Oh hé tout le monde dort ? [Pv Max ]

*Qui à éteint le chauffage ?!*

« Papa ? ... Hey ?! Putain saleté de micro ! »

C'est étrange comme tout devenait insignifiant certains jours, comme ci notre esprit se rendait compte d'à quel point nous vivions dans un monde vide qui ne nous offrait comme un avenir que la fin. Et puis on croit tous que notre existence aura eu un impacte sur le monde, qu'il restera à jamais une trace de nous dans ce bas monde... Mais les années passent et les souvenirs s'effacent, les morts restent des morts à jamais, et peu à peu leurs noms disparaissent de nos lèvres.
Si seulement tu savais Victor. Si seulement tu rendais compte que la personne que tu aimes ne vois en toi qu'un objet. Je croyais moi aussi qu'il m'aimait... Mais rien ne lui importait, ni moi, ni toi. s'il te plait Victor reviens moi, et prends conscience que je suis la seule qui à jamais su t'aimer...

D'un mouvement Victor tenta de se retourner dans son lit, mais sans qu'il ne put réagir tout de suite, il se retrouva prit dans le piège du vide inconcevable qui le séparait du sol. Il sauta un battement de coeur en même temps qu'il ouvrit les yeux pour venir se fracasser la tête contre sur le par terre de la chambre, s'écrasant le coccis contre la dureté du sol. Il ne résista d'ailleurs pas à laisser échapper un petit « Bordel ! » sortit du fond du coeur en même temps qu'il se redressait vivement pour se frotter la tête, assis sur un amas de vêtements qu'il laissait traîner contre le grès de ses colocataires de chambres. Ceux ci lui grommelèrent un petit quelque chose avant de se rendormir ce qui lui fit rouler des yeux. Nan mais ça se voyait que c'était pas eux qui venaient de se briser le coccis par terre ! Il rattrapa un jean, un t T-Shirt et des chaussettes un peu éparpillés partout, faut dire qu'il ne faisait pas partit de ces personnes organisés qui peuplaient le monde comme des enfants modèles ! Loin de là même... Trop occupé à écouter l'éducation de son père, il n'avait jamais pu apprendre les rudiments essentiels de la vie... et il ne les apprendraient sans doute jamais, ce qui était devait être une des causes de sa présence ici...

Sans même regarder l'heure il se dirigea dans le couloir, ne prenant pas même la peine d'ouvrir la porte. Un vent glaciale semblait parcourir l'institut et un frisson lui parcourut le corps, glaçant son sang en cette étrange atmosphère. Les mains dans les poches, l'adolescent se dirigea dans le couloir en direction du réfectoire. Il ne portait pas attention à ce qui l'entourait, trop fatigué peut être... Ou tout simplement n'en avait il rien à faire de se faire prendre ou non, son objectif principale étant de trouver un truc à grignoter par là, ce qui s'avérait difficile vu la pauvreté du garde manger de Rédemption... A vrai dire ce n'était pas la première fois qu'il venait dans le réfectoire dans l'espoir d'y retrouver un paquet de pépito ! Mais malgré tout les efforts qu'il faisait pour trouver quelque chose, il ne tombait que sur des desserts préparés pour le jour même et entassés dans un frigo. Il en mangeant quelques un sans aucun remords, après tout, ce n'était pas de sa faute si on ne lui donnait pas assez à manger ?

Ses pas résonnants sans gène dans l'institut, il se dirigeait vers sa chambre. L'ennui devenant de plus en plus présent en lui, et le mal de crâne du à sa chute le mettait davantage de mauvaise humeur. Il fallait qu'il trouve quelque chose à faire et vite... Pour ne pas devenir comme toutes ses personnes ennuyeuses et sans avenir qu'il y avait ici. La vérité étant pourtant qu'il faisait partie des seuls à ne pas en avoir... Mais il en restait inconsciemment, trop attaché à cette personne qui ferait sa perte par cet amour non réciproque qu'il ressentait pour lui, et par cet amour qu'il reniait pour sa mère et se forçait à oublier, à rendre inexistant.

*

« Amoureux de ta mère ?! Laisses moi rire ! Écoutes Victor... l'amour c'est pour les faibles... Et les femmes sont des faibles. Y a quoi que tu comprends pas la dedans ? »
« Ca veux dire que j'ai pas le droit d'être amoureux de maman ? »
« Tu veux être un faible ? »
« Non... »
« Alors cesse de dire n'importe quoi et va plus loin, j'aimerais bien finir mon dîner tranquille »

*

Traverser les murs, les portes, les gens c'est marrant... Mais vite ennuyant. Victor n'avait pas visiter l'entière constitution de Rédemption même si il en avait vu sans doute plus que la plupart des élèves, malgré tout il s'aventurait encore une fois dans l'inconnu, cherchant à atteindre cette pointe de piment qui égaillerait un petit moment son existence ici. Mais il n'y avait que des salles de classe et des pièces sans réelle importance, jusqu'à ce qu'il tombe sur cet escalier... Il ne l'avait jamais vu auparavant, et sa curiosité, son envie de découvrir plus, de vivre plus l'incita à descendre au sous sol. Il observait autour de lui, le regard brillant et intrigué comme un aventurier découvrant une nouvelle terre. C'est étrange, il y avait là aussi de nombreuses portes qu'il traversa et traversa jusqu'à tomber dans la chaufferie. C'est en appuyant sur l'interrupteur que toute la poussière de la salle s'illumina aux yeux de l'adolescent qui laissa un air dégoûté apparaître sur son visage. Décidément ils ne faisait jamais le ménage ici... Les grosses machines contre le mur laissaient échapper un ronronnement silencieux pendant qu'elles semblaient légèrement vibrer sur le rythme d'une mélodie inconnue.

Tant de boutons et de leviers se présentaient à lui comme une tentation sans bornes. Il n'y connaissait rien bien entendue, mais fallait t il s'y connaître en quelque chose pour tout détruire sur son passage ? Pas à sa connaissance, mais le choix des boutons sur lesquelles appuyer étaient dur... Ainsi il restait là, regardant la pièce en se sentant quand même bête de ne pas savoir quoi faire...

New Day.

Faithful stars
Will shine again tonight
Can you see the
Peaceful riot now.
So leave your shelter
And wave the flag of change
And whisper your song
A scream in their head.

Les étoiles, les amis de la lune. Elles brillent ensemble ce soir. Entre sœurs. Mais quel secrets cachent-elle ? Elles chuchotent le long de l’obscurité, créant un amas de vieilles commères observant le monde d’où elles sont. Cupides et pourri par leur beauté et leur rayonnement, leur culture. La lune n’est pas dans l’histoire, elle préfère l’éclairer de cette lumière blanchâtre et apaisante qui borde les rêves de la princesse aux cheveux bleus. La nuit porte conseil. On rêve de liberté, d’impossible. De tout changer. Mais qui est le responsable de cette utopie ? Cette chanson résonne dans sa tête. Une chanson diablesse, menteuse qui lui ordonne de se plonger dans la démence, de se plonger dans la liberté. S’affranchir par le désir d’oublier, le désir de ne rien percevoir. La douce mélodie ne devient plus qu’un cri douloureux qui ne fait que répéter inlassablement « Fais le ! ».

Give me your pain
Choose a new name
Close your eyes and
Start again.

Les nuit fermés sur l’obscurité. Des rêves aussi fous qu’elle. Pourquoi cela fait tant mal ? Pourquoi les doutes emplissent les cœurs ? Tout recommencer. Comment est-ce possible ? Comment oublier ? C’est tout simplement barbare. Fermer les yeux … C’est déjà le cas non ? Mais tout n’est que ténèbres. Ceux qui vous engloutissent en vous mangeant tel un loup dans les bois de votre esprit.

It’s too late, for regrets now.
It’s a new day, a new life for you.

Dans ses draps, l’endormie ne trouvait pas la solution de l’issue d’un rêve un peu trop vivant à son gout. La lune éclairait la silhouette et le corps de l’adolescente. Un goutte d’eau aussi cristalline longeant dans le creux de ses reins cambrés par l’instabilité de ses émotions. Une certaine forme d’inquiétude se révélait dans ses sourcils et leur mouvement. Son cœur battait fort. Aussi fort qu’elle en sursautait a chaque frayeur. Mais ce n’était pourtant qu’un simple rêve. Elle vivait dans ses rêves et rêvait de sa vie. Hm … étrange. Fou. Logique ?

Can you feel
The future in your heart
And can you live for
Every peace of light.

When guns are burking
My words are bullet
Whisper my dream
A cry in their head.

Elle se lève. Le cri s’estompe rapidement. Il n’y a plus que le silence de la chambre et les sifflements endormis des deux autres. Max. La folie a disparu. La lune est toujours là.
Elle s’habille légèrement enfin un pull bleu par-dessus sa chemise de nuit azur. Ses cheveux océan descendent en vague sur ses épaules, jusqu’à sa poitrine. Décidément, elle n’aimait vraiment pas la nuit. A croire qu’elle ne dormait presque pas. Elle en profitait ces moments là pour visiter l’endroit de pénitence. Rédemption. C’était tellement plus rassurant de s’enfoncer dans les couloirs sombres ou le plancher craquait à chaque pas que de se débattre dans des cauchemars dont seul le réveil peut nous en extirper. Elle descendit les escaliers, bien décidée à fourrer son nez partout, à fouiner dans les secrets de cet endroit. Elle ne croisait personne. Cependant, elle s’alarma vers un bruit qui provenait des escaliers menant à la chaufferie. Son ventre se noua. Un peu de lumière, faible, embellissait l’entrée. Elle secoua la tête comme pour se convaincre qu’elle avait tort. Il ne pouvait y avoir personne dans … la chaufferie.

It’s too late, for regrets now.
It’s a new day, a new life for you.

Elle descendit. Et ce n’est que quand elle fut en contact avec la pierre gelée des escaliers qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas mis de chaussures. Elle soupira et remit ses cheveux bleus en arrière, machinalement. Elle pénétra la pièce. Il faisait très bon, et elle se réchauffait progressivement. Cependant, un sourcil se arqua quand elle aperçut un jeune homme au fond de la pièce. Il trafiquait quoi celui là ? Elle se méfia, même si dans un sens, c’était plus de la curiosité que de la crainte ou autre. Elle sortit un chewing-gum de la poche de son pull pour le mâcher tranquillement, calmement. Elle s’approcha de lui, elle comprit qu’il s’intéressait au fonctionnement des machines. Mais pour quelle raison ? Elle planait.

It’s too late, for regrets now.
It’s a new day, a new life for you.

Elle s’approcha à pas de félin, délicate fleur lapis lazuli venant taquiner le malfaiteur, venant jouer avec délice avec celui qui partageait la nuit, lui aussi. Elle avait des yeux pétillants de malice. Sa langue vint caresser ses dents blanches alors qu’elle posa un main sur épaule, venant coller sa bouche à son oreille pour susurrer avec plaisir.

« Bouh. »

*Je vois la vie en bleu*

« Je te le promet... »

La couleur du mensonge est aussi pourpre que le sang. Elle s'écoule sur ton âme comme il tracerait son chemin sur ton corps. Il te torture de l'intérieur telle la blessure du couteau, et détruit ta vie comme la lame tranchante meurtrit ta chaire. Cesses de mentir, et deviens enfin grand. Cesses d'être un lâche et découvre enfin la réalité. Il y a des mondes qui s'effaceront, et des rêves qui peu à peu s'oublieront, mais il y aura à jamais mon coeur battant pour toi, s'animant de l'amour que j'éprouve pour le sang de mon sang.

Plus il y a de choix et moins il est difficile à prendre. Il s'étira, comme pour arrêter ces incessantes pensées qui le poussait à appuyer sur tel ou tel bouton. Mais bon sang, pourquoi était il en train de se prendre la tête avec une chose aussi insignifiante ? Il n'avait pourtant pas l'habitude de réfléchir, se laissant emporter par ses pulsions destructrices pour combler un ennuis palpable... Et alors qu'il aura pu fermer les yeux et poser son doigt sur n'importe quel enclenchement, il se retrouvait là, les yeux plissés, son cerveau encore endormi et endoloris par le coup qu'il avait prit précédemment. La douleur se lançait dans son corps tel un battement de coeur vagabond qui résonnait bruyamment dans ses tempes et le parcourait d'une chaleur indescriptible... Mais rien n'y faisait, il ne partirait pas sans avoir choisit un levier approprié, celui qui jetterait à cette soirée un feu d'artifice invisible émanant d'un mal inconnu et pourtant si familier...

Un souffle étrange se glissa alors dans son oreille, le parcourant d'un frisson connu, celui de la peur mélangé dans un cocktail meurtrier à la surprise. Une sensation si familière, et si terrorisante... Elle n'avait durée qu'une fraction de seconde, mais elle avait réussie à éveiller au plus profond de lui, la peur qu'il avait accumulé au fil des années, la peur de se faire prendre en traître et de devenir alors ce faible qu'on lui avait apprit à haïr. Il sursauta, réagissant comme dans un dernier élan guidé par l'instinct de survie à cette peur qui avait prit le dessus... Mais bien sur il en oublia la chaudière et ses multiples conduits, et pour la deuxième fois de la soirée il se cogna le crâne contre la tuyauterie, trouvant tout de même la force de faire face à la jeune adolescente qui venait de lui faire la plus grande frousse de sa vie... ou presque...

La première réaction qu'il eut en découvrant son visage fut d'ouvrir grand les yeux, il avait l'impression de se retrouver face à une gelée à la menthe sur pattes... Sa tête devait lui jouer des tours... C'était... Bleu... Il se frotta la tête, sa sueur froide ayant disparue en même temps qu'il redevenait maître de lui. Le jeune adolescent la détailla alors avec attention, restant légèrement sous le choc d'être en face d'un spécimen pareil...

« Je rêve ou t'es ... bleu ? »

Il arbora alors une expression étrange sur son visage, sa surprise ayant disparut pour laisser place à cet amusement sans bornes qui s'éveillait parfois en lui à la simple imagination de ce qui allait se passer dans peu de temps... A vrai dire il n'avait pas vraiment de plan machiavéliques en tête, mais il sentait déjà qu'il allait s'amuser avec elle, comme il savait si bien le faire avec les autres. Il fallait croire qu'elle tombait à pique...

« Sexy le pull sur la chemise de nuit ! »

Sans aucune appréhension il s'approcha d'elle et tira sur le bas de sa chemise de nuit avec un sourire niais, ne s'inquiétant même pas de paraître ou non déplacé. Il se contentait de jouer avec le bout de tissus bleu en l'agitant devant ses yeux tel un petit morceau de ciel prisonnier de sa main. Il en avait d'ailleurs oublié la chaudière qui continuait d'émettre cet incessant bruit, rompant le silence d'une pièce oubliée sous la bâtisse des salles de classe sans doute. Il y avait tant de pièces sombres à Rédemption, tant de secrets cachés qui hantaient les couloirs et obscurcissaient la lumière du jour, tachant les murs blanc de tâches pourpres... Et elle, qu'est ce qu'elle faisait ici, vêtue d'une simple chemise de nuit et errant dans les couloirs sans but apparent. Peut être avait elle elle aussi du mal à dormir, harcelée par l'ombre de la nuit qu'arborait les rêves des élèves... Il ne lui demanda même pas, ne s'embarrassant pas des questions sans doute trop prévisibles pour lui, ou alors ne s'intéressait il qu'aux choses secondaires comme pour se démarquer d'un monde lui même trop prévisible.

Give Me More.

When you're sleeping i'm awake
When you destroy i create
When you're burning i'm so cold
Can i cut the strings you're holding

« Fais le ! » ça résonne. « FAIS LE ! » ça crie. « Fais le … » ça murmure … Et tout ce qui se passait n’était que le fruit de ce murmure. Un murmure malsain et presque dangereux. Un murmure parvenant de son esprit. Elle en avait une parfaite confiance. Qu’elle est naïve … et candide. Mais pouvez vous lui reprocher ? L’innocence la rend si mignonne. Elle n’est qu’une petite princesse capricieuse qui refuse de voir la réalité. « Fais le ! » Elle ne la vois plus … « FAIS LE ! » Ou sont les étoiles qui forment des jolies personnages ? Ou est la lune qui règne sur les ténèbres ? Il n’y a plus rien d’aussi beau. Il n’y a plus que lui et elle …

When you're saving your last tear
I'm just dreaming of the night
When you're hidding in your fear
I can see the cuts on your knees

Parlons de lui d’ailleurs. Qu’avait il de si spécial ? Il avait juste l’air hagard. Il n’avait jamais vu une jeune fille ou … ? Une jeune fille bleue peut-être. Pourtant, elle était assez connu à Rédemption. Enfin … connu. Pas toujours dans le sens mélioratif du terme. Elle n’avait qu’une envie à ce moment là. Se cacher dans un trou de souris. Ou dans une bulle de chewing-gum. Son regard choqué, comme s’il avait vu la fin du monde la blessa. Etait-elle si affreuse ? Ou juste différente ? Elle soupira et se recula un peu, se retenant de ne pas tomber. Il avait l’air à moitié haletant, comme s’il avait eu la peur de sa vie. Elle eut un petit sourire malicieux. Etait-il en train de préparer … une bêtise ?

When you're saving your last tear
I'm just dreaming of the night
When you're hidding in your fear
I can see the cuts on your knees

Puis son état de choc s’éclipsa aussi rapidement que ses rêves. Et un sourire amusé vint prendre sa place. Un sourire glacial parce qu’il ressemblait trop au sien. Un sourire aussi innocent que malicieux. Comme quelqu’un qui considère ce qui l’entoure comme un divertissement. Alors il serait comme elle ? Elle esquissa un étirement de ses lèvres aussi discret que le sien. Il semblerait que le destin ne soit pas si idiot que ça à faire se rencontrer les gens inexorablement.

Why don't you give me
More

« Oui .. Je suis bleue. Et toi tu es … normal. »

Elle plissa les yeux avant de soupirer lentement, comme pour se débarrasser d’une boule d’air imaginaire et gênante. Elle le regarda d’un air légèrement hautain, mais tellement faux. Ce n’était qu’une façade. Comme une petite coquille, la carapace d’une tortue si frêle. Trop lente pour se défendre. Elle recula encore d’un pas, deuxième face de protection. Mais il se leva, tout en douceur. Elle pencha la tête, interrogative. Il fit une allusion assez … inhabituelle. Sexy ? Il était sérieux ? Ou plutôt complètement fou. Autant qu’elle. Quelque chose de pas commun. Cependant un geste de sa part bouleversait son rythme vital. Il avait tiré sur son vêtement. Elle sursauta, voulant cacher quelque chose – même s’il n’y avait rien à cacher – et le gifla, sans aucune force. Ça avait plus l’air d’une caresse qu’une tape.

When you're saving your last tear
I'm just dreaming of the night
When you're hidding in your fear
All I see is the Moon rising

« Non mais ça ne va pas ! Il faut calmer ses pulsions ! »

Bon, elle était mal placé pour parler mais … ce geste presque indécent avait provoqué un certain sentiment. Comme si elle était affecté par une sorte de parasite venant de lui. Elle se demandait parfois pourquoi elle n’aimait pas fréquenté les gens. Pour ce genre de choses … « Fais le … » et ce murmure qui revient. Elle l’ignora. « FAIS LE ! » Bon. Elle recula. Ce jeune homme allait assister en avant première à son don. Un don qu’elle n’utilisait jamais. Pourquoi ? Par maitrise …

*BAM*

… catastrophique ? Gêne et Colère. Embarras et nervosité. Ils troublent la concentration, ils troublent la pratique. Et la voilà par terre. Inverser le temps est difficile. Le contrôler l’est encore plus. Depuis son retour, il lui était contraignant de l’utiliser. Frapper par une faille de l’espace temps, elle était tombée au sol assez violemment. Entourée d’une bulle de molécule spatio-temporelle, elle posa ses mains sur celle-ci, hébétée.

It's always the right fight, the wrong words
Always the moon melting the sun
It's all about the way we shiver
Why don't you give me
More

« Wow … »

Elle se releva en vitesse, bouleversée. Et fit disparaitre d’une main les dernières fractions temporelles. Elle le regarda, elle l’avait presque oubliée. Pauvre princesse déchue de son rang, impuissante face à sa propre magie. Et si sa vie était un conte, elle serait en ce moment comme cendrillon sur sa citrouille, abandonnée par marraine la bonne fée. Une marraine folle. Inspirée, elle se rapprocha de lui, à pas de félines, comme pour effacer dans un simple regard toute la honte qu’elle avait ressenti.

Then I'll give you the moon's light
We'll have have good times tonight
We'll have good times
Then I'll bring you the moon's light
We'll have have good times tonight
We'll have good times

*C'est que ça ferait presque mal !*

« Apprends. »

L'heure tourne, les poupées s'animent sur leurs fils de soie, et cet enclenchement enclenché ne peut que continuer. Le soleil meurt et renaît chaque jour, la lune l'observe du coin de l'oeil, cherchant à l'atteindre comme si il en tenait de sa vie. Et mes yeux clairs captent cet instant éphémère qui pourtant se déroule chaque jour dans un même cycle et qui restera à jamais ce spectacle magnifique.

La haine de la gifle l'atteignit sans doute plus que sa violence presque inexistante. D'un mouvement il relâcha sa chemise de nuit, haussant les sourcils en se demandant qui était cette folle... Il ne voyaient pas en ses gestes tout le mal qu'ils pouvaient représenter, et au fond de lui, il n'y en avait aucun à toucher son vêtement. Peu être y avait elle vue des allusions malsaines... Quoi qu'il en soit il fut comme blessé par ce geste. Certes il ne la connaissait pas, et en quelques sortes il pouvait comprendre sa réaction, mais cette tentative de se montrer agressive, de faire mal à l'autre... Jamais il ne voulait revivre cette sensation de faiblesse, et le fait de ne pas avoir vu le coup venir l'incita à se reculer, tel un animal sauvage. Sourire effacé, il se contentait de la regarder, se demandant pourquoi il avait déclenché ce comportement de haine en elle. Était ce seulement ce qui parvenait à être ressentit chez ceux qui croisaient son regard ? De la haine, de la méprise, alors qu'il essayait simplement d'être celui qu'il considérait comme un modèle inaccessible et dont la simple fierté ferait son bonheur.

Une carapace pourtant si épaisse brisée en un simple mouvement de main rappelant la souffrance antérieur, les lames lumineuses et le sang pourpre coulant sur une peau innocente. Tout semblait pourtant si normal, le fait de souffrir pour lui, de se détruire, se briser pour l'homme qui à jamais serait le seul. Mais la douleur restait comme anormal, chaque coup de lame et de poing faisaient naître en lui cette question inavouée qui pourtant n'avait jamais cessée de hanter son esprit comme l'élément destructeur d'un amour sans échos. Une question qui peu peu brisait cette insouciance, cette envie de voir le monde en couleur, et de ne pas voir l'obscurité qui l'entourait comme une cocon destructeur. La main de la jeune fille avait peut être ratée sa joue, mais elle était parvenu à le toucher, d'une manière plus profonde, qui pourtant restait piégée au fond de lui, s'empêchant d'être exprimée.

Son regard posé sur elle, il ne bougeait plus, l'observant les sourcils haussés, la voyant tomber à terre comme ci ses jambes ne parvenaient plus à la tenir. Peu être aurait il dut l'aider à se relever ou autre, et au fond de lui il ressentait une certaine compassion à la voir ainsi par terre. Mais à la place d'une main libératrice et prévenante, il ne réussit qu'à expirer un rire moqueur qu'il tentait pourtant d'étouffer et qu'il parvint à retenir jusqu'à ce qu'elle s'approche de lui. Certainement une vengeance intérieur pour la gifle invisible qui avait fouettée son visage telle la lame. De fines particules l'entourait, et c'est alors qu'il comprit qu'elle était comme lui, qu'elle aussi possédait un pouvoir... Du moins il n'en était pas certain, mais cette étrangeté qui l'entourait comme pour la protégée lui était inconnue, et ne pouvait provenir que d'elle. Institut, Pensionnat, Asile... Tout ces mots n'en formaient qu'un après tout... Y avait il vraiment un lien entre ce pensionnat et tout ces élèves aux particularités surnaturelles qui le peuplait ?

« Hey t'as un pouvoir ?! »

Affirmation ou question, allez savoir... Il n'attendit pas même une réaction d'elle et il plongea alors sa main en elle, au risque de recevoir une gifle qui ne raterait pas sa cible. Les yeux brillant il laissa sa main glisser au travers de son pull, traversant le tissus et la chaire comme un obstacle immatériel. Rien n'était plus accessible, tout n'était que superflu, les corps, les matières, et à jamais ils le resteraient. Petit garçon aux mains fragiles, il se protège, montrant à cette jeune adolescente bleu le secret le plus précieux de son être, celui qui serait un jour la clef de la fierté demandée, et de l'amour recherché, peu être oublié de l'autre coté du mur. Mais se rendant compte de cette intimité empiété il retira sa main aussi vite qu'elle était venue caresser l'inaccessible. Un sourire amusé se présenta sur son visage, comme attendant une réponse de ses lèvres, un sourire à son tour. Un simple rictus de bonheur et d'amusement qui pourtant ferait son propre amusement.

Il était là, elle était là, tout deux égarés jusqu'à cette pièce froide et lugubre qui relevait du destin plus ou moins existant, ou bien même d'un hasard lui même perdu dans le fil de la vie. Après tout, personne n'était détenteur de la vérité sur ces âmes rencontrés et ces corps heurtés les uns aux autres comme de simples objets abandonnés au rythme du jour et de la nuit, du vent et du soleil. Ils sourient et pleurent, faiblesse et force intérieur se reflétant au travers d'un regard. Et lui même rit, cet enfant qui n'a jamais grandit et qui n'y parviendra sans doute jamais, enchaîné à une vie qui fera de lui le pion d'un roi mesquin et désormais enfermé dans la prison de la liberté, et pourtant toujours présent dans ce coeur torturé par des blessures ne pouvant être refermés mais seulement apaisées.

« Souffrir passe. Avoir souffert ne passe pas. »
[Louise-Marie de France]

It’s Gonna Be.

Il est là. Il est réel. Ce petit animal sauvage et furtif. Il est tellement mignon. A croquer. Pourquoi est-il si mignon ? Pourquoi a-t-il si peur ? Pourquoi la lutte de l’affranchissement est si dure à maitriser ? Pourtant, il peut surement être apprivoisé. Ses yeux brillaient. Son corps tout recroquevillé la faisait souffrir. On aurait dit elle. Dans sa chambre. Il y a quelques années. Un bain de crainte refoulé dans les ténèbres. Une cascade éternelle de sentiments contradictoires. Elle se demandait, au fond de son cœur, comment avait-elle pu réagir ainsi ? Depuis quand était-elle aussi sensible ? Open your eyes. Wake up !

I'm so happy
I'm just crazy
I don't know why I

Que pouvons nous faire face à cela ? Face à la fatalité. Tu as peur ? Peur de lui ? Peur de sa singularité. Peur de son regard. Peur de son assurance. Tu n’es qu’une sale peureuse ! Il est temps de te bouger ! Parce que sinon, tu ne connaitra jamais le monde. Il est temps d’ouvrir les yeux et de regarder l’horizon. Cette ligne droite dissociable dont tous le monde semble s’accrocher. Il est temps de crier. Crier sa colère. Ou des … excuses ?

It's gonna be real
It's gonna get closer
It starts with your dreams
And it ends with a fever
It's all about you
In a different color
It's gonna be true
It just feels like summer
It's all about

« Ah. Euh pardon. »

Elle passa une main dans ses cheveux azur et baissa la tête. Elle avait réagit bêtement. Comme à son habitude. Elle s’en voulait, sa lèvre mordu à sang le prouvait. Mais c’était trop tard. Même si sa gifle avait plus l’effet d’une caresse .. elle se sentit étrange de l’avoir touché. Lui qui n’avait rien à faire ici. Lui qu’elle ne connaissait pas. Héhé ! Mais étrangement, elle avait le sentiment que ce geste avait débloqué quelque chose. Une sorte d’issue pour un échange unique. Une porte vers les émotions nouvelles.
Or, il exprimait un regard surpris. Quoi ? Il ne serait pas au courant de tout ce qui se passait ici ? Impossible. Enfin, pour elle qui est du genre à tout savoir sur tout le monde. C’est facile. It’s easy. Wake up !

I, I don't know why you
You make me better
I don't know how but
I'm happy now

« Hey t'as un pouvoir ?! »

A peine avait-elle ouvert la bouche pour répondre qu’il n’y eut qu’un souffle entrecoupé qui s’en libéra. Il avait plongé sa main à travers elle. Une sensation horrible la parcourut. Elle s’arrêta de respirer, fixant le bras du jeune homme la traverser. Elle paniqua, sans le montrer. C’est comme si … le temps s’était arrêté. Qu’elle allait mourir, dès que les secondes se remettront à défiler. Une sensation ampli d’angoisse. Une gradation inexplicable et douloureuse. Tremblante, elle prit son poignet pour qu’il retire sa main.

I'm so happy
I'm just crazy
I don't know why I

Que peut tu face à cela ? Tu es impuissance face à un passe muraille ? Tu trembles face à du vide. Aurais tu peur de son regard ? Blasé. Lassé. Il était particulier le bougre. Mais il peut te comprendre non ? Ce pensionnat ne regorge pas que d’ingrats. La douleur est là. Omniprésente dans chaque recoin. Mais depuis quand ressent tu la peine dans les yeux des autres. C’est insensé ! Please … Please Wake up !

« Eh oui ! Comme tu as vu ! Et comme je vois toi aussi … »

It's gonna be wild
It's gonna get crazy
It's gonna be pure
And it's gonna feel louder
It's got to be now
We've got to start something
Something about faith
Something about you
And it's gonna be

Un petit sourire malin vint naitre sur son visage. Elle avait compris pourquoi elle était là ce soir. Parce que cette soirée allait être différente des autres ! C’était comme connaitre le premier mot du dictionnaire, ainsi que le dernier. C’était comme réciter les couleurs de l’arc en ciel dans l’ordre, les yeux fermés. C’était comme … jouer avec une poupée qui n’est pas la sienne, mais qui nous attire inexorablement. C’était enfantin. Alors, comme une enfant, elle se lève. Comme une enfant, elle rigole. Comme une enfant, elle ne mesure pas ses paroles, elle est contrôlée par la soif de jeu. Le jeu continue. Les règles n’ont pas changées. Le rêve ou la réalité. L’imperceptibilité ou la malice. Ou encore … la volonté ou la lassitude. Pauvre petites pantins qui ne cherchent qu’a comprendre l’inexplicable. Il est temps d’affronter le monde réel et brutal qui est venu féconder en ce monde. Ou est le manège ? Ou sont les petits chevaux de bois qui tournent inlassablement ? Ou sont les sourires ? Ils ont laissé place à …

« Excuse moi pour la gifle. C’tait pas voulu ! Disons que tu m’as surprise, d’accord ? »

It's gonna be good
It's gonna be crazy
It's gonna be wild
And it's gonna get harder
It's gonna be hard
It's gonna be something
Something about you
Something about your dreams
It's all about

Mais dans le jeu, il y a toujours un lâche. Depuis ton voyage, tu ne cesses de fuir. Et les douze coups de minuit résonnaient à jamais dans ta tête … Wake up …

… Il semblerait qu’elle est déjà franchi la porte pour remonter. Tu vas la rattraper gamin ?

*C'est pas le tout... Mais moi j'ai faim !*

« La gentillesse s’improvise et
l’agressivité se prépare. »
[Philippe Boulevard]

Mais... Mais c'était qui cette fille ? Elle éprouvait maintenant des remords ? Elle s'excusait... Il fallait dire qu'il était rare que Victor entende quelqu'un s'excuser, que ce soit lui ou une autre personne. Il lui aurait bien dit que ce n'était pas grave, mais quelque chose l'en empêchait. Sans doute cette habitude qu'il avait à vouloir montrer qu'il était le plus fort, le plus solide, le plus tout... alors qu'il n'était au fond qu'un enfant bercé d'illusions meurtrières pour la simple tâche de devenir un outil pour son père. Pourtant il n'était pas un petit homme de bois ou de fer, juste un adolescent en apprentissage d'une vie qu'il n'avait jamais vu, lâché dans la nature sans même savoir se débrouiller seul. Et pourtant il l'avait fait jusqu'à aujourd'hui. N'ayant aucun ami à qui il pouvait faire confiance, aucun ami qui ne pourrait l'aider, il errait seul, volant et chipant comme un petit renard abandonné. Le plus drôle étant qu'il avait ce regard de chippeur, d'animal rusé et pas si bête au fond pour certaines choses. Assez intelligent pour survivre sans avoir à fournir le moindre effort, ou seul celui de faire marcher ce qui sommeillait dans sa tête.

« Euh... Bah si ça soulage ta conscience. »

Il avait ce regard lointain et froid, ses traits relâchés se figeant pour elle, son regard observant le sien. Il aurait pu se passer tellement de chose en lui, des questions si complexes auraient pu tenir en haleine son esprit, et pourtant, il se demandait juste comment c'était possible de se faire une teinture aussi laide... Enfin laide parce qu'il ne la ferait jamais, ou tout simplement parce qu'elle était différente. Et pourtant la différence ne l'avait jamais dérangé, elle l'avait juste intriguée jusqu'à ce jour, attirant son attention comme l'on attire celle d'un enfant avec un jouet, développant sa curiosité malsaine et sa critique quelque peu déroutante. Il plissant les yeux, fronçant les sourcils, les marques de son front ressortant de ce visage doux qu'il avait hérité de sa mère. Ses pupilles étaient fixés sur ses cheveux sans gêne. Ce n'était pas même sur que le mot faisait partit de son vocabulaire, et même qu'il en connaisse la définition. Il y avait tellement de bleu... Allez savoir si c'était son mal de tête dut à sa chute ou tout simplement son coté enfantin et décalé qui provoquait ça, mais plus il la regardait, et plus la pièce lui apparaissait dans les tons turquoises. Les murs, les cadrants, comme ci il se retrouvant dans une peinture grotesque d'un peintre qui n'avait plus assez de couleurs pour en produire celle de la réalité.

« T'es grave bizarre quand même... »

Sa voix se perdit dans l'écho de la pièce, telle une pensée exprimée trop fort. Il fallait dire que ce n'était pas vraiment le genre de mondanités que l'on exprimait à quelqu'un... Mais le plus étrange était la vraie signification de cette phrase que beaucoup auraient mal prit. Elle était bizarre, oui, mais si étrange qu'il en venait à l'admirer, car elle n'était pas comme tout ces coincées de Rédemption qui vivaient malheureux et pleurnichaient sans cesse sur leur sort. Juste sa tenue l'amusait, et il se disait que si son physique était aussi différent, elle aussi devait l'être. Un petit joyaux au milieux d'une cours de gravier. Peu être qu'elle l'apprécierait, et qu'il s'amuserait avec elle. L'ennuie prenant peu à peu le pas sur lui au fil du temps. Il est vrai que Rédemption n'était pas ce genre de parc d'attraction où il aurait pu se plaire à découvrir les différents membres. Ca avait plutôt l'allure d'un hôpital dans lequel tout le monde marchait tête baissé sans connaître les couleurs de la liberté et du bonheur. Sans doute était ce une liberté meurtrière qui s'exprimait en lui, mais une liberté si enivrante que pour rien au monde il ne l'aurait abandonnée !

« D'ailleurs ton pouvoir c'est quoi... Parce que j'ai pas très bien comprit ! Tu serais capable de m'aider à trouver comment dérégler tout ce truc avec ? »

Il lui désigna la pièce du regard, et plus particulièrement l'espace de casse tête qui se présentait à lui sous la forme de boutons multicolores et de toutes formes, ainsi que d'une tuyauterie qui allait et venait d'on ne sait où. Il en était à se demander pourquoi ils mettaient pas des étiquettes sur chaque bouton pour qu'on sache comment s'en servir. Bon d'accord c'était pas très très malin de penser ça... mais il fallait avouer que les étiquettes auraient eu leur utilité dans cette situation. Mais il fallait se débrouiller sans pour cette fois ! Et puis maintenant qu'elle était là pour l'aider, il n'y avait pas de problème ! En espérant qu'elle veuille participer à la baisse temporaire de température de l'institut. La question ne lui avait même pas traversée l'esprit. Sa différence semblait la rapprocher de lui d'une certaine manière, lui même ne comprenant pas pourquoi elle refuserait. Après tout elle était différente, comme lui. Mais la différence n'était pas la ressemblance...

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