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❝ Invité ❞ Invité  |  Sujet: Liberté ultime.  Lun 28 Fév - 0:05 | |
| Il était resté au moins une demi-heure sous la douche, si ce n'était plus. Il était resté ainsi, sentant l'eau chaude, voire bouillante glisser contre sa peau glacée, venant détendre ses muscles tendus, venant nettoyer de tout ce sang ses cheveux, ses mains. Il avait frotté avec conviction son épiderme, tentant de faire partir par le gel douche et le shampooing toute cette scène qui s'était produite dans le hall. Il voulait oublier. Oublier qu'il avait presque causé la mort d'une adolescente, et l'avait sauvé par il ne savait quel moyen. Il ne voulait pas savoir. Il avait quitté les lieux le plus vite possible, après avoir nettoyé un minimum le sol, et laissé la corvée d'accueillir les élèves aux autres surveillants, qui l'avaient toisés, les mains pleines de sang, d'un air incrédule. Il avait prétexté s'être ouvert le bras, et avait promis d'aller voir Mlle. Strauss. Sauf qu'au lieu de le mener à l'infirmerie, ses pas l'avaient mené au troisième, dans sa chambre. Il avait jeté dans la corbeille tous ses vêtements tâchés de sang, et s'était aussitôt glissé sous la douche.
Il se décida finalement à sortir, après avoir toisé ses doigts, tous ridés à cause de l'eau qui les avaient capturés pendant ces longues minutes. Il avait attrapé sa serviette, se séchant rapidement, et très négligemment, pour ensuite vêtir les premiers vêtements lui tombant sous la main. Une chemise blanche, et un pantalon noir. Le tissu de sa chemise avait tout de suite épousé sa peau, se collant contre celle-ci, et devenant transparente là où il était encore mouillés. Il ne prit pas le temps de se coiffer, et ainsi, ses cheveux bruns trop longs retombaient sur ses épaules et sur son front, gouttant encore. Il se fichait de l'allure qu'il devait dégager. Il était tenté de se laisser tomber sur le lit, là, et de sombrer dans le sommeil qui le tiraillait encore tout à l'heure, mais il savait très bien qu'il n'y parviendrait pas. Ainsi, il resta face à son armoire, la chemise à peine boutonnée, à fixer dans le fond du meuble. Il y voyait ses petits sachets, ses précieux sachets. Il lui suffirait de tendre le bras, de saisir l'un d'eux, et de s'étaler là, à même le sol, ayant au préalable fermé sa porte à clef, et commencer son petit trafic... C'était terriblement tentant. Il sentait même le muscle de son bras se tendre, comme si il voulait se lever tout seul, pour plonger sa main dans le placard, pour en saisir les substances illicites, qui lui permettrait de se vider l'esprit. Mais, alors que cette dernière vint effleurer un des sachets, il sentit comme une décharge le prendre, et il la retira aussitôt, vide, pour refermer violemment la porte du meuble, et sortir presque en courant de sa chambre. Il ne devait pas céder ! Pas maintenant. Il tourna doucement la clef dans la serrure de sa porte, et l'enfouit dans sa poche. Puis, il resta ainsi quelques instants, le dos posé contre le bout de bois, la tête en arrière, fixant le plafond grisâtre, des gouttes d'eau encore tiède venant glisser dans sa nuque, lui provoquant quelques frissons le long de la colonne vertébrale. Il poussa un profond soupir, se décollant de la porte, et enfouit les mains dans ses poches, pour se diriger vers le bout du couloir. Il avait repéré il y avait quelques jours de cela une petite porte, dans le fond, qui donnait sur un petit escalier. Au bout des marches de celui-ci, se trouvait encore une autre porte, qui s'ouvrait sur le toit de l'établissement. Ainsi, il emprunta ce petit chemin.
Le vent soufflait plus fort que tout à l'heure, ou était-ce le fait qu'il se trouvait en hauteur ? Certainement un peu des deux. Il soupira, son souffle venant contrer celui du vent, plus fort que le sien. Il resta un moment à savourer cet air frais, qui venait titiller sa peau encore humide, avant de se diriger d'un pas mou, peu régulier à cause de sa cheville tordue tout à l'heure, et encore douloureuse, vers le bord du toit. D'ici, il avait une vue imprenable sur tout le terrain de l'établissement. Il pouvait voir le lac, la forêt, et même le parc. Il esquissa un petit sourire. Ah, il se sentait puissant, d'ici ! Il dominait clairement tout ce qui entourait le centre, ses quelques silhouettes qui se dessinaient dans le paysage, semblable à des petites fourmis, d'ici. C'était un endroit parfais pour méditer un coup, et respirer un peu. Il sentait déjà qu'il allait passer beaucoup de temps ici, cette année. D'autant plus qu'il s'agissait là d'un endroit assez peu accessible, le seul moyen d'y atteindre étant situé dans l'étage des chambres du personnel, les pauvres petits étudiants auraient du mal à venir s'y glisser. Sauf peut-être les plus discrets et malins. Ou ceux... qui avaient d'autres moyens de venir ici, songea le jeune homme, en repensant à ces évènements des plus étranges qui avaient marqués sa première rencontre avec les étudiants de ce centre. Il frissonna en voyant quelques images s'immiscer dans son esprit. Ce qui arriva vraiment à le faire s'arracher de ses pensées intrigantes, ce fut un bruit de pas qui se fit entendre derrière lui. Il se retourna doucement, commençant à froncer les sourcils, les mains s'extirpant des poches de son pantalon pour se poser dans une attitude sévère sur ses hanches. Il était près à jouer les surveillants sérieux, ou plutôt à expédier aussitôt à l'intérieur l'énergumène qui venait le déranger dans son nouvel espace « personnel », non mais oh. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 11:28 | |
| Après avoir accueillit les élèves comme elle le pouvait, Sidney se rendit vite compte que surveillante n'était vraiment pas un métier pour elle. Comment avoir de l'autorité sur des personnes auxquelles on s'identifie ? Elle perdit totalement confiance en elle, faillit pleurer d'angoisse, mais se retint, trouvant que cela serait tout de même un peu exagéré. Elle était prête à demander de l'aide à un autre surveillant, pour la coacher un peu. Alors, elle glissa furtivement jusqu'au bureau, où la seule ombre qui dormait était nette, rude, sévère, et surtout, dont elle connaissait le propriétaire et n'avait pas vraiment envie d'avoir affaire à lui. Puis, dans le doute, elle se dit que le chef des surveillants pourrait peut-être lui accorder un moment. Mais elle ignorait totalement où il était. D'ailleurs, la dernière fois qu'elle l'avait vu, il était maculé de sang mais avait l'air sûr de lui. Elle n'aurait jamais pu être aussi forte, si ? Bon... Ses pas la guidèrent jusqu'à la porte au verre trouble de M. Le directeur. Elle lui demanda où pouvait se trouver celui qu'elle recherchait. Oui, elle avait moins peur de lui que des élèves, mais bon hein. Le vieil homme lui répondit d'un air sûr et poli qu'il était sur le toit. Quelqu'un de censé de serait peut-être posé la question de comment cet homme savait cela, s'il surveillait ses élèves, son personnel, et tout les choses qui s'apparentaient un peu à la conspiration, mais Sidney trouvait que cela touchait plus à de la paranoïa et était vraiment trop naïve. Après avoir gentiment demandé comment elle pouvait accéder au toit, elle s'y était rendue, d'un pas peu motivé, craignant qu'on refuse son appel à l'aide.
