Tripping out, spinning around
I'm underground, I felt down, I felt down
I'm freaking out to all am I now
upside down and I can't stop it now
it can't stop me now

Qui es tu étranger ? Juste un flocon de neige comme les autres qui s’écrase sur mon épaule. Ma chaleur te fait fondre. Alors en gouttelette, tu glisses sur mon corps, tu traces ton chemin. Je te sens. Je frissonne. Mais qui es tu étranger ? Juste un souffle d’air qui s’évapore tandis que je cours. Tu es tellement invisible. Je te sens. Je frisonne. Je te demande qui tu es … Ton regard me captive, tu es singulier. Peut-être comme ce flocon gelé ou encore cette buée de vie. Tu es unique. Le même que le reste du monde à mes yeux. Pourquoi ? Pourquoi tu m’attires ? Pourquoi je te sens ?

Qui es tu étranger ? Serais tu une musique ? Un son comme les autres. Une mélodie que j’aurais chanté si souvent. Je tombe. Je tombe sur l’herbe encore trempée de tes paroles envoutantes. Je jonche dans les partitions de ton âme. Mais qui es tu étranger ? Tu me sembles si familier. Serais tu aussi libre que les nuages ? Aurais tu différentes formes ? Ma favorite est le reflet de mon cœur … Ne me laisse pas étranger, laisse moi te découvrir. Aussi frissonnant qu’un flocon de neige glissant sur ma peau blanche.

… De l’encre. Elle s’écoule doucement sur la main de la fille aux cheveux azur. Max est dans sa chambre. La nuit est tombée. Pourtant, il n’y a rien qui la pousse à se lever de sa chaise. Assise sur son bureau, elle chante en écrivant. Un refrain persiste dans sa tête comme un petit chien suivant son maitre, dans sa tête. Depuis le début de la journée, depuis qu’on lui a annoncé son cavalier à la fête du soir même, elle était perdue, évasive. Un étranger. Cela allait être un parfait étranger. Un être invisible, qu’on ne sent que quand il vous prends la main Votre quotidien se révèle ensuite morose sans cette personne qui vous aura fait chavirer. Alors son esprit coulait. Il coulait aussi bien que …
… De l’encre. Bleu, aussi bleu foncé que le fond des océan formant une ellipse sur la main de Max, comme un chemin à parcourir. Elle finit par se débarrasser du liquide et se leva, tel un corps mou et las. Elle traina des pieds vers sa garde robe. Ses yeux pétillèrent. Que des vêtements de différents bleu. Ou du noir. Ou du blanc. Elle opta pour une robe noir, légère. Il ne fallait pas se montrer … Et malheureusement la robe était assez osée. Alors pour couvrir ses formes, l’ingénue enfila un petit gilet qu’elle serait fortement contre sa poitrine. Puis au bout de quelques minutes devant le miroir, l’innocente se mit a verser quelques larmes. Larmes qui tout doucement glissaient comme …
… De l’encre. Elle avait peur. Elle aurait voulu que le liquide qui s’échappait de ses yeux soit bleu. Elle aurait voulu être spécial. Elle aurait voulu avoir quelque chose de différent. Quelque chose … de pas commun. Elle posa ses mains sur le miroir et inspira très profondément. Elle avait son cadeau dans une petite boite, et au fond d’elle, la panique l’envahissait, comme un virus se propageant dans tout le corps. Alors elle ferma les yeux et inspira encore. Au bout de 10 fois de suite, ça allait mieux.

I found myself in Wonderland
get back on my feet on the ground
is this real, is it pretend
I'll take a stand until the end

Les minutes s’écoulaient lentement, comme si elles suivaient un chemin sans vouloir l’atteindre. Mais Max le suivait, elle. Et rapidement, elle en arriva à la fin. C’était l’heure. C’était l’heure … C’était l’heure ! Mais l’heure de quoi ? Du crime ou de l’exaltation ? La mélodie s’était arrêté. Et c’était comme si tous le monde avait arrêté de respirer. Les personnes ne bougeaient plus. Le monde était figé. Ou bien c’était elle qui allait trop vite pour eux. Elle courrait. Ses cheveux ondulaient comme une couverture qu’on agiterait au vent. Elle tenait tout contre son cœur. La folie volait autour d’elle, comme une mère invisible veillant et susurrant à son oreille. Et elle le vit.

Les étoiles étaient maintenant hautes dans le ciel. Les étoiles respiraient l’air froid de la nuit. Et les ténèbres engloutissaient tout sur leur passage. Le vent s’engouffrait dans la gorge de la jeune fille, comme pour l’étouffer. Elle se dépêcha de rentrer dans le hall, essoufflée, pour partir vers son « cavalier. » Son cadeau était aussi ridicule qu’elle mais elle avait fait de son mieux pour le trouver. Elle se dirigea donc vers lui et s’arrêta à sa hauteur. Avec ses talons, elle faisait encore un peu plus petite que lui, mais pas beaucoup. Mais qui était cet étranger ? Un flocon ? De la buée s’échappant progressivement de sa bouche ou encore un nuage en forme de … de rien.

« Bonsoir … Je suis Max … »

Aussi rapide que lente. Elle savait dosé entre les deux. Timidement, elle lui tendit sa boite pour qu’il puisse découvrir son cadeau. A l’intérieur se libéra – quand il eut ouvert – Un immense papillon aux ailes bleutés et au reflet noirs, aussi noir que la nuit, aussi sombre que le néant profond. La créature s’envola doucement, battant des ailes comme à sa naissance. Il vint se poser sur le nez du jeune homme avant de repartir à la conquête du monde.

« Pardon … ton cadeau s’est échappé. »

I'll, I'll get by
I'll, I'll survive
while the worlds crashing down,
while I fall and hit the ground,
I will turn myself around,
don't you try to stop me
I, I walk around

Petite princesse colérique et incertaine. Que ferais face à tant de beauté ? Tant de … magnificence. Tu ne peux pas résister au fond de toi … Il t’offre tout. Égoïste. Il te trouve unique. Et tu en profites. Tu ne résistes pas … à la tentation. Que peut tu faire maintenant ? Rester ou partir. Accepter ou refuser. Prendre ou rendre. Ultime paradoxe de cette beauté bleue. Désire océanique de la possession. Le dégradé de couleurs amplifiait la pièce. Ils n’étaient plus que deux. Lui qui a tout et elle qui n’a rien. La balance va-t-elle s’équilibrer ?

Ses yeux. Son regard. Tu le connais n’est-ce pas ? Nous l’avons déjà vu. Nous l’avons vu .. dans le passé ? Dans le futur ? Tu te souviens de cette nuit là ? Elle tremble. Allez … Arrête de nier. Arrête de vouloir effacer cette partie de ta mémoire. Tu as déjà entendu ce nom là. Stark … Il a résonné dans sa tête. Ce n’était qu’un murmure … mais ne l’oublie pas. Elle ferme les yeux.

« Arrête … Je t’en prie arrête … »

Elle sursauta. La divagation était terminée. Sa folie avait soufflé dans le creux de son oreille. Elle en était encore toute troublée. C’était sur qu’elle n’allait pas passer une soirée ordinaire. Au fond d’elle, elle était terrifiée. Terrifiée par son regard. Qui était-il a la fin ? Pourquoi avait-elle déjà croisé son regard ? Et pourquoi sentait-elle une démence hors du commun ? C’était différent. Totalement différent. Singulier, hors norme, individuel, distinct, dissemblable … Bref.

« Alaric Aegis Gwolou Stark, à ta disposition pour la durée de cette magnifique soirée. »

Elle le regarda dans les yeux. Encore … Quel nom long … et compliqué. Elle en eut presque la migraine. Qu’est-ce que c’était dévalorisant par rapport à .. Max. Si court, si petit. Elle n’était qu’un grain de sel par rapport à une cacahuète. Elle n’était que Vénus par rapport au Soleil. Pourquoi … ? Pourquoi devait-elle passé la soirée avec lui ? Lui qui était si parfait par rapport à elle.
Elle baissa les yeux. Puis quelque chose attira son attention. Qu’est-ce qu’il faisait ? De la magie ?! Elle resta époustouflée. Cette petite créature qui partait comme à la conquête du monde était juste magnifique. Rien de comparable aux libellules de son âme. Oh non. Rien de comparable. Il s’envola, comme pour rejoindre un autre monde. Comme pour renaitre.

«Oh ! Mais qu'avons-nous là ? Il semblerait que ce ne soit pas celui que nous cherchons ... mais peut-être pourra-t-il nous aider ? N'est-ce pas mon cher ? »

« Mais comment ?! C’est impossible... »

Que se passe t-il ? Ou est passé ton imagination débordante ? Ou est passé ce dégradé arc-en-ciel qui stagne au dessus de ton âme ? Allez … regarde la vérité en face. Il est parfait non ? Elle rougit. Parfait, parfait, parfait.~ « TAIS TOI ! ». Time is Over, Wake up !

Max reprit ses esprits. Elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. Elle était totalement rattaché a ce met exquis qu’était la tentation pure et simple. Vouloir rêver. Vouloir flotter. Il était là pour ça, non ? Ce monsieur au nom trop long. Pourquoi souriait-il ainsi ? Et ce n’était pas fini. En un soupire, elle se retrouva avec ces deux petites boites bleues. Elle en eut le souffle coupé. Elle savait que ça allait être quelque chose d’unique. Quelque chose qu’il était surement le seul a pouvoir offrir. Quelque chose de pas comparable … Et elle avait raison. Du bleu, du bleu, encore du bleu, toujours du bleu. C’était magnifique. Des saphirs et … des diamants. Elle recula, ça l’éblouissait.

« Mais tu es fou ! ça vient d’où tout ça ?! »

Des motifs, des fleurs, des tourbillons. Tout cela scintillait. Comme une galaxie infinie. Comme des étoiles au fond de la mer. Le collier était magnifique. Il lui faisait penser à la voie lactée. Puis ce fut un bracelet … Le premier bijou ne suffisait pas ? Il traduisit une sorte de phrase philosophique en gaélique. Elle rougit. Puis des boucles d’oreille. Et une … bague. Tout ça. C’était trop. Puis quand il lui prit la main, son cœur s’emballa.

« Tu permets ?»

Elle retira sa main. Et recula encore. Elle ne voulait pas de ses cadeaux, elle ne voulait pas … céder à la tentation. Elle devait refuser. Elle devait résister. Elle devait partir. Elle devait ! Elle prit un air presque outrée et fronça les sourcils.

« Non ! »

Max sentait son pouvoir. Elle sentait le temps. Elle sentait les mondes. Elle sentait les douloureux souvenirs du passé. Elle sentait tout. C’était insupportable. Ce don qui ne se manifestait que quand les émotions de la jeune fille se trouvaient troublées. Elle ne maitrisait rien. Car voyager à travers le temps n’en était plus au stade de la science fiction. C’était une voyageuse, une conquérante. – Elle était en train de disparaitre, elle était brouillé, comme un parasite qui effaçait le présent. Elle regarda Alaric. Elle lui tendit la main, comme pour qu’il la retienne. Car elle ne voulait plus revivre le passé.

« … »

La voilà tombée au sol, éjectée. Elle fut projetée à un mètre. Le sol était dur, trop dur. Elle qui était en permanence sur son nuage. Elle goutait à l’amertume de la douleur brute. Elle n’avait fait qu’un bon dans le temps, un léger bon. Elle regarda sa main, close, comme une prison. Quelque chose se mouvait à l’intérieur. Après avoir entrouvert ses lèvres sans échapper mot, elle délivra le prisonnier éternel. Le papillon … s’en libéra. Il vint se poser sur le bras d’Alaric, et ne bougea plus. Il était aussi immobile qu’elle.

« Que … ? Ouh ma tête … »

Elle se recroquevilla, voulant fuir son regard. Fuir son regard unique et si familier. Fuir .. encore et toujours. Time is over. Wake up !