✉ Ft : Georgia May Jagger ✉ Classe et/ou emploi : Première - Main de la Nox Arcana ✉ RP(s) en cours : 4/7 ✉ Âge : 17 ans | 1993 ✉ Pouvoir(s) : contrôle la chaleur des choses inertes et vivante au toucher. Ne possède aucune température corporelle - peut la moduler à souhait.
Sujet: I want to have control. I want a perfect body. I want a perfect soul. Jeu 26 Juil - 22:26
« Le seul moyen de supporter la vie, c’est d’oublier la vie. » H.Taine
Et elle tomba à l’eau.
Elle ne savait pas ce qu’elle faisait là. Ni pourquoi elle était tombée. Elle ne se souvenait plus qui était avec elle. Qui elle était.
L’eau s’engouffrait. L’enveloppait. L’emprisonnait. La lumière ne filtrait plus. Ou très peu. Elle ne la voyait plus. Elle était concentrée sur une vague de souvenirs qui revenaient à elle dans le désordre. Je vous ai dit que Mardy ne sentait pas la chaleur ? C’est faux. Elle avait senti le froid de cette vague. Un froid qui pénétrait sa chair jusque son âme. Elle s’enfonçait un peu plus dans l’eau, dépourvue de force. Elle restait immobile, les yeux ouverts. L’incendie. Le viol. Rédemption. Elisabteh. Sa famille. Alaric. Le gang. Starlight. Seth. L’oubli. Son fils. Elle prit une grande inspiration. L’eau s’engouffra dans ses poumons. Son fils. Elle remonta à la surface. Rapidement. Sans perdre son sang-froid, elle traina son corps jusqu’à la rive, toussant, crachant, pleurant. Mais on ne pouvait voir ses larmes. Elle ne prit pas la peine de sécher son corps. Elle s’assit par terre, les coudes sur les genoux reprenant son souffle, les yeux vides. En la voyant, vous n’auriez pas dit qu’elle ne regardait rien. Vous auriez dit qu’elle regardait quelque chose, qu’elle fixait ce quelque chose. Une chose terrible, quelque chose que vous ne voudriez pas voir vous-même, de peur que le regard qu’elle portait sur son visage s’écrive sur le vôtre. Alors vous auriez évité son regard. Pour ne pas voir la réflexion de ce quelque chose invisible qu’elle fixait.
« Et les yeux dans le pire, on aura qu’à sourire. » Soan
Son fils, elle s’en souvenait à présent. Elle se souvenait de tout. Tout ce qu’elle avait oublié. Ce dont elle ne devait pas se souvenir. 14/08/10. Ces chiffres. Une date de naissance. 17/08/10. Une date de mort.
« Il y a des gens qui ne savent dire où ça fait mal. Ils ne peuvent se calmer. Ils ne peuvent jamais arrêter de brailler. » M. Atwood
Si sur terre il y avait une maison, ce serait ailleurs. Ici, il n’y a rien. Ici, c’est vide. Mardy regardait par la fenêtre de son studio, les lèvres pincées. La pleine lune était magique ce soir. Elle aurait pu l’apprécier. Comme elle aurait pu apprécier beaucoup de choses ce soir. La pluie qui tapait sur la vitre par exemple. L’odeur de l’hiver ou même les couleurs de la ville proche ne noël. Elle eut un petit sourire. Toute cette excitation pour l’anniversaire d’un mort. Fils de dieu à ce qu’il parait. Personne n’avait jamais été excité pour son anniversaire. Ni même elle. Est-ce que des gens connaissaient au moins sa date de naissance ? Elle colla sa tête contre la vitre, son souffle créant une buée sur la fenêtre. Elle croisait les bras. La lumière de la petite pièce sale était éteinte, pourtant Mardy voyait le reflet de ce qu’il y avait derrière elle. Elle se retourna vers le corps par terre en penchant la tête. Cet homme qui l’avait logé pouvait semblait attentif aux premiers abords. Il faut le connaitre. Mardy ne le connaissait pas. Pourtant elle avait subi les pulsions de cet homme, elle avait été victime de son inactivité sexuelle. Il avait été victime de sa haine. Elle ramassa son sac et le posa sur son épaule. Ce qu’elle venait de vivre ce soir, certaines personne n’auraient pas survécus. Un viol. Un meurtre. Elle savait ce que cela impliquait. Fuir. Comme elle savait si bien faire. Elle s’approcha de la gazinière et sorti de sa poche une allumette. Elle s’était douchée, rhabillée mais elle sentait encore la présence du corps par terre en elle. Elle ferma le poing, les yeux reflétant l’allumette qui tombait sur le gaz, créant des flammes destructrices. Elle se dirigea vers la porte d’entrée. En refermant la porte, les flammes grandirent subitement et d’un souffle, l’appartement entier brûlait. Mardy écouta un instant les flammes lécher les murs le sol et la chair de l’homme qui se trouvait sur le tapis avant de sortir, silencieuse. Elle aurait pu apprécier cette soirée pourtant.
« Qui ne peut supporter le mal ne vivra pas pour voir le bien. »
L’été fut chaud. Mardy était debout, dans une rue malfamée, devant une petite maison. Elle avait reçu une mission. La mission qu’elle redoutait. Mais Anselme, le chef du clan, doutais d’elle. Il la mettait à l’épreuve. C’était accepter et perdre le bonheur ou refuser et perdre la vie. La vie de son enfant. Elle posa une main sur son ventre. Le résultat acharné d’un viol. Elle leva les yeux vers la porte d’entrée. « Welcome » était écrit en lettres calligraphiés sur le palier. Elle connaissait bien ce palier. Elle y allait souvent, rejoindre ce garçon qui habitait ici. Un gosse qu’elle avait pris d’affection, ainsi que ses parents. Elle grinça des dents. Lorsqu’elle est arrivée ici, dans cette ville, elle ne connaissait personne sauf le petit. Les parents avaient acceptés de la logée. Elle avait fait la rencontre d’un garçon de quelques années de plus qu’elle. Un garçon avec la faculté de faire oublier certains souvenirs aux gens. Il avait un don, comme elle. Evidemment, cela créait des liens. Il lui présenta son « clan ». Il demanda à son supérieur de l’inclure. Il accepta. Un clan, ça à des points positifs. Ça fait envie. Et l’envie créer les ennemis. Alors la violence venait souvent. Et la violence menait à la mort. Finalement, ils n’étaient qu’une bande de torturés, un passé sur le dos, souvent dû à leurs pouvoirs, qui acceptent de tuer pour survivre. Mardy avait toujours refusé de tuer. Les autres respectaient ce choix. Les autres connaissaient son passé. Pourtant, celui qui l’avait accepté dans le clan doutait d’elle. Si elle ne tue pas, alors elle n’est pas sincère. Si elle ne tâche pas ses mains de sang, alors elle n’est pas dès notre. Mais elle n’avait pas envie de se faire tuer pour traitrise. Elle avait une bonne raison. Et le chef savait que cette raison pousserait Mardy à accepter cette unique mission. Une mission qui la hanterait. C’était le prix.
Mardy entra dans la maison, silencieusement. On lui avait dit que le garçon n’était pas là. Ce jeune garçon qui s’était attaché à elle avant même qu’il n’ait connu son prénom. On avait accepté qu’elle ne tue que les parents. Adultes qui avaient été témoin d’un des membres du clan en train de maitriser « son don ». La morale aurait voulu qu’on tue ce membre indiscret, entrainant son pouvoir dans des endroits connu des gens « normaux ». Mais on ne tue pas un membre du clan. Comme on ne l’abandonne pas. Et la protection de ce membre était fondamentale. « Bonjour Mardy ! Je ne t’ai pas entendu frapper, c’est maman qui t’as laissé entrer ? » Mardy eu un souffle de terreur, le sang pétrifié dans ses veines. Derrière elle se tenait le petit garçon qu’elle s’apprêtait à rendre orphelin. Ce petit qu’elle aimait tant. Qui lui faisait confiance. « Sort d’ici. » dit-elle froidement. Mais déjà le bruit du verre cassé se fit entendre. C’était la mère au bout du couloir, qui venait de lâcher un verre. Elle connaissait le secret de Mardy car elle avait vu de quoi était capable l’un des membres du clan. Elle savait que si Mardy était là, ce n’était pas pour dire bonjour. Elle non plus n’avait pas entendu Mardy frapper. Pour la simple raison que Mardy n’avait pas frapper. Celle-ci grinça des dents. « NE TOUCHE PAS A MON FILS, MONSTRE ! ». Mardy n’avait plus le choix désormais. Elle se tourna vers son petit protégé, les yeux tremblants. Ceux du petit exprimaient un sentiment qu’elle ne connaissait pas : la pitié. Il n’avait pas peur d’elle. Il ne s’était pas débattu. Il n’avait rien fait et reconnaissante, elle avait rendu sa mort la plus douce possible. Mais on ne rencontre pas la mort de façon douce. Et on ne peut admirer comme il le faut un enfant qui rejoint la mort avec honneur. Il savait qui le tuait. Pourtant la meurtrière n’avait pas levé la main sur lui. Un don de la nature sans doute, un don qu’elle maudissait. Une larme perlant sous ses yeux, elle se tourna vers la mère, les poings fermer.
Elle ressorti de la maison. Anselme la rejoint au bout de la rue, regardant l’incendie qui dévorait la maison. Plus jamais personne ne rentrera par ce palier qui souhaitait pourtant la bienvenue. Il posa ses yeux sur Mardy « Alors ? ». Il esquissa un sourire satisfait. Mais aucun sourire ne s’affichait sur le visage de la future maman. Elle le prit par la gorge, le plaquant au mur « Tu m’avais dit qu’il ne serait pas là !hurla-t-elle. « TU M’AVAIS DIT QU’IL SERAIT ABSENT, QU’IL AURAIT LA VIE SAUVE !! ». Il pouvait être son supérieur. C’était lui qui lui avait donné cette mission, mais elle ne pouvait en vouloir qu’à elle. Pourtant ses yeux tremblaient de rage face au jeune homme, sortant à peine de l’adolescence qui la fixait d’un regard mauvais. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres « J’ai dit ça moi ? Pourtant je savais que c’était un jour férié aujourd’hui. Tu as dû te tromper. » A ce moment, elle aurait pu commettre son septième meurtre. Mais il était plus fort qu’elle. Et on l’aurait tué ensuite. Elle le lâcha, grinçant des dents, la haine parcourant son corps et rejoint les autres.
« Combien de crime ont été commis simplement parce que leur auteur ne pouvait supporter d’avoir tort ? » A. Camus
« Tu me le jures ? ». Thomas la regarda en face. « Je te le jures. » Le ciel était bleu ce magnifique 17 aout. Le ventre de Mardy s’était légèrement aplati, et les oiseaux chantaient sur la tombe fraichement posée. Mardy et Thomas étaient devant cette tombe. Thomas était celui qui l’avait accueilli ici, qui l’avait amené dans le groupe il y a de ça neuf mois. Il lui avait fait confiance dès leur première rencontre. Lui aussi était ami avec le petit qui était officiellement mort dans un incendie involontaire avec ses parents. Mardy lui rendait cette confiance plutôt bien. Il avait été là pour l’épauler après la traitrise d’Anselme. Il avait toujours été là. Même après son accouchement. Et aujourd’hui, Mardy avait fait une chose que personne ne comprendrait jamais. Personne sauf Thomas. Elle avait laissé Anselme tuer son fils. Elle baissa les yeux là où le corps du nourrisson était enterré. « Merci. ». Les yeux brouillés par les larmes, troublées par l’impartialité de Mardy, il déposa un baiser sur sa joue puis mit sa main sur le front lisse de la jeune fille. Alors il eut accès à tous ses souvenirs. Il survola avec elle, la mort de ses parents, l’orphelinat, la fugue, la rencontre avec Alaric, le viol. Il marqua une pause devant ses images. Il la fixait, laissant ses larmes rouler sur ses joues mais elle n’avait pas l’air de flancher. Pourtant lui n’arrivait pas à regarder ces images. Pourtant il le fallait. Une promesse est une promesse. Il reprit.
A partir du moment où Mardy sortait de l’appartement après avoir écouté le crépitement du feu, emplit d’une haine violente pour le violeur, il effaça ses souvenirs. Sa rencontre avec le petit. Leur rencontre. Elle était belle pourtant, leur rencontre. Il s’était fait attaqué. Et elle, elle l’avait aidé. Elle avait dû lui montrer ses pouvoirs pour lui sauver la vie. Et tout est allé très vite. Mais il effaça le moindre détail quand même. Comme promis. Il effaça chaque instant de sa vie jusqu’à leurs marché. La promesse qu’elle lui avait demandé de faire : celle de lui effacé ces neuf dernier moi de l’esprit. Cela, il ne l’effacerait pas. Il ne fallait pas qu’elle cherche à savoir ce qu’elle s’était enlevé de la mémoire. Leur amitié ne valait pas la souffrance qu’elle pourrait éprouver en retrouvant ses souvenirs. Il ne fallait pas qu’elle oublie qu’elle voulait oublier. Comme elle ne voulait pas oublier le meurtre de ces parents. Ni le viol. Ni le reste. Pourquoi me diriez-vous, pourquoi devoir endurer de tels souvenirs lorsqu’on a la possibilité d’oublier, de recommencer ? Parce qu’elle ne voulait pas oublier la haine qu’elle éprouvait pour ses parents. Thomas lui lâcha le front, séchant ses larmes. Mardy rouvrit les yeux, silencieuse. Il lui tendit une lettre adressé à Mademoiselle Bum. « Tiens. Tu dois aller là. Rédemption.» Elle hocha la tête silencieuse, sentant un vide en elle. Mais elle ne cherchait pas à le combler. Ni à comprendre. Elle jeta un coup d’œil à la tombe neuve dont la pierre tombale n’était pas encore posée. Elle haussa les épaules. Thomas eu un léger sourire. Elle avait oublié. Elle pourrait être heureuse.