En effet, le jeune homme s'y trouvait sagement, en posture de « Super-Surveillant », cela lui fit peur sur l'instant, car elle cru qu'il allait la mettre dehors – si on pouvait dire, étant donné l'endroit – mais lorsqu'il vit de qui il s'agissait, et peut-être de l'expression tiraillée du visage de la jeune fille, son propre air se radoucit. Il fallait avouer que dans sa petite robe tout légère, Sidney avait presque froid et elle était prête à partir, n'appréciant que moyennement le vent qui s'évertuait à la décoiffer autant qu'il le pouvait. A cause des rares rayons qui perçaient juste en face d'elle, elle se mit une main en visière même si elle ne jugeait pas cela très féminin. Puis elle se rapprocha doucement d'Adam qui la toisait d'un air mi-sévère, mi-curieux. Lorsqu'elle fut juste en face de lui – en dessous, aussi, puisqu'elle était plus petite – elle s'arrêta. Elle détailla longuement le visage de l'homme, ses cheveux étaient mouillés, sa chemise aussi par endroit, il s'était changé depuis tout à l'heure, il y avait seulement quelques reflets rouges dans ses cheveux... Elle ouvrit la bouche pour parler, mais bizarrement elle ne trouva rien de correct à dire. Alors elle se mit à réfléchir longuement, pour savoir ce qu'elle pouvait demander, exactement.
« J'ai besoin d'aide... »
Avait-elle commencé, son visage grimaçant car elle n'aimait pas vraiment recevoir ainsi d'aide, sauf de certaines personnes, à la limite, mais en tout cas, elle n'appréciait pas la demander. Les yeux d'Adam s'éclairèrent d'un éclat qu'elle n'identifia pas. Qu'est-ce qui lui manquait pour être l'image parfaite des héroïnes de films et de séries, naïve, chétive... Oui, elle jouait la tragédie sans même en avoir conscience. Surtout que, son soucis n'avait rien d'un gros problème mondial, non plus. Mais voilà, il fallait qu'on s'intéresse à elle, et quoi de mieux que d'un peu de manipulation inconsciente. Mais, il fallait croire qu'ici ça ne marchait pas. Elle ne rendait même pas compte de l'impact qu'elle pouvait avoir, elle trouvait juste cela « amusant ». Elle glissa sans plus de mots jusqu'au rebord. En aucun cas elle n'avait l'intention de sauter, mais d'ici, la vue était vraiment belle. Elle se sentait libre, chose qu'elle attendait de Rédemption, il fallait l'avouer. Sidney se retourna vers Adam, faisant astucieusement dos au vide, au soleil et au vent. Ses cheveux volaient toujours. Ils allaient être tous emmêlés.
« Il faut que j'apprenne à me faire respecter par les élèves. Mais... Je pense que je m'identifie à eux. »
Elle avait lâché cela presque naturellement. Les bras croisés sous la poitrine, le regard vif plongé dans celui du surveillant général, sombre. Elle aurait aimé savoir ce qu'il pensait, d'elle, par exemple. Ce que tous pensaient d'elle. Elle n'aimait pas particulièrement ce toit. Étrangement. Pourtant, beaucoup y aurait trouvé une sorte d'échappatoire aux pensées parfois pas roses, mais des pensées de la sortes, elle n'en n'avait pas. Aussi anormal que cela puisse paraître. Et ça ne lui manquait pas. Elle était celle qui aurait eu des tas de raisons de revenir sur sa vie et de faire des crises existentielles – de fait de son statut d'humain un peu incertain et flou – et qui n'en faisait pas, parce qu'elle n'en voyait pas l'utilité. Pfiou. Sidney avait peut-être seulement besoin d'apprendre ce qu'elle était en réalité, et de qui elle était le « clone », seulement d'une petite morte trop tôt pour avoir une réelle existence ? Pas sûr. Cette médecine n'en était en aucun cas une, c'était de la création de monstres, voilà ce qu'elle était. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 12:25 | |
| Adam s'était retourné, découvrant avec surprise, et peut-être un peu de soulagement, la silhouette familière d'une des surveillantes. Il détailla un instant la demoiselle blonde, dont le prénom lui échappait. Il aurait aimé la renvoyer à l'intérieur, lui intimer plus ou moins gentiment de le laisser tranquille, mais il n'en fit rien. Il n'en eut pas le temps. Et peut-être n'en aurait-il pas eut le courage, face au visage juvénile de la demoiselle, emprunt d'innocence. Quoi qu'il advienne elle s'était rapproché de lui, pour lui demander, avec un air que beaucoup comparerait avec un celui d'un chien battu, de l'aide. Comme si, lui, pouvait lui offrir cela. Il poussa un imperceptible soupir, en tournant légèrement la tête, pour éloigner son regard de la demoiselle. Avec cette expression, elle lui rappelait terriblement une certaine blonde. Sa blonde. Mérédith. Ce prénom vint résonner douloureusement dans son esprit, et une douleur aiguë vint transpercer son cœur, d'une manière atroce. Il inspira profondément, n'écoutant même pas les autres paroles de la demoiselle. La gorge soudainement nouée, il ferma un instant les yeux, pour retenir ce flot de souvenirs pas forcément des plus joyeux au plus profond de son être. Puis, il s'écarta doucement de la jeune femme, pour ne plus avoir à lui faire face. Il s'approcha doucement du bord, pour plonger un instant son regard sombre sur la vaste étendue de terrain qui formait le paysage. Puis, délicatement, il se laissa glisser au sol, pour finalement s'assoir sur le rebord du toit, les jambes se balançant dans le vide, le vent venant les fouetter avec énergie, comme pour lui rappeler sa présence. Adam poussa un soupir, en passant une main dans ses cheveux humides, pour écarter ses quelques mèches rebelles de son visage. Puis, se rendant compte du silence gêné qui s'était imposé entre les deux adultes, il se décida finalement à lâcher d'une voix teintée d'une légère froideur, afin d'imposer une certaine distance : « Je ne peux pas t'aider, désolé. » A vrai dire, il ne savait même pas pourquoi elle avait besoin de son aide. Il n'avait pas écouté ce qu'elle lui avait demandé. Peut-être était-ce juste une histoire de paperasse, pour l'administration ou quoi. Après tout, il était le surveillant principal, ici, non ? Il allait d'ailleurs certainement se faire taper sur les doigts par le vieux crouton qui lui servait de patron, et accessoirement de grand oncle, pour lâcher ainsi ses obligations, qui plus est le jour de la rentrée. Mais il s'en contrefichait. Il se laissa tomber sur le dos, se moquant du fait que sa chemise blanche allait certainement perdre de son éclat en rentrant en contact avec le sol sale du toit. Il observa un instant la jeune femme blonde, d'en dessous, ne pouvant s'empêcher de penser à Mérédith, alors qu'elle ne lui ressemblait pas plus que cela, en fait. Mérédith était plus jolie, moins superficielle, peut-être aussi. Oui, il y avait un côté « faux », atrocement dérangeant chez cette surveillante. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait cette impression, mais il se dit qu'il le découvrirait bien assez tôt. Après tout, ils allaient passer l'année ensemble, si il ne décidait pas de rentrer avant. Il poussa un énième soupir, alors que le prénom de cette jeune femme s'imposait soudainement dans son esprit. Sidney. Ah oui, voilà, c'était cela. D'ailleurs, il s'étonna du fait qu'elle ne soit pas encore partie, alors qu'il l'avait pourtant presque envoyé paître. Chose qu'il regrettait à présent. Il ne devait pas être agréable avec ses collègues, pas dès le premier jour, tout de même. Ainsi, en posant une main sur ses yeux, comme pour vider son esprits des pensées négatives, il reprit la parole, d'une voix plus douce : « Désolé. Je n'ai pas vraiment écouté en quoi tu avais besoin de mon aide, en fait. J'ai été un peu ailleurs pendant quelques instants, un bug, comme diraient les petites bêtes qui servent d'élèves à ce centre. » Voilà, au moins il avait avoué. Toujours les yeux clos par sa propre main, il attendit la réponse, calmement. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 13:22 | |
| Oh, mais... Ils étaient tous bizarre ici ? Personne n'était capable d'être un peu normal ? Comme elle ? Enfin, sa superficialité n'avait rien de bien normal, et encore, elle ne savait pas tout sur elle même. Elle lança un sourire amical au surveillant, attendrie par la sincérité soudaine de ses mots. Accroupit en position de saut, les deux paumes sur le sol du toit - étrange expression - Sidney regardait l'horizon, comme s'il y avait des réponses là bas. Elle glissa par terre, pour s'asseoir au sol elle aussi.
« Des bugs ? Ouais ! J'en ai souvent. Pourtant, on peut pas dire que je réfléchisse beaucoup, hein. »
Elle chantonna après ses mots. Sa bonne humeur était... A toute épreuve. En même temps, même si le ciel était gris, même si l'ambiance n'était celle d'une jolie plage, au moins, c'était le premier jour, et elle avait peut-être moyen de se lier d'amitié avec un des surveillants, un de ses collègues, en fait. Elle émit un petit rire frais. Voilà, c'était cela, elle était nature, par moment, et ça faisait ressortir les seuls traits qui n'avaient pas été retouchés, pour une raison qu'elle ignorait, au fond. Il fallait avouer qu'elle aurait pu être vraiment belle, vraiment nature, sans autant de chirurgie. Mais bon, tout le monde n'avait pas la même définition de la beauté, hein. Et Sidney ne savait pas ce que c'était.
« Je sais pas si tu te souviens, mais je m'appelle Sidney. On a pas été vraiment présenté, mais toi, c'est Adam, non ? »
Elle lui lança un grand grand grand sourire. Les gens semblaient tous torturés ici, enfin, presque tous. Il fallait croire qu'il fallait vite choisir son camp entre les bourreaux et les prisonniers, et Sidney ne se sentait ni d'un côté, ni de l'autre. Et, hélas, il fallait aussi croire que les prisonniers seraient bien plus nombreux. Après tout, la blonde n'était pas méchante, mais ne se sentait pas en danger. C'était parfaitement étrange, elle était tellement influençable. Son regard se promena sur le paysage. Le parc du centre n'était pas très vert, mais les alentours du lac l'étaient, et en dehors du centre... Les yeux de la jeune fille n'en revenait pas, car tout semblait si beau vu d'ici ! Elle en avait peut-être même le regard brillant d'envie. Qu'aurait été cette adulte, sans superficialité, tout à fait libre... N'en aurait-elle pas été d'autant plus jolie ? Mais, qu'on ne s'y trompe pas, Sidney ne songeait pas à cela, d'ailleurs, elle n'y avait jamais pensé. Elle restait enfermée dans son mutisme cérébral. Il est dit qu'il est purement impossible de ne penser à rien pour un humain, mais elle y arrivait parfaitement. Il lui suffisait de se poser la main sur l'autre poignet, tâtant son pouls d'un air innocent. Il fallait savoir si elle continuait de vivre, son père lui avait dit de prendre régulièrement son pouls, alors elle obéissait. Puis, lorsqu'elle avait un contact avec sa main droite, ainsi, elle se sentait partir un peu, se sentait encore mieux qu'elle pouvait l'être, au fond. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 13:48 | |
| Il entendit finalement la demoiselle se rapprocher, peut-être même s'assoir à côté de lui. Ses gestes créaient une fine brise qui venait se mêler à celle du vent, pour l'intensifier un peu plus. Adam ne bougea pas d'un pouce, les yeux masqués, alors que la voix fluette de la demoiselle venait briser le petit silence. Elle ne répondit pas à la question du surveillant, se contentant de plaisanter sur les « bugs ». Elle insinua même qu'elle n'était pas très réfléchie. Un sourire presque moqueur vint se dessiner sur le visage d'Adam. Comme si il n'avait pas deviné que la jeune femme était quelqu'un d'assez « simplet »... Il trouva sa pensée méchante, et donc la garda pour lui. Bon, après tout, lui non plus n'était pas ce qu'on pouvait appeler quelqu'un de « fut-fut ». Puis, avec la bonne humeur qui teintait sa voix, Adam ne pouvait que ce voir attendrie, cette demoiselle étant la première qu'il rencontrait, ici, à en faire preuve.
Après un bref silence, la demoiselle continua sur sa lancée, en se présentant. Il ne s'était donc pas trompé, il s'agissait bien là d'une Sidney. Elle lui demanda ensuite si il était bien Adam. Pour toute réponse, il leva la main qui ne couvrait pas ses yeux, pour lever son pouce, comme une réponse positive. Puis, il laissa retomber lourdement sa main, tout comme le silence, simplement occupé par les sifflements sinistres du vent, semblable à des cris étouffés. Puis, ne supportant plus ce vide de parole, il se décida finalement à se redresser légèrement, et à enlever sa main de son visage, pour rouvrir les yeux. La lumière du soleil, bien que faible par ce ciel gris, vint lui agresser les yeux, et il dut les plisser dans une grimace assez peu gracieuse. Mais bon, il s'en fichait de ce que Sidney pouvait penser de son expression, après tout. Il n'était pas là pour plaire. Il poussa encore une fois un soupir, à croire que cela était devenu une habitude depuis qu'il était arrivé ici. Il n'osa pas tourner son regard vers la jeune femme, de peur d'y reconnaître encore une fois quelques traits de sa Mérédith. Il se plongea donc dans la contemplation de l'horizon, l'air ailleurs. Quelques pensées s'entrechoquaient dans son esprit, et ainsi, il laissa encore planer un certaine silence, avant de finalement lâcher, l'air totalement ailleurs : « Cet endroit est vraiment étrange. Il y règne une ambiance intrigante, voir dérangeante, je trouve. » Il avait dit cela plus pour lui que pour son interlocutrice. Cela était sorti tout seul, alors qu'il se ressassait cette première semaine, et ce premier jour. C'était le genre de pensée personnel, et qui pourtant, franchissait, pour une raison qui nous échappait, la barrière de nos lèvres, sans qu'on le contrôle. Peut-être était-ce une manière d'attirer l'intention sans le vouloir, pour trouver des réponses. Il avait sûrement inconsciemment besoin qu'on le rassure, qu'on lui dise que ce n'était qu'une impression, mais il savait que cela serait faux. Il avait certainement plus besoin qu'on le confirme dans cette idée. Il ne voulait pas de mensonges. Et pour une raison qui lui échappait, il savait que la jeune femme ne lui fournirait pas ce type de réponse toute faite. Ou plutôt il l'espérait. Il se tourna donc dans un geste sec vers celle qui lui tenait compagnie, pour la toiser avec des yeux perçants, qui lui demandait son avis, sans aucun artifice ou mensonge. Réalisant qu'il devait être effrayant comme cela, son expression se mua plutôt en une moue d'incompréhension, presque attendrissante. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 14:16 | |
| Alors qu'elle avait un grand sourire, celui-ci de décomposa suite aux paroles d'Adam. Elle garda la bouche ouverte, ne comprenant pas, mais alors pas du tout ce que le garçon disait. C'était dérangeant ici ? Ah ? Elle n'avait pas remarqué quelque chose dans ce style, elle. Quoi que, il avait accueillit les autres pions dans le hall en étant maculé de sang, ça comptait comme dérangeant, ça ? Sidney haussa les épaules d'un air pensif. Tout cela méritait qu'on se pose la question. Le soleil devait déjà chuter, puisqu'un rayon mal placé vint frapper son œil. Elle baissa la tête, mais ne le quitta pas des yeux. Il était bien assez bizarre comme ça, lui. Elle réfléchit longuement à ce qu'il disait, il avait sûrement raison. Enfin... Elle ne savait pas... Ça touchait à la paranoïa, non ? Sidney lâcha un long soupir, sans le faire vraiment exprès et encore moins en étant consciente de cela, mais dès qu'elle l'eut remarqué, elle s'excusa du regard, soupirer ainsi n'avait rien de bien poli.
« Je ne sais pas. Le directeur est gentil avec moi. Mais il y a un surveillant en qui je n'ai pas particulièrement confiance, Mlle Strauss a un humour assez inexistant, je n'ai pas rencontré les professeurs, ni le gardien des lieux. Il paraît que lui est étrange. Après... Je ne vois pas vraiment ce que tu peux trouver de dérangeant au lieu, c'est un peu glauque oui, mais... N'importe qu'elle vieille maison l'est, non ? »
Elle ferma les yeux, elle n'aimait pas se pousser à la réflexion, mais parfois, il fallait tout de même qu'elle le fasse. La blonde releva les yeux vers le soleil, les ouvrant trop vite et les sentit virer du marron au vert. Wooouh. Elle adorait avoir les yeux verts, c'était presque une passion, et sans même se voir, elle le savait. C'était une sensation étrange, cette transformation physique, mais... C'était... Divertissant. Voilà, elle avait l'esprit volatile et il s'était déjà envolé. Oubliant qu'elle devait réfléchir, elle resta à contempler les nuages qui viraient déjà si tôt au orange par endroit, elle devait regarder à l'ouest, vers l'Amérique, vers chez elle. Loin d'être totalement inhumaine, elle eut un pincement au cœur en songeant à son père adoptif qui était si loin d'elle, à présent. Puis, elle revint à la réalité, à ce qui faisait qu'elle avait quelqu'un devant elle, et qu'elle ne pouvait pas se perdre éternellement dans des souvenirs qui, pour la plupart, avaient été construit de toutes pièces. Car, si elle ne le savait pas, elle avait bel et bien vécu tout son enfance dans un laboratoire. Mais, cette partie de sa vie, elle avait cru la vivre à New York – ce qui était juste – mais dans un grand appartement au sommet d'un gratte-ciel... Si elle avait su. Si elle avait su qu'il avait combiné beaucoup d'ADN différents pour obtenir ce qu'elle était... Enfin, elle se reconcentra sur son chef – si on pouvait dire – ne remarquant même pas qu'une petite larme avait perlé au coin de son œil. Alors, elle chuchota, d'un voix tout de même un peu rauque :
« Et ton bras, ça va mieux... ? » |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Lun 28 Fév - 14:49 | |
| Adam toisait la jeune femme, à la fois déçu et satisfait de cette réponse. Il ne fallait pas chercher à comprendre, le jeune homme était pleins de contradictions. Bref. La demoiselle donc, ne trouvait pas l'endroit si étrange que cela ? Zut, lui qui espérait ne plus se sentir seul, avec ses appréhensions face à cette année. Il soupira faiblement, en écho à la blonde. Ce qui l'étonnait le plus, dans ses paroles, c'était le fait qu'elle est précisé que le directeur était gentil avec elle. Ce vieux crouton était capable de faire preuve de gentillesse ? Tiens donc. Adam l'avait toujours vu froid, du moins avec lui. Ses petits yeux gris lui paraissaient menaçants, comme s'ils cherchaient à vous transpercer. A chaque fois, le vieil homme lui lançait ce regard, avant d'arborer une petite moue agacée, les sourcils froncés, accentuant ses rides bien tracées. Ensuite, il affichait souvent un sourire, faux, et glaciale. Non, vraiment, il n'arrivait pas à imaginer son grand-oncle être gentil. Il ne s'était pas attardé sur le reste des paroles de la jeune femme, n'ayant pas fait plus que cela attention au reste du personnel, jusqu'à présent, bien sur.
Il s'arracha à ses quelques pensées, pas franchement tenté de garder plus longtemps que cela l'image du directeur de l'établissement dans son esprit. Il se prit donc à observer Sidney, qui semblait, soudainement... Comment dire ? Totalement déconnectée avec la réalité, voire même avec son corps. Ah, un bug, donc ? Il eut un très faible sourire à cette pensée, sourire qui se figea lorsqu'il distingua une fine larme, qui vint glisser doucement du coin de son œil. Elle pleurait ? Il baissa les yeux, soudainement gêné de l'observer ainsi, alors que les pensées qui la prenaient devaient être intenses, pour qu'elle en vienne à pleurer, aussi discrète soit cette goutte d'eau. Mais, ce qui gêna plus le jeune homme, ce fut lorsque que la blondinette reprit la parole, pour lui demander... Si son bras allait mieux. Adam resta un moment en silence, hébété. Ah, oui. Son bras. Il en avait oublié son mensonge de tout à l'heure, tiens. Puis, finalement, sortant de son bref mutisme, il porta sa main à son avant bras, esquissant une fausse grimace. Improvisation, mes chères. « Ah, ouais. Encore un peu mal, mais Mlle. Strauss fait des miracles, haha... » Ouais, des miracles, pour soigner une blessure inexistante. Soigner une blessure... C'était ce qu'il avait fait avec Abbi... Il toussota, à cette pensée, avant de lâcher un petit rire gêné, accompagné d'un sourire, et pour lever le pouce, comme précédemment, pour accompagner sa réponse. Puis, décidant qu'il valait mieux changer de sujet, pour que la demoiselle ne remarque pas l'inexistence de blessure ou même de bandage sous sa chemise, il lança : « Désolé, de vous avoir lâché, au fait. Vous vous en êtes sortis avec les monstres ? »
Il se rendit compte seulement après que le dernier mot soit sorti de sa bouche qu'il était peut-être mal choisi. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire, enfin, pas comme cela. Alors, il se rattrapa :
« Enfin, tu vois, les élèves quoi. Je dis pas non plus qu'ils sont des monstres, vraiment, ils sont certainement sympathiques, mais c'est seulement manière de parler, tu comprends ? »
Quel nul, j'vous jure. Se justifier ainsi ne rendait que l'expression plus étrange. Il se laissa finalement retomber dos contre le sol, exaspéré lui même par sa stupidité. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Mar 1 Mar - 13:24 | |
| Glissant ses doigts entre ses mèches d'un geste inconscient, Sidney haussa les épaules, avait-elle vraiment écouté, rien n'était moins sûr. Tout en se relevant et en époussetant sa robe, elle fixa toujours l'horizon. Qu'est-ce qu'elle aurait aimé être libre, revoir ceux qu'elle aimait, ceux qu'elle considérait comme sa famille, ceux qui en réalité, pour la plupart, n'avait jamais existé. Elle aurait donné n'importe quoi pour s'évader dans la nature et voir l'automne arriver. Laisser partir l'été, qui ne semblait même pas exister ici, seule la chaleur demeurait.
« Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure. »
C'était cela, sa vie n'était qu'un cruel poème. Et encore, lorsqu'elle apprendrait tout... Mais pour l'heure, cela n'était pas son problème principal, et Sidney, aussi perdue dans ses pensées qu'elle pouvait l'être, eut un éclair de lucidité, une de ces décharges qui vous poussent à réagir, à revenir sur Terre. Le nez toujours perdu au milieu des nuages, son regard voyageant au gré des battements d'ailes des oiseaux, sa voix quant à elle resta avec Adam, sur ce toit.
« C'est pour eux que je suis venue te voir. Tu ne m'as pas entendue ? Je veux que tu m'aides à gagner en autorité. »
Elle n'accorda aucun regard à l'homme, qui devait probablement en faire de même. Hm. Que fallait-il qu'elle dise pour qu'on lui donne un coup de main, après tout. Sidney resta pendue au ciel, guettant un signe dans celui-ci. Elle était triste, mais cela ne se voyait pas, il était fortement possible qu'elle-même ne soit pas au courant. Le courant... Tient, il n'y avait pas de rivière à Rédemption, juste un lac, où l'eau stagnait. Il devait avoir des moustiques, aussi. Cette pensée la ramena un peu plus sur Terre, elle baissa la tête cette fois.
« Je te cherchais, c'est M. Le Directeur qui m'a dit que je pouvais te trouver ici. J'aurais pu demander de l'aide à quelqu'un d'autre, mais en réalité, je n'ai confiance en personne ici. »
Voilà qu'elle mentait. Bien sûr, il y avait quelques personnes qu'elle ne préférait pas voir, surtout une, en fait, mais en aucun cas elle n'avait confiance en "personne" c'était stupide, en plus. Elle fit quelques pas vers la sortie, se résignant un peu, elle savait qu'il ne daignerait pas l'aider, il n'avait pas l'air plus commode que quiconque ici, en réalité. Elle lui lança un air déçu. C'est fou, il lui avait fallu quelques minutes, quelques pensées pour paraître plus naturelle, pour paraître plus adulte. Quelques minutes pour renaître, en somme.
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| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Mar 1 Mar - 14:24 | |
| Adam soupira, en se redressant légèrement, se posant sur ses coudes. Puis il toisa un instant la jeune femme blonde, un peu gêné, mais intrigué aussi. Son aide ? A lui, qui avait totalement foiré sa première journée en compagnie d'élèves...? Et puis, elle avait dit n'avoir confiance en personne, ici, si ce n'était le directeur ? Tiens donc. La dernière personne en qui en avoir confiance. Et puis d'abord, comment ce dernier savait-il qu'il se trouvait sur le toit ? Sa moue gênée laissa finalement définitivement place à l'intrigue. Mais il décida qu'il n'avait pas besoin de s'embrouiller l'esprit encore un peu plus. Alors, il se releva doucement, époussetant d'un geste vif ses vêtements, pour rattraper la surveillante juste prête à sortir. Il plongea ses mains dans ses poches, se mordillant la lèvre inférieur. Il n'était pas franchement des plus doués pour les conseils à vrai dire, mais il sentait qu'il devait faire un effort. Non, vraiment, il n'avait pas envie de se mettre ses collègues à dos. Alors, après un petit silence de réflexion, il se décida finalement à lâcher, tout en regardant ailleurs : « Je ne sais pas trop quoi te dire, en fait. » Oui, autant être sincère. Après avoir pris une profonde inspiration, il eut le courage et la politesse d'enfin porter son regard vers la jeune femme. Avec ses paroles, elle allait certainement avoir envie de retourner d'où elle venait, en fait. Il y avait encore quelques minutes, Adam aurait à tout pris voulut cela, mais à présent, il désirait un peu de compagnie. Oui, car, sinon, il le savait, il allait courir dans sa chambre, et céder à la tentation. Et cela ne devait pas arriver. Alors, il déglutit, se balançant doucement d'une jambe à l'autre, à la manière d'un enfant qui hésite, et reprit la parole, d'un ton pas très assuré : « Je pense que cela vient tout seul. Enfin, je veux dire, c'est la première fois que tu es surveillante, n'est-ce pas ? Moi aussi, je t'avoue. Mais je pense honnêtement, que cela est bien de s'identifier à eux, en fait. Je n'suis pas sûr que de se prendre trop au sérieux serve à grand chose. Enfin, quand on est ado, l'autorité c'est terrible. C'est pour ça qu'on fait des conneries, en fait, pour la contrer. Alors autant être un peu laxiste, relax, de gagner leur sympathie... » Adam marqua une pause, surpris lui même par ses paroles. Il n'avait jamais vraiment pensé à cela avant, en fait. C'était sorti tout seul, ce flot de paroles. Ce rôle de surveillant ne s'était jamais imposé à lui sous cet angle là avant cela. Il pencha un peu la tête en arrière, pour regarder un instant le ciel grisâtre, pour organiser un peu ses pensées. Ouais, voilà, en essayant d'aider quelqu'un, il s'était en quelque sorte aidé tout seul, en fait. Un sourire vint se dessiner sur son visage, et il redressa la tête pour toiser la jeune pionne avec sympathie, pour la première fois depuis qu'elle avait débarqué sur le toit. « Je sais pas si ce que je viens de te dire t'aide...? » Il modéra un peu son sourire, attendant sa réaction. Oui, avant de se réjouir, autant savoir si ces quelques réflexions lâché dans un élan de parole servaient vraiment à la personne venu chercher en lui un peu de soutien, d'aide. Tiens, cela faisait longtemps que quelqu'un ne lui avait pas demandé de conseils, d'ailleurs. On se permettait toujours de lui en faire, bien que cela ressemble plutôt à des conseils, mais cela n'arrivait que très rarement, qu'on lui demande son avis. Cela lui fit un peu plaisir, au fond, même si il ne l'avouerait certainement jamais. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Ven 4 Mar - 18:24 | |
| Penchant la tête en arrière, fixant le ciel, la petite blonde faisait le tri des informations dans sa tête, sans un mot, elle glissa jusqu'au rebord, mis un pied dessus, marcha quelques pas comme funambule et se retourna vers le surveillant. Il n'avait pas l'air inquiet pour elle, au fond, elle devait sembler savoir ce qu'elle faisait. Elle chantonna encore, avec un grand sourire au visage. Le soleil lui faisait du bien, là, dans son dos, il l'a réchauffait. Oui, contrairement à d'autre, l'astre ne la dérangeait pas. Peut-être était-ce une sorte de reconnaissance, comme si elle se rendait compte que sans lui... C'était cela, Sidney était pleine de reconnaissance, pour tout, tout le monde. Elle devait sans doute savoir que sans certains petits détails d'apparence anodins, sa vie aurait été radicalement différente.
« Si ! Ce que tu as dis m'aide beaucoup Adam ! »
Cela vous parait improbable, qu'un humain puisse retrouver aussi vite le sourire ? Ah oui ? Eh bien, tant pis. Puisque c'était comme cela avec Sidney. Autant s'y habituer tout de suite. Elle prit grande attention pour se retourner à nouveau, tout doucement, ferma les yeux, pencha ses bras en arrière tandis qu'elle balançait doucement son corps vers l'avant, un peu comme un ange prêt à prendre son envol.
« A ton avis, ça fait quoi de voler ? J'aimerais tellement essayer ! »
Elle inspira profondément, emplissant ses poumons d'autant d'air qu'elle le pouvait. Non, elle ne comptait pas sauter, elle n'était pas stupide. Mais, elle avait la liberté au bout des doigts, elle la caressait. Et cette dernière la narguait. Pourquoi n'était-elle pas capable de la saisir ? Hm. Elle savait qu'elle finirait par y arriver, ce n'était qu'une question de temps. Oui, Sidney était déterminée à avoir la liberté, car rien ne paraissait plus important pour cet être. Et puis, à Rédemption, la végétation, la position géographie et l'isolation du lieu s'y prêtaient bien, non ? Ah, elle se trompait ? |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Ven 4 Mar - 20:13 | |
| Adam observa attentivement les gestes de la demoiselle. Il la regardait s'approcher du vide, s'y penchant presque, comme si elle s'apprêtait à sauter. Elle semblait s'amuser, à jouer ainsi avec le rebord, avec le vent léger qui venait la faire légèrement basculer. Il s'approcha doucement d'elle, venant se mettre lui aussi près du bord. Il pencha la tête en avant, pour observer le vide qui s'étendait sous eux. Le sol était bien loin. Il se retourna vers la demoiselle, amusé. Puis, finalement, d'une voix de parfait scientifique, il annonça : « Tu peux toujours essayer. Mais, la gravité fera que tu iras directement t'écraser sur le sol. Avec un peu de chance, tu te briseras la nuque, et tu mourras sur le coup. Avec moins de chances, tu mourras lentement et douloureusement, ou tu finiras ta vie paralysée. » Adam poussa un petit soupir, et un sourire vint se dessiner sur son visage. Oui, bon, il avait un humour particulier, il ne fallait pas lui en vouloir. Il lâcha du regard la demoiselle, pour le plonger dans l'horizon. Il se laissa finalement retomber comme précédemment sur le rebord du toit, les jambes se balançant dans le vide tant convoité de son interlocutrice. Il observa un instant le ciel, avant de reprendre la parole : « Désolé, mon humour est nul. » Il préférait tout de même s'excuser, pour cette petit « blague » certainement un peu trop sombre, vis à vis de cette jeune femme qui respirait une insouciance pas croyable. Pas étonnant qu'elle s'identifiait trop aux élèves. En effet, elle était presque aussi infantile qu'eux. Si Adam le sentait, les élèves devaient le faire aussi, et si elle ne se bougeait pas, elle allait se faire marcher sur les pattes. Adam poussa un imperceptible soupir, en se prenant déjà de pitié pour la demoiselle. Et, alors, sans vraiment trop savoir pourquoi, il se dit qu'il allait la prendre sous son aile. Ouais, il avait bien envie de protéger cette blondinette là. Pourquoi...? Il ne savait pas trop. Peut-être parce qu'au fond, avec son air terriblement innocent, et ses cheveux blonds, elle lui rappelait Mérédith. Sa Mérédith. Il sentit une boule se former au fond de sa gorge. Non mais ! Comment il pouvait comparer cette fille qui lui était presque inconnu à la femme de sa vie ! N'importe quoi. Non. Elle ne lui ressemblait pas. Mérédith était moins naïve, faisait moins bête. Mérédith était plus jolie. Adam poussa de nouveau un soupir, bien plus long et fort cette fois. Voilà qu'il se lançait un débat dans sa tête, à présent. Il releva finalement la tête vers Sidney. Oui, il l'aiderait cette année. Non, elle ne ressemblait pas à sa blonde à lui. |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Ven 4 Mar - 20:37 | |
| Il faut avouer que Sidney eut un éclair terrorisant qui la traversa sur le coup, jusqu'à ce qu'il dise que ceci était une plaisanterie. Elle se laissa glisser pour être à la hauteur de l'homme. Elle allait rire, mais elle se retint, jugeant que finalement, cela aurait pu paraître déplacé, ou stupide. Elle n'était pas stupide, non, juste un peu... Tête en l'air, disons. Encore une fois, elle prit un air abattu mais ne retourna pas son visage vers son interlocuteur, il ne fallait pas en faire trop, elle n'était pas douée pour la manipulation, après tout, et ne le serait jamais.
« Tu dois me trouver bête. Ou pitoyable. Ou les deux. Ou... Je ne sais pas. »
Il y eut un long silence entre les deux êtres. Elle ne cherchait pas à ce qu'il la contredise, qu'il la rassure, ça n'aurait rien changé, elle avait juste énoncé une vérité, après tout. Elle ne s'en sentait pas mal, ni mieux, d'ailleurs. Sidney avait juste l'impression de passer à côté de quelque chose, quelque chose d'important. Alors, elle reprit une expression gaie, pencha la tête en avant et tourna le visage sur le côté, laissant ses cheveux nager dans le vide.
« Ton humour n'est pas nul, au fait. Un peu spécial. Disons, sérieux... Pour de l'humour. Et, tu vas m'aider, cette année, hein ? Je te promet que je te revaudrais ça, d'une manière ou d'une autre, tu n'auras qu'à demander. Tu sais... Mon père m'a dit de ne jamais le répéter, mais, j'ai une espèce de don qui ressemble un peu aux effets de la drogue. Beaucoup me croient stupide, mais je suis curieuse, et je sais... »
Elle ferma enfin la bouche, sa mâchoire claqua, d'ailleurs. Comme si elle avait finit sa phrase, même si ce n'était pas le cas. Elle n'osa pas recroiser le regard de l'autre, et l'air se faisait à présent glacial. Sidney eut un long frisson, signe que le peu de conscience qu'elle avait la poussait à rentrer, à s'éloigner du bord et de l'être qui devait lui en vouloir... « A mort ? ». Alors, elle ferma les yeux et déglutis longuement, s'empêchant de trembler. Il ne fallait pas flancher tout de suite, et après tout, elle avait été honnête, elle avait tout de suite révélé ce qu'elle savait. Zut. Faute avouée est... A moitié pardonnée ? |
| | | | ❝ Invité ❞ Invité | | Sujet: Re: Liberté ultime. Ven 4 Mar - 21:28 | |
| Adam resta un moment interloqué par les paroles de la jeune femme. Sa bouche s'ouvrit en grand, dans une expression assez peu gracieuse, choqué. Il se répéta mentalement ses mots, pour essayer de réaliser. Elle savait ? Un frisson vint parcourir tout son corps, et une espèce de décharge vint le pousser à se lever brutalement, tel un diable qui sort de sa boite. Il manqua d'ailleurs de tomber dans le vide, mais se rattrapa. Il retourna sèchement vers la demoiselle, pour la toiser avec un mélange de colère et une espèce de tristesse. Il sentait ses mains trembler, son calme se dissiper très rapidement. Sa bouche, qui était restée ouverte dans son expression choquée se ferma finalement. Adam déglutit péniblement, sentant sa gorge terriblement sèche. Il rouvrit finalement la bouche, et lança finalement, d'une voix teinté de colère, et légèrement chevrotante : « Comment tu sais...? T'es allée fouiller dans ma chambre, c'est ça ? » Il n'en croyait pas ses oreilles, sérieusement. Elle était aller fouiner ? Dans son jardin secret, c'était cela ? Dans sa réserve... Il frémit à cette pensée, et dut fermer les yeux un instant pour se remettre les idées en place, et retrouver un peu de calme. La rage fit soudain place à une certaine tristesse, une déception peut-être. Il sentit ses yeux s'humidifier. Lui qui voulait démarrer ici une nouvelle vie. Lui qui voulait qu'on oublie un peu cette image de drogué, que trop de gens avaient de lui par le passé. Voilà que tout s'effondrait, dès les premiers jours. A cause d'une blonde un peu trop curieuse. Il poussa un long soupir, tâchant de retenir cette foutue larme qui menaçait à tout moment de couler le long de sa joue. Il rouvrit finalement les yeux, la vue légèrement floutée par ce moment de faiblesse. Il secoua négativement la tête, pour montrer clairement sa déception à la jeune femme, avant de reprendre la parole : « Ne fais plus jamais ça. Ne cherche plus à en savoir plus sur moi par ce moyen. Pénétrer ainsi dans la vie privée des gens ne se fait vraiment pas. » Il marqua une pause, commençant à tourner les talons, pour se diriger vers la porte donnant à l'intérieur. Mais, face à celle-ci, il s'arrêta. Il ne posa pas de suite la main sur la poignée, et se retourna vers Sidney. Il la toisa intensément pendant quelques instant, laissant planer un silence froid entre eux deux. Il prit une profonde inspiration, enlevant d'un geste de la main les mèches qui retombaient sur son visage, en bataille. Puis, sur un ton sérieux, il prononça : « Ne me prend pas pour un de ses drogués pathétiques, qui ne sont que des épaves totalement dépendantes. Je n'ai pas besoin que tu uses de ton truc sur moi, si je t'aide, ce n'est pas pour ça. » Sur ses mots, il se retourna vers la porte, posant sa main sur la poignée. Il ouvrit doucement la porte. Mais, alors qu'il posait son pied sur la première marche, il reprit une dernière fois la parole, d'une voix plus douce, cette fois, mais toujours sérieuse, pour prononcer ces quelques dernières paroles. « Je t'aiderais. Je te le promet. Mais la seule chose que tu puisses faire en échange pour moi, c'est de ne jamais utiliser ton don sur moi, s'il-te-plaît. Jamais. » Il soupira doucement, en descendant finalement les escaliers. Il n'avait plus qu'une seule envie, à présent. Aller dans sa chambre, s'étaler sur son lit, et dormir, enfin. Histoire d'oublier cette journée des plus mouvementées, et troublantes. |
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