Journal d’Alice Liddell.
03/04/1932
Aujourd’hui, alors j’écoutais les histoires que me lit Lorina dans le jardin, mère est venue m’apporter un joli petit paquet rose qui était maintenu fermé par un ruban à poids. Je lui ai fait remarquer que ça n’était pas mon anniversaire, mais elle s’est contentée de hausser les épaules en m’annonçant que ça n’était pas un présent de sa part, mais qu’un coursier l’avait déposé. Ça m’a semblé étrange, juste un instant. Un tout petit instant. Mais Lorina et moi étions bien trop curieuses alors nous avons ouvert le paquet.
Quelle fut notre surprise quand nous avons découvert à l’intérieur de la boîte une petite clef et une minuscule montre à gousset reliées par une petite chaine qui reposait sur un petit coussin de velours rose. C’était si joli à regarder que je n’ai pas osé y toucher et j’ai immédiatement refermé la boîte. Lorina en a été extrêmement fâchée et elle m’a presque ordonné de lui prêter mon étrange collier pour aller avec sa jolie robe de mousseline crème.
Mais j’ai refusé… Fermement.
Journal d’Alice Liddell.
05/04/1932
Depuis que j’ai reçu cette petite boîte, elle m’obsède, je me lève durant la nuit pour regarder dans la boîte, je caresse le collier du bout du doigt et je me dis que je devrais peut être le porter. Je ne comprends pas d’où me vient cette obsession. Mais plus j’y pense et plus je me dis que ce collier est un cadeau empoisonné.
Journal de Lorina Liddell.
06/04/1932
Ce n’est pas juste. Pourquoi Alice a-t-elle reçu un cadeau aussi joli ? Et moi ? Pourquoi n’ai-je rien ?! J’ai passé la journée sur la première marche des escaliers à attendre que ce maudit coursier ne m’apporte mon cadeau. Mais rien. Rien du tout. C’est toujours pareil, tout est toujours par Alice, on lui pardonne toujours tout, et elle a toujours les choses les plus intéressante ! Je ne suis pas d’accord. J’en ai assez ! J’aurais ce collier. Je l’aurais.
Et si Alice refuse encore de me le donner alors je le lui prendrais de force, je le lui volerais, et je le cacherais. Je le veux. Je l’aurais… Par tous les moyens !
Journal d'Alice Liddell
07/04/1932
C'est terrible! Lorina a disparu. Ma boîte aussi!
J'ai cru la voir cette nuit rentrer dans ma chambre et fouiller le tiroir de ma table de nuit. Je pensais avoir rêver, parce que ma sœur, celle que je connais, ne ferait jamais ça. Jamais. Pourtant je me demande s'il s'agissait vraiment d'un rêve.
Je l'ai vu. Oui, je l'ai vu, passer le collier, et avancer vers le miroir. J'ai cligner des yeux, puis elle n'était plus là.
Mais ça n'est pas possible, n'est ce pas?! Ce n'est pas possible de passer au travers d'un miroir sans le briser. Ça ne pouvait être qu'un rêve... Et pourtant Lorina n'est plus là... Et mon collier non plus.
C'est terrible!