« L’important ce n’est pas ce qu’on supporte mais la façon de supporter. » Sénèque
Mardy lança un regard à la personne à côté d’elle sans voir sa présence. Sans même se rendre compte de qui c’était, les yeux perdu dans les souvenirs les plus atroces. Ce que Thomas et elle avait essayé d’effacer venait de resurgir avec le reste qu’elle n’avait pas choisi d’oublier. Et la douleur qu’elle ressentait avant que Thomas ne pose sa main sur son front était plus terrible que le mal qui la tenait déjà.
Elle se souvenait aussi des autres. Du reste. Après Thomas. D’Alaric par exemple. De Gwen, d’Andrew, de Star… Elle se souvenait de Star. Il l’avait séduite, conquise puis lâché. Il lui avait menti, plusieurs fois. Elle regarda le harfang qui ornait son pouce. Dorénavant, cela n’avait plus d’importance. Il avait bien eu le droit de lui faire ça. Elle méritait ça. Elle méritait pire ! Parce qu’elle avait fait pire.
Elle se leva soudainement et sans regarder la personne près d’elle, sans même l’écouter, elle marcha d’un pas vif et sec, qui ne lui ressemblait pas, vers l’internat. 14/08. Elle s’en souvenait.
Arrivé dans sa chambre, trempée, des gouttes d’eaux s’écrasant platement au sol, elle ferma la porte derrière elle. Elle s’accroupi et prit une petite boite métallique, caché jusqu’à présent sous son lit. De ce qu’elle avait ramené ici, elle avait gardé cette boite. Elle était fermée. Il fallait un code à 4 chiffres qu’elle avait oubliés grâce à Thomas. Sur sa demande, il lui avait aussi fait oublier le contenu de cette boite. Maintenant c’était clair. Sur le couvercle, elle pouvait lire « If you remember… » Hier encore elle ne savait pas ce que ces trois petits points voulaient dire. Maintenant, ils étaient compréhensibles, ils voulaient tout dire. Tout lui dire. Elle commença à entrer le code, silencieuse, n’écoutant que les battements de son cœur. 1. 4. Elle était sure d’elle. Il faisait sombre dans cette chambre vide. La lumière des lampadaires éclairait faiblement l’intérieur. Mardy n’avait pas vu que la lumière était éteinte. Elle avait à peine remarquée qu’il faisait nuit. 0. Sans prendre le temps de respirer, elle écoutait les trois petits points qui suivait le mot remember, elle inscrivit le troisième chiffre. 8. Seulement la respiration de Mardy brisait le silence. Puis le verrou de cette boite eu une légère plainte suivit d’un déclic. Elle ouvrit la boite. Dedans trônait l’objet qu’elle avait caché à l’intérieure à la naissance de son enfant. Le métal brillait à la lueur extérieure, le bois du manche s’était assombri avec le temps. Il contrastait avec la gâchette qui étincelait. Mardy prit la balle. L’unique balle. Elle le mit dans le chargeur. C’était un classique des années 60, un colt. Son colt. Elle se souvint de la citation sur la mallette de l’arme qu’elle n’avait plus. « Dieu créa des hommes forts et des hommes faibles. Samuel Colt les rendit tous égaux. » . C’était faux. Nous ne somme égaux seulement devant la mort. Elle passa ses doigts sur la gravure inscrit dans le manche du pistolet. Elle n’avait pas besoin de la lire. Elle l’avait assez lu. Elle la récita à voix basse « Dreaming is another way to die. »Elle posa l’arme sur le lit et, toujours à genoux, elle prit un CD qu’elle posa dans son lecteur. Elle le mit en route et la symphonie démarra. Elle avait toujours apprécié le classique. Depuis son enfance ! Cela la calmait. L’accompagnait.
« Dans un cœur troublé par le souvenir, il n’y a pas de place pour l’espérance. » A. De Musset
Il y avait plusieurs façons de se tuer avec une balle. Mais il ne fallait pas se rater. C’est ce que disaient les trois petits points sur la boite. De ne pas se rater. Elle s’assit calmement en tailleur et enleva son collier. Elle le posa dans la boite métallique qu’elle venait de dépossédé de son contenu. Je suis désolée Matt. Je ne peux plus porter quelque chose d’aussi lourd.. Elle déposa ensuite son regard sur l’anneau mais elle ne l’enleva pas. Cette promesse-là, elle ne la romprait pas. La mort ne romp pas ce genre de pactes. Elle en avait déjà rompu assez. Elle fit un signe de tête aux ombres de la pièce. "Je t’abandonne une deuxième fois. Je fuis. Encore." murmura-t-elle. Elle eut une pensée pour tous les autres. Gwen, Becky, Andrew, Ellen. Aux autres. A sa sœur, à son fils, à Thomas. Elle prit l’arme. Beethoven grondait. C’était une partie de la symphonie qui la bouleversait.
Elle regarda le ciel par la fenêtre. Elle aurait voulu être une étoile. Mourir puis briller. Ainsi les étoiles vivaient aux yeux des mortels après leurs morts, après leurs explosions. A quoi bon vivre sinon ? Elle ne croyait plus au bonheur. Ni en dieu. Surtout pas au pardon. Elle avait abandonné ces proches pour la dernière fois. Elle posa le viseur sur sa tempe. Adieu.
« Le suicide, la seule façon de baiser la mort. » J.Arthur
❝ Alaric Stark ❞
✉ Messages : 431✉ Fiche : Noblesse Oblige ✉ Ft : Ben Barnes ✉ Classe et/ou emploi : Cerveau de la Nox Arcana ✉ RP(s) en cours : 4 / 4 ✉ Âge : 19 ✉ Pouvoir(s) : Skotokinésie et Vision dans l'Obscurité
Sujet: Re: I want to have control. I want a perfect body. I want a perfect soul. Lun 24 Sep - 2:29
L'obscurité autour de lui, les étoiles au-dessus, rien en dessous et le vent caressant sa peau. Voilà comment Alaric aimait ses nuits. Voilà comment il passait la majorité d'entre elles, assit sur la rambarde séparant le toit du pensionnat et le vide. Il était intéressant de voir comment les incapacités d'une personne dictent sa vie. Pourquoi ne vivait-on pas dans l'eau ? Parce que nous sommes incapable d'y survivre plus de quelques minutes. Pourquoi parlons nous avec nos semblables ? Parce que nous sommes incapables de nous faire comprendre autrement. Pourquoi mettre des rambardes sur les toits des bâtiments ? Parce que nous sommes incapables de voler et également incapables de survivre à une telle chute. Pourquoi être actif le jour et dormir la nuit ? Parce "qu'ils" sont incapables de voir à travers l'obscurité. Cette dernière réponse ne pouvait être plus éloigné de la vérité pour Alaric. La nuit se révélait être aussi claire et discernable pour lui que le jour l'était pour les autres. Mais tout le monde est influencé par ses incapacités et même le jeune homme est sujet à cette vérité. Alors pourquoi donc vit-il la nuit ? La réponse est évidente. Parce que le jour est simplement incapable de lui apporter la jouissance et les puissances qu'il ressent durant la nuit. Pour Alaric, l'homme pour qui les ténèbres ne sont pas simplement l'absence de lumière mais une extension de son être, la nuit est le seul moment de la journée où il était complet. En somme, Alaric hors de la nuit n'est qu'une pâle copie de ce que le Lord Hériter du clan Stark est réellement.
Cette nuit, comme presque toutes les nuits, Alaric se trouvait donc là, profitant d'une vu que seule lui pouvait percevoir, sentant l'étendue d'un pouvoir qui aurait pu réduire toute âme vivante naviguant la nuit à un tas de chaire inanimé jonchant le sol et cela dans un rayon d'un kilomètre. Les possibilités étaient infinies. Il aurait pu tout aussi bien sillonner les cieux sur le dos d'un de ses créatures volantes, parcourir le pays à une vitesse défiant l'imagination avec ses bêtes terrestres ou encore explorer les profondeurs des océans à l'aide de ses créations marine. La nuit, rien ne lui était impossible. La nuit, il se défaisait de son statut de simple mortel. La nuit, Alaric était un Dieu parmi les hommes.
Mais même un dieu peut ressentir la douleur. Celle qui parcouru son corps à ce moment-là, produite par l'étreinte des ténèbres autour de son coeur, en était une preuve vivante. La souffrance était telle qu'elle lui coupa littéralement le souffle, empêchant tout cris de sortir de sa bouche. Assit sur la rambarde comme il l'était, cela aurait pu lui coûter la vie mais, heureusement pour lui, on ne tue pas un dieu si facilement et il se contenta de tomber à genoux au-dessus du vide, une fine plaque de ténèbres s'étant matérialisé sous ses pieds. La douleur s'estompa aussi rapidement qu'elle était apparue et il inspira une grande bouffé d'air, haletant comme s'il venait de courir un cent mètres en moins de dix secondes. Toutefois, il ne se releva pas. La douleur n'était pas venue au hasard. Elle était seulement l'annonciatrice de quelque chose de beaucoup plus sinistre. Du fin fond de la nuit, un faible murmure parvint à ses oreilles.
« Je t’abandonne une deuxième fois. Je fuis. Encore. »
La voix n'était que celle d'une de ses ombres pourtant la vraie origine de ces mots ne fit aucun doute dans l'esprit d'Alaric. Il n'y avait qu'une seule personne au monde capable d'activer une telle chose en lui. Il n'y avait qu'une seule personne pour qui Alaric était prêt à s'étreindre lui-même le coeur pour être avertit d'un danger mortel la menaçant. Ils n'étaient que deux personnes à l'avoir jamais abandonné et seulement l'une d'elle était encore en vie.
« Mardy »
La plaque de ténèbres se dissipa et Alaric tomba dans le vide. Mais cela ne dura pas car, d'un claquement de doigt, un chemin d'ombre se forma sur les flancs du bâtiment, laissant le Lord glisser dessus comme un surfeur pour arriver à sa destination. Celle-ci se trouvait non loin, seulement quelques mètres à sa droite et un étage en dessous, mais au plus profond de lui un sentiment d'horrible effroi faisait son apparition et il n'osait pas ralentir sous peine d'arriver trop tard et de se retrouver face à l'inimaginable. Le jeune homme finis sa glissade exactement là où il le voulait. Cette fois il n'eu rien à faire, aucun mot, aucun geste. Mû par les ombres emplissant la pièce, le mécanisme de la fenêtre se désenclencha et s'ouvrit. Le Lord n'hésita pas une seule seconde et passa à travers elle. Il ne tourna même pas la tête vers la jeune fille assise sur le lit, il avait eu le temps de 'voir' par le biais de ses ténèbres ce qu'il y avait dans la pièce pendant sa chute. Alaric se contenta de faire quelques pas dans la chambre, de matérialiser, d'un léger geste de la main, un fauteuil juste en face du lit et de son occupant et de s'y affaler. Outre le faible échos de ce qui semblait être du Beethoven sortant des écouteurs de la jeune fille, seule le silence régnait dans la chambre. Un nouveau geste de la main et les écouteurs en question se décrochèrent "toutes seules" des oreilles de leur propriétaire et tombèrent sur le lit.
Alaric croisa les mains et afficha un léger sourire, non celui qu'il arborait d'habitude mais un sourire triste, en direction de Mardy, assise en face de lui, une arme à feu pointé vers sa tempe. Quelqu'un d'autre que lui aurait sûrement sauté sur la jeune femme et tenter de lui ravir l'arme des mains ou alors aurait tenté de lui parler pour le lui faire déposer elle-même. Que ce soit la manière forte ou la manière douce, il n'avait entreprit aucune d'elles. A quoi bon utiliser des techniques aussi rustiques lorsqu'on a accès à la méthode Alaric ? Le mécanisme du colt est relativement simple et il suffisait d'une petite matérialisation de ténèbres autour du percuteur pour faire l'affaire. Ce colt là ne tirerais aucune balle tant que le Lord n'en aurait pas décidé autrement. Alaric planta son regard dans celui de Mardy. Sa voix avait le calme et l'élégance habituelle, elle portait comme toujours cette confiance en soi et cette assurance, inconsciente ou non, que le monde lui appartenait. Mais cette fois il y avait quelque chose de plus. Une pointe de mélancolie face à l'image que donnait sa meilleure amie d'elle actuellement.
« Alors comme ça tu comptes m'abandonner encore une fois ? Voudrais tu bien prendre la peine de m'expliquer tes raisons cette fois ma chère ? Tu comprends, je n'aimerais ne pas avoir à élaborer ton éloge funèbre sur des suppositions. »
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Elle ne baissa pas le regard. Elle était encore trop digne et elle comprit dès que les ombres changèrent. Qu’elle allait devoir assumer aux yeux du monde. Elle aurait dû se tuer avant. Pourquoi avait-elle voulu attendre la fin du mouvement ? Ca aurait pu être beau pourtant, comme dernier son, les dernières notes d’une symphonie. C’est ce qu’elle aurait voulu, mourir sur une chose aussi pure que la musique. Loin d’être innocente mais pure.
Visiblement, ce n’était pas pour ce soir. Parce que même si c’en avait tout l’air, ce n’était pas un choix qu’il lui laissait. Quel talent, quel beau discours ! C’était un bon orateur et ce depuis qu’elle le connaissait. Il laissait ainsi croire à son interlocuteur que celui-ci avait le choix. Choix influencé par la culpabilité que laissait entendre le début de sa phrase. Mais l’interlocuteur en question était Mardy. Et elle le connaissait bien, elle discernait ses méthodes de discours. Et bien que la culpabilité illisible sur son visage soit au rendez-vous, l’illusion du choix n’y était pas bien qu’elle l’admirait pour avoir tenté.
Elle posa son arme. Inutile d’appuyer sur la gâchette pour se douter que ça ne marcherait pas. Elle tourna la tête lorsque le silence s’installait, lorsqu’Alaric arrêta de parler, levant le menton pour regarder ailleurs. Elle aurait voulu que le silence parle à sa place. Mais bien que le silence parle, il ne pouvait dire de choses aussi compliqués. Sans regarder Alaric, elle sut qu’on le distinguait à peine, la pénombre découpant les traits de son visage. C’était quoi ce regard ? Ce n’était pas le sien. La tête toujours levé, elle baissa les yeux sur les écouteurs, près de l’arme. Elle entendait ce qu’elle avait espéré ne plus jamais entendre, elle entendait la symphonie recommencer. Ne soit pas triste Alaric, ne soit pas triste. Tu m’humilies. Humilier ? Devant qui ? Personne, ne serait-ce que les étoiles. Mais se sentir humilier est une chose bien triste à ressentir. L’humiliation et la culpabilité s’accumulaient, cela devenait difficilement supportable. Allez silence, parle ! Parle, dit lui et laisse-moi mourir ! Laisse-moi oublier, merde, laisse-moi partir ! Haha. Mourir pour oublier ? C’était une solution trop simple ma belle, beaucoup trop simple ! No ; on ne s’oublie pas si facilement ! On ne fait exception à la règle, surtout pas à Rédemption.
Sa chaleur corporelle augmenta, elle reprit des couleurs. Un sourire s’afficha sur son visage torturé par le passé, un faible sourire mais un sourire quand même. « Je suis bête. J’aurais dû écrire une lettre d’abord. Excuse-moi de ma précipitation, je n’ai pas encore pris l’habitude de prévenir de mes départs. » On aurait cru, de par son cynisme et ses pommettes roses, qu’elle allait bien. Mais elle comme Alaric savaient que c’était parfaitement faux. Ses yeux ne brillaient plus, son espoir ne brûlait plus. Le froid s’était installer en elle et rien ne pouvait la réchauffer. Métaphoriquement. Mais sourire devant Alaric était la moindre des choses. Elle était misérable. Elle avait honte que celui-ci la voit ainsi. Depuis qu’ils se connaissaient, aussi bien se connaissaient-ils, il y avait certaines choses qu’ils ne se montraient pas. Tout comme Mardy n’avait jamais entendu Alaric hausser la voix. Tout comme elle ne l’avait jamais vu exprimer le moindre signe de malheur sur son visage. Si. A l’instant, peut-être était-ce de la compassion, mais il y avait une pointe de mélancolie, peut-être de la tristesse. C’est tout. Ce n’était pas par manque de confiance mais par respect. Le respect d’afficher un sourire devant l’autre pour que l’autre ne s’en fasse. Et ce soir, il la voyait pour la première fois dans un état autre qu’un sourire qu’elle venait pourtant de retrouver. Elle n’avait jamais pleuré devant lui, elle n’avait jamais crié. Elle ne comptait pas le faire. Pas ce soir. Alors que ses larmes séchaient sur ses joues, elle arrêta de pleurer. Immédiatement, comme un ordre à elle-même. Arrête de pleurer.
Elle effleura le bois du manche de son pistolet. La mort l’appelait. Elle avait d’autre façon de se tuer qu’une balle dans la tempe. Elle pouvait simplement congeler son cœur. Ou le bruler. Créer un caillot dans le sang. Bloquer son sang. Elle avait à sa disposition une infinité de choix dont Alaric ne pourrait l’arrêter. Des choix lents et douloureux et certain plus brefs. Peu importe, le résultat était le même. Mais elle ne pouvait se tuer devant Alaric. Pas alors qu’il lui avait demandé des explications. Elle se devait de lui donner.
Ce n’était pas un mea culpa. Elle ne cherchait pas à se faire pardonner. Plus maintenant. Elle donnait seulement les explications qu’elle devait donner à son meilleur ami sur elle-même. Ce qu’il aurait dû savoir il y a deux ans déjà. « Il y a certaines choses dont je ne t’ai jamais parlés. » oh, qu’il est beau l’euphémisme ! Certaines choses ? Pourquoi pas dire deux trois trucs. Salut, j’ai oublié de te dire que j’avais une sœur, que j’ai tué mes parents, que je suis tombée enceinte mais t’inquiète je l’ai tué. Deux trois trucs, rien d’important, y’a pas mort d’homme. Si justement. Il y a.
Elle commença alors du début. De lors qu’elle a découvert son pouvoir. Ca non plus elle ne lui avait pas dit. Son pouvoir… Il ne l’a su que lors de leur rencontre à l’infirmerie.. Là encore, elle n’a pas su lui dire pourquoi elle l’avait laissé tomber. Elle ne le savait pas elle-même. Alors elle lui racontait ses heures caché dans la cabane, la chaleur devenu son ami lorsque les enfants de sa classe, dont Starlight, l’évitaient… Elle lui racontait la dispute avec son père, la véritable nature de l’incendie, sa fugue à Edimbourg… Sa voix tremblait un peu mais elle était sûre d’elle. Elle racontait ça pour la première fois à voix haute, sans se cacher. Elle s’était répété tellement de fois cette scène dans sa tête, si elle avait su que ça se passerait comme ça… Elle ne pleurait pas. Sa voix grinçait un peu, sous l’effet des sanglots qu’elle étouffait. Elle lançait ses phrases comme ça, sans trop de gêne, elle en parlait comme si elle parlait de sa journée. Quoique, vu la journée qu’elle venait de passer… Il y a encore une heure, elle ne se souvenait même pas de qui était Alaric. De qui elle était ! Mardy avait perdu la mémoire… Et là elle se souvenait à nouveau. De tout.
Alors elle racontait. Elle survola sa rencontre avec lui, Nathan, Noah, les autres. Elle survola ce passage de sa vie qu’il connaissait aussi bien qu’elle pour en arriver au soir où elle dû quitter Edimbourg. Elle ne dit pas clairement qu’elle s’était fait violée. C’était pourtant clairement compréhensible. Elle marqua une pause et se leva du lit, toujours trempée, pour approcher Alaric. Les yeux de la jeune blonde n’exprimaient toujours rien, s’ils n’avaient pas été bleus, on aurait jurés qu’ils étaient fermés. Debout devant lui, les bras croisés les yeux dans le vide, elle raconta la suite du viol. Enfin de « l’après-viol ». Thomas aussi.. Elle sauta son passage à Rédemption, directement à son amnésie passagère et Starlight qui lui avait menti sans en porter grand intérêt. Si peu qu’on n’aurait même pas remarqué qu’elle en avait parlé. Enfin peut-être qu’après avoir avoué sept meurtres et un viol, le mensonge naïf de Starlight semblait inaperçu. Elle finit par s’asseoir par terre, au coin du mur blanc, tout en regardant Alaric. Elle aurait voulu que le silence lui dise tout ça et non elle-même. Mais elle avait dû le faire et ce n’était pas plus mal. S’il lui en voulait, s’il la rejetait sur son passé, elle pourrait au moins utiliser la balle de son colt. Au moins elle se libérerait de cette prison qu’Alaric venait de lui créer, l’obliger à survivre. Qu’elle horreur. Pourvu que lui aussi trouve ça trop horrible, pourvu que lui aussi soit dégouté et lui rende sa liberté.
Mais au fond d’elle, très au fond, elle ne se l’avouerait sans doute jamais mais elle espérait qu’Alaric accepte qui elle était. Parce qu’elle était toujours elle, avec deux ou trois choses en plus. Et elle aurait tant voulu qu’il lui fasse l’un de ses sourires de noble et lui dise de ne pas s’en faire. Mais elle ne se l’avouerait jamais car l’espoir était accepter de vivre. C’était tellement plus facile de refuser…
❝ Alaric Stark ❞
✉ Messages : 431✉ Fiche : Noblesse Oblige ✉ Ft : Ben Barnes ✉ Classe et/ou emploi : Cerveau de la Nox Arcana ✉ RP(s) en cours : 4 / 4 ✉ Âge : 19 ✉ Pouvoir(s) : Skotokinésie et Vision dans l'Obscurité
Ces deux mots furent la seule réponse d'Alaric au résumé que Mardy venait de faire de sa vie, suite à quoi il baissa son regard vers ses mains. Des mots prononcés d'une voix monotone, presque froide, très loin de l'élégance teinté de mélancolie qu'il avait utilisé précédemment. Mais pourquoi ? Après tout, ce n'était pas du tout son genre. Il aurait plutôt sourit et parlé d'une voix chaleureuse pour réconforter sa meilleure amie, lui dire qu'il n'y avait pas à s'en faire et que tout ce qu'elle avait, tout ce qu'elle avait vécu, n'avait pas d'importance, pas à ses yeux en tout cas. En temps normal voilà ce qu'Alaric aurait fait. Mais ce n'était pas le cas. Ce n'était pas un "temps normal". Les meurtres, le viol et le mensonge, aux autres mais surtout à soi-même, toutes ces notions qui sortirent de la bouche de Mardy, provoquèrent un écho au plus profond de l'esprit du jeune homme. C'était une partie sombre et chaotique, une partie qui, telle la face cachée de la Lune, ne se montrait jamais. Ce soir-là, mû par cette étrange écho, la Lune tourna plus qu'elle n'aurait due. Elle tourna et on pu apercevoir sa face cachée. Heureusement pour tout le monde, elle ne tourna que partiellement, présentant les deux facettes de sa personnalité en même temps.
Alaric releva son regard vers sa meilleure amie, mais celui-ci avait changé du tout au tout. D'un côté, son oeil avait adopté une teinte d'un noir absolu, celle qui s'affichait, temporairement, à chaque fois qu'il faisait usage de ses pouvoirs. Mais de l'autre côté, toute traces d'obscurité, même celle inhérente à son regard, s'étaient totalement dissipées, laissant un oeil d'un marron très clair, tellement clair qu'il semblait habité d'une lueur ardente. Les rares fois où cette lueur s'était affiché dans le regard d'Alaric, de terribles événements n'avaient pas tardé à suivre. Toutefois, contrairement aux fois précédentes, une partie de lui était restée la même, faisant contrepoids à la folie qui accompagnait toujours la "lueur".
La main du Lord se tendit vers le colt que Mardy venait de déposer près d'elle et tel un jedi usant de la Force, l'arme s'envola du lit en direction du jeune homme, propulsé par une main d'ombre ayant jailli de sous elle. Alaric réceptionna le colt sans problème et se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux, pour examiner l'arme de plus près. Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait une, les gardes du manoir étaient tous armés après tout, mais c'était bien la première fois qu'il en tenait une dans ses mains. Il ne ressentit rien de la "puissance" que les gens disaient avoir en tenant une arme à feu dans les mains. Le fait qu'il avait à sa disposition quelque chose dont la puissance n'était en rien comparable avec celle d'une arme y était sûrement pour quelque chose. Gardant ses yeux rivés sur le colt, il ouvrit la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose. C'est ce qu'il avait prévu de faire en tout cas car à la place il se contenta d'éclater de rire. Il lui fallut plusieurs secondes avant d'arriver à se calmer assez pour parler mais lorsqu'il le fit ce fut d'une voix enjouée et pleine de bonne humeur, contrastant totalement avec l'ambiance de la situation actuelle.
« Donc, si j'ai bien compris, tu veux mettre fin à tes jours parce que tu ne peux pas supporter tout ce que tu as fait et subit durant ta courte existence ? Très bien, je ne vois aucun problème à cela ! »
Alaric mit la main sur le barillet et l'ouvrit. Il était vide à l'exception de l'unique balle qui trônait à l'emplacement exact pour être tirée. Le Lord le fit tourner le sur lui-même avant de le réaligner avec le reste de l'arme d'un simple geste du poignet, comme il l'avait tant de fois vu faire dans les films. Il prit ensuite l'arme fermement par le manche et place son doigt sur la détente et pressa le percuteur pour l'armer avant de reprendre la parole.
« Toutefois, tu permets que je m'y essaye avant ? Et pour pimenter un peu le tout, on va dire un tir par acte que l'on regrette, d'accord ? Mais nous n'avons pas envie d'être dérangé par de la visite pendant notre petit jeu alors avant tout, quelques précautions ! »
Le colt braqué sur la tempe, exactement comme Mardy était en train de le faire quelques instants plus tôt, Alaric afficha un grand sourire qui n'avait rien de ceux qu'il affichait en temps normal mais semblait réellement être dû à la joie. Ce qui était quelque peu dur à croire d'une personne qui est sur le point de se tirer une balle dans la tête. Il claqua des doigts, son signal favoris pour commander aux ténèbres. Ces dernières vinrent former une couche protectrice tout autour des murs de la chambre, laissant seulement la fenêtre, toujours ouverte, comme seule sortie. La pièce était maintenant insonorisée. Assez pour qu'un tir de colt passe inaperçu en pleine nuit en tout cas.
« Alors voyons voir. La première serait pour ... les quatre garçons dont je me suis délecté à massacrer dans une ruelle d'Edimbourg. Ah, leurs cris résonnent encore dans ma tête quand j'y repense. »
Il n'y eut aucune hésitation. Le doigt pressa la détente, faisant pivoter la gâchette et libérant ainsi le percuteur qui alla heurter l'amorce et ... rien. La chambre était dénuée de balle.
« Passons donc à la deuxième ! Dans l'ordre je dirais que ce serait ... un viol subit ! »
Le même geste et le même résultat.
« Ensuite il y a bien sûr le viol commit ! Logique, n'est-ce pas ? »
Rien.
« Qu'avons-nous en stock pour le quatrième essaie ? Ah oui, meurtre de masse ET en série. On fait du deux en un comme ça ! Ahahaha ! »
Encore une fois, le mécanisme du colt s'engagea et ne produisit qu'un "clic" inoffensif. Le sourire sur son visage n'avait pas du tout changé. Les probabilités que la balle se trouve dans la chambre étaient maintenant égales à celle d'un pile ou face.
« Oh, ça devient de plus en plus excitant tout ça. Je devrais faire ça plus souvent ! On en est à où ? Le cinquième ? Déjà ? Il va falloir trouver quelque chose d'intéressant pour celui là, tu n'es pas d'accord ? Hmmm ... que dirais-tu du meurtre de Matt pour la simple et bonne raison qu'il a voulu te quitter sans prévenir ? Je lui avais averti des conséquences d'un tel acte pourtant, mais il semblerait qu'il ne m'ait pas prit au sérieux. C'est très dommage pour lui, je commençais tout juste à l'apprécier. »
Cinquième tir. Cinquième cliquetis dû au choc du percuteur et de l'amorce. Rien pour la cinquième fois. Toutefois, ce dernier "clic" avait semblé être plus bruyant que les autres et son écho résonnait encore dans la pièce tandis qu'Alaric laissait retomber son bras. A aucun moment il ne quitta Mardy des yeux. Le sourire avait maintenant disparus de ses lèvres et il arborait une expression neutre. C'était enfin fini. Il ouvrit la bouche et commença à parler, sa voix ayant repris son ton habituel.
« Je suis ... »
Il ne finit jamais sa phrase. Le sourire réapparut sur ses lèves. Son bras se releva. L'arme se replaça sur sa tempe. Il reprit la parole, mais cela n'avait plus rien à voir avec ce qu'il comptait dire quelques instants plus tôt.
« Je suis bête. J'allais oublier le plus important. Le sixième et dernier essai. Avoir laissé le monde me prendre ce qu'il y avait de plus cher à mes yeux. »
Il n'y avait plus lieu pour le suspens. Détente. Gâchette. Percuteur. Amorce. La légère lumière provenant de l'explosion à l'intérieur du canon. Un bruit sourd qui se limita à la petite chambre. La balle, initialement destiné pour la tête de Mardy, sortie du canon, traversa les quelques centimètres séparant le bout de l'arme et pénétra la tempe d'Alaric comme un sabre dans du beurre pour ne plus en ressortir. La tête du jeune homme suivi le mouvement de la balle et fut projetée sur le côté. Son brasse laissa tomber, son emprise sur le colt également et ce dernier tomba bruyamment au sol. Le reste de son corps s'affaissa en arrière, reposant délicatement sur le fauteuil de ténèbres qui se trouvait toujours là. Dans la pénombre de la nuit on aurait pu croire qu'il ne faisait qu'il était paisiblement plongé dans son sommeil. Etrangement, il n'y eut pas de grande giclée de sang. Seulement un fin filet coulant le long du visage du Lord.
Voilà comment la vie d'Alaric Aegis Gwolou Stark, Lord héritier du clan Stark, Gardien des Jardins Royaux et Intendant du Château Royal d'Edimbourg, Héritier des duchés d'Edimbourg, de Lennox, d'Argyll et de Montrose, Champion Olympique junior d'escrime à l'épée, au fleuret et au sabre, prit fin dans la chambre n°7 du deuxième étage du pensionnat nommé Rédemption. Tué d'une balle dans la tempe tandis que sa meilleure amie assistait à la scène. Suicide. Qui l'eut cru ?
✉ Ft : Georgia May Jagger ✉ Classe et/ou emploi : Première - Main de la Nox Arcana ✉ RP(s) en cours : 4/7 ✉ Âge : 17 ans | 1993 ✉ Pouvoir(s) : contrôle la chaleur des choses inertes et vivante au toucher. Ne possède aucune température corporelle - peut la moduler à souhait.
Sujet: Re: I want to have control. I want a perfect body. I want a perfect soul. Mar 19 Fév - 21:46
"I felt nothing."
Elle semblait si calme. Rien ne l'étonnait, tout semblait si calme. Alaric, son meilleur ami, il parlait. Mais ce n'était pas grave. Rien n'est grave. Maintenant que le monde n'avait plus de sens. Tout ce que lui avouait son ami, ça ne faisait même pas l'effet d'un coup. Oh, peut-être un pincement lorsqu'elle entendit le prénom de Matt. Rien n'est grave. Matt. Elle avait peut-être un mort de plus sur la conscience. Peut-être pas. Elle n'entendait qu'un léger son suraigu vibrer dans ses oreilles sans savoir quoi faire. Les sentiments qui traversaient son corps se résumait à la chaleur de son cœur : Rien. Rien ne traversait son corps, blasée, elle sentait la mort. Elle la voyait. De près cette fois. Le cinquième clic la réveilla un peu de sa longue solitude dans laquelle elle s'était échappée. Dans laquelle elle s’échapperait ces prochains mois. Ses yeux qui n'exprimaient rien brillaient d'une lueur inquiète à nouveau, comme quelqu'un en deuil que l'on venait de réveiller, qui venait de se rappeler de la mort de son proche. Elle fit un pas en avant mais le coup parti avant qu'elle ne reprenne le contrôle de ses muscles. Le corps était déjà à terre. Dans sa tête, il y eu un ralenti. Comme dans les films dramatiques. Elle vit Alaric tomber lentement, très lentement. Mais Mardy ne le regardait déjà plus. Elle voyait la mort devant elle. La mort qui se tenait à la place d'Alaric. Elle n'était en rien semblable à ce qu'on décrivait de la mort. Elle était froide, elle était pleine d'amertume et de vide. Un grand vide sans nom qui envahissait Mardy.
Vous avez connu Mardy après cet instant ? Alors vous savez, vous savez que Mardy est morte ce jour là. Il n'y avait plus rien en elle, plus rien de semblable à ce qu'elle était. Depuis, elle a sans doute appris peu à peu à revivre. Mais pas encore tout à fait. Elle se tourna vers le corps, pleine de vide. Beethoven coulait encore dans ses oreilles, il ne remplaçait pas le bruit de son propre pistolet mais il aidait. Elle ne se rendait pas compte. Pas compte qu'il y avait un corps dans sa chambre, le corps de quelqu'un qu'elle aimait plus que tout. Elle se dirigea vers la salle de bain. Elle se passa de l'eau sur le visage, elle n'était plus que du vide. Elle n'exprimait rien parce qu'elle ne pensait plus. Elle ne pouvait même pas dire son propre nom, elle ne pouvait que revoir, encore et encore, l'instant où le coup est parti sans même comprendre ce que ces images voulaient dire. Elle sécha ses larmes sans même savoir pourquoi elle pleurait et se redirigea vers la chambre. Elle ramassa son collier qu'elle venait d'enlever et le regarda dans ses mains. Elle se souvenait qu'il lui appartenait mais elle ne savait plus d'où il venait. Ni qui elle était. Pourquoi lui appartenait-t-elle d'ailleurs ? Elle s’accroupit près du garçon. Quelque chose n'allait pas. Qu'est-ce que ce cadavre foutait dans sa chambre ? Elle le connaissait ? C'est le cadavre des images qui tournent en boucle dans ta tête, disait une voix. C'est ton meilleur ami, disait une voix. Mardy regarda son visage et comprit. Tout lui revint, comme une grande vague. La grande vague parti avec tout ce qu'elle possédait : ses sentiments, ses remords et son sourire. Elle n'avait plus rien maintenant, à part un collier qu'elle accrocha autour du cou de son meilleur ami. C'était drôle, cette note de couleur verte sur le cadavre habillé de noir. Mais quelque chose n'allait pas. Mardy posa sa main sur le front du garçon. Elle sourit. C'était un sourire vide, aussi vide que la mort qui était depuis longtemps parties. Elle glissa ses mains sur les joues du garçon et vint poser sa tête sur ses genoux. Elle se pencha en avant, ses lèvres vinrent effleurer l'oreille d'Alaric. Les larmes vinrent caresser sa tempe sans qu'elle puisse les empêcher, mais ce n'étaient que des larmes vides, des bulles errantes, mutiques. « Abracadabra » souffla-t-elle.
Elle savait. Au fond d'elle, elle savait, elle était morte mais Mardy avait vu plusieurs corps dans sa vie, elle en connaissait la chaleur. Alaric n'avait pas cette chaleur. Alaric lui aussi avait une chaleur noir, sombre, une chaleur différentes des autres humains que Mardy connaissait bien mieux que le reste de l'humanité. Elle le comprenait, en partie. Elle ne sentait pas son cœur battre ni son souffle sur sa peau mais elle sentait sa chaleur, chaleur qui n'avait en rien celle d'un mort. Peut-être, se dit-elle, peut-être qu'à l'intérieur, il est aussi mort que je le suis. Peut-être que lui aussi, ça pourrit, ça grouille. Mais comme moi c'est sûr, il survit. Survivre était un mot qu'elle connaissait bien. Survivre était un beau qu'elle détestait. A la frontière de la vie et de la mort, on vit sans vivre, on ne lutte plus mais on ne meurt pas. C'est amer, la survie, ça rend pas tellement fier. C'est comme les magicien, ça vous donne l'espoir et nous laisse l'amer. Elle fixa le visage du garçon. Elle se demandait si elle allait un jour revoir un sourire sincère sur ce visage, si elle allait un jour ressentir la joie dans son cœur. Ça ferait longtemps, peut-être jamais. C'était une joie toujours pleine de retenue et d'hypocrisie. Elle la rendait malade, cette joie.
Elle le remerciait. Du fond du cœur, elle le remerciait en même temps, elle le détestait. Pourquoi ne l'avait-il pas laissé mourir. Pourquoi avait-il fallu qu'elle n'hésite sur la gâchette. Hésiter c'est refuser. Pourtant, Mardy ne refusait pas la mort, elle l'attendait. C'est ce qu'elle pensait. Elle en avait marre, de lutter, de survivre, de ne pas mourir mais de voir mourir les autres. De pourrir un peu plus chaque jours de sa vie et de voir pourrir son amie qu'elle tenait actuellement dans ses bras. Ce n'était pas les même plais ni les même pourritures. Ce n'était que le reflet de chacun dans l'autre et elle sentait les cicatrices du lord, greffés à son âme. Il était là, dans ses bras, ni vivant ni mort. Elle aussi, était entre cette vie et ces morts mais elle avait le mérite d'avoir les yeux ouverts. Il y avait ce monde qui n'acceptait pas les plaies, qui laissait la culpabilité la ronger. Et il y avait son meilleur ami. Au fond, elle ne savait pas s'il était coupable. Le geste de folie de s'être jeté dans la mort ainsi devait être un geste de remords. Mais de quoi ? Et pourquoi ? Elle ne sentait plus rien que la souffrance de l'autre, là. Ce n'était pas une souffrance réelle, c'était bien plus profond que ça et peut-être lui-même ne s'en rendait absolument pas compte. Mais elle pouvait l'entre apercevoir, l'imaginer. Et elle même ne ressentait plus rien. Elle était vide, vide comme la mort. Mais elle souriait, d'un regard éteint, à la lune. Elle avait besoin qu'on la prenne dans ses bras. Qu'on lui dise ce qu'il fallait faire pour guérir Alaric puis qu'on la jette au diable. Ou bien qu'on l'aide à se relever. Au moins qu'on la prenne dans ses bras. Mais il n'y avait plus que les rayons de la lune, le reflet du soleil, pour faire ça et Mardy n'allait pas tenir longtemps. Elle avait envie de gueuler, de tuer Alaric pour que lui aussi arrête ses conneries, arrête la folie, la souffrance et tout ce qui s'en suit. Elle avait envie que la balle logée dans son crâne vienne dans le sien. Qu'elle s'éteigne pour de bon et pour de vrai cette fois, pas juste de l'intérieur. Mais rien n'était ainsi. Tout allait de travers et rien n'était grave. Le vide envahissait la pièce. Mardy remplit cette pièce d'une image qu'elle n'avait encore jamais faite. La terrasse du manoir d’Édimbourg Stark apparu autour d'eux avec lui la vue imprenable que Mardy n'avait jamais oublié. Une promesse stupide qu'elle avait si longtemps oubliée. Mais le vide était toujours là.
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Sujet: Re: I want to have control. I want a perfect body. I want a perfect soul.
I want to have control. I want a perfect body. I want a perfect soul.
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