Mon histoire commence au moment où je suis née, normal pour toute personne, quoique peut-être que certain on déjà vécu, avant de naître une seconde fois ? Mais là n'est pas la question. Quand je suis sortie du ventre de ma mère, mon père m'a dit que je souriais. A vrai dire je n'ai aucuns souvenirs de ce moment là, ni de ma mère d'ailleurs. Je ne l'ai jamais connue ni vue, mais je n'ai pas réellement de regrets. Par contre j'en veux à cette femme de m'avoir abandonnée ainsi que mon père. Mon père qui est dénommé James, il a toujours était là pour moi depuis ma venu au monde et il sera encore là jusqu'à la fin.

Je suis née d'une mère donc inconnue et d'un père affectueux, dans le pays de la Nouvelle-Zélande. Ce pays est tout simplement magique et fabuleux ; la nature et l'espace vert sont maîtres. Des paysages qui changent à chaque fois juste du à un rayon de soleil, ou à une légère brise printanière. Franchement je m'en passerais jamais de ces endroits sans limites et qui cachent toujours une chose. Comme si là-bas le temps et l'espace étaient infinis. La ville dans laquelle j'ai grandi est Whangarei l'une des plus grandes villes de ce petit pays. J'y est passé toute mon enfance ainsi que mon adolescence avant de recevoir cette lettre bien étrange...

Quand j'étais petite, je me prenais pour une vraie aventurière à la recherche de trésors perdus, de créatures fantastiques, de combats épiques, de découvertes fabuleuses... Je rêvais plus que je ne vivais. Croquant la vie à pleine dent et courant de partout, riant de bon cœur j'étais une petite fille pleine d'énergie. J'avais à l'époque déjà mes cheveux bouclés couleur caramel qui m'a valu bien des surnoms aussi bêtes que nuls ; Boucle d'or, Mouton, Puce frisée... Les filles de mon âge s'amusaient aux poupées, à la dînette, mais moi j'étais plutôt avec les garçons à grimper aux arbres, jouer au ballon. Ce n'était pas pour autant que j'étais et que je suis un garçon manqué ! Car je m'habillais avec des vêtements de fille, je prend soin de moi et de mon physique, surtout de mes cheveux. Ma plus grande passion était quand même la nature, les rires et les animaux. Il me semble que le premier bouquin que j'ai lu parlait des félins. Ce groupe d'être vivant que je trouve tellement proche de la perfection, si élégant, si féroce en même temps qu'être doux, si majestueux, or les félins il n'y en a pas en Nouvelle-Zélande. A cet époque là, les filles chuchotaient et me critiquaient déjà. Pour elles j'étais étrange, pas normal, elles me méprisaient. Or moi je m'en moquais éperdument, d'ailleurs j'étais déjà assez sur de moi pour leurs répondre par des sourires, ce qui semblaient les mettre un peu en rogne. Quant aux garçons, ils me considéraient pas comme un mâle, mais comme une sœur de sang, une personne à qui on peut tout dire et avec qui on peut s'amuser comme bon nous semble.

Les soirs, quand je n'étais donc pas à l'école avec les autres enfants, je me retrouvais seule dans la maison avec mon père. James est un père très protecteur, mais sa présence fut pour moi importante. C'est lui tout seul qui m’éduqua, en m'apprenant a être poli, a lire, écrire, parler, marcher, sourire, pleurer, manger... Tout ce qu'une mère devrait faire avec lui. Mais James était seul et j'étais son unique trésor, il prend donc soin de moi. Et moi en retour j'étais là pour lui, pour lui donner le sourire, pour lui poser plein de question, pour lui donner de l'affection, pour l'écouter. Oui j'adorais quand chaque soir avant d'aller dormir il me racontait des histoires. Ces récits fantastiques qui m'emmenait dans un autre monde. Je m'en souviens encore que j'y croyais dur comme fer que les lutins, fées, trolls et compagnies existaient. Maintenant je me dis que ça pourrait effectivement exister...

