|
| Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] | |
| Auteur | Message |
---|
❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Dim 18 Sep - 21:40 | |
| Le Monde naît d'un blanc innocent et d'un noir menaçant qui chaque jour se brouillent et forment ce doux gris visible jusque dans les cieux. Chercher le jour où tout à commencer, et trouver le lieu où tout se terminera. Il y'avait ces nuages sombres dans le ciel, cachant le soleil et guidés par un vent aussi insaisissable qu’incontrôlable. Il n'était pas tard, mais déjà la nuit semblait prendre le dessus sur cette partie de l'Angleterre. Birdsall paraissait coupée du Monde, plus rien ne la rattachait au reste de cette existence. Les fenêtres se fermaient pendant que les douces lumières s'allumaient pour réchauffer les froide rues de la « ville ». Un éclair se profila à l'horizon, très vite suivit par ce son atroce faisant presque trembler les murs de l'établissement, et provoquant des frissons dans la chaire de tout homme.
Il était là, appuyé contre la bordure de cette fenêtre, observant le dangereux spectacle qui s'annonçait, son éternelle cigarette entre les doigts. Le vent s'engouffrait dans la salle de classe et la plongeait dans une atmosphère glaciale et peu accueillante. Il n'avait pas daigné allumer la lumière, préférant rester dans l'ombre, se délectant tranquillement de cette épaisse fumée qui rythmait ses soixante minutes de répit. Une de plus, et il pourrait enfin retrouver cet hôtel qu'il côtoyait si peu, mais qui lui manquait pourtant en cet instant. Ça n'avait jamais été sa passion d'enseigner à des jeunes. Il n'avait pas une grande connaissance de cette étape de la vie qui consistait à découvrir ce que le monde avait à nous offrir, en mal ou en bien.
On ne pouvait pas dire que son adolescence c'était déroulée de cette manière. Il en arrivait même à y voir une période de sa vie plongée dans le noir de ce Monde. Il se souvenait de ce ciel gris qui semblait l'appeler au travers des barreaux, et de ces uniformes mouillés par ces larmes perdues qui le guidait sans cesse sur un chemin qu'il n'avait pas choisit. Des questions sans réponses, une vie privée de toute liberté, de toute autonomie. Il ne restait qu'une seule chose qu'on avait jamais pût lui enlever ... C'était toutes ces pensées, ces rêves, ces réflexions que jamais il n'avait exprimés et qui prenaient le dessus sur sa pauvre existence en attendant qu'une personne daigne le libérer de ces chaines qui lui avait ôter la parole.
Heureusement, ce renfermement sur lui même c'était interrompu très peu de temps après que tout est commencé. Malgré tout, le temps avait semblé être une éternité. Il avait consacré le début de son adolescence à mener une quête qui l'avait amené jusque dans cette obscure pièce humide, froide et mal fréquentée. Il n'avait pas pleuré, non, préférant se dire que dans très peu de temps, ça vie débuterait vraiment ...
Malgré tout, on ne peux pas dire qu'il avait été malheureux jusqu'à présent. Pour être malheureux, il fallait d'abord savoir ce que cela signifiait que d'être heureux. Il n'était aucun des deux, sachant profiter de ce que pouvait lui offrir ce qui l'entourait sans pour autant en dépendre. Il se voyait enseigner ici, sans vraiment se plaire à passer la majorité de son temps en compagnie de jeunes comme eux. Mais être ce fantôme irréel qui très vite disparaitrait sans laisser de traces, l'amusait, en quelque sortes. Il aurait pût suivre les règles et devenir le merveilleux professeur de Rédemption pour le seul plaisir de devenir l'acteur du drame qui se déroulerait quand il se déciderait à passer à l'action. Mais il en avait décidé autrement, il était déjà acteur, depuis qu'il avait pénétré dans cette salle avec ces vêtements sombres et Paris au creux de sa main.
« Un choix n'est pas ce que l'on est ou pas. Il est une direction qui changeras à jamais notre cœur. »
Dernière édition par Caleb Salesman le Dim 12 Fév - 11:01, édité 1 fois |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Lun 19 Sep - 16:37 | |
| Qui es-tu, toi, et ton chemin déjà tracé ? Ce monde avait longtemps été dominé par la nature. Les naissances naturelles, les morts, toutes aussi naturelles, de maladies, peu importe laquelle. Mais un jour, la technologie avait surpassé la nature. Pour recréer la perfection, ou plutôt, l'image de la perfection d'une société, d'une communauté. Des centaines, voire des milliers de tests avaient été effectués et finalement, les plus grands – et plus secrets – scientifiques des états-unis avaient réussi. Ils avaient combinés les gênes de quatre ou cinq femmes considérées les plus belles de leur pays, pour recréer la perfection physique. La femme fatale. Cette créature étrange n'avait pas grandit dans le ventre d'une mère. Même porteuse. Tout avait été fait de façon synthétique, même son éducation. Tout. Ses souvenirs étaient factices. Et pendant un long moment, la science était persuadée qu'elle avait réussit. Elle avait réussit à créer cette humaine, différente de tout le reste du monde, peut-être pas tant en apparence, mais par sa confection. Il était vrai, pourtant, que vite, ceux qui furent ses « pères » à tour de rôles et ses maîtres, pour son éducation, se rendirent compte qu'elle avait beaucoup de problèmes à assimiler la plupart des choses. Car, même si sa culture n'était vraiment pas à plaindre et qu'elle était studieuse, elle restait incapable de prendre des décisions par elle même, d'être autonome. Mais... Lorsqu'ils se rendirent compte qu'elle n'était qu'un échec de plus, elle fut abandonnée, et ce fut un homme qui s'occupa d'elle, un seul parmi tout les autres qui la prit sous son aile. Mais en réalité, la douce créature féminine n'était pas tant une erreur. Ils avaient réussit. Ils avaient réussit à implanter le gêne de la sédation, sur elle. A le recréer et l'implanter, plutôt. Ainsi, la jeune Sidney Patience White avait gagné plus ou moins une existence. Erreur parfaite ou miracle monstrueux ? Tout cela était une question de jugement. Tout cela, elle l'ignorait. Elle n'avait jamais rien su de sa propre création, car, d'après les autres, « elle n'aurait pas comprit ». Mais la plupart des gens qui étaient en lien avec le gouvernement américain savaient. Ils étaient au courant car certains étaient chargés – entre autres – d'envoyer régulièrement des rapports sur ses agissements. Certains membres d'un certain programme placé à Birdsall était particulièrement touché... Mais cela est une autre histoire, non ? Sidney poussa la porte de la salle de classe. Elle était hors d'elle. En fait, plus elle passait de temps avec ces fichus étudiants et plus elle sortait souvent de ses gonds. Elle n'en pouvait plus, et il fallait dire que certains étudiants plus que les autres arrivaient à l'énerver particulièrement. La porte claqua contre le mur, ce qui l'obligea à se ressaisir. Alors elle inspira tout en fermant doucement les yeux. Puis, lorsqu'elle inspira et les rouvrit elle remarqua qu'elle n'était pas seule. La jeune surveillante se figea, totalement crispée, alors qu'un désagréable frisson d'effroi lui parcourait le corps dans son entier. Puis elle ferma lentement la porte derrière elle, retrouvant ses mouvements doucement. Elle porta son regard sur la petite note qu'elle tenait fermement entre ses doigts tremblant. Conséquence de la colère qu'elle ne ressentait déjà plus. Enfin, elle ne la ressentit plus jusqu'à ce qu'elle voie à nouveau les mots gracieusement calligraphiés par la main du Directeur en personne. « Convocation : Kenny Pevers et Abbigail Kane. » Elle avait vaguement entendu parler des agissements de ces deux étudiants. Enfin, elle avait surpris une conversation entre le Directeur et M. West, qu'elle ne suivait pas du tout, vous imaginez bien. Elle n'avait pas tout comprit, mais la colère plus que présente du maître des lieux avait été communicative et elle s'était proposé d'aller les chercher et de les lui ramener. Sidney resta un moment sans bouger avant de lentement relever les yeux vers l'homme qui se tenait un peu plus loin. Tout en déglutissant péniblement, elle sourit à nouveau, visiblement désolée du remue-ménage qu'elle avait déclenché. « Excusez moi, je suis à la recherche d'un... Non... De deux étudiants. » Son regard parcouru la pièce comme si elle pourrait les trouver cachés ici, bien que l'idée en elle même était stupide, n'oubliez pas que c'était Sidney qui était là, contre la porte, pas Indiana Jones. Stoppant ses réflexions inutiles, elle se mordit l'intérieur de la lèvre tout en se mettant à dévisager avec attention celui qu'elle savait être arrivé depuis peu et dont le nom lui avait totalement échappé.
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Mar 20 Sep - 19:10 | |
| Mon Pinceau tremble, son ombre de lumière venant tacher ma douce noirceur et l'aveugler de ce blanc immaculé qui me cache la plus claire des vérités. Les instants de calme sont éphémères. Ils sont sans cesse interrompus par cette tempête qui, comme les éclairs de ce monde, vient briser la frêle tranquillité du ciel. Et ce fût elle qui pénétra dans la pièce obscure et troubla cet instant rien qu'à lui. Cet instant qui venait de lui échapper au moment même où elle avait daignée ouvrir la porte qui renfermait le plus innocent des mystères. Le temps s'accéléra en même temps que l'homme écrasa sa cigarette sur la fenêtre afin de faire face à la jeune surveillante, un regard aussi coupable qu'interrogateur au visage. Il savait garder son sang froid, mais la probabilité de chance qu'elle l'est vu en train de transgresser les règles étaient telles qu'il valait mieux se rattraper autrement qu'en tentant de nier un déjà jugé. Et puis, il fallait avouer qu'il y'avait quelque chose d'attachant dans son regard de coupable prit en flagrant délit. Le Risque est à prendre si l'on souhaite atteindre ce que l'homme n'a jamais pût obtenir : La Vie La Voix de la jeune femme s'éteignit aussi vite qu'elle retentit, emportée par le vent glaciale de novembre avec les dernières brides de fumée qui s'échappaient du mégot abandonné. Son chemin ne l'avait apparemment pas amenée dans la bonne direction. L'homme ne pût s'empêcher de laisser s'exprimer un petit sourire sur ses lèvres avant que son regard n'explore rapidement la pièce vide. « Excusez moi mlle White, mais si vous cherchez les élèves de première, ils ne sont avec moi que l'heure suivante. »
Messagère à la silhouette semblable à celle d'un ange, portant dans sa main un message. Sa chevelure blonde et son pâle teint tranchant avec l'ombre de ce monde. Son apparence à la fois fragile et redoutable. L'homme referma légèrement la fenêtre derrière lui, ne lâchant pas son regard de la convocation entre les mains de la surveillante. Il s'approcha alors d'elle, ses pas traversant silencieusement la salle pour l'amener jusqu'à elle. Ses yeux remontèrent jusqu'aux siens et un petit sourire hésitant s'afficha sur son visage avant de disparaître aussi vite qu'il était apparût, sa main se tendant à l'égard de la demoiselle. « Je peux leur faire passer le message si vous le souhaitez. » La lumière du ciel se refléta alors sur les murs de la classe toujours plongée dans cette étrange létargie agréable. L'homme détaillait la jeune femme, tentant de se remémorer un souvenir perdu, ou qui n'avait sans doute jamais été réel. Pourquoi avait il cette impression d'avoir tout vu ? De connaître chaque être humain qu'il croisait sur cette terre ? Sans doute parce que pour lui ils se ressemblaient tous, où car il se voyait apprendre les plus petits détails sur les personnes qu'il croisait. Comme une obligation, il fallait qu'il le fasse, qu'il s'en souvienne, comme ci il en tenait de sa vie aussi éphémère que les autres, mais aussi transparente que celle d'un mort. Quand d'autres se voyaient exister au fil du temps, lui se sentait s'effacer progressivement dans l'obscure et dans le secret d'une ville, d'un pays, d'un univers où il n'était ni l'acteur, ni le spectateur ... Mais l'homme caché derrière ce rideau de scène, qui sans cesse scrutait les personnages pour venir interférer dans leur pièce et perturber leur jeu d'acteur inconscient. Et l'Homme en Noir, rencontra la Demoiselle Blanche ... |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Mer 21 Sep - 16:42 | |
| La vie n'est pas manichéenne. Noir d'un côté, blanc de l'autre. Bien, et mal. Bonnes et mauvaises intentions... Non, le monde ne tournait pas ainsi. Peut-être cela aurait-il facilité grandement la réflexion, peut-être cela aurait-il crée une façon universelle de penser. Bien d'un côté, mal de l'autre. Chaque être aurait été classé. Mais non, tout cela n'existait pas. L'humanité comme l'univers entier n'était que nuances de gris tachées de couleurs, par endroit, parfois discrètes, pâles, ternes ou bien criardes. A vous de voir si le blond des cheveux de la jeune femme était discret ou criard. Tout était une question de jugement. De subjectivité. De vision des choses, de relativisme. A vous de voir si le rouge du sang qui coulait dans ses veines était plutôt bon, ou mauvais à voir si l'expérience qu'elle était basculerait d'un côté ou de l'autre. Contrairement à la plupart des êtres humains, elle était née dans une parfaite neutralité. Une neutralité totalement désinfectée de préjugés et de modèles préconçus. Cependant, elle n'avait encore jamais fait de choix qui pourraient déterminer son « alignement » et personne n'en avait fait pour elle. Elle restait donc cette inconnue neutre, ce visage parfois sans aucune expression. Allait-elle choisir une voie, comme chaque être ? Peut-être... Peut-être pas. Ainsi, Sidney resta un long moment à observer les lignes sur le papier, elle semblait réfléchir, mais pourtant ce n'était pas réellement le cas. Elle créait déjà des illusions sur sa personne, des attentes qui ne seraient jamais comblées. Des déceptions. Elle était la déception. Celle qui n'était pas parvenue au niveau des espérances. Mais, sans en avoir conscience, elle n'en souffrait pas, et sans doute n'en souffrirait-elle jamais. Ses jambes se mirent à trembler légèrement, peut-être qu'en réalité, une partie de son inconscient savait, et cela se ressentait, comme ça, sur son physique. Ou alors, peut-être avait-elle seulement froid. Elle se posa sur le rebord d'un bureau en bois, gravés de quelques inscriptions dignes des étudiants. La jeune femme hocha lentement la tête, négativement. Elle avait ignoré la main tendue, rangeant le petit papier dans sa poche. Elle n'était pas en très bonne état, physiquement comme mentalement. Elle se surmenait, comme on lui avait toujours apprit, pour qu'on se montre fier d'elle. Sauf que, dans la vraie vie, tous étaient bien ingrats aux efforts qu'elle faisait, sans jamais se plaindre. Sidney inspira profondément, son sourire poli au visage, puis elle expira, tout aussi lentement, réprimant un nouveau frisson. Décidément, c'était probablement un mélange entre la fatigue et le froid. « Vous ne devriez pas rester à la fenêtre, vous allez prendre froid. » Elle fixait un point indéterminé sur le mur puis son regard dériva lentement jusqu'à la fenêtre. Il ne l'avait pas totalement refermée, et il avait suffit d'un coup de vent glacial de Novembre pour qu'elle se rouvre, et claque contre les murs. Pour une raison inconnue, même d'elle même, Sidney se remit à sourire, plus paisible, moins fatiguée qu'elle ne l'était en réalité. Cependant, elle ne trouva pas la force de se relever pour aller fermer la fenêtre. La vie réelle n'était pas pour elle, elle qui avait toujours vécu en milieu protégé, confiné. On avait toujours veillé sur elle, et à présent, la douce créature se retrouvait seule, perdue dans une endroit inconnu, à la dérive. Elle était comme une poupée cassée, qu'on aurait jeté, parce qu'elle ne plaisait plus. Au fond, si l'équipe du programme de recherche l'avait ainsi larguée dans la nature, ce n'était pas pour qu'elle fasse ses preuves, cela, c'était seulement l'excuse employée, l'alibi, la vraie raison était sans doute qu'elle était devenue un boulet pour leur petit confort. Finalement, elle se mit sur ses jambes, elle essayait de contrer l'image de faiblesse qu'elle donnait par la vivacité de ses pas, alors que ses talons claquaient contre le parquet au sol. Une fois qu'elle arriva devant la fenêtre, elle la ferma avec un geste sûr d'elle, expert et, enfin, elle se retourna vers l'homme dont le nom lui était enfin revenu. « Il serait dommage de perdre si tôt un si bon professeur que vous, M. Salesman. » Elle respirait la politesse, elle avait été élevée ainsi. Polie, mais pas trop. Gentille, mais pas trop. Alors, Sidney esquissa un nouveau sourire, avant qu'elle se retourne vers le bureau de la classe, attrapant les papiers qui traînaient là pour les vérifier, semblant en chercher un. Quand elle l'eut trouvé, elle le glissa entre ses doigts et le lu attentivement. C'était l'emploi du temps de la classe. Et en vérité, la nature de Sidney aurait voulu qu'elle ne se doute pas de ce que feraient les étudiants qu'elle cherchait, mais son esprit était guidé, par celui d'une personne beaucoup plus puissante qu'elle psychologiquement parlant. Ainsi, elle savait que lorsque le professeur ferait son appel un peu plus tard, l'élève parmi les deux qu'elle cherchait qui appartenait à cette classe serait absent, mais elle se garda de le dire, reposant alors le papier et se posant sur le bureau.
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Mar 27 Sep - 17:10 | |
| Les larmes des cieux s'écoulent lentement sur son visage, le purifiant du mal, la libérant du sang recouvrant sa peau d'un voile pourpre.
Elle arrive sans prévenir entre deux éclairs lumineux, troublant la vision de ces deux êtres, déformant le monde au travers de son oeil pour finir sa course sur le sol à présent humide de Birdsall. Cette averse aux allures divines venait à peine de s'éveiller, mais déjà les rues, assénées par ces pleures éternels, s'étaient vidés afin de laisser couler le ciel sur leurs pavés pour leur faire retrouver la terre de bonheur qui leur était promise. L'homme tourna son regard vers les vitres de la classe, attiré par le bruit sourd de la pluie sur les fins carreaux de verre. Il aimait la pluie, ces nuages gris et neutres, cet air sec et humide qui parcourait le monde et se heurtait contre les murs, les arbres et les corps pour à jamais finir sa course dans un mystérieux infini. Il y'avait cette sensation de liberté lorsque le vent daignait s'effacer contre la chaire, cette illusion de se sentir vivre quand l'eau des cieux parcourait son chemin sur la peau, le visage. Jamais la pluie n'avait arrêtée notre homme. Sans doute car il était un des seuls à en reconnaître sa préciosité et sa rareté. Souvent il c'était assis sur un toit, vêtu d'un simple t shirt et d'un jean. Il observait alors le ciel mélancolique s'embrumer de ses vapeurs de nicotine en même temps que des perles d'eau venaient se glisser le long de ses bras nus et de son visage clos. Cela lui manquait de ne plus pouvoir apprécier des moments de solitude aussi banales mais si précieux pour lui. Mais à aujourd'hui il c'était retrouvé ici, guidé par un besoin, une envie indescriptible de répondre présent à cette mission. Il avait perdu ses uniques attaches qui le suivait où qu'il soit, se retrouvant seul sans ces bruits, ces gratte ciel, ces toits, ces cigarette, ce monde pollué et gris, qui pourtant ne faisaient que mettre en valeur la beauté de la vie. La Ville était sans doute la seule chose qui lui manquait ici, dans ce lieu perdu de L'Angleterre. Il se sentait comme perdu lui aussi. Ne pouvant se satisfaire de regarder le monde bouger du haut des immeubles. Heureusement, ses cigarettes étaient toujours là, elles. Mais elles semblaient inutiles pendant qu'il jetait son regard sur des fenêtres et des rues vides. Un moment de solitude ? Pourtant elle était là, elle, cette jeune femme assise sans gênes sur son bureau, troublant cette atmosphère tout en la rendant attrayante. Elle avait refusée son aide pour une raison obscure qui tortura l'esprit de l'homme une fraction de seconde. Tellement de questions qui traversaient son esprit et se cachaient aussi vite dans un coin, ne s'effaçant pas pour autant ]...] Sa main c'était docilement logée dans la poche droite de son pantalon sombre en même temps que son regard silencieux tentait d'apprivoiser le regard de la jeune femme. Même le claquement sourd de la fenêtre ne réussis pas à détourner ses yeux d'elle. Il semblait attendre quelque chose venir de sa part. Une chose dont lui même n'en connaissait pas l'identité. Malgré tout il n'avait pas résisté à l'idée d'esquisser un sourire à l'énoncé de ses paroles. Il fallait avouer qu'elle avait un coté amusant, même si quelque chose de mystérieux prenait place sur son visage. La pluie attira alors son attention vers la luminescence de la ville en pleures. Cette pluie qui se mit à battre au même moment où la surveillante prit place sur le bureau. « Je me serais surtout sentit coupable d'avoir faillit vous faire attraper froid en vous laissant entrer dans cette pièce. » Il s'approcha alors du bureau, se positionnant près d'elle avant de jeter rapidement un oeil aux documents qu'elle venait de reposer à leur place. Une manie guidée par la curiosité sans doute. C'était comme laisser un coffret devant un enfant ... Mais son regard ne tarda pas à se reporter sur elle, accompagné d'un petit sourire amical aux allures de fausse innocence. « Pourquoi recherchez vous ces élèves ? » La plus belle des rencontre, car à jamais ils ne pourront se détruire. L'un s'effaçant contre l'autre. |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Dim 2 Oct - 19:38 | |
| Un pas après l'autre, tu vis et tu deviens. Qu'est-ce que l'impensable ? Pourquoi certaines choses sont moins possibles que d'autres ? Pourquoi les probabilités fonctionnent d'une façon tout sauf aléatoire ? Pourquoi les gens s'obstinent-ils à tout calculer, constamment, tout planifier, et pourquoi ne vivent-ils pas au gré des courants du hasard, se laissant porter par ses ondes, et ricochant sur sa surface ? Voilà quelques questions qu'il aurait été bon de poser à Mlle White. Cependant, cette dernière n'aurait sans doute pas répondu, elle aurait plutôt haussé vaguement les épaules avec un petit sourire qui sous-entendait clairement qu'elle n'en avait aucune idée. Elle, elle était comme ça. Elle n'y pouvait rien. Ce n'était pas son choix, c'était sa nature. Elle n'avait pas décidé qu'elle serait comme ça, elle n'avait pas décidé grand chose, à vrai dire... Mais peu importait tout cela, sa façon d'être, sa façon de vivre. Après tout, ça n'intéressait personne. Ainsi, la jeune surveillante observait le professeur sans aucune suspicion. Elle avait une totale confiance en ce qu'on appelait assez vaguement – et plus ou moins à juste titre – « l'autorité », ici. Ainsi, elle lui fit son haussement d'épaule et son sourire, mais elle ne disait pas qu'elle ne savait pas, cette fois ci, elle disait plutôt quelque chose du genre « En quoi est-ce que ça vous intéresse ? ». Mais, la politesse naturelle et inculquée de la jeune femme voulue qu'elle n'en reste pas là. Elle pencha la tête sur le côté en observant les listes avec attention et répondit – non sans un détachement presque alarmant : « Le Directeur les a convoqués. Ils ne sont pas venus. Alors je dois les trouver. » Elle répétait gentiment ce qu'on lui avait dit tout aussi gentiment. D'un côté, faire preuve de méchanceté ou de violence avec Sydney ne serait jamais aller dans le sens de la personne qui l'utilisait, puisque c'était deux notions qu'elle condamnait très sévèrement. Si on avait pas tout apprit à cette femme, à l'enfant qu'elle avait été, on lui avait tout de même répété encore et encore qu'il ne fallait pas se montrer injuste et faire du mal aux autres. Elle aurait pu devenir réellement dangereuse dans ce cas là. On pouvait même dire qu'elle devenait dangereuse. Puisque c'est ce qu'il s'était passé lorsqu'elle avait retrouvé les agresseurs de Jun. Oui, une main sur l'épaule, et la première brute était tombée d'un coup. Coma de trois jours. C'était vraiment hallucinant. Voire carrément troublant. Elle qui se refusait catégoriquement à utiliser à bon ou mauvais escient ce don qu'elle ne contrôlait pas vraiment (du tout), il se trouvait qu'une fois qu'on l'énervait, elle se fichait pas mal de ce qu'elle avait pu penser en courageuse protectrice des opprimés. « Je crois que je ne vous ai pas attendu pour prendre froid, M. Salesman ! » La jolie blonde toussota d'une façon vraiment mignonne avant de lui sourire. De sa poche, elle sortit une pastille pour la gorge et la glissa dans sa bouche comme un bonbon, son air enfantin ressortant d'autant plus.
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Lun 10 Oct - 21:33 | |
| Monde, tu aurais pût être ... mais tu n'es pas, tu n'es rien, juste une illusion humaine qui peu à peu s'amenuise et te détruit. Il y avait des hommes, il y avait des femmes, il y avait ces êtres complexes qui, chaque jours, se réveillaient dans une impression de liberté en réalité inaccessible pour tout corps, toutes âmes. Mais au travers de ces morceaux de rêves s’animant dans la chaire et le sang, il y avait ces ombres. Des ombres, qui à défaut de ne pas pouvoir en retenir davantage de cette terre, ne demandaient rien de plus de ce que celle ci avait à offrir. On aurait put croire qu'elles étaient heureuses. Certaines l'étaient. Mais cela ne suffisait pas, car la seule raison pour laquelle elles n'en attendaient pas plus, est qu'elles c'étaient résignés à se bercer d'un parfait imparfait, qu'elles savaient que malgré tous les espoirs, le monde n'aurait jamais rien de plus à offrir. Caleb, lui, appartenait à ces ombres errantes. Ni heureux, ni malheureux, ni humain, ni inhumain. Il vivait selon des envies simples et réalisables qui, pour le moment, faisaient son bonheur, ou du moins l'empêchait d'en être dénué. Et il se sentait bien, ici, encore enivré par la nicotine tardive, accompagné sous une pluie allié à la plupart de ses moments de calme. Elle courant après lui, lui courant après elle. « Vous avez gagné : Je vais avoir votre maladie sur la conscience maintenant. » Il sourit légèrement en croisant son regard. Un regard si doux et si magnétique, qui aurait sans doute été sa plus grande faiblesse si il n'avait pas perdu confiance en ces hommes qui n'avaient vu en lui qu'un objets, qu'un assassin. Aucune compassion, aucun amour. Il en avait manqué, il en avait recherché sans jamais en trouver, ni de part ce père tombé du ciel, ni de part ces femmes à la douceur de sa mère. Ou du moins, à celle qu'il imaginait pour elle. Un être aux cheveux noirs corbeaux lâchement abandonnée, Aux yeux clairs renfermant une prairie mentholé sous le vent. Un être à l'éternel jeunesse brisé d'une innocence par la vie. Une vie qui l'avait torturée de l'intérieur : Elle était née au détriment de la sienne pour faire exister cet enfant. Si chaud et si froid qui inconsciemment recherchait encore l'odeur qui avait accompagnée ses premiers jours, la passion qui été détruite au même instant par la mort. Celle ci l'accompagnait encore depuis ces années. Comme un destin fatal digne des plus grands qui pourtant, ne le seront jamais autant que cet homme en noir si petit, si insignifiant, gardant en lui le secret d'un impossible désormais possible. « Un café vous ferait du bien ; Et puis nous avons bien cinq minutes. Puis je ? » Sa main se tendit vers elle avec cette fausse bienveillance pourtant si vraie. Cette main qui repoussait continuellement les barrières du réel, du monde, tout en s'en inspirant. Un réel limité pour un imaginaire sans limites. Une alchimie entre deux âmes, entre un conscient et un subconscient qui se voyaient fusionner. Une main dont la plupart des élus s'étaient perdus dans les abîmes de la mort lente et de la souffrance intérieur. Une torture qui aurait put être si douce, mais qui n'avait jamais réalisé que la mal. Caféine, nicotine et cette arme, pour qu'à jamais il puisse marcher. |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Mar 25 Oct - 21:10 | |
| Créature inconsciente, ne vois-tu pas la menace du prédateur ? Combien de personnes s'étaient servis d'elle ? Pour tout et n'importe quoi, en tant qu'esclave d'abord... Effectivement, déjà avant sa création, sa naissance, les scientifiques étaient partagés. A quoi servirait-elle ? Si cette première expérience aboutissait, à quoi la créature qui en résulterait pourrait-elle bien servir ? De l'ADN de ces femmes est née Sidney. Avec ces défauts, et ses qualités, mais en elle, ils n'ont vu qu'un objet, un accessoire, avec une utilité trop restreinte. Elle fut vite cataloguée comme une expérience ratée. Elle fut vite mise dehors. Enfin, c'est facilement ce qu'on pouvait s'imaginer, si elle n'avait pas été recueillie par ce père adoptif. Mais même. Déjà enfant, on lui avait brisé le cœur. Puis on la manipulée. Pour ne pas qu'elle souffre. Mais de qu'elle droit effacer les souvenirs des gens ? Et, si elle n'a pas de famille, qu'est-ce que ça change ? Si elle n'a pas d'existence propre, qu'est-ce que ça change ? Pourquoi serait-elle différente de vous tous ? Pourquoi ne mériterait-elle pas une vie heureuse, celle à laquelle vous sembler tous aspirer avec autant d'acharnement ? Pourquoi serait-elle votre objet ? C'est injuste. Quoi que tu décides. Quoi que tu fasses, rien ne changera. Petit insecte, tu n'as jamais eu le pouvoir sur ton destin. Jamais il n'y aurait eut de mauvaises intentions dans son geste. On lui proposait un café, c'était bien aimable, non ? Cependant, elle savait. Elle connaissait vaguement les dons des autres. C'était préférable sûrement, seulement celui de ce professeur qui venait de débarquer lui était inconnu. Alors, comment voir une mauvaise intention dans son geste ? C'était bien impossible pour la vision positive qu'avait Sidney du monde. Pourtant, elle ne se rendit même pas compte qu'elle hésitait. C'était rare qu'on lui tende la main, non ? Il fut sûr qu'elle se considéra comme paranoïaque sur l'instant, puisqu'elle glissa sa main dans celle du jeune professeur. « C'est très aimable de votre part... » Mais, à cet instant, elle ne savait pas encore ce qui arriverait sûrement très vite, peut-être que jamais elle ne lirais la différence entre la réalité et le mensonge. De plus, on lui avait mentit depuis si longtemps, sa vie était un mensonge. Sans qu'elle se rende compte de tout cela, évidemment. Elle ne bougea pas, c'était inutile, il allait sans doute la guider, comme on entame un combat, comme on entame une danse, tout simplement... « Vous ne devriez pas vous inquiéter pour moi, ce n'est pas vraiment normal qu'un professeur s'en fasse pour une surveillante d'ailleurs. » Pas normal. Rien n'était pourtant normal à Rédemption, malgré certaines coutumes dans le monde du travail. Les surveillants passaient bien après les professeurs, sauf certains d'entre eux... Riley et Zachary passaient bien avant, certainement, autant qu'un certain William West ignorait le plus souvent la jeune Sidney... Inconsciente... Toucher au piège... Jusqu'à... Quoi ?
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Mer 26 Oct - 21:43 | |
| Une silhouette se profil à l'horizon. Elle porte sur elle le poids de la vie et de la souffrance, elle tient dans sa main la liberté, l'échappatoire au désespoir. Il y avait un vide, une absence en lui qui c'était envolée en même temps que son semblant d' innocence. Où alors avait il été depuis toujours cette haine, ce monstre engendré par la douleur et la mort d'une pauvre femme sans vie, sans futur. Et pourtant il ne ressentait pas ce manque humain que les autres se torturaient à oublier. La vie avait elle une importance ? Il lui arrivait de réfléchir à ce qu'il allait devenir, à ce qu'il ferait si un jour il se faisait prendre. Mais chaque pensée devenait flou et lui montrait un vide, tel celui qu'il avait en lui. Car jamais son futur ne serait tracé, car rien ne le rattachait aux fils des vies de cette terre. Il n'avait jamais aimé, comme il n'avait jamais espéré. Au fond de lui, il savait qu'il avait tout ce qu'il lui fallait. Il vivait à travers ce sang qu'il versait et qui lui apportait la chaleur qu'il n'avait jamais eu. Un sang encore tiède, assombri par la peur humaine, par la douleur de la chaire. Un sang qu'il se voyait verser pour à la fois vivre, et être heureux. Mais ce bonheur semblait si incompréhensible ... Pourquoi vivre de la douleur des autres ? De leurs vies détruites par ses propres mains ? Lui même ne connaissait pas les raisons de cette étrange sensation qui l'animait face à ces cadavres reflétant l'horreur sur leurs visages inertes, ayant écoulés leurs dernières secondes de vie en contemplant le regard de celui qui leur avait privé de leur plus précieux cadeau offert par le temps. Leur chance d'exister au sein, au dépit des autres... « Serait ce interdit de s'inquiéter pour une de ses collègues ? » Il prononça ces mots en même temps qu'il l'attira vers lui pour ensuite arborer ce petit sourire qu'il s'aimait à exprimer. Elle avait quelque chose d'amusant et d'étrange. Il ne connaissait rien d'elle, mais son petit coté travailleuse modèle l'amusait, sans doute parce qu'il ne comprenait pas ce dévouement à une tâche aussi ingrate que le triage de formulaires et la soumission aux autres membres de Rédemption. A vrai dire, même si Caleb gardait cet aspect de respect envers ceux qui louaient ses services, il était toujours resté neutre avec les autres, les voyants tous comme ... des humains. Chaque jour il croisait toutes ces personnes dans la rue, se pressant pour ne pas perdre le court de leurs vies, n'ayant en vu que le programme déjà tracé de celles ci pendant que lui les croisaient, les mains dans les poches, se guidant dans les villes du monde sans jamais connaître sa destination, jusqu'à qu'une personne daigne le sortir de cette existence fantomatique pour l'aider à assouvir des besoins grandissants. Mais malgré tout il ne semblait pas prendre place dans la vie, dans la société. Chaque matin était différent. Ses jours s'écoulaient sans qu'il ne puisse les retenir, se retrouvant un matin sans s'en rendre compte à l'autre bout du monde en train d'observer le coucher du soleil sur une plage, ne pensant à rien d'autre qu'à ce spectacle qui chaque soir réchauffait le cœur des villes et noircissait celui des hommes. « Allez y. » Il ouvrit la porte de la salle de classe et l'invita à pénétrer dans le couloir, rompant le contacte qui les unissaient. La lumière de l'extérieur vint se refléter sur les carreaux de la pièce, éclairant les perles d'eaux mélancoliques d'une lumière chaleureuse. Il la laissa pénétrer dans le couloir avant de l'accompagner, ses yeux s'aveuglant légèrement avec la faible lumière des plafonniers. Il lui désigna un sourire tout en refermant la porte derrière lui. Ses mains replongèrent dans ses poches en même temps qu'il se dirigea vers la salle des professeur, menant la marche avec toujours cette sérénité déconcertante qu'il arborait sans cesse. Tout était si vide, tel un château à l'abandon. Il n'y avait plus aucun son malgré les cours qui n'étaient pas encore terminés. Mais le plus étrange était cette impression d'être observé sans arrêt au sein de l'institut. Un mystère sans doute bien gardé qui pourtant finirait par être percé en temps voulut. Laisse toi inondé par le soleil pour mieux te guider dans l'ombre. |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Ven 28 Oct - 20:50 | |
| Qui a-t-il de plus important que l'espoir ? Elle ne vivait que dans cette illusion. Je vais trouver ma place, enfin. Je te jure Papa, je serais la meilleure, je serais la plus belle, la plus sage, la plus gentille, la plus... Chérie, tu n'as plus de Papa. Ou plutôt, il n'a jamais existé. L'homme à la petite moustache noire et aux tempes grisonnantes, dans son jean bleu sombre et sa chemise noir n'existe pas. Ce n'est qu'une image. C'est un scientifique qui a passé sa vie en blouse blanche. Jamais il ne s'est installé dans son appartement moderne de centre ville et ne t'as cuisiné de petits plats, jamais, pendant ton enfance, tu n'as habité dans une petite maison à la palissade blanche. Non, jamais Sidney. Tu as passé toute ton existence dans un laboratoire. Ton sourire, ta vie, le bouillonnement au fond de toi, tout cela, c'est récent. Terriblement récent. Avant tout cela, tu n'étais qu'une coquille vide. Ils ont cherché à comprendre, comment l'implantation de ton don avait fonctionné, pourquoi sur toi ? Pourquoi, alors qu'en plus de la naissance artificielle, tu sortais un peu plus du lot ? Pourquoi tu étais la seule à avoir survécu ? Mais, alors qu'ils auraient dû y voir un simple miracle de la nature, ils n'ont vu qu'une expérience ratée. Voilà la vraie histoire. Celle que tu ne sauras jamais. Regarde et apprends : chaque jour doit faire naître la passion du lendemain. Tu dois rêver, et toujours te battre pour réaliser tes rêves. C'était tout ce qu'il lui restait. Son innocence. Sa vie. Ses doux souvenirs, ce doux mensonge qu'elle se plaisait à croire. Mais comment savoir ? Si elle avait su, il est probable que jamais elle n'aurait fait confiance à quelqu'un, probablement particulièrement aux hommes, mais elle n'avait même pas conscience d'avoir été trahie. Elle était juste là, patiente, à attendre son tour dans le monde cruel dans lequel elle errait et n'était qu'une âme parmi les autres. Elle aurait dû se détacher des autres, se créer sa propre identité, mais elle ne savait pas faire, on ne lui avait pas apprit, elle en ressentait le besoin, mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Alors elle attendait simplement qu'une occasion se présente, au risque de ne pas la saisir. « Hé bien... C'est juste que c'est une chose qui ne se fait pas, en tout cas, pas ici. » Elle avait, avec lenteur, apprit le fonctionnement de Rédemption. C'était clair. C'était un peu chacun son destin, la solidarité ne régnait pas. Entre surveillants, si, à la limite, elle s'entendait bien avec Ana, arrivait à rire parfois avec Adam, et les autres, encore fallait-il qu'ils lui adressent un regard, mais il était vrai qu'avec les professeurs, c'était une autres histoire. Peut-être qu'inconsciemment, c'était la haine qui naissait lentement du rejet de l'un d'entre eux qui prenait en main son jugement, ou peut-être que ce rejet illustrait juste à merveille ce qu'elle disait. Son sourire poli se manifesta à nouveau lorsqu'ils arrivèrent devant la salle des professeurs, il n'était pas rare de la trouver à l'intérieur, lorsqu'il n'y avait personne, à observer par la fenêtre, l'esprit vide de pensées, mais pas d'espoirs et de rêves, non formulables. « Cependant, c'est vraiment gentil de votre part, mais il n'y a pas de quoi, je vous assure. » Un nouveau toussotement se fit entendre, en provenance de sa gorge, et elle posa sa main contre sa bouche avant d'inspirer difficilement, puis de soupirer. Elle avait prit froid, rien de plus. Rien de grave. Mais il était impressionnant de constater les dégats d'une baisse de quelques degrés auprès d'un organisme qui avait passé sa vie confiné. Dévastateur. Inhabituellement dévastateur. Nouveau sourire, rassurant celui ci. Il fallait croire que son instinct spécifiquement humain lui signalait que ce n'était pas grave. Et après ? Après le café ? Après cette journée ? Après un mois, une années à Rédemption ? Qu'allait faire Sidney ? Allait-elle rester surveillante toute sa vie ? Espérons que non ! Mais... Il y avait tout de même plus de chance que les laborantins la retrouve, l'attrape et la « séquestre » à nouveau. Mais... Qu'aura-t-elle découvert de la vie ? L'amour, peut-être, la passion, la maladie, la mort, l'amitié, la peur... Tout ce qu'elle ne connaissait pas encore, et qu'elle ne demandait qu'à apprendre.
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Ven 11 Nov - 16:57 | |
| « Les yeux reflètent l'horreur du monde, et détruisent l'âme de la vie. » Le bonheur avait tant miroité devant son regard, c'était longtemps reflété dans son café. Mais l'avait il atteint ? Au moins une fois dans sa vie, consciemment ou non... La définition en était flou et les rayons aveuglants de la mort masquaient le rosé d'une chaleur que sa peau ne pouvait ressentir. Lentement il s'approcha de la cafetière, observant furtivement du regard la pièce. Une odeur de caféine mélangée à celle de la papeterie lui montait aux narines. Les odeurs étaient si différentes, partout où il allait, elles se mêlaient pour créer cette ambiance à faire froid dans le dos. Il ferma les yeux une fraction de seconde, commençant à ressentir une certaine fatigue sans doute. Il faut dire que les nuits étaient longues à Birdsall... La lumière de la salle était si peu lumineuse qu'elle engouffrait la pièce dans cette chaleur et cette atmosphère sommeillant devant le sombre spectacle de la nuit. Caleb lança les deux cafés, son regard posé sur le café qui lentement s'écoulait de la machine comme une délivrance, une liberté traduite de la fumée bouillante qui s'en échappait. Tout était calme, même la pluie battante qui s'abattait sur les carreaux avait quelque chose d'apaisant. La chaleur étouffante se mélangeait à celle du café en ébullition qui remplissait les gobelets. Tant de caféine gaspillée et épuisée dans son corps pour réchauffer ce coeur endormi par le froid de novembre, le froid de la nuit, de la vie. Tant de nicotine enivrée pour réveiller le dormeur endormi par sa propre chaleur. Le café prêt, il attrapa les deux gobelets et se tourna vers elle pour lui en tendre un avec une expression désolé pour l'avoir ainsi rendue malade, même si ce n'était pas entièrement de sa faute, il fallait avouer qu'il se sentait tout de même un peu coupable de l'avoir exposé au froid et à l'humidité de novembre. « Tenez. J'espère que le café vous réchauffera un peu. » Il prit ensuite place sur l'accoudoir d'un des fauteuils et il la détailla silencieusement en portant son verre à sa bouche, se délectant de cet arôme qui avait accompagné la plupart de ses jours. Bien sur on ne pouvait pas dire que le café de Rédemption égalait les grands arabica, mais c'était toujours ça de prit, et puis il n'était pas non plus imbuvable. « Vous allez mieux ? » A peine eut il prononcé ces mots qu'il détourna le regard vers la porte, alerté par la sonnerie assourdissante qui venait de retentir dans l'institut. Il laissa s'échapper un petit soupire avant de boire quelques gorgées de son café pour le finir aussi rapidement que possible. Décidément les moments de calme ne faisaient que préparer les moments d'agitation. Il fallait avouer qu'il était bien en compagnie de la jeune blonde. Certes il n'y avait rien d'extraordinaire à leur rencontre, mais elle était apaisante, et ça avait un coté agréable pour cet homme qui ne trouvait que très rarement le bien être en compagnie de quelqu'un, où alors était ce simplement parce qu'il avait prit l'habitude de rester seul. Lentement il se redressa et s'approcha de sa collègue pour mettre son gobelet vide dans la poubelle et laisser sa main se glisser dans sa poche. Il se préparait en quelque sortes mentalement à retourner dans cette pièce froide où il devrait enseigner sa matière à ces élèves aux destins déjà tracés qui malgré tout vivaient dans l'ignorance et dans l'innocence d'une fin tragique. Un sourire se dessina sur les lèvres de Caleb en même temps qu'il croisa le regard de Sidney et qu'il lui demanda gentiment : « Vous m'accompagnez donc ? » « Why ? Why he was this man, a monster, a killer ... a ghost ? Maybe one day ... Maybe one day this soul will find the peace. Today his life escapes, he runs, he cries, but never he will do. » |
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Sam 12 Nov - 17:36 | |
| Fais en sorte que ta vie soit un rêve... On vit tous dans le concret : faire en sorte d'avoir assez d'argent pour subvenir à nos besoin, pouvoir manger, boire, s'habiller. Avoir un travail, des amis... Mais pourquoi est-ce si important, après tout ? Pourquoi ne pourrait-on pas laisser un peu de côté cette existence physique pour vivre dans nos songes et nos espoirs ? Et surtout … Pourquoi tout de ce monde est voué à être prouvé ou oublié ? Après tout, si la religion et le spiritisme existe, c'est parce que les gens y croient ! C'est encore les seules choses qu'on a pas prouvé mais qui emplissent certains d'un espoir incommensurable. L'espoir secret de Sidney ne se résumait qu'à un seul mot : rêver. Rêve ta vie, en couleur, en forme, en objet, en personne, peu importe tant que cela reste un rêve et que tu peux toujours tout changer. Le cauchemar commence là où le rêve se matérialise... Tu diras bien ce que tu voudras. La vie est bien garce. Le café, brûlant, qui s’immisçait en elle, coulant rapidement à l'intérieur de son corps, la réchauffait plus que n'importe quoi en cette journée. Elle avait l'impression que depuis au moins ce matin là, elle était prise d'une léthargie croissante. D'un côté, travailler la nuit et la journée était sans doute vraiment trop pour une si fragile personne, mais elle ne s'en plaignait pas, elle aimait travailler, c'était d'ailleurs une des choses qui la séparait du commun des mortels. Ils faisaient tout pour ne pas avoir à faire quoi ce que soit, elle, elle obéissait sans rechigner, c'était en elle, on l'avait élevée comme cela. Un sourire léger s'étira sur ses lèvres en même temps que l'énergie et l'espoir renaissaient dans son esprit et son cœur. Elle avait besoin de bouger, de faire quelque chose, peut-être irait-elle même faire un petit jogging dans la forêt, malgré le fait qu'il faisait excessivement froid, elle semblait d'ailleurs avoir totalement oublié ce dernier point. « Ca va beaucoup mieux, je vous remercie ! » Ses petits mimiques enfantines et son sourire innocent n'était que vérité et pureté. Après tout, j'imagine qu'il était difficile de trouver un être plus pur que ne l'était Sidney. Enfin... Même si elle commençait lentement à se laisser attirer par la face sombre du centre, sans y opposer aucune résistance. La sonnerie la sortie de ses songes et elle jeta à son tour le gobelet en plastique, l'observant quasiment une minute entière après qu'il ait attérit dans la poubelle. « Hm... J'irais bien acheter des tasses pour les membres du personnel et les professeurs, boire dans du plastique c'est... » Alors qu'elle parlait toute seule, à mi-voix et probablement sans s'en rendre vraiment compte, elle sursauta presque à l'entente de sa voix douce, alors elle remarqua enfin qu'elle l'observait depuis quelques instants. « … Hm... Je pense que je les chercherai plus tard, à vrai dire. Toujours est-il que si un des deux élèves se trouvent dans votre classe, vous pourriez leur dire de venir au bureau ? » La jeune femme commençait sérieusement à songer qu'elle pourrait aller embêter Adrian un moment... Ou mieux ! Elle pouvait aussi espionner... Hm. C'était une bonne idée. Son sourire s'étira en même temps qu'elle s'approcha de la porte s'éloignant du professeur. « A plus tard sans doute, M. Salesman ! » Ainsi, elle appuya sur la poignée et fila dans les couloirs, sautillant gaiement entre les élèves qui ne devaient rien comprendre à ce qui arrivait, eux qui étaient si mornes... Et tristes.
|
| | | ❝ Invité ❞ Invité | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] Sam 19 Nov - 21:03 | |
| « Les minutes s'écoulent et sans que tu ne puisses le maîtriser ton corps se dégrade pour lentement disparaître. » La jeune surveillante semblait tout à coup rayonnante, avec cet air enjoué qui avait prit place sur son visage en même temps que la sonnerie bruyante de Rédemption venait de retentir. Caleb l'observait faire avec un sourire, écoutant ses moindres mots sans qu'il ne puisse ajouter quelque chose. Quelques banalités et elle disparut aussi vite qu'elle était apparue dans sa journée. La passivité du tueur l'empêcha de prendre le temps de lui dire au revoir correctement et il ne pu que lui souffler ces quelques mots en même temps qu'elle filait dans les couloirs déjà arpentés par de nombreux élèves grouillants comme des insectes sous la pluie d'automne : « Bonne soirée Mlle White. » Son regard scruta encore quelques secondes les élèves agités par le temps maussade et les journées sans cesse plus longues . Tout se mouvait devant ses yeux sans qu'il ne s'en rende compte ou qu'il n'y prête attention. En ce moment même, ses élèves l'attendait sûrement, se bousculant et racontant ces blagues d'adolescents en pleine puberté. Son but n'était pas d'arriver en retard, mais de prendre son temps comme il l'avait toujours fait. Une professeur entra alors dans la pièce à toute volée, ce qui le sortit de cette hypnose face au mouvement insaisissable qui se déroulait devant ses pupilles. Elle semblait prise de court par son coté tête en l'air qui apparemment lui avait fait oublier un dossier. Elle salua à peine Caleb qui lui répondit avec un sourire avant de s'éloigner à son tour dans le couloir comme pour échapper à se stress émanant d'elle, comme ci il pouvait en être contaminé. D'un pas lent et serein il se dirigeait vers sa salle. Les couloirs étaient déjà vides, et seule sa classe attendait avec impatience ou non son arrivée. La porte s'ouvrit dans l'obscurité humide de la pièce, et le froid intenable de la pluie sur les carreaux. La différence de température eu le mérite de soulever de nombreuses plaintes de la part des élèves qui déjà se précipitaient pour avoir une place près des radiateurs. Le professeur haussa les sourcils en les regardant faire, appuyé contre le bureau avec cette intrigue sur son visage qui tenait plus de la fausse compassion qu'autre chose. « Cherche le chemin de l'amertume pour trouver celui de la sagesse. » Il y avait ce jour, à cette heure, dans cette ville, un homme vêtu de noir. Il marchait avec un chapeau et il avait cet air puissant qui aurait pu faire frémir chaque passant si ceux ci avaient eu le courage de croiser son regard et de voir en son oeil le destin tragique qui le suivait. Il buvait un café sous la neige, laissant les vapeurs de chaleur s'évaporer contre sa peau, jusqu'au moment où son épaule heurta celle d'un autre homme qui lui sourit alors en se tournant d'un mouvement pour l'observer, l'homme au chapeau laissant alors ce nom s'échapper de sa bouche : « Caleb... » [Terminé ] |
| | | ❝ Contenu sponsorisé ❞ | Sujet: Re: Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] | |
| |
| | | | Le Noir et le Blanc • [Pv Sidney] | |
|
Page 1 sur 1 | | | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |