la tête, chassant de son esprit la possibilité, probabilité totalement envisageable, qu'elle l'ait oublié, peut-être, à un moment donné, tandis que lui n'a jamais cessé d'être hanté par son visage. Comme l'enfant a pu aimer la petite fille, l'homme ne peut s'empêcher d'aimer la femme. Aussi simple que de définir « la vérité ». Autrement dit, extrêmement compliqué. Il est impossible d'aimer sans se connaître. Il est impossible de se souvenir d'autant de petits détails. Alors, pourquoi tout lui paraît si simple ? Et si dur à la fois ? Cette explosion de sentiments, ce mélange d'incertitudes à vous donner le tournis s'impose à lui. Il ne cherche pas à comprendre et il est sage. Sage de reconnaître qu'il ne saurait répondre à ces questions. Toute notion de raison s'est envolée. Il n'y a rien à comprendre, il l'a toujours aimé, il ne l'a jamais oublié. Il ignore qui elle est tout autant qu'il le sait. Aussi certain qu'il est à cet instant présent dans cette église, ses pensées et sentiments contradictoires sont ambiguës. Intérieurement, il vous demande de l'excuser pour l'incohérence de ses pensées. Mais c'est ainsi que Lawrence est : perdu. Perdu entre un présent menaçant et un passé trop vite arraché à ses petites mains d'enfant. A vrai dire, il n'a pas eu d'autre choix que celui de rester passif, toute sa vie. Toute sa putain de vie. « Qu'est ce que tu fais là... ?»
I see God come in my garden But I don't know what he said For my heart it wasn't open Ça pourrait être une question banale. Ça pourrait être idiot de demander ça. Mais ça ne l'est pas, car, vous, comme moi, savons ce qu'il entendait par là. Que fais-tu là... dans ce merdier. A Birdsall. Maintenant, alors que j'y suis. Qu'est ce qui a fait que nous nous retrouvons enfin, après tout ce temps. Pourquoi maintenant. Et la plus implicite des questions : qui es-tu devenue, Natalia ? Sa vie était une quête sans fin. A trouver des réponses, à échapper aux Hommes, à se poser de nouvelles questions et ainsi de suite. Il accroche son regard avec insistance. Il la fixe de ses yeux bleus si caractéristiques de sa personne. Il la fixe, oui, l'air grave bien qu'un doux sourire dessiné sur les lèvres. C'est une évidence, ils sont tout deux au courant de ce qu'est en réalité Rédemption. De ce qu'est en réalité leur vie. Il a appris à sentir quand son don faisait effet et il sait qu'elle est unique. Tout comme lui. Il sait que quelque chose ne va pas, son regard pourtant si froid en dis long sur ça. Tu entends Natalia? Ce n'est pas la peine de jouer, ce qu'est pas la peine de mentir, de trahir, de manipuler. Personne ne peut davantage abîmer un coeur déjà déchiré. Tu comprends Liah ? Ses pupilles dilatées dans l'obscurité restent immobile. Il grave le visage de la jeune femme dans sa mémoire. Il grave cet instant qui promet être son véritable dernier moment de paix. Il grave en lui le sourire de Natalia. Il sait. And the night over London lay There's no light over London today ... Dans d'autres circonstances, en un autre lieu, oui, ils aurait pu être heureux. Oui, j'ai eu 2h de philo aujourd'hui. |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: † the Cross worn old Children † Liah Mar 16 Oct - 10:31 | |
| Tout était si simple avant, quand il suffisait de regarder, de sourire. Lorsque tu n’avais pas besoin de comprendre mais juste d’apprécier la vie comme elle venait. Cependant, le temps ne change pas, mais c’est toi qui mûrit et qui devient autre. Tu es devenue une autre. Arrête cinq minutes de te persuader que tu as pu être une autre tout le long de cette foutue vie, tu sais très bien que c’est faux. Ça ne l’a jamais été autant d’ailleurs. Rappelle-toi ton arrivée à Rédemption. Ça te paraît loin ? Et pourtant, souviens-toi du premier jour, celui que tu as passé à découvrir les lieux alentours, à t’imprégner du paysage et de toutes les éventualités. Tu te souviens de la première aurore que tu as vue en ces lieux ? Les rayons de lumière qui se mêlaient aux aplats de couleurs du ciel, entre mauve, rose, orange et bleu. Comme si le ciel lui-même était indécis du chemin à prendre. Tu tiens l’image dans ta tête. Maintenant, souviens-toi de ce que tu as ressentis à ce moment précis. Tu aurais très bien pu régler le problème de ta réflexion sans faire de détour, en t’échappant directement dans le travail que tu avais à accomplir, tu aurais pu t’enfuir directement à Rédemption. Mais il n’en fut rien. Pourquoi ? Parce que, même ici, tu continuais de penser à Lui. Après tout ce temps, c’est d’ailleurs le seul moment de répit qu’aura eu ton cœur. Il fallait que tu laisses tes sentiments se déverser encore une fois sur un songe, sur un souvenir devenu trop lointain, pour éviter d’en être affectée. Cependant, il fallait croire que ça ne marchait pas comme ça. Le voir devant toi ce jour-ci, à cet instant précis, dans ta tête, c’est comme un rêve de petite fille, comme si tout à coup, un vœu adressé aux étoiles se réalisait. Mais avoue-le, chaque fois c’est la même rengaine, quelque chose vient troubler ce bonheur interdit. Et encore, c’est toi. Qui est partie, qui l’a quitté, qui a mis un terme à ce rêve d’enfant ? Toi Natalia. Tes parents. Ces monstres. Et maintenant, qui devait mettre un nom sur la cible et s’en occuper ? Toi Liah. Comme quoi, rien ne change vraiment. Alors, tu réponds à son regard, et tu songes qu’encore quelques instants tu as le droit au bonheur, tu sais que c’est ta dernière chance d’y goûter. Non ? Si bien sûr. Tu fronces les sourcils, essaye de te montrer convaincue, mais tes lèvres tremblent. « Où que tu sois, je te retrouverais, même si je dois traverser le monde entier… Tu te souviens ? » Lui faire croire que tu n’es ici que pour lui ? Que depuis toujours c’est lui que tu cherches ? Et si c’était vrai ? Et si à vrai dire ça avait toujours été ton but ? Regarde. Regarde ce que tu es devenue. Regarde comme tu es belle et forte. Mais non. Ce n’est pas un mensonge. Même ici, tu es ici pour la cible. Et hélas la cible c’est lui. Qui aurait pu croire que l’histoire reprendrait ici ? Maintenant ? Toi-même tu as du mal à y croire, comme s’il t’éblouissait. Totalement. Il irradie d’une telle force que tu dois te forcer à garder les yeux ouverts. Que tu continues de croire que… Non il n’y a plus d’espoir. Tu connais le mythe des âmes sœurs ? Au départ, il n’y avait qu’une créature, possédant quatre bras, deux cœurs, deux têtes, quatre jambes, etc… Et suite à un châtiment des Dieux, ils furent séparés en deux parties, et destinés à ne jamais se retrouver. A passer sa vie à se chercher. C’est sûrement cela. Comment survivre lorsqu’on a goûté au bonheur ? Comment accepter de ne plus être que passablement bien lorsqu’on a été totalement envahi d’une vague de bien être soudaine et incontrôlable ? C’est impossible. Et une fois de plus, la petite fille que tu as enfermée dans une cage à l’intérieure de ton cœur te force à vouloir y croire, à vouloir tenter. Il n’est pas trop tard pour tout abandonner et tout lui offrir, si ? Bien sûr que si. Cela fait des années déjà qu’il est trop tard. Que tu as pactisé avec le diable. Que tu as choisis d’être mauvaise pour t’échapper à cette réalité douloureuse qui dit « tout a une fin, et la tienne viendra bien vite ». Alors tu regardes ces yeux, tu les scrutes, tu t’y plonges, tu t’abandonnes, en somme. Tu as envie de parler, d’avouer tes torts, et toi aussi, trouver ta Rédemption. Mais tu te contentes de le serrer dans tes bras, de t’imprégner de son odeur et de respirer sa vie. C’est trop complexe de s’avouer vaincue. Chose que tu n’as jamais faite, que tu ne feras jamais, et pourtant ! Regarde-toi, dépendante de sa présence. Même s’il te rend vulnérable, tu sais. Tu le sais. Comme si tu l’avais appris il y a des années déjà. La cible est capable d’annihiler les dons des autres. Faites attention Liah. La cible se trouve à Birdsall. Vous ne devez pas l’éliminer, vous devez recueillir de son ADN, un maximum de son ADN, puis vous serez chargée de l’éliminer. Impossible. Tu t’y refuses. Comme tirer un trait sur un rêve qu’on touche du bout des doigts ? Impossible. A vrai dire, si tu étais moins égoïste, tu l’éliminerais tout de suite, simplement pour lui éviter plus de problèmes, une sorte de mythe des amants maudits. Peut-être que tu divagues, vous n’avez jamais été amants, non ? Non. Bien sûr, non. Tu gardes ta main contre sa joue et tu réponds à son sourire, mes tes yeux sont envahis d’une tristesse infinie. Comment garder la tête haute en sachant ce qui se trame ? Tu n’y arrives pas. Tu as envie de lui dire que tu voudrais le protéger coute que coute. Mais c’est impossible. « Je t’ai retrouvé Lawrence… Tu es là mais… Pardonne-moi. » Qu’il pardonne tes erreurs, qu’il regarde au-delà de ta mission du jour, qu’il accepte que derrière ce masque de cruauté tu puisses être encore atteinte d’une certaine empathie, que tu puisses l’aimer. Car tu rêves de ce monde où tu ne serais jamais partie, ou ce monde où tu l’aurais retrouvé bien plus tôt, ce monde alternatif, cette réalité autre où vous auriez vogués main dans la main depuis déjà des années. Mais cela n’existe pas. Et c’est trop tard pour y remédier. |
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