Un jour, comme un autre, quand j'avais la dizaine d'années voir plus, j'étais une fois de plus partie gambadé telle une gazelle dans les plaines désertiques de toutes civilisations. Le vent, l'eau, la terre, la végétation... Tout ça réveillait en moi une sensation inexpliquée qui faisait battre mon cœur tellement fort que parfois j'en avais mal. Bref, j'étais allongée dans l'herbe fixant le ciel bleu tacheté de nuages blancs. Ce jour là j'en avais marre, je n'arrivais plus à rien, me trompant sur la moitié des choses, découvrant la dure réalité de la vie qui me faisait quitter mon monde enfantin pour découvrir la vrai vie et ses malheurs. Moi je ne voulais pas de cela ! En plus mon père était rentré le soir d'avant du travail, il avait un air énervé : une de ses collègues de bureau semblait lui taper sur le système, déjà qu'il n'aimait pas les femmes à la base... Bref, rien n'allait bien pour moi, mais je souriais quand même et faisait croire aux autres que j'étais heureuse, comme d'habitude. Mais dès que je m'isolais, je pouvais enfin laisser mes sentiments prendre possession de tout mon corps. Soudain dans mes réflexions, je vit un Kéa, oiseau le plus majestueux de ce pays, voler au dessus de moi. Je le fixa avec un sourire, pendant plusieurs minutes je le contempla... Puis je m'adressa à lui en parlant de mes soucis, fallait bien que je me confie à quelqu'un sinon j'allais craquer. Mais je sentis une nouvelle force monter dans mes veines. Et je ne sais plus pourquoi en plantant mon regard noir dans celui de l'animal je lui demanda de venir près de moi. Je fus surprise de voir qu'il le fit. Au début je m'étais dit que ce n'était qu'un coup de chance, mais ma curiosité et mon envie de croire à la magie, me fit me mettre debout et courir à l'autre bout de la prairie. Une fois arrivée essoufflée, je me retourna vers le l'oiseau qui était maintenant loin. Là je le fixa de nouveau jusqu'au moment où nos regards se croisèrent. Je lui demanda alors en pensant très fort, de venir sur mon bras que je tendis devant moi, le Kéa fonça droit vers moi et ralenti pour pouvoir se poser sur mon bras. J’eus un éclat de rire, jamais je ne fus aussi heureuse qu'à cet instant ! C'était magique ; je savais parler aux animaux ! La magie existait belle et bien.

Toute la fin de la journée je m’amusais avec le Kéa, qui semblait m'apprécier lui aussi. Quand le soir arriva et que James rentra à la maison préparer le repas, je lui fit part de mon aventure. Bien entendu comme toute réaction d'adulte, il ria légèrement en me disant que c'était sûrement mon imagination débordante et que maintenant il fallait que j'arrête de croire aux histoires pour enfant, car à quinze ans on n'est plus une enfant. Je me tue sur le coup... Mais les jours suivant, je partis après les cours dans la nature, tester mon don sur d'autres animaux et dans d'autres circonstances. Petit à petit je développa mon pouvoir de contrôler les animaux et j'ai même découvert que je pouvais en invoquer! Or il ne restaient pas longtemps et me puisaient beaucoup d'énergie. Une fois j'ai réussi même a invoquer un félin ; un petit chaton tout mignon. Et cela devant mon père... Je vous explique la situation : en pleine crise d'adolescence je voulais un animal de compagnie et plus précisément un chat, mais pour père refusa directement en me bombardant d'arguments que je n'écouta même pas. Alors à ce moment là je lui ai dit « Puisque c'est comme ça, je vais en invoquer un maintenant ! », et quand ce magnifique chaton apparu rien qu'à la force de ma volonté, James fit un bond en arrière. La tête qu'il faisait était très comique à voir et m'avait arraché un rire ; il avait la bouche béa et était figé comme une statue.

Depuis ce jour, mon père me croit encore plus et m'aide même dans mon entraînement mais on avait décidé de cacher ce pouvoir anormal aux autres habitants... Moi et lui nous ne voulions pas attirer trop les regards et se faire traiter de fous. Nous voulions juste vivre heureux et simplement. Il me demandait parfois comment je faisait et d'où venait ce pouvoir de contrôler et d'invoquer des animaux. Moi je lui répond que j'en sais rien et que j'aimerais savoir aussi, car ma curiosité est grande et ça je le tiens de mon père. Un soir nous étions tranquillement entrain de dîner quand il me passa une lettre reçu tantôt. J'ouvris en me demandant qui pouvait m'écrire... Mes yeux noirs parcoururent les lignes de la feuille de papier, je lu... Relu une nouvelle fois. Un regard étonnée mais avec un sourire aux lèvres : une école me proposait de m'inscrire chez elle en alternance. Justement j'étais entrain de chercher une formation en tant que vétérinaire. Je passa la lettre à mon père, qui lui s'arrêta sur le lieu ; oui c'était loin d'ici ! Et donc si j'y allais, je serais loin de lui. Mais le prix était plus qu'offrant et c'était tout bénéfique pour moi. On discuta toute la soirée du pour et du contre, ce qui nous avez surtout interpellé c'était une phrase disant : « vous avez quelque chose qui vous a différencié des autres... ». Ils parlaient peut-être de mon pouvoir inexpliqué ?! Mon père accepta après un long moment d'hésitation, son côté poule lui disait de pas me laisser partir, mais il céda. James savait que ça me ferrait plaisir et que là-bas j'aurais de quoi travailler et développer mon pouvoir. Pour moi & lui c'était un choix pas si facile que cela, me séparer de mon père et avoir des milliers de kilomètres qui nous sépares va me faire mal au cœur, et je risque de m'inquiéter beaucoup pour lui. Pour me rassurer il m'a dit qu'il viendrait peut être s'installer là-bas qui sait...