Ses parents ? Il n'en connaissait pas même le nom. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait été abandonné devant un orphelinat, que c'est cliché...Mais pourtant bien vrai, il les remercia au moins de ne pas l'avoir laissé dans une poubelle humide laissé à son triste sort... Ils avaient peut être leur raisons, il ne les blâmais pas, ne les connaissait pas. Peut-être auraient-ils été des parents bien plus convenables que les familles dans lesquelles il à eu l'occasion de "vivre".

"Julian ! Julian ! Tu vas me faire un plaisir de ranger la maison en notre absence... Inutile de te dire ce qu'il se passera si tout n'est pas impeccable quand on reviendra...Je laisserais Stanley s'occuper de ta salle gueule"

Julian écrivait dans un vieux carnet à la couverture rouge usée, le stylo à bille qu'il tenait entre les doigts glissait sur le papier blanc marquant les pages de petits traits noirs disgrâcieux, comme si tout ce qu'il faisait ne plaisait à personne...Jamais.

Cher journal cahier, si tu savais comme j'emmerde ce pauvre con de Stanley et sa famille d'esclavagiste prétentieux...La seule chose plaisante dans ce trou à rat c'est sa putainfoutue réserve d'alcool, voir sa tête se mortifier à la vue des bouteilles manquantes me remplis d'une joie que tu ne peux imaginer et rien à faire des coups qu'il peut me donner sa sale tête déformée par la rage, cela me fait déjà bien rire... Je regrette seulement le moment où ils verront que je ne suis plus là, partis avec quelques souvenirs... Une seule personne va me manquer ici, mais je ne sais pas si j'aurais le temps d'aller lui dire au revoir... Aline...

Il referma le petit cahier rouge et le glissa dans la poche de son jeans usé. Tout ce qui avait un peu de valeur ici lui permettrait sans doute de rejoindre cette nouvelle demeure qui portait le nom de "Rédemption"... Avec un nom pareil cela devait être bien mieux qu'ici. Ah, ils ne voulait pas qu'il aille à l'école, parce qu'il pourrait revenir trop cher, rabaissant toujours d'un cran son humanité. Bien que toutes les familles dans lesquelles il à eu le malheur de tomber étais bien moins pire que celle là. Combien de fois ne s'était-il pas enfuis pendant la nuit, retrouvé par la police, battu en rentrant... Même les forces de l'ordre ne semblait pas l'avoir à la bonne, tournant les yeux devant le sort qui lui était réservé. Casser les ailes de la liberté qu'il désirait tant avait provoqué en lui un ras-le-bol général ! Il prit un sac à dos dans lequel il rangea quelques bouteilles d'alcool et des paquets de cigarettes, des bijoux de cette satanée cul-pincé d'oie qui lui servait de "maman" quelques fringues de Jim, le moins pire de tous qui restait tout de même une crapule. Sac sur le dos, il quitta la maison, laissant la porte grande ouverte dans l'espoir que quelqu'un foute le bordel à sa place dans cette satanée maison.

Alors qu'il déambulait dans une ville qu'il ne connaissait presque pas, il se perdit et sans qu'il ne s'en rendent compte, la nuit était déjà tombée. Les poivrots sortaient des bars, titubants dangereusement, les lumières de la ville éclairaient les trottoirs humides. Son sac devenait lourd et la soif d'une journée de marche se faisait sentir, il se cacha dans une ruelle et but une lampée d'un vieux whisky qui trainait dans son sac à dos, il le recracha, c'était vraiment un alcool qu'il n'appréciait pas il posa la bouteille contre le sol et continua son chemin quand il surprit la conversation d'un policier accompagné de ce vieux fou de Stanley ! Merde, cela ne pouvait pas mieux tomber tiens !

Stanley, ce tyran qui lui avait gâché la plus grande partie de sa vie, qui maintenait le contrôle de sa famille si "soudée", marquée au fer rouge par les coups qu'ils leur donnait, ouais ! Lui, il n'était que l'instrument de "dé-frustration" de cette famille meurtrie... Ce moment fut des plus déplaisant...Quand les yeux noisette de Julian croisèrent le regard sombre et faussement apeuré de Stanley, il comprit qu'il allait passer un mauvais quart d'heure, il l'avait vu... Alors que ses pas s'écrasaient sur le sol, il laissa derrière lui le sac qu'il portait espérant gagner plus de temps et d'être plus à l'aise pour courir, s'enfuir... Ses pas ne le menais nulle part, il ne connaissait rien de cette ville... Lui qui faisait tantôt le fier se sentait maintenant bien ridicule, il allait se faire attraper, battre et tout serait encore comme avant... Il ne le voulait pas. Les larmes coulèrent le long de son visage, la peur au ventre et soudain...Quelque chose d'inhabituel se produisit...

Dans sa tête, se dessinait une carte imaginaire bleutée mêlée d'argent. Il se vit sur cette même carte, un point vert au milieu de l'océan d'informations qui s'emparait de son esprit, les rouges, ceux qu'ils voyait comme un obstacle le suivait de près, plus besoin de regarder derrière lui, il courrait sans se retourner, passant d'une rue à l'autre, cette carte qui le guidait lui donnait tout les indications qu'il avait besoin de savoir, toutes ces échappatoires qui lui était jusque là invisibles, il vit sur la carte l'objectif qu'il s'était donné Rédemption...Ce n'était pas la porte à côté, mais il avait déjà semé ses poursuivants et il pouvait prendre le temps de reposer ses jambes regardant les pions rouge s'éloigner de sa position... Ce pouvoir bien pratique, serait désormais les nouvelles ailes qu'il lui manquait.

Cahier, je me retrouves à présent devant les portes de Rédemption...Une nouvelle vie m'attends ? J'espère qu'elle sera bien meilleure que ce qu'il ne m'est arrivé jusqu'ici...

Il serra contre son cou, l'écharpe grise tricotée par Aline, cette femme qui avait su lui donner un peu d'amour dans ce monde qu'il trouvait bien trop cruel... Il serait plus fort aujourd'hui, son vécu, ses expériences, tout serait désormais nouveaux pour lui, ses pas le guidèrent jusqu'à la grande porte de l'établissement qu'il avait recherché pendant si longtemps.

Enfance assez difficile, familles aux relations tendues.
Libre, pour le reste.