Riley & Taylor

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J'errais dans les couloirs sans vraiment savoir où j'allais... Je montais toujours, toujours, sans m'arrêter. M'éloignant chaque fois plus loin de la fête, des bruits, des soucis. C'est alors que j'arrivais à une étrange cage d'escalier... La curiosité me piqua et je ne put résister à l'envie d'y grimper. Je ne fût pas déçue de m'y être aventurée. Après avoir grimpée toutes ses marches de métal froid, j'arrivais au plus bel endroit que j'avais jamais vue de l'institut...le toit. Il faisait chaud pour la saison et un doux vent soufflait sur ma peau. Le ciel était d'un bleu sombre profond et des milliers d'étoiles l'éclairait comme des petites lanternes. Je m'éloigna vers le coté qui dirigeait le regard en direction du parc d'attraction abandonné et je m'y assis alors, étalant mes jambes sur le sol devant moi. Je me servais d'un petit niveau supérieur comme dossier et mes yeux se perdirent alors dans la nuit sombre. J'entendais la musique de la fête, ainsi que les lumières qui illuminaient la cour. Malgré tout j'étais bien, seule, en paix, isolée de tous ses personnes aux déguisements ridicules. A vrai dire, je ne valais pas mieux qu'eux avec ma tenue rapportant à la fameuse Faucheuse de la mort, qui consistait pour moi en un collant à filets noirs sous une robe en bustier de la même couleur, accompagnée d'une paire de bottes à talons en cuir et d'une grande cape à capuche que j'avais pris la peine de mettre pour cacher mon visage et pouvoir passer inaperçue. J'avais même pris la peine de me maquiller les yeux avec un effet charbonneux qui appuyait sur le coté sombre du déguisement et de me trouver une sorte de faux assez inoffensive pour ne pas être considérée comme une arme... Ouais, vaut mieux... Mais malgré tout ses efforts, je n'étaient pas parvenue à me fondre dans la masse et à profiter de la petite fête organisée par l'institut. Pourtant je ne détestais pas spécialement cette fête... C'est juste que mes doses d'horreurs, je n'avais pas besoin d'être le 31 juillet pour en profiter. Les âmes que je percevais en permanence dans ce monde, réussissaient à me satisfaire de mon besoin d'émotions fortes. Et puis j'étais bien ici à observer les étoiles, emmitouflée par ma grande cape.
A ce moment là j'entendis un battement d'ailes qui attira mon regard. Une ombre se dessina dans le ciel déjà sombre. Une ombre qui se démarquait des autres par sa grâce et son apparente légèreté. Elle finit par former une silhouette de volatile qui se déposa sur le rebord du toit. C'était mon corbeau... Je ne savais pas pourquoi il réapparaissait de plus en plus souvent auprès de moi. Déjà la dernière fois il était réapparut mon premier jour à l'institut, dans le parc. Je ne savais pas vraiment quoi en penser... Il semblait vouloir m'aider, me proteger... C'est comme ci pendant le rituel qui lui avait permis de retrouver la *vie*, il avait acquierit une partie de moi qui liait son existence à la mienne. Aujourd'hui il semblait assez calme. Il attendait quelque chose... mais quoi? Il ne poussait aucun cri, mais son regard fixe et son immobilité en disait long sur ce qu'il cherchait. Je le laissa agir et je le fixa en me perdant dans mes pensées. C'est étrange, mais j'étais heureuse de le voir... Ca m'apaisait...
Lentement, mes yeux se fermèrent et je me perdit dans le monde des rêves...

♥ ~ Cette maison... Je l'ai déjà aperçue quelque part... Son apparence délabrée et laissée à l'abandon, sa force magnétique qui m'attire à elle, ses cris silencieux qui résonnent dans ma tête... Il fait sombre et frais. Une humidité transperce mon frêle corps et me parcourt de frissons. J'ai peur mais j'avance sans m'arrêter. Mon corps se laisse emporter par une vague sensation qui grandit au fur et à mesure que je m'approche de cette maison. Un vent se lève alors et les volets se mettent à grincer. Il n'y a rien, que moi, que elle... Elle est entourée par un champs de blé, dont les brindilles volent au gré d'un vent que je ne parviens pas à sentir contre moi. C'est comme ci elles s'animaient seules, par l'intermédiaire d'une déformation de la gravité. Le ciel est noir et semble si proche... Pour autant une luminosité assez distinctive permet de voir en détail tout les éléments du paysage. Je suis plus proche du but à présent, la porte s'ouvre devant moi et m'invite à entrer. Une silhouette se dessine alors dans l'ombre du couloir, elle me tends la main. Une main blanche et confiante. Je tends à mon tour la mienne et approche mes doigts de sa paume. Je ne ressens aucune chaleur émanée de sa chaire. Je tremble et à ce moment là j'entends un croassement strident derrière moi. Je me retourne, la main toujours tendue et j'aperçois alors mon corbeau perché sur un arbre mort qu'y venait d'apparaître. Il semblait agité, il savait... Sans que je m'en aperçoive, une la silhouette m'attrapa par le bras et m'attira dans la maison à une vitesse fulgurante... La porte se referma et ce fut comme un trou noir... ~ ♥


Mes yeux se rouvrirent doucement et j'aperçus alors un homme qui s'approcha lentement de moi et qui pris place à mes côtés. Je le regarda faire à moitié endormie, essayant d'immerger et de reprendre vie dans le monde de la réalité. Les rêves étaient si étranges... Je savais que je n'avais aucune raison de faire un lien entre la réalité et ce qui naissait pendant mon sommeil à l'aide de mes souvenirs, de mon subconscient, mais ça ne m'empêchais pas d'être intriguée. D'ailleurs, je ne put m'empêcher de chercher du regard mon corbeau. Il c'était envolé un peu plus loin sur le toit et il observait patiemment la scène qui se déroulait sur ses yeux. L'homme demanda alors avec un étrange sourire:

« Que fait une si belle fille seule sur le toit, un soir d'halloween ? Et même pas déguisée.. »

Sa voix me permis alors de reprendre un peu conscience. Je le regarda intriguée, ma capuche toujours sur la tête. Bon...et bien pour le déguisement c'était raté... Je cacha mon visage à l'aide de mes mains et je les laissa ensuite tombés sur mes genoux en laissant échapper un petit rire nerveux tout en regardant en face de moi. J'attrapa ma *faux* et je la tendit verticalement dans les airs avant de m'exclamer en souriant bêtement:

« Bien sur que si! Je suis la faucheuse! »

En fait je m'en fichais de ressembler ou non à une de ces créatures de l'horreur, qui étaient censées hantés les nuits d'halloween, mais ça ma faisait rire de passer pour rien alors que je m'étais embêtée à trouver un déguisement pour intégrer la fête. Je me mis alors à le détailler et je remarqua de même qu'il n'était pas déguisé.

« Et puis t'es pas deguisé toi non plus. Je pourrais te poser la même question. »

D'accord je n'avais pas vraiment répondue à sa question, mais après tout, la réponse était assez évidente... Il y'avait très peu de raisons pour que quelqu'un puisse venir ici. La première était d'en finir, et la deuxième de s'isoler un peu.
Quelque chose m'intriguait chez lui. Je ne savais pas si c'était parc que une partie de moi était encore plongée dans le sommeil ou autre, mais quelque chose émanait de lui de façon perturbante. Peux être était-ce la manière avec laquelle il était apparut et il c'était installé, où tout simplement sa façon d'être. Quoi qu'il en soit, je n'arrivais pas à savoir si je devais lui faire confiance ou pas. Je lui parlais sans appréhension, tout en gardant un oeil sur mon corbeau. comme si celui-ci allait me protéger d'une eventuelle menace.

Lui? Un Surveillant? Il n'était pas un peu jeune pour faire partie des membres du personnel? Pour tout dire je croyais que c'était un élève de terminal où un élève en alternance... Il n'avait pas du tout le stéréotype d'un surveillant... J'en restais bouche bée. Je me sentais vraiment idiote... Si j'avais sus qu'il était surveillant, je n'aurais pas agit comme ça... C'est alors que des questions se bousculèrent dans mon esprit. C'était quand même étrange qu'à son age, il ne soit pas un étudiant... Pourquoi l'avait on mis à un poste aussi... important? Soit il avait de bonnes relations avec le directeur, soit il possédait un pouvoir qui pouvait être mis à profis... Je ne le regardais pas et préférais me plonger dans mes pensées jusqu'à ce qu'il déclare:

« Non, sans rire, tu n'a pas l'autorisation de te trouver ici, et encore moins à cette heure là.. Sauf sous autorisation du.. " personnel. " »

A ce moment là je sentais qu'une sanction allait me tombée dessus... Je pencha la tête en arrière tout en gardant le reste du corps immobile et j'observa une nouvelle fois les étoiles. C'est étrange mais d'ici, je voyais parfaitement la forme sphérique du ciel... J'avais l'impression que la terre n'était qu'en fait une boule à neige où j'étais enfermée avec de nombreuses autres créatures et que quelqu'un s'amusait à m'observer. Mais bