Une fumée fugitive s'échappait de l'antre du plaisir. Épaisse et frivole elle disparaissait peu à peu sous ces flocons de neige, pleures des anges divins. Le froid était palpable et le ciel retraçait finement le trouble caché de chaque être déchiré de ce monde. Et il était là, cet homme en noir, observant la neige tomber, d'une expression impassible sur le visage, comme ci jamais rien ne pourrait l'atteindre. Les minutes s'écoulaient en même temps que les mégots tombaient d'épuisement dans la neige épaisse qui recouvrait le sol. La soirée de noël commencerait dans quelques instants, si ce n'était déjà fait, et pourtant, il restait là, paisiblement. Il se sentait serein dans cette solitude protectrice, cet oublie qui peu à peu effaçait les barrières du temps et le plongeait dans une harmonie indescriptible. Il se sentait enfin libre de ses mouvements, comme ci le rôle d'une vie s'effaçait en présence de cette solitude. Le rôle du professeur de français n'était pas si désagréable, mais malgré tout il restait celui que personne n'avait vu en lui, comme ci le masque qu'il portait et qui au fil du temps se modifiait resterait à jamais encrée sur sa peau comme une identité protectrice...

Un jeune couple passa au loin, brisant cet instant pour lui faire retrouver la douce réalité. Le bal avait commencé et il se devait d'aller rejoindre sa partenaire. Il aurait pu ressentir une certaine angoisse, une certaine appréhension à l'idée de passer la soirée en compagnie de celle qui pour le moment régulait et contrôlait ses faits et gestes d'un oeil discret qui lui semblait désagréable. L'envie d'être libre, celle d'être inexistant, insaisissable sans doute. Mais il réussissait malgré tout à passer au dessus, sachant parfaitement que même si les règles du jeu avaient été établis dans cet ordre, il ne resterait qu'une pièce d'échiquier grise, à l'effigie d'un intrus qui suivrait son chemin sans jamais se plier à aucune contrainte. Seulement il continuait de rester, pour ce plaisir incertain qui le poussait à voir s'écouler la couleur pourpre sur le blanc de cette neige, de ces corps, et d'en traduire toute la richesse que cela lui apportait. Ansi il laissa tomber sa cigarette à peine terminée sur le sol, plongeant ses mains dans les poches de son manteau afin de se diriger à l'intérieur du bâtiment, ses pas traçant le chemin d'un homme seul dans la neige...

Le Hall avait été aménagé dans un style ancien épousant celui de l'institut. La musique pour le moment douce et légère soufflait à son oreille les secrets inavoués d'une mélodie. Il avait déposé son manteau à l'entrée, gardant son cadeau dans la poche de son pantalon sombre. Il observait silencieusement les personnes dans la salle, se confondant parfaitement à cet amas de personnes, dans son costume certes simple, mais qui gardait cet effet indescriptible sur chaque être qui le portait. Des couleurs sombres s’entremêlant avec les robes colorés, les parfums se mélangeant dans un coktail évasif, un bal, tout ce qui semblait de plus normal. Caleb attendait sa compagne d'une patience à toute épreuve. Il imaginait la jeune fille qui était en ce moment même dans son appartement et qui attendrait sans doute toute la soirée son retour. Pauvre innocente qui se retrouvait prise sans le vouloir dans les griffes d'un ange innocent. Et pourtant il n'avait aucune mauvaise attention à son égard, sachant se contenir, sachant aimer les femmes. Mais ce tableau étrange semblait refléter une sorte de menace aux yeux de l'homme, comme ci il souhaitait gardé ce secret pour lui seul, cette jeune fille restant pour le moment un bien précieux qu'il n'avait pas l'intention de partagé...

La nuit s'assombrit et la douce clarté des nuages déjà troublent s'éteint, sonnant la fin, sonnant le début... Car tout à déjà commencé, tous s'animent dans le Hall comme les figurants d'une pièce, se laissant aller dans les bras de leurs partenaires, profitant d'un moment de chaleur entre des murs froids renfermant les cadavres des malheureux. Tous sourient et arborent des mines réjouis, alors que les loups viennent tout juste d'entrer dans la bergerie. Des hommes, et des femmes que tout oppose... Des élèves et des professeurs, que tout réunis. Un monde utopique sous le froid de décembre, affichant le bonheur des larmes intérieurs. Les regards s'échangent, l'homme observe, croisant ces regards échangés avec un sourire complice, un sourire qui se fige sur ses lèvres une fraction de seconde en même temps qu'il se laisse emporter dans la contemplation d'un mouvement insaisissable qui évolue sous les vibrations du bruit incessant...

Une voix, douce et mélodieuse résonne à son oreille. Une voix innocente et mystérieuse qui aurait pu faire frémir n'importe quel humain, et pourtant, seul son regard réagit à ce son rompant la musique pourtant maîtresse de la pièce. Ses yeux scrutent les siens en même temps qu'un sourire poli s'affiche une nouvelle fois sur son visage en reconnaissant la jeune femme. Si jeune et pourtant si dangereuse. Un danger dont il ne sait rien, mais qui pourtant ne le déstabilise pas, comme ci nul ne pouvait pénétrer dans ce monde intérieur où il vivait. Un monde étrange et mystérieux dont personne ne connaît le secret, ne se liant ni au passé, ni au présent, juste à l'imaginaire et à l'inconscient. Un monde que peut être un jour il rejoindrait, pour échapper à ce qui pourrait se révéler comme une fin. La peur de mourir ? Non. La mort n'est rien, elle n'est que la fin de la vie, et ce monde ne résulte aucunement de cet aspect. Juste un voyage vers ce qui sera sans doute la fin heureuse de ce compte vivant.




Manière subtile de lui faire remarquer son retard, et sans doute implicitement de la complimenter sur sa tenue. Il la détailla rapidement comme pour accentuer cette hypothèse, remarquant alors son collier qui parvint à lui faire arborant un énième sourire amusé, si cela était possible... Deux êtres que tout oppose et que tout rassemble à la fois... Un duo dont nul sait qui est le chat et qui est la souris, celle ci ne se rendant encore pas compte de sa vulnérabilité. Personne ne sait quand elle finira par succomber à ce jeu meurtrier comme personne ne sait si elle existe réellement.

D'un mouvement il lui tourna le dos, se laissant volontairement proie à ses multiples tentations inavouées. Jouant cette insouciance dangereuse pour lentement attraper un verre et le lui tendre de son regard perçant, comme cherchant à déceler dans son regard ses secrets inavoués, sachant parfaitement au fond de lui qu'il n'y verrait que son reflet, comme ci celui ci lui rappelait que les barrières du monde s'arrêtaient là, et qu'il fallait laisser le future arriver pour découvrir tout ces secrets à jamais inavoués et peut être un jour volés.

Le verre alors légèrement tendu vers elle, il pencha la tête sur le coté avec cet air rassurant qui aurait pu inspirer confiance à n'importe quelle victime de ce monde. Un sourire comparable à un rayon de chaleur éclairant les recoins les plus sombres d'une lumières chaleureuse. Sans doute y trouvait il de l'amusement, cette situation pour le moins étrange, ce hasard douteux qui le mettait face au reflet d'un homme qu'il avait connu et partiellement oublié, sa compassion et sa douleur s'étant envolée depuis des années maintenant. Une certaine inhumanité c'était emparée de son coeur, ce caractère humain, cette bienveillance échappée d'une prison de fer, et ce bien être alors créer au fond de lui.

L'atmosphère semble étrange... Le bal se déroulait comme prévu, la plupart semblaient y prendre du plaisir, d'autres faisaient l'effort de sourire avec ce rictus faussement joué, et pourtant quelque chose semblait rompre cette ambiance presque victime d'une normalité déconcertante dans un lieu où la plupart gardaient de lourds secrets enterrés. Peut être était ce eux cet élément perturbant l'atmosphère, leur union incertaine et dangereuse créant ce doux venin mortelle. Un poison électrique qui sembla parcourir sa peau en même temps que la jeune femme attrapa la coupe. Le regard de l'homme continuait de la fixer, ses yeux l'observant se délecter de la boisson spiritueuse qui remplissait son verre, ce sourire toujours présent sur ses lèvres, comme figé par le temps. Un temps illusionniste qui sans doute était sa plus grand faiblesse, quasiment la seule, si il n'y avait pas ces petits détails innocents qui auraient put faire de lui une proie facile. Mais seul son corps resterait à jamais victime de la vie et des hommes, son âme resterait libre, quoi qu'il advienne, piégée dans une utopie destructrice mais protectrice qui lui permettrait de dépasser ce que l'on appel la Vie.

Un nouvel amusement se traduisit sur son visage en même temps qu'elle lui tendait à son tour une coupe, qu'il accepta de prendre dans sa main mais qu'il ne prit pas la peine de porter à sa bouche, patientant un instant, l'écoutant sans réagir à ses propos avant de déposer le verre sur la table sans y toucher, poussé par une raison inconnue. Sans doute l'absence de soif, ou la simple envie de la faire réagir elle, à l'intérieur, de la laisser s'interroger, de jouer avec elle sans pour autant en être totalement conscient. Être impassible aux sourires malicieux et pourtant au cœur glacial. Il la regarda porter ses doigts à son collier, se laissant presque impressionné de cette fragilité qu'elle laissait paraitre. Une jeune femme qui gardait encore quelques traits enfantins malgré son visage qui traçait paisiblement les lignes d'une dureté, d'une certaine impassibilité effacée. Elle était pour lui se mélange délicieux entre la femme et l'enfant, elles l'étaient toutes, tout en restant uniques à ses yeux.




Il lui sourit alors, plissant légèrement les yeux avant de porter sa main à son collier, venant chercher la sienne sans appréhension, se montrer malgré tout léger et délicat dans son mouvement comme ci il dessinait les gestes d'une poupées. Sa main renferma la sienne dans son étreinte avant de l'amener près de lui. Il glissa alors ses doigts dans sa poche pour en sortir le présent qu'il lui avait acheter. Un petit bracelet un argent qu'il avait fait confectionner spécialement pour elle et qui arborait une petite clef à la forme abstraite rappelant les courbes d'une coccinelle. Cet insecte symbole de la féminité et apparenté à l'intercesseur entre la terre et le ciel. Le choix de cet insecte à l'apparence si fragile et si inoffensif n'était donc pas un si grand hasard que ça. Caleb attacha soigneusement le bracelet autour de son poignet, l'observant un instant avant de lâcher sa main et de rompre ce contact incertain et ardent entre leurs peau.




Sa voix c'était muée en un chuchotement à sa dernière phrase, comme ci il venait de lui confier un secret lui même interdit. Il savait que cette soirée ne serait pas comme les autres, et pour cela il lui avait prévu un présent qu'il espérait rendrait cette soirée encore plus attrayante et plus dangereuse par les cases qu'il allaient jouer sur l'échiquier de part sa dame. Ne gardant pas plus longtemps le plaisir de la faire entrer dans le jeu et laissant sans attendre cette puissante fatalité prendre place au milieu des pions. Cet homme en noir attendait une réaction de la jeune femme à ses derniers mots, gardant un sourire plus léger, à peine visible et arborant cet air mystérieux qui semblait faire apparaître sur son visage tout ceux qui c'étaient éteints avec délice devant ses yeux brouillés et noyés dans un liquide pourpre.

La brûlure du métal rougissait la chaire, marquant de son socle son appartenance. La liberté quittait alors d'un battement d'aile ce corps, effacé par la marque au fer infligée par ces barreaux d'acier. Il pouvait bouger, ses doigts tremblaient sous l'effet de la faim, ses os gémissant, appelés par l'odeur du sang. Et en cet instant perdu, la sensation oubliée de ce meurtre intérieur venait de parcourir son poignet, le parcourant d'un léger frisson qui pourtant ne le perturba pas. Le mal était terminé, plus rien ne pouvait entraver cette sensation d'évasion constante qui avait fleuri en lui. Pas même cette chaîne dont la brûlure invisible se mêlait à la chaleur apaisante de la peau de la jeune femme. Créature aussi douce que fatale, monstre aussi froid qu'envoûtent, liés pour cette nuit aux pleures angéliques par un simple présent.

Il redressa légèrement son poignet, laissant s'y refléter une des lucioles envahissants le ciel, celle ci pénétrant son regard en silence. Il ne disait rien, ne laissait s'exprimer que le vide sur son visage avant qu'il ne reporte ses yeux sur elle avec un sourire à peine esquissé. La vérité se traduisait à peine dans ses pupilles, celle qui reflétait l'absence de ce tout, la présence de ce rien. Le rêve pour chacun de ne plus rien ressentir, de rester dans cette harmonie éternelle, emprisonné dans un monde qui ne nous appartient qu'à peine car il restera à jamais fictif, un monde qu'il peut atteindre sans jamais en sortir. Car son âme s'y est perdue avec délice, car il à laisser jouer les grands pour se détruire et devenir l'un d'entre eux, un joueur solitaire. Seulement cette lueur qui c'était paisiblement accrochée à son regard au moment où celui ci avait croiser la finesse des inscriptions avait comme éveillée une certaine reconnaissance. Aucun dégoût, aucun bonheur, mais cette chaleur qui retraçait la rencontre accompagnée, davantage que le cadeau en lui même.




Passion mortelle que de vouloir un jour admirer les courbes du soleil, d'y abandonner sa vue pour ne serait ce apercevoir la ligne mouvante de sa flamme. Serait ce comme entrer dans la danse interdite du bal ? Toucher une toute première fois les caresses de la rose rouge tâchée du sang des inconnus sacrifiés ? L'homme laissait ces mystères disparaître dans les abîmes qu'ils rejoindraient... Sa main traçant encore les vies éteintes se tendit vers la sienne, aussi lourde de sens. La gourmette glissa lentement jusqu'à effleurer les courbes de sa paume, appelant la terre dans l'espoir de parvenir à s'abandonner à cette sensation. Un sourire, toujours le même, ne s'adressant qu'à elle parmi tant d'autres, restant en mémoire de chaque condamné rencontré, car ne sont ils pas tous ces condamnés ? Euh qui n'ont peut se résoudre à s'abandonner à la sensation de bonheur éternel, tout en vivant dans la souffrance et l'ombre de la nuit ...




Murmure abandonné, ne se destinant qu'à celle qui créait la solitude de deux individus au centre d'un amas de sourires et de lumières qui ne brillaient que par le reflet des lustres...
Rêver, imaginer, créer, matérialiser pour qu'à jamais le réveil fasse disparaître les dernières brides d'espoirs qui nous ronge. Seul lui pouvait à jamais atteindre ces rêves effacés, les rendre réel pour qu'à jamais le goût du désir hante les corps frissonnants. Et pourtant il ne restait pas totalement maître de ce qui se jouait en ce moment présent, lui restant contraint aux pièces avancées de ce regard magnétique, elle contrainte aux pièces avancées de cet homme qui lui donnait la clef de la plus grande des tentations, lui présentant la porte ornée de sang au creux de sa main.

Sa main tendue tel le fruit défendue, sa main hésitante représentant la tentation interdite, la peur de devenir la proie, la victime d'un plaisir sans mot. Ses doigts se resserrent autour de son poignet, l'emprisonnant d'une poigne aussi douce que meurtrière, laissant la gourmette épouser sa peau sans qu'il ne recule. La peur avait abandonnée son corps, tel que l'appréhension. Il restait là, attendant la réponse de la jeune femme qui peu à peu se refusait à lui. Les portes noyées de sang se referment, accompagnées de ses doigts se recourbant comme pour fondre cette serrure dont elle avait la clef. Serait ce cette peur qui venait de rompre ce fil d'Arianne qui la guiderait jusqu'à la liberté comme il avait guidé avant cet homme vers la vie ? Il continuait de l'observer, descellant chez elle une certaine appréhension. Peut être avait elle réellement peur de découvrir ce pêcher interdit, peut être ressentait-elle la douleur et la mort crier dans la paume de sa main...




Son sourire n'abandonnait pas son visage, l'épousant d'un certain mystère qui empêchait quiconque de connaître son véritable visage. L'amant du mal, l'enfant du désir, l'homme de l'illusion... Il savait au fond de lui qu'il en était capable, qu'il pouvait la faire sourire d'un rictus sincère, mais l'appel des pleures restait le plus bruyant, son écho se répandant dans la pièce à chaque fois qu'il desserrait ses doigts pour y libérer les traces de vies détruites. Ce n'était pourtant qu'un jeu, celui qui se résumait à un but inconnu, qui restait guidé par des règles inconnues, et qui en un soupire rendait vie aux deux corps endormis entre les murs de Rédemption, de leur prison invisible qui les incitaient à ne plus rire, à ne plus vivre pour à jamais obtenir l'impossible. Mais sans doute n'y voyait elle pas une nouvelle avancée du jeu mais "l'échec et mat" signalant la fin de la partie pour elle. Seulement en écoutant bien cette brise frivole qui soufflait les secrets les plus profonds du monde, elle aurait su qu'elle n'avait rien à craindre.

La main refermée de l'homme semblait s'être abandonnée à la terre, tombant lacement en direction du sol, comme victime du poids de métal qui la retenait. Aucune douleur, aucune mélancolie, juste l'abandon d'offrir ce qu'elle gardait de plus précieux. Mais pour autant il ne semblait pas souffrir de ce refus, abandonné depuis maintenant une éternité au bonheur incertain. Lentement il approcha son corps du sien, réduisant cette distance voulue pour attirer son attention vagabonde, ses mains s'interdisant de la toucher, son corps semblant la regarder à une distance lointaine. Il resta là, la regardant sans un mot, détaillant ce visage d'enfant disparut, ce regard lumineux et pourtant si livide à l'intérieur, cette femme qu'elle représentait et qui pourtant s'animait à peine dans un soupire perdu.




Il savait qu'il n'avait aucun pardon à lui offrir, juste le regret à lui faire ressentir, comme lui montrant dés à présent qu'il n'y avait jamais eu aucun danger dans sa main. Elle qui semblait si bien le connaître, qui le regardait avec ses yeux emplis de connaissance masquée qui pourtant se reflétait dans son sourire fier et charismatique. Elle n'était pas stupide et cherchait à être la maîtresse de cette partie tout en en oubliant les règles, le jeu, pour s'abandonner à l'envie d'être protégée derrière ce masque qu'il était près à enlever à l'occasion de cette soirée étrange, n'ayant rien à caché à son regard, sachant parfaitement qu'elle en savait bien plus qu'il ne l'imaginait, mais restant tout de même près à s'affirmer comme pour débuter réellement cette soirée et entrer dans la danse des souhaits interdits.

Poison mortel, venin se répandant dans son corps comme le sang parcourait ses veines. Regard perdu et capturé par celui d'un homme enchaîné par le simple contact de métal à un jeu qui pourtant semblait avoir été abandonné par sa partenaire. Ses doigts protecteurs vinrent remonter sa manche, masquant le présent, s'éteignant face à elle pour sombrer dans sa propre réalité. Tout semblait s'être arrêté, comme ci une certaine pointe de lacement venait de prendre part de lui, indescriptible, invisible. Mais le sourire de l'humanité observée restait figé sur son visage, s'adressant à un destinataire inconnu. Les yeux de l'homme scrutèrent la salle, comme hypnotisés par le mouvement incessant des corps unit dans une même danse, emprisonnés dans le rythme de cette nuit. Les bruits qui semblaient s'être tuent dans son esprit jusqu'à présent venaient doucement de s'éveiller, comme ci pour la première fois de la soirée il portait attention à toutes ces personnes, tout ces visages qu'il croisait le long des couloirs lugubres du pensionnat. Et pourtant ils restaient comme inconnus, souriant, rougissant tout en restant de simple passants dont les visages resteraient à jamais gravés dans sa mémoire.

Mêlé à ces battements irréguliers résonnait la voix de la jeune femme. Une voix douce et aux semblants d'innocence, embrasant la culpabilité renfermée. Il écoutait ses mots, son regard absent se reportant sur elle, son corps toujours aussi proche du sien tout en respectant les barrières invisibles du danger inoffensif qui se présentait à lui. Elle restait déterminée à avoir raison, ce n'était pas son but. Être aux influences disparues, il ne trouvait en l'entêtement qu'une forme de faiblesse inconsciente, une envie de faire naître la certitude des mots dans l'incertitude des pensées secrètement gardées. L'homme la regarde, son sourire à présent à peine visible, semblant se taire pour la laisser s'exprimer de cette innocence attirante et tout aussi foudroyante. Chaque syllabe est une mélodie, chaque regard est une parcelle d'utopie, chaque expression sur son visage est une peinture d'aquarelle sur la neige... aussi fictive... aussi éphémère... et aussi insaisissable.




Lèvres étirés dans un sourire renaissant... Ses pas s'écartent d'elle pour s'avancer tels ceux d'une ombre vers la piste, effleurant à peine son épaule gauche en même temps qu'ils les séparent d'une étreinte irréelle peu à peu déchirée. Seul le métal froid les gardes unis, leurs corps à présent si lointains et pourtant si près ne parvenant plus à ressentir la chaleur magnétique, le charisme envoûtant de l'autre. Il n'est qu'à un mètre d'elle, lui tournant le dos un instant, observant durant une faible glissement de sable les pas noués des danseurs. Flou et statique, son corps se détourne du spectacle pour faire face à celle qui perdait peu à peu la lumière finale de l'espoir. Ses pupilles sombres observent la jeune femme, sa silhouette s'immobilisant une fraction de seconde avant de lui tendre la main une nouvelle fois, comme une nouvelle chance pourtant inexistante...

Juste une danse, l'union de deux êtres au rythme d'une mélodie enivrante, guidant les gestes, les mouvements incertains dans un équilibre éperdue. L'ordre s'empare des sensations... Miroite alors la beauté exprimée, la jouissance d'un luxe incertain, d'un calme atteint, d'une volupté emprisonnée... L'homme patiente, son regard ne retraçant aucune expression, juste un sourire paisible et peu à peu perdu de cet amusement qui était né en lui. Sa main, telle un poème retrouvé, invite cette femme au voyage déjà écrit. L'instant instable se prolonge sans un soupir, embrumé dans l'amas de corps qui s'épousent, essoufflé par cette ombre qui par son immobilité attire le regard, incite l'hésitation pourtant non souhaitée. Un appel inaudible, qui pourtant sait qu'il est entendu par l'attention attendue...

La danse était prête à être débutée. Souffle contre souffle, leurs corps semblaient s'allier dans une étreinte pourtant si incertaine. La main de l'homme épousait celle de sa dangereuse partenaire, laissant lentement sa paume glisser contre ses doigts si fins, telle une caresse interdite. Sa peau s'embrasa sous ce contact défendu qui les rapprochaient chaque seconde un peu plus d'une fatalité naissante. Peu à peu les autres s'effaçaient une nouvelle fois sous son regard, même si leurs cri imaginaires hantaient son esprit dans une douce mélodie. Il accompagna la main sur son épaule en laissant retomber la sienne sur la taille de Liah avec fluidité. Peu être aurait il dut se méfier de ce fin fil de soie qui entourait la jeune femme, mais seule cette sérénité palpable se laissait rendre maîtresse de son esprit. Sans doute l'avait elle toujours été, maîtresse d'un esprit de liberté constante, traversant la vie sur ce voilier noir qui se confondait au ciel sombre et arpentait les mers inconnus d'un oeil livide.

Mêlés au centre d'un manège brumeux, perdus dans cet amas de corps qui peu à peu n'en formait qu'un, si grand, si menaçant malgré cet innocent mouvement qu'il l'animait. Les yeux de l'homme restaient plongés dans ceux de la jeune femme, recherchant autre chose au travers de son regard, comme ci il parviendrait à abaisser ce fin masque d'argent qui ornait don visage enfantin. Mais seul ce regard insoucieux se dessinait au travers de ses traits, lui étant sans doute adressé à lui, où tout simplement au monde qui les entouraient, à ce monstre vivant de la danse imperturbable des êtres de cette terre. Se perdait il lui même dans ce qui l'entourait ? Tout était si complexe, la vie, la mort, l'envie... Tous finiraient un jour dans les bras du doux Morphée à la grande cape noire, et pourtant chacun continuait de croire qu'au fond de toute cette douleur il resterait une marque de leur présence passée, comme la signature éphémère d'un fantôme bientôt oublié.




Ce doux murmure venait de briser ce silence imperturbable qui c'était installé entre eux. Effacé dans le bruit alentour, ce souffle imperceptible c'était lentement heurté à l'attention de la jeune femme, voulant caresser sa peau, atteindre son regard, ses précieux mots. Tout deux pièces d'un échiquier qu'ils ne pouvaient maîtriser, dont ils ne connaissaient rien à leur identité. Prédateurs de ce monde ou victime de ce jeu ? Roi et Reine de l'ombre et de la lumière ou tout simplement pions de cette aveuglante luminosité ? Le mal était là, masqué par une apparence qui se révélait aussi fastueuse que meurtrière, aveuglant chaque être de cette tentation sans nom qui la qualifiait. Les murs ont des oreilles mais ne cachent qu'à peine leurs regards imperceptibles qui observent et attendent patiemment de piéger l'innocence même de la puissance et du secret.

Le sourire de l'homme se détachait de son regard pensif, de cette expression sur son visage qui le rendait absent de cette danse. Une absence constante qui pourtant parvenait à se dissimuler derrières de multiples visages. Le professeur de français avait pourtant disparut ce soir là. Peu être était ce la présence de celle qui était la seule à connaître la vérité, où tout simplement l'impression d'être observé en ce moment même, de ressentir cette désagréable sensation d'attirer l'attention perverse de quelqu'un. Ainsi son regard traversa furtivement le Hall pour enfin reprendre place dans celui si clair et sombre à la fois de Liah. son sourire s'avéra alors plus sincère, son masque de professeur revenant peu à peu se confondre avec ce visage mystérieux qui l'animait et reflétait l'image de l'homme aux mains de sang qu'il était.

La soirée était elle si attrayant qu'elle aurait pu l'être... Ce n'était que des gens réunit pour danser et sourire à l'arrivée de la neige, d'un enfant qui faisait l'espoir de certains et l'incompréhension des autres. Ce n'était qu'une nuit, des minutes s'écoulant dans un rythme continuel. Mais la vraie question se traduisait dans le regard de cet homme en noir, si élégant dans ses mouvements, observant la jeune femme d'un oeil aussi admiratif que froid. Un regard absent se reflétant dans les pupilles de sa partenaire. Était il bien ici... dans la foule la plus totale, privé d'une solitude apprivoisée dans le simple but d'arborer une identité nouvelle qui de son ombre renfermait la sienne. Car si l'on écoutait ce coeur glacé qui l'animait, on y entendrait de simple battements de vie, lents et prolongés. Un rythme régulier et irréel qui n'était rien qu'une animation du muscle le plus puissant du corps humain, un mouvement incertain et insignifiant qui aurait pu mourir dans un simple souffle, et laisser à cette âme toute la douleur qu'elle ressentait dans sa poitrine. Tout n'était que superflu, tout tournait selon un sens qui ne s'arrêterait jamais et entraînerait chaque être de cette terre vers la même destination.

Mais pour lui... Lui qui tenait en sa main l'éternité, en son coeur le battement qui changerait sa propre existence... Il ne voyait rien, tout comme il apercevait le tout dans un futur proche et inconditionnel. La soirée n'était rien, seul peu être le plaisir d'être auprès de cette femme si lointaine et tout aussi proche. Automate de la vie, il ne faisait que sourire et danser comme il se devait de le faire et sans même en avoir une réelle envie. Peu importait le reste, l'ennui restait caché et pourtant il était là, au fond de lui, masqué par un sourire étrange sur son visage qui semblait encré sur ses lèvres. Et il restait là, droit devant elle, la guidant dans cette danse répétitive et silencieuse qui les rapprochait dans une complicité éphémère... Son regard scrutait le sien comme ci tout ses secrets seraient perçus, comme ci un jour il parviendrait à la comprendre. Mais malgré tout une partie de lui restait absente, noyée dans les pupilles qu'il détaillait avec attention. *Peut être avait elle les même que cette femme qu'il avait longtemps imaginée...




Le doux mensonge de l'insignifiant. C'était comme en indiquer trois alors qu'il y en avait deux, décrire un ciel bleu alors qu'il en restait noir. Le faisait il seulement pour la flatter, ou parce qu'il en avait perdu la notion d'ennui ? Lui même ne le savait pas, car malgré tout, il semblait ressentir une certaine harmonie à être ainsi plongée dans cette danse avec elle. Une danse qui au fil des secondes finit par prendre fin, la musique semblant s'éteindre pour un instant aussi doux qu'éternel. Il lâcha lentement sa taille, la libérant d'une étreinte prisonnière pour lui rendre ces ailes libératrices et rompre le contact de leurs mains, qui provoquait en lui une chaleur destructrice dans sa paume. Il lui sourit, de ce sourire profond et aux semblants de bonheur, la regardant un instant en silence, comme ci le temps venait de s'arrêter et que tout autour d'eux le mouvement incessant des corps avait cessé.

Chaque son s'éteignait dans ce silence, qu'il était peut être seul à entendre, mais qu'il espérait lui faire ressentir. Tentant d'apprivoiser son attention, cherchant une nouvelle fois à atteindre ce regard. Peu être ses yeux étaient ils fixés sur lui, mais son regard restait lointain, et il ne cherchait qu'à l'atteindre. Seul eux, deux âmes et deux corps qui pour une nuit seraient liés. Une nuit longue et fugace sous la neige de décembre. L'homme en cet instant aurait aimé fuir ce bal et cette nuit avec elle, pour tout simplement se perdre hors de cette danse contrôlée. La porte du grand Hall était à peine ouverte, et pourtant elle semblait ne l'être que pour lui, l'invitant à sortir, à quitter cette convenance qui les animaient tous sans qu'ils ne puissent traduire ce qui traversait en cet instant son regard.

Elle aurait pu être le venin ardent de ses veines, elle aurait pu être la lame tranchante entamant sa chaire, et pourtant, elle n'était qu'un corps parmi les autres, une chaire et du sang se mêlant dans un cocktail mortel. Aurait il du la craindre ? Son plus grand ennemi se cachant dans les tréfonds de sa propre âme. Une âme d'une noirceur incomprise, animant un corps dont le sang à l'apparence pourpre, restant pourtant la rivière sombre où les vies qu'il avait prises se noyait chaque jour un peu plus. Le poison n'était plus face à ce sang qui dés la nuit tombée se brûlait d'impatience de s'exprimer. Mais la nuit était tombé en cet instant, les appelant désormais tout deux à l'extérieur. L'homme en noir se mit à sourire, n'accordant plus aucun regard à cette foule s'apparentant à une pièce de théâtre jouée par des êtres pleurant et riant au son de la musique. Et elle était là, s'éloignant de la scène, cette araignée noire arborant sur son dos, la couleur hypnotisante du sang. Le rouge de l'amour, de la colère, de la sensualité et la sexualité, mêlant le courage et le danger, l'ardeur et l'interdiction... Peut être était ce la couleur de son âme. Elle ne restait qu'un mystère parmi les autres, sa toile empêchant chaque curieux de s'approcher d'elle. Et pourtant... Il avait décidé d'avancer sur les fins fils de soie qui l'entourait, ne pouvant s'emprisonner dans cette illusion mortelle.




Il lui souriait, désormais près d'elle, son parfum se répandant dans l'air sans qu'il ne l'est oublié. Un parfum interdit qu'il humait pourtant sans gène. Sa carrure restait droite, ses mains se glissant dans ses poches comme pour se prévenir du froid. Il écoutait silencieusement ce brouhaha sonore qui les enveloppaient tout deux dans un dangereux cocon. D'un pas lent il se dirigea vers la sortie, attrapant son manteau dans l'entrée avant de se tourner vers elle. Elle était là, fragile de sa nudité, fragile de son apparence frêle, et pourtant aussi vénéneuse qu'une rose. Si les gens avaient compris, avaient perçus l'étrangeté de cette soirée, l'étrangeté de ce couple réunis par le hasard hasardeux. Chacun ce serait tus, chacun serait resté silencieux sous le regard de l'homme en noir, de l'araignée pourpre. Peut être aurait on lu dans leurs regards, la traduction d'une crainte inavouée, le replis d'une expression horrifiée qui se serait cachée dans leurs pupilles. Mais tout n'était que inconscient, et la vérité ne se révélerait que quand elle serait prête.




Aucun sourire, aucune compassion, juste une simple question résonnant solitairement dans le grand couloir. Certains regards observaient la scène, se demandant sans doute où ils pouvaient bien partir. Aucune sortie ne semblait échapper à leurs regards perçants, qui sous les lumières, se révélaient être de simples attentions curieuses. Mais l'homme ne leur accordait aucune attention, laissant son regard dériver sur celui de la jeune femme. Son visage mi lumineux, mi ombreux, semblait chasser la lumière qui dansait sur sa peau, sur son oeil brun. Un oeil brun qui en avait tellement vu, arme de la jouissance absolue. Les nuits devenaient libération, et les jours emprisonnement. L'homme qui dans l'ombre agissait, aurait pu apparaître comme un lâche, mais tout n'était que ruse et calvaire, son fantôme ne parvenant pas à être attrapé, et son âme continuant de ressentir les plaisirs du péché.

Le péché... Peut être était ce la traduction de cette soirée. Un plaisir incertain et faible avait été présent, était encore présent. Il s'atténuait peu à peu avec le temps, son coeur s'empêchant de ressentir un tel sentiment en l'absence de mort. Tout n'avait été qu'un calvaire insurmontable que son âme couleur du passé, avait su traverser dignement, quitte à en perdre son "humanité", quitte à ne plus connaître certain plaisir pour se protéger de la douleur. Et son sourire restait pourtant là, aussi réel que illusion, s'extasiant devant la nouveauté du monde qu'on lui avait fait découvert. Il lui manquait cette partie de la vie qui lui aurait fait découvrir les sentiments, et pourtant elle ne semblait pas lui manquer. Le soleil brillait toujours, la lune scintillant à son absence. Ce n'était qu'un monde sous un regard différent, qui pourtant valait tout les regards du monde.

La tromperie était un des vices qui se dissimulaient dans le corps dans l’espoir d’atteindre ce cœur et d’en devenir sa drogue. Tant de choses qui devenaient dès lors l’habitude des plus grands manipulateurs, le sang des tueurs et le poison des mortels. Le venin de la jeune femme était si paisible, attendant patiemment d’empoisonner le sang des victimes contre les lèvres de cette araignée. Le regard de celle-ci scrutait les alentours avec une certaine lueur dissimulée dans ses pupilles. Une lueur qui n’avait pas échappé à cet homme en noir, qui à défaut de ne pas suivre la trajectoire de son regard, se contentait d’y admirer cette lumière qui l’amusait. La tentative de sa partenaire à échapper à cette compagnie semblait si maladroite qu’elle en révélait tous les secrets cachés. Mais il ne fit rien, se contentant seulement d’accepter son départ et de se démêler de cette toile qui le retenait sans l’emprisonner. Il aurait pu ressentir ce besoin de la garder près de lui par l’orgueil d’être ainsi laisser dans la solitude éphémère. Mais seul un sourire étrange parvenait à retranscrire ce qu’il ressentait en ce moment même, à défaut qu’il n’en fut rien.

L’instant devait s’être arrêté, car dans le souffle d’un départ, la silhouette de la jeune femme restait là à capter son regard sans lui permettre d’en observer un autre. Elle semblait être préoccupée, telle une enfant venant de découvrir le plus magnifique des papillons devant ses yeux. Un papillon de danger et d’incertitude, qui au-delà de ses ailes colorés, n’était qu’une piètre peinture d’un insecte mort. L’humain devenait la proie, l’insecte devenant l’humain alors que les fils de soies se laissaient glisser au travers de son regard. Mais aucune curiosité ne prenait part de l’homme, qui face à cette réaction si humaine, ne trouvait pas l’intérêt de partager le regard de la jeune femme. Elle ne restait qu’une femme après tout, une femme qui contre toute attente, cachait en elle des tendances meurtrières et pourtant si banales. Une des folies humaines, celle de ressentir la puissance en voyant couler sur sa peau le sang d’innocents. Mais aussi celle de se venger d’une vie qui n’avait pas été clémente avec tous, et qui se devait d’être bafouillée par des hommes et des femmes trop accrus de puissance et de supériorité. Cet homme restait comme eux, et pourtant il savait qu’il n’avait rien à craindre, non pas par supériorité, mais parce qu’il avait la joie de garder en lui, la plus précieuse des vies, des élixirs de jouvence.




Son sourire si dangereux, retraçait parfaitement cette connaissance qu’il avait dissimulé jusqu’à lors. Il n’était sans doute pas assez dupe pour ignorer sa prise de risque, et elle ne l’était sans doute pas assez pour lui laisser un avant-gout de ce qu’elle préparait. Qu’elle banalité. La vérité était que son monde et son passé lui avait appris à être égoïste, et à ne jamais laisser paraître cette image. Plus rien ne semblait le rattacher au reste du monde, et plus particulièrement aux états d’âmes de ceux qui l’entourait. Il savait sourire, oui, il savait pleurer, oui, mais jamais rien n’aurait été aussi comparable que cet amusement à voir les autres se sentir aussi envoutant que le plus splendide des papillons. Alors en silence il réajusta son grand manteau noir, sortant son paquet de cigarettes pour en attraper une entre les lèvres et le ranger dans sa poche. Il n’accorda qu’un dernier regard à la jeune femme alors qu’il se détachait de son emprise pour lentement disparaitre dans la nuit, sachant parfaitement qu’ils seraient amenés à se revoir très vite. Mais malgré tout il parut lui sourire, sa cigarette coincée entre ses fines lèvres. Un sourire sincère qui la remerciait sans doute de la soirée, ou lui souhaitait faussement « bonne partie » pour ce qui allait suivre.

The End