Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV]
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Sujet: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Mar 13 Déc - 20:40
PV ABBIGAIL KANE
Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.
Diderot, Jacques le Fataliste.
Or donc, j'aimerais reprendre l'histoire là où elle s'était arrêtée. Vous savez, vous le revoyez n'est ce pas, ce jeune couple, se faire la promesse de rester à jamais ensemble, malgré ce que chacun allait traverser. Oh, comme j'aimerais vous dire qu'après ça, ils ont réussi à s'enfuir loin de ce sinistre pensionnat, qu'ils se sont installés dans une petite maison en Irlande, loin de Londres, loin de Rédemption. Je voudrais pouvoir vous dire qu'ils ont eu deux enfants beaux comme des anges, et un gros chien de ceux qui ne mordent jamais. Une pelouse impeccablement tondue, des métiers de rêve, du temps, de l'amour, des sorties au parc, des réveillons passés en famille, avec les grands-parents, les cousins, les oncles, les tantes. Et oui, ce n'est pas compliqué de s'imaginer le monde autrement. Simplement, ce n'est qu'une illusion qui se détruit quand vous revenez à la réalité. Quand vous vous réveillez en quelque sorte..
Et c'est ce qui arriva. Elliott ouvrit brusquement les paupières, arraché aux bras de Morphée par un 'tic-tac' assourdissant et une musique trop forte. La fête, le bal, il l'avait oublié, il n'y avait pas pensé. Ou, en bref, n'avait pas eu envie d'y participer. La danse, la musique, la foule, tout ça n'était pas pour lui en fait. D'un naturel plutôt distant et solitaire, il s'était fait un cocon bien à lui, qui n'était ouvert que pour sa belle et tendre. Autrement dit, complètement fermé aux autres. Il tourna la tête vers la gauche et regarda son réveil. Les chiffres réalisés en bâtonnets indiquaient 00:15. Il soupira et s'écrasa la tête sous son oreiller. Il savait qu'il ne pourrait se rendormir avant pas mal de temps, voire faire une affreuse nuit blanche ; Et c'est peut être ça qui le poussa à se lever et se diriger à pas de loup vers la salle de bain. Les néons clignotèrent longuement avant de se stabiliser, remplissant ainsi la petite pièce d'une lumière jaunâtre, certainement nocive pour le teint.
Il plongea son regard dans celui de son reflet, une grimace dessinée sur le visage. Pas qu'il n'était pas très canon au sortir du lit -qui est magnifique à ce moment là?-, non, c'était plutôt le fait de manquer de sommeil ce qui le dérangeait. Mais comment aurait il pût dormir avec tout ce qui se passait dans sa vie ? Asami et Abbigail, les Killers, le pensionnat, Birdsall. Cela faisait beaucoup de chose à encaisser et même ses larges épaules risquaient un jour de ployer sous les responsabilités. Personne n'est parfait. Point. Sortant de la salle de bain, il attrapa rapidement une chemise blanche qui trainait par là, enfila son jean et jeta négligemment son blouson sur ses épaules, bien décidé à ne plus traîner dans cette pièce étouffante qui commençait sérieusement à empester le fauve. Surement la faute à Sacha!. Ses pas le menèrent directement dans les cuisines, puis le parc de Rédemption, avant d'enfin le guider loin de toute cette agitation nocturne.
A la lumière de la lune, il regarda sa montre. 00:28. En fait, peut être que ses troubles étaient liés à son récent choix de vie. Et même s'il ne voulait le dire à personne, ce qu'il avait fait était quasi-impardonnable. Certains diront qu'il s'assurait tout bonnement un avenir. Mais qui aurait put savoir qu'il l'avait fait pour elle ? Elles, pardon. Oh, non, il n'avait pas eu peur. Et n'avait pas non plus foncé tête baissée. Mais les murs ont des oreilles, les portes sont transparentes et le silence ne sait pas garder un secret. Alors, oui, il était venu la voir, cette femme ensorcelante. Il avait été direct, déterminé et terriblement froid. Même ça n'avait pas été un véritable obstacle, à croire qu'il pouvait tous les franchir. Dépasser les évènements, surprendre le destin et combattre la fatalité. Il faisait partit de ceux qui avaient anonymement résisté à Rédemption, et avait laissé LEUR folie prendre le dessus sur celle des autres hommes. Le directeur se trouvait vaincu, les Killers n'étaient qu'un vulgaire prétexte, seules Elles comptaient réellement.
Les surveiller, les protéger, dans l'ombre, tel était son 'devoir', le chemin qu'avait prit son cœur, tandis que ses pieds l'avaient conduit au bord du Lac. Il regarda l'eau, fixement, tel un pêcheur qui jauge où lancer sa ligne. Sur la surface de l'eau se reflétait le Lune jouant avec les nuages, pâle, sombre et aussi inaccessible qu'une certaine beauté glacée. Il levant doucement la tête et regarda de légers flocons voleter au grès de la bise gelée qui s'abattait sur cette étendue dégagée de tout arbre. Le silence se faisait insistant, pesant, un vrai régal. En tête à tête avec l'astre de nuit, il ferma délicieusement les yeux, laissant la tendre neige venir lui caresser le visage, tout en repensant à sa fée qui à cette heure ci, devait bien s'amuser. Le temps s'écoulait paisiblement, et sa montre marquait 00:36 quand Elles arrivèrent. Il ne lui fallut pas longtemps pour entendre ce pas, et sans pour autant changer de position la voix d'Elliott s'éleva, plus douce que jamais, tandis que ses yeux d'un gris profond s'ouvraient lentement.
«Bonsoir, Abbigail. »
♫ La Lune est le rêve du Soleil, et le soleil des Statues -De glace?-. Alors, laissons lui le dernier mot. ♪
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Mer 14 Déc - 9:51
Ce silence, ce vide, ce cœur qui tambourinait dans sa tête sans cesse, qui faisait remuer ses doigts, ce sang qui faisait vivre cet être de glace. Et ce trou en elle. Ce trou dans son cœur, cette peine qui jamais ne pourrait être vaincue. Elle s'était trompée, elle avait sauté les deux pieds dans le piège, et maintenant elle avait mal... Tellement mal.
Pourquoi t'as fais ça ?! Pourquoi tu m'as laissée ?...
Le bal n'avait rien arrangé, elle ne voulait pas y penser, elle ne devait pas y penser, alors elle n'y pensait pas. Elle s'était contentée de sortir dans sa tenue, de retirer ses talons, de prendre ses chaussures à la main et de glisser ses pieds dans la neige, si douce, si froide... Si seulement elle avait pu... Si seulement elle va pu s'allonger dans la neige et tout habillée, et se laisser doucement mourir de froid... Mais elle savait que son organisme ne craignait pas le froid, qu'elle était le froid.
La neige qui glissait dans les mèches de ses cheveux sans fondre, la beauté de l'instant, tout cela qu'elle voyait si sombre, qu'elle ne savait pas admirer et apprécier, qu'elle ne saurait jamais. Je veux mourir. Je veux en finir... Je veux que son image me quitte ! Je veux que ça s'arrête !... Sa douleur en était presque palpable, et Asami qui n'osait rien dire, Asami la lâche, celle qui préférait s'éteindre face à cela, incapable de consoler quelqu'un qui la détestait, alors que si elle avait seulement essayé, peut-être... Mais elle ne l'avait pas fait.
Ses pas la guidèrent directement vers le lac, lents, alors qu'elle murmurait une mélodie mélancolique qu'elle avait dû entendre quand elle était enfant. Elle ne savait pas pourquoi elle était attirée autant par cet endroit, mais plus elle laissait sa peau caresser le tapis clair, plus elle se sentait bien, plus elle oubliait, elle s'apaisait.
Pourquoi personne ne veut comprendre ?... Personne ne peut comprendre...
Doucement elle laissait son âme fondre, doucement elle comprenait qu'elle n'avait pas de place en ce monde, que cet esprit qui n'aurait jamais dû être ici devait partir. Elle devait laisser Asami. Elle aurait dû le faire. Et elle avait trouvé une raison de continuer à y croire, de continuer d'espérer d'être accueillie, d'être aimée, secrètement. Jusqu'à ce que, voilà, tous ses espoirs soient détruits, lapidés par des larmes glacées...
Ses pas se ralentirent puis se stoppèrent. Elle avait vu sa silhouette, l'ange de sa sœur, de sa moitié. Et elle n'avait plus cette rage de marbre qui rongeait son être, elle n'avait qu'une envie de mourir, une envie d'éclater en sanglots et de s'enfuir d'ici. Abbigail n'avait même pas envie de se venger.. Elle ne le regardait même pas, elle connaissait sa respiration comme Asami la connaissait, elle connaissait son visage, sa voix, tout... Des sentiments qui ne lui appartenaient pas, si..
Aaah!
Elle était tentée de se prendre la tête entre les mains, de hurler, de se mettre à courir et à chialer, mais, incapable de tout cela, elle se contenta de baisser les yeux, de laisser tomber les chaussures qu'elle avait dans la main. Et, alors que la neige absorbait le son de leur chute, elle sentit un frisson la parcourir. Ce n'était pas le froid. C'était cette peur, de l'inconnu, de la nouveauté. Il n'est pas un ennemi Abbigail... Et la voix d'Asami qui résonnait dans son être. Mais elle ne voulait rien entendre, elle n'avait jamais rien voulu entendre.
« Elliott... »
Elle aurait voulu être froide, être forte, mais elle n'était plus qu'une humaine, une faible humaine en pleine crise d'identité. C'était pas plus compliqué que ça... Tous les cris, les pleurs du monde n'auraient rien changé, autant que la passion, autant que la douleur, l'amour, la calme, la colère. Rien ne changerait jamais. Abbigail était et demeurait celle qui n'aurait jamais le droit au bonheur. Pourquoi... Pourquoi rien ne va jamais dans le bon sens ? Pourquoi le Destin veut-il que je souffre? Et dans sa tête, la voix répondait... C'est parce que tu as peur d'être heureuse. Pas de conflit. Plus de conflit. Rien de deux être si proches qui en venaient à philosopher sur le bonheur, rien de plus que deux âmes dans un corps...
Dernière édition par Asami/Abbigail Kane le Ven 3 Fév - 18:30, édité 2 fois
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Dim 15 Jan - 21:18
PV ABBIGAIL KANE
«Je ne sais pas, dit-il, comment je pense, mais je sais que je n’ai jamais pensé qu'à l'occasion de mes sens. Qu'il y ait des substances immatérielles et intelligentes, c'est de quoi je ne doute pas ; mais qu'il soit impossible à Dieu de communiquer la pensée à la matière, c'est de quoi je doute fort. Je révère la puissance éternelle ; il ne m’appartient pas de la borner : je n'affirme rien , je me contente de croire qu'il y a plus de choses possibles qu'on ne pense.» L'animal de Sirius sourit : il ne trouva pas celui-là le moins sage ; et le nain de Saturne aurait embrassé le sectateur de Locke sans l'extrême disproportion..
Voltaire, Micromégas.
Parallélisme. Un simple effet de parallélisme s'empara de tout son être lorsque ses yeux s'ouvrirent pour affronter la réalité. Sa réalité. Abbigail. Il la regarda, cette beauté glacée. La poupée de porcelaine, l'amie du froid. Cette femme incroyable. A ses yeux, elle serait toujours magnifique. Mais personne ne savait non, personne ne saurait jamais. Et aujourd'hui, il la voyait. Fragile, faible. Triste. La manière dont elle avait prononcé son prénom, sa manière de regarder le sol maintenant. Elle lui rappelait cette même poupée, dans un taxi il y a quelques mois. Elle regardait la vitre, elle regardait la ville défiler devant ses yeux et elle tentait de se convaincre qu'elle était quelqu'un, qu'elle existait, tandis que ses propos allaient à l'encontre de sa pensée. « Nous sommes deux, certes, mais nous ne formons qu'un. » Voilà ce qu'elle lui avait dit, sur le ton de la fatalité. Et aujourd'hui. Aujourd'hui, elle regardait la neige, elle la regardait fondre sans pouvoir l'en empêcher et elle tentait de disparaître, de mourir de l'intérieur tandis que son visage n'exprimait qu'une réelle confusion. Abbigail. Elliott sentit sa gorge se nouer mais n'en montra rien. Il aurait voulu l'aider, faire quelque chose pour elle, quitte à peut être blesser un peu Asami. Elle, elle était vraiment forte et n'avait besoin de le prouver à personne.
Les mains dans les poches, il pivota sur lui même et posa son regard tendre sur la demoiselle. Sa robe lui allait à merveille, lui donnant l'innocence qu'il lui manquait. Une vraie poupée. Elle semblait sortie d'un conte de fée digne des plus beaux livres. Elliott pressa son blouson contre son corps. Dans l'une des poches, il sentait son un de ses biens les plus précieux. Un livre oui. Un petit livre de 20 pages. Un petit livre décrivant une plaine dans une région inconnue du monde humain. Un livre pour se détendre et rêver un peu. Peut être pourrait il.. Mais il ne le pouvait pas. Ou plutôt, elle ne le voudrait pas. Elle ne voudrait jamais lui accorder sa confiance, elle ne voudrait jamais voyager avec lui. Et rien qu'à cette pensée, son cœur saignait inconsciemment. Peut être l'aimait-il au fond, d'un amour aussi profond que celui dont il aimait Asami. Parce qu'au final, elles n'étaient qu'une seule et même personne. Il aurait juste fallut fusionner leur caractères respectifs. Et alors, l'équilibre aurait été parfait. Elle aurait été parfaite.
Un soupir franchit ses lèvres. Il la regarda et fit un pas en sa direction avant de s'arrêter. Qu'aurait il pu faire pour elle ? Rien. C'était Kenny qui avait réussi à trouver la bonne combinaison pour qu'elle lui ouvre son cœur. Et il était partit. Il avait tout gâché. Il l'avait abandonné seule ici. Et le pire était peut être qu'elle avait décidé de rester. Pour Asami et lui. Elle se faisait du mal pour eux. Juste pour eux. Il s'approcha encore d'elle jusqu'à arriver à quelque centimètre d'elle seulement. Ses yeux la contemplaient sans rien exprimer, mais son cœur lui, battait à tout rompre. Il n'avait pas peur d'elle, ça non ; Il avait apprit à lui faire confiance. Elle le tuerait surement, mais qu'importe. Qu'importait. Il n'avait déjà plus aucun but dans la vie, à part elles. Ainsi, il prit parole, d'une voix douce. Très douce. Trop douce. Elle paraissait même sortie d'une autre bouche. Il glissa donc un merci. Pour être resté. Pour être resté pour Asami, mais surtout pour lui.
«Merci.. »
♫ La pensée se glace en se traduisant en phrases. ♪
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Ven 3 Fév - 18:42
Elle le regardait avec une attention figée. Tout était figé. Comme si, d'ailleurs, la neige avait stoppé sa chute en petits flocons, comme si le paysage s'était glacé, qu'il ne restait plus que deux être vivants encore dans cet endroit légèrement reculé, coupé du reste du monde. Rédemption. Le Lac de Rédemption. Tout aurait dû être magique, tout l'avait toujours été, mais elle n'avait jamais rien vu, elle s'était continuellement appliqué à tout gâcher. A ne pas exister, à se contenter de vivre pour faire souffrir les autres, pour tenter en vain d'évacuer sa souffrance à elle. Et pourtant, les choses restant continuellement les mêmes, elle avait continuer à espérer, et à mourir, à petit feu. Peut-être que ses pas l'avaient juste menée jusqu'à cet instant précis. Cet instant qui la ferait chuter, d'un côté ou de l'autre du gouffre. Et déjà, sans qu'elle le sache, elle était en train de tomber...
…
« Elliot... Je... »
Ferme juste les yeux petit ange de glace. Laisse le feu se mourir, pour que la glace devienne la vie.
Est-ce que tu vois comme la vie est belle à présent ? Sens-tu la brise brûlante contre tes joues ?
« Viens... »
…
Vis la vis comme une mélodie du bonheur, laisse toi emporter dans cette magnificence. Observe le monde et rends-toi compte de toutes les choses à côté desquelles tu passes. Alors, elle avait juste tendu les bras, comme si son cœur lui suppliait de céder, elle n'avait pas envie de résister, elle avait juste envie d'exister dans les yeux de quelqu'un, encore un moment, même juste quelques courts instants... Et peut-être ses bras à lui seraient à même de réchauffer le bijou glacé logé dans la poitrine de la jeune femme. Elle tendait les bras et espérait juste qu'elle ne se ferait pas repousser, alors qu'elle était en train de lui offrir sa personne, pour l'instant, au moins, alors que sa jumelle restait muette, attentive, et déjà jalouse.
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Ven 3 Fév - 20:10
PV ABBIGAIL KANE
«I know the feeling of finding yourself stuck out on the ledge and there ain’t no healing from cutting yourself with the jagged edge. I’m telling you that it’s never that bad take it from someone who’s been where your at laid out on the floor and you’re not sure you can take this anymore.So just give it one more try to a lullaby and turn this up on the radio if you can hear me now I’m reaching out to let you know that you’re not alone and you can’t tell, I’m scared as hell ‘cause I can’t get you on the telephone so just close your eyes well honey here comes a lullaby your very own lullaby.
Nickelback, Lullaby.
Respire. Doucement et calmement. Il s'efforçait de se concentrer sur sa respiration, en vain. Son coeur s'emballait à chacun de ses regards, au moindre son de sa voix. Il n'aurait jamais pensé cela. Mais de haine à passion, n'y avait il donc qu'une si maigre frontière ? Elliott sentait son coeur déchiré entre deux espaces. Deux éléments si on veut philosopher. Le feu et la glace qui s'attirent mais, se repoussent. Le feu fait fondre la glace mais, une fois cette dernière devenue eau, il s'éteint. Et que se passerait il si Abbigail ou Asami disparaissait à son tour ? Où était l'issue ? Il n'y en avait pas. Elle lui tendit les bras, il la regarda un instant, à la fois ému et décontenancé, prit au dépourvu. Et comment fallait-il voir ce qui allait suivre ? En fait, il suffisait de cesser de se poser des questions. Briser la glace, à la force de ses ongles. Même si ça semblait totalement impossible. Elliott l'avait fait. Il n'était pas entré dans le jeu de la demoiselle, il avait attendu et avait réussi. Mieux que Kenny. Mais et Asami ? « Nous sommes deux, certes, mais nous ne formons qu'un. » Il ferma les yeux. Le vent souffla, gelé sur son visage mais, il ne ressentit rien. Pauvre petit pantin, soumis au directeur, soumis aux raisons de son coeur. « Nous sommes deux, certes, mais nous ne formons qu'un. » Le vent retomba lentement. Ses yeux gris s'ouvrirent et contemplèrent la demoiselle. « Nous sommes deux, certes, mais nous ne formons qu'un. » ... Tais toi ! TAIS TOI !
«Abbigail...»
Il franchit les derniers pas qui le séparaient d'elle et sortit enfin les mains de ses poches. Des mains qu'on ne voyait pas, dissimulée sous de sombres gants en cuir noirs. Un accessoire pour ne plus voir ce qu'il voyait, ne plus entendre ce qu'il aurait pu entendre. Pour que le mystère de Rédemption lui reste totalement inconnu. Et pour pouvoir exister normalement. Ses bras donc, enlacèrent la jeune asiatique et resserrèrent leur étreinte pour coller son joli petit corps de poupée contre son torse encore réchauffé. Asami... Pardonnes moi. Il garda la demoiselle tout contre lui, le menton reposé au sommet de son crâne. Il ressentait ses battements de coeur. Sa respiration apaisante également. Elle l'aimait. Et il l'aimait aussi. Mais, parce qu'il y a toujours un mais, mais, il aimait aussi sa « jumelle ». Et seule Asami aurait pu sentir sa faiblesse à cet instant. Parce qu'il ne montrait rien. Parce que ses yeux dans le vague contemplaient le lac silencieux.
Elliott se sentait mourir. Il se sentait mourir de l'intérieur. Il avait peur pour le reste, peur pour la suite. Que dire ? Que faire ? Aucune idée. Et le présent l'effrayait maintenant autant que l'avenir. Par respect pour Asami, qu'il sentait bouillir à l'intérieur.
«Pourquoi ? Pourquoi tu ne m'as jamais rien dis.. ?. »
♫ La pensée se glace en se traduisant en phrases. ♪
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Mar 14 Fév - 18:10
Elle était apaisée, apaisée mais pourtant tellement détruite par chaque battement de son pauvre cœur, par chaque souffle qui s'échappait de son misérable corps... Et elle était là, dans ses bras, sans avoir l'intention de l'assassiner, pour une fois. Malgré tout, elle était méfiante, avant tout contre elle même, mais particulièrement contre Asami qui hallucinait, silencieusement. Elle ne l'avait jamais vu aussi calme à proximité d'Elliott, qu'est-ce qu'elle pensait, qu'est-ce qu'elle avait comprit ? Même Abbigail qui, à l'habitude, n'en avait strictement rien à faire se demandait sincèrement ce qu'il se passait de ce côté sombre et brumeux de son esprit.
« Je vous ai tellement fait souffrir... »
Et cela ne s'arrêtait pas, elle goutait à un poison malheureux, toxique, mortel. Un astucieux mélange entre jalousie sombre et culpabilité glacée. Autant dire que la neige de la mort tombait à gros flocons dans son cœur. Froids, mais surtout noir. Ce noir abyssal, sans fin, comme si la nuit était là, et qu'à jamais le soleil resterait absent. Pourquoi fallait-il qu'elle ait si mal, pourquoi fallait-il qu'elle sache pertinemment qu'il ne comprendrait jamais ce qu'elle ressentait. Elle ferma les yeux, perdue, et le resserra entre ses bras. Fragile créature perdue...
« Tu ne pourras jamais comprendre, Elliott... Tu ne voudras jamais comprendre que tu ne pourras pas avoir les deux, et qu'aucune ne voudra renoncer... Nous allons nous détruire mutuellement, et tu le sais. … Tu le sais... Mais tu n'y peux rien... »
Jamais elle avait autant pensé à ce sujet, et, cela sembla également surprendre Asami qui s'arrêta de grogner méchamment. Elle rouvrit doucement les yeux en se faisant violence pour pouvoir se détacher de son corps brûlant. Elle avait tellement envie de savoir, d'être sûre, qu'elle ne rêvait pas... Mais non, il fallait que tout cela reste à jamais un songe interdit, elle n'avait pas le droit d'être heureuse, et à quoi bon vouloir le rester.
Can anybody find me somebody to love? Each morning I get up I die a little, can barely stand on my feet, take a look in the mirror and cry... Lord what you're doing to me ? I have spent all my years in believing you, but I just can't get no relief, Lord ! Somebody, somebody ! Can anybody find me somebody to love... ?
Elle restait là, sans rien faire, l'observant en mourrant d'envie de l'embrasser, de le prendre par la main et de s'enfuir loin d'ici. Mais la distance ne changerait pas, le problème était à l'intérieur d'elle même, depuis toujours... Elles étaient deux, elles étaient nées comme ça, et il était probable que ce soit cela qui les guident jusqu'à la fin de leur existence.
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Lun 26 Mar - 19:20
PV ABBIGAIL KANE
Il n'est pas de fléau plus pernicieux que l'imprudence. […] S'il est doux d'échapper au malheur, on n'aime point à y jeter des gens qu'on aime bien. […] Ce qui compte avant tout, pour être heureux, c'est d'être sage. […] C'est folie d'entreprendre plus qu'on ne peut. […] Apprends que c'est le manque de souplesse, le plus souvent, qui nous fait trébucher. […] Hélas! je me dédis, non sans peine, mais il le faut. Contre la nécessité la lutte est sans espoir. […] Là où manque le plaisir de vivre, tout le reste en comparaison ne vaut pas l'ombre d'une fumée. […] Le silence fait plus peur que les cris.
Anouilh, Antigone.
Et si, depuis le début, il s'était piégé seul ? Se dire : est-ce pour elle ou est-ce pour Elle que je reste avec elle ? Peut être était ce pour lui-même d'ailleurs. Peut être était il égoïste. Depuis le début. Mais c'était si dur. Il avait si mal, il ne pouvait pas s'imaginer vivre sans elle. Sans elles ? Sans laquelle des deux Elliott ? Il serra les dents, rageant intérieurement, contre ses propres pensées. Il ne savait pas ! Il ne savait plus. Jurer fidélité à Asami avait été si simple. C'était trop parfait. Trop beau. Il fallait que tout aille mal. Pourquoi ? Il sentait ses jambes trembler. De froid ? De peur ? De haine ? Peut être de tout. Et c'était ça qu'il ressentait. Tout un mélange de sentiments. Il avait l'impression de s'écrouler, de tomber dans un trou noir, de disparaître. Malheureusement, il était toujours là. A serrer la jeune femme dans ses bras de jeune adulte un peu perdu. Il inclina le visage vers elle, le visage affreusement impassible, le timbre de voix si doux.
«C'est vrai. »
Paupières closes, il soupira doucement. Il détestait avoir tort, de plus en plus. Il haïssait savoir qu'il n'abandonnerait pas, tandis qu'Abbigail avait raison. Qu'elles se détruiraient. Qu'elles ne renonceraient jamais. Elliott se mordit violemment la lèvre inférieure. Il ne le faisait que très rarement. Et ça voulait tout dire. Cela exprimait son malaise, son hésitation, sa peur aussi, peur de l'avenir, de leur avenir à tous. Rédemption ? Non, les autres élèves, il s'en fichait un peu. La seule qui comptait était... Les seules peut-être ? Rah. Il lâcha sa tendre emprise sur la demoiselle pour porter ses mains sur ses pâles joues. De son pouce, il caressa lentement son visage. Son regard était plongé dans le sien. Que fais-tu, Elliott ? Lui-même ne le savait pas.
This is how you remind me
Of what I really am
This is how you remind me
Of what I really am
It's not like you to say sorry
I'm always waiting on a different story
This time i'm mistaken
For handing you a heart worth breakin'
Cependant, quand ses lèvres effleurèrent celles de la jeune femme, son corps entier fut parcourus d'une violente décharge. Pas exactement physique, plus psychologique. Comme une explosion de feu et de glace. Le baiser ne dura qu'un instant, mais ça suffit au jeune homme pour savoir qu'il était allé bien trop loin. Il recula brutalement, les mains sur les épaules de la jeune femme, la tenant loin de lui, à bout de bras. Et, entre ses lèvres tremblantes, seul un murmure parvint à s'échapper.
«Excuses moi... »
♫ Le regret est une seconde erreur... ♪
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Dim 29 Avr - 17:33
Elle était là, à l'observer comme si il avait été un parfait inconnu. Un inconnu qu'elle commençait pourtant à connaître par cœur. Au fond ils voulaient tous la même chose. Et peut-être même que c'était possible. Peut-être oui. Mais peut-être pas. Et c'était cela qui lui faisait peur. Elle refusait de disparaître, de laisser une chance à l'original de se lier au double. Comment savoir si Elle l'aurait souhaité ? Si Elles pouvaient n'être qu'une ? Si tout cela était possible, alors pourquoi encore se battre pour exister à part entière ? C'était artificiel, jamais elles ne seraient réellement deux, jamais personne ne comprendrait cela. Enfin, par « jamais personne » elle entendait « jamais le monde entier ». Au fond d'elle, elle suppliait Asami d'accéder à sa requête, et face au recul qu'avait prit le jeune homme, elle ne pouvait que baisser la tête. Baisser la tête et froncer les sourcils.
« Et si... »
Un jeu bien dangereux. Celui d'imaginer tout ce qui est possible. Tout ce qui traverse les temps, les contextes, les raisons. Et si la Terre n'était pas ronde ? Et si tout le monde avait des dons ? Et si les autres nous acceptaient ? Et si les autres m'acceptaient... ? Un jeu blessant. Destructeur, et bien trop souvent vain. Un jeu auquel c'était Asami qui avait l'habitude de jouer. Alors elle ferma les yeux, elles fermèrent les yeux. Ce furent par la suite seulement des brides de conversation qui parvinrent jusqu'à l'extérieur, jusqu'au monde, s'échappant de leur intériorité, de leur monde.
« Peut-être que ça marcherait ... Et si ce n'est pas le cas ? … Tu as dis que … Mourir … C'est un risque … C'est trop … Écoute moi, je … Je ne veux pas … C'est ce qu'il veut … Ça ne marchera pas. »
En relevant les yeux, elle planta son regard dans celui d'Elliott, déterminée, forte à nouveau, peut-être. Elle n'aurait... Elles n'auraient pas voulu lui infliger cela, à lui, qui avait toujours été là pour elles deux. Malgré tout, Abbigail ne cligna pas une seconde des yeux tout le temps qu'elle l'observa, parfaitement droite, encore plus qu'un automate.
« Tu promets que tu seras là pour elle ? »
Il ne pouvait pas le savoir, mais ce elle ne désignait pas Asami. Ni elle même. Non, c'était bien plus que cela. Une nouvelle création, si cela marchait, fragile mais pas innocente. Déjà pourrie par la colère, le mépris, même si elle serait très vite à nouveau rendue magnifique. Rendue belle par un amour qui surpassait tout. Du moins, c'était l'espoir qu'elles avaient. L'une comme l'autre. Celui que – même si c'était un peu naïf et utopique – ce serait ce même amour qui les sauveraient. Elle n'attendit pas de réponse, il n'y en avait pas à fournir, elle savait déjà. Elles savaient...
Leur main se mit à trembler légèrement, cela ne se voyait pas encore, mais la douleur sans nom commençait déjà à envahir leur esprit tout comme leur corps, leur cœur. C'était un peu comme si quelqu'un était en train de verser de l'acide dans leur tête. La comparaison – si elle n'était pas très appétissante – résumait pourtant parfaitement ce qu'il se passait. Elles avaient déjà ressentit ça, une fois, la séparation. Maintenant c'était l'union. Succombant à la douleur, elles s'écroulèrent, le souffle court et le pouls faible. Peut-être étaient-elles en train de se perdre elles-même. Ou peut-être que ça marchait. Peut-être oui.
Et si … Et si tu me suivais là bas ? Et si le monde était fait pour les gens comme nous ? Et si on arrêtait de nous voir comme des malades ? Et si on trouvait quelqu'un qui nous aime l'une comme l'autre ? Et si on arrivait à s'entendre ? Et si nous ne formions plus … qu'une...
Ce fut comme si un éclair avait frappé ce corps tremblotant et faible. Elle cria. Ce cri qui ressemblait tellement à des sanglots emplis d'une douleur sans nom, sur laquelle il était possible de coller des mots ou des images. Caractérisée uniquement par ce même cri.
Il y avait ce vent froid de décembre. Il y avait cette terre gelée, ce bruit calme d'une eau vivant encore sous la glace. Et ces étoiles. Ces étoiles qui scintillaient avec l'envie de continuer à exister. D'être. Envers et contre tout. Avec tout cela, il y avait un parfum. Un parfum qui se mêlait à celui humide de la neige, un parfum familier, rassurant, qui pourtant était vague dans cet esprit secoué, perdu. Et cette voix...
« Où... suis-je ? »
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Lun 30 Avr - 14:52
Et si ? Un bien grand terme. A la fois chargé d'histoire, de sentiment et d'espérance. Peut être trop. Alors, peut être que la déception n'en serait que plus grande encore. Déception ? Non, il n'y aurait jamais de déception, pas avec l'amour qu'ils se portaient tous, mutuellement. Tous, oui, car ce qui n'était qu'un rêve idyllique était devenu peu à peu un triangle amoureux. Transformation radicale s'il en est, elle n'avait jamais fait peur au jeune adulte qui, au final, acceptait tout ça. Il acceptait de les voir partir, acceptait de renoncer. A la condition seule qu'elles soient heureuses sans lui. Cela allait arriver ? Vraiment ? Qui sait ? Quoi qu'il en soit, les gants que portaient le jeune homme ne suffisaient pas à le séparer des émotions que ressentait la jeune femme, ils les atténuaient seulement. Et ce qu'il voyait, dépassait toute son imagination. Il ne comprenait rien. Qui les accepterait ? Quel espoir ? Pourquoi mourir ? Un mal de crâne le prit doucement, semblant le grignoter de l'intérieur. Les dialogues intérieurs étaient impossibles à suivre, alors Elliott lâcha la jeune femme et se contenta de la regarder. L'écouter posément, impassiblement, comme il savait si bien le faire.
Un risque ? Mourir ? Trop ? Il aurait eu envie de leur dire de ne pas prendre de risques trop importants, de ne pas tenter quoi que ce soit. Mais une partie sombre de lui, une partie égoïste, voulait que ce qu'ils souhaitaient tous arrive. Alors, il ne prononça aucun mot, aucun son, si ce n'est sa respiration silencieuse. Il la voulait, il les voulait, pour lui seul. Une femme. Elles, réunies. Impossible. Plus d'Asami. Plus d'Abbigail. Plus de haine, plus de rejet. Plus de bien, ni de mal d'ailleurs. Plus de Rédemption, plus de Kenny. Et si on fuyait ensemble ? Idiot. Abbigail le regarda, droit dans les yeux et il parvint à y lire une détermination telle qu'il s'arrêta brutalement de respirer. Elle était forte, elle était belle et il se sentit étrangement ridicule à côté d'elle. Pour ne pas paraître faible, à son tour il se redressa, de toute sa hauteur. Et il hocha la tête. Il hocha simplement la tête.
Il aurait dû leur dire qu'il les aimait. C'était le dernier moment, sa dernière chance. Mais il ne l'avait pas fait. Peureux ? Non, bien trop courageux. Elles le savaient n'est-ce pas ? Il n'a pas de regret à avoir ? Peut être que si... Non.
Il sera là pour elles, pour elle, pour toujours, pour l'être qu'elles étaient, qu'elles allaient devenir. Cette poupée de porcelaine qui serait placée entre ses mains maladroites. Asami, je t'aime. Abbigail, je t'aime aussi. Comment oublier... Comment le dire... Silence.
Elles tombèrent alors. Tremblantes. Elliott resta un instant stupéfait, figé sur place. Les tripes nouées, la gorge serrée. La peur ? Non. Juste la perte de contrôle. Il ne contrôlait plus rien, ne devenait qu'un vulgaire spectateur, spectateur de sa propre vie, de sa propre histoire. Il avait l'impression que son esprit flottait au-dessus de la scène. Il se voyait, bras ballants, regarder la jeune femme à ses pieds. Le coeur tambourinant dans sa poitrine. Son regard perdu, vagabondant sur le corps de la demoiselle. L'impuissance. La colère contre lui-même, de ne rien faire. De ne rien pouvoir faire. Puis, comme une décharge électrique, violente et amère, le cri d'Abbigail, celui d'Asami. Envie de se boucher les oreilles. Envie de se liquéfier. Envie de disparaître. Envie de fuir, de partir, de tout laisser, de recommencer. Recommencer... Renouveau ?
Entends ! Entends la souffrance de ta bien aimée ! C'est ta faute ?... Elliott, réveille toi !
Il secoua la tête négativement, brutalement, retira ses gants -qu'il jeta à la va-vite sur le côté- et fini par se laisser tomber à genoux, dans la neige glacée. Face à la jeune femme, il posa rapidement ses mains sur les épaules de cette dernière, à l'instant même où elle prenait parole.
« A... » Abbigail ? Asami ?
Silence.
Il la regarde. Incompréhension ? Non, justement, il a compris. Il a tout compris. Très bien compris. Trop bien compris. Je serai là pour toi... Il laisse son visage s'ouvrir, être moins de glace. Et un sourire qui se veut rassurant et confiant s'inscrit lentement sur son beau visage d'ange. Ses doigts, au contact de la peau de la jeune femme, ne ressentent ni feu, ni glace. Elle est perdue. Juste perdue. Simplement perdue. Rien d'autre, c'est le vide ultime. Il la regarde donc, avec amour. Un amour infini. Les yeux presque humides. Émotion. Elles ne sont plus qu'une. Une unique femme. Elles ont réussi. Merci... En silence, il adresse une prière. A qui ? A quoi ? Il ne sait pas trop. Peut être à ses deux anges. Prière inutile mais ça lui fait du bien. Pour la première fois depuis longtemps, Elliott se sent heureux. Puis, sortant de son état de soulagement, il retire son blouson, qu'il pose sur les épaules du fragile petit être qui lui fait face. Lui, n'a pas froid. Il ressent même une grande chaleur. Dans son corps. Dans son coeur. Sourire.
« Ca va ? Ne t'en fais pas, t'es en sécurité avec moi... »
Dernière édition par Elliott Dimbourg le Lun 30 Avr - 16:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Lun 30 Avr - 15:44
Son cœur battait si calmement que cela en semblait simplement irréel. Au delà d'aucune possibilité. Tout s'était éclairé en un instant d'un éclat totalement nouveau. Comme si la magnifique et éclatante luminosité du feu s'était reflété dans une immensité de glace. L'un ne tuait pas l'autre. Chaque élément s'équilibrait. Dans cet équilibre parfait, malgré sa fragilité. De ses grands yeux chocolat, elle contemple le monde d'un regard neuf, peut-être qu'elle est devenue la créature qui, perdue dans l'immensité de l'océan, a peur de se noyer. Ou peut-être au contraire qu'elle n'a jamais été aussi forte. C'est une nouvelle ère qui démarre, pour elle, mais aussi pour lui, pour eux, en somme. Devant son sourire, elle penche la tête sur le côté et le lui rend, de cette incompréhension et de ce mystère d'où naissent les nouveaux amours. C'est peut-être uniquement cela : une nouvelle chance. De tout reprendre à zéro pour recommencer, se remettre à écrire l'histoire. Et cette fois, la rencontre ne commencera pas par de la violence, comme ça avait pu être le cas...
Peut-être que ses précédentes occupantes ont décidé de sauvegarder quelques données à l'intention de leur nouvelle créature, de leur remplaçante. Parce qu'elle ne paraît pas inquiète du tout. Peut-être que ce visage aux allures familières et rassurantes ne lui fait justement aucun mal. Tout cela est possible, tout est possible, mais cela reste des dizaines, des centaines de conjectures qui demandent à être vérifiées. La jeune asiatique relève la tête pour regarder les étoiles, silencieuse. Il faut bien avouer que la voir aussi silencieuse marque forcément le changement qu'il s'est produit tout à l'intérieur d'elle même, au fin fond de son être, de son cœur, de son âme...
« Je crois que ça va... »
Elle observe encore un moment les étoiles, hypnotisée par un spectacle qu'elle redécouvre. Elle ne le sait pas, mais quelque part, là haut, certaines brillent, deux, bien plus étincelantes que toutes les autres. Deux étoiles qui se sont matérialisée. Pour le plus grand bien de tous, mais aussi, sans doute, pour le mal. Reste à savoir ce que deviendra la naïve nouvelle venue.
« Même si... »
Elle se tait, fronce les sourcils dans une mimique quelque peu empreinte d'inquiétude et baisse les yeux pour observer d'en dessous le jeune homme. Ses lèvres se referment doucement en même temps qu'elle semble s'abandonner à la réflexion qui erre en elle. Elle n'ose pas dire ce qui ne va pas. Elle ne veut pas paraître ridicule. C'est totalement stupide, mais... C'est totalement le cas. Comment dire qu'elle ne sait pas qui elle est ? Elle ne peut pas, elle ne connait pas les mots justes pour le faire, alors elle se contente de continuer d'être parfaitement silencieuse. De continuer d'observer le jeune homme avant de fermer doucement les yeux en frissonnant. Elle n'a pas réellement froid, tout comme elle n'aura jamais vraiment chaud non plus, elle se sent juste terriblement seule, malgré les apparences, elle se sent tellement perdue qu'elle n'ose même pas se l'avouer à elle même. Et qui est « elle-même », justement ?
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV] Mar 1 Mai - 18:21
To die will be anawfullybig adventure
Apaisé. Après tout ce temps passé dans le froid, dans le doute et dans la peur, il retrouve enfin son souffle. Il s'en délecte, ses poumons se remplissent sagement de cet air glacé qui pourtant le réchauffe tout entier. Il ne l'a pas perdue. Elle est là, face à lui, le rêve tant attendu. Elle est là et pourtant il n'ose lui dire qu'il l'aime. C'est trop tôt, elle est trop fragile. Elle est trop... Une autre. Il ne doute pas qu'ils seront de nouveau ensemble, dans peu de temps, ce soir peut être. Alors, il attend. Il l'attend. Soit prête. D'ailleurs, pourquoi attendre ? Elle est sereine, il l'est aussi. L'un déteint sur l'autre et les deux réunis semblent plus fort que Rédemption. Vraiment ? Le doute se dissipe, s'envole. Le vent froid se lève, mais ne les atteint pas. Leur monde est différent, leur monde n'est pas celui-ci. Dans leur monde, la reine des glaces n'existe pas. Il n'y a pas de forêt, il n'y a pas de neige. Il n'y a qu'un équilibre parfait bien que fragile. Il le sent au toucher. Oui, voilà, du bout des doigts, il effleure la peau de la jeune femme. Il effleure le bonheur. Du pouce, il caresse doucement son épaule. Je t'aime, je t'aime, vois comme je t'aime. Son regard profond ne cesse de chercher celui de la demoiselle. Il cherche en elle un point d'encrage. Il n'y a plus le regard d'Asami. Il n'y a plus le regard d'Abbigail. Il y a un regard pur. Alors... Pourquoi est-ce aussi douloureux?
Il la regarde admirer les étoiles et lève à son tour les yeux vers le ciel. Ses pensées ne cessent d'errer aux côtés de ses deux anges. Où sont elles ? Est-ce comme mourir ? Ont-elles soufferts avant de partir, pour lui, pour son bonheur et quelque part pour le leur ? C'est peut-être mieux ainsi, mais il regrette de n'avoir aucune réponse à ses questions. Cette femme qui lui fait face lui semble encore artificielle. Il sent ses mains trembler sur sa peau de porcelaine. Est-ce la femme qu'il a connue ? Est-ce la femme qu'il aimait ? D'ailleurs, laquelle des deux domine l'être de ce prodige ? Aucune. Mais n'est-elle pas qu'une enveloppe charnelle qui n'attend que la vie qu'il pourra lui offrir ? Quelle vie ? Les killers, Rédemption ? Quel beau choix... Fuir ? Aller où ? Avec elle. Il le veut. Il repense à tout ça. Le doute se dissipe. Au diable Rédemption. Au diable les killers. Au diable le monde. Tant qu'ils seront ensemble, tout ira bien. Alors, il arrête de se poser toute sorte de questions. Elle est là, elle va bien. Il lui sourit une nouvelle fois.
Même si. Le ciel lui tombe sur la tête. Elle ne se souvient plus. Elle ne sait plus qui elle est. C'est à lui de tout lui rappeler. Comment ? Il est seul. Seul à pouvoir l'aider. Par où commencer ? Il y a tant de choses à dire. Tant de choses à lui rappeler, tant de choses à lui faire comprendre, à lui faire ne serait-ce qu'entendre. Il sent son coeur, battre en lui, et ressent même les vibrations de celui de la demoiselle. Alors, il s'approche un peu d'elle et plante son regard dans le ciel. Ses yeux gris la contemple un instant, avant de glisser, d'une voix semblable à un soupir.
« Tu ne te souviens... De rien ?»
Il n'a pas peur de l'effrayer à savoir exactement ce qu'elle ressent. Elle doit bien se rappeler, de lui, ne serait-ce qu'un peu. D'eux... Et si ce n'était pas le cas. Tout à coup, il sait quoi faire. Il sursaute un peu, son visage s'illuminant d'un espoir qu'il ne cherche pas à dissimuler. Rapidement, il porte la main à son cou et tire d'un coup sec sur un petit cordon, qui cède dans un claquement silencieux. Il soulève alors un peu l'objet à hauteur des yeux de la jeune femme. Ce pendentif, souvenez vous, c'est celui qu'Asami lui avait offert. Il le regarde un instant, en tentant de contenir l'émotion qu'il ressent à revoir l'objet. Il aime cette nouvelle femme, mais son coeur gardera toujours deux petites places pour ses deux petits anges. Alors, il sourit doucement et finit par nouer le collier autour du cou de la belle asiatique. Plus tard, il lui racontera tout. Plus tard, elle retrouvera la bague qu'il lui avait offert. En attendant, il est là pour la protéger. Souviens toi mon coeur, nous serons toujours ensemble.
« Tu me l'avais offert dans la serre sur le toit... J'aimerais que tu le gardes maintenant.»
Il l lui sourit et se lève avant de l'aider à se redresser à son tour. Ce soir, il l'emmènera à Rédemption, lui fera le récit de ce qu'ils ont vécu. Pourquoi cacher la vérité ? Alors, il la prend à ses côtés et la ramène contre lui par les épaules avant de se mettre en marche vers le lieu où la fête a pris fin. Et doucement, il se met à lui parler. D'une voix douce, d'une voix calme. D'une voix pleine d'amour.
« Viens, on rentre. Je crois que j'ai pas mal de choses à te dire...»
Et tandis qu'il commence le récit de leur vie, personne ne voit sa main qui se glisse dans la poche de son blouson. Personne ne voit ses doigts s'emparer de ce petit livre qu'il trouvait si merveilleux. Et personne ne voit qu'il le laisse volontairement tomber dans la neige, qui se chargera de le recouvrir, de le ronger jusqu'à le détruire. Et il sourit. Sourire rassurant, sourire d'amant, sourire d'enfant, sourire aimant. Il n'a plus besoin de rêver. Son rêve est devenu... Réalité.
Fin
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Sujet: Re: Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV]
Notre Bal est juste Différent et le Silence est notre seul Témoin. ♥ [PV]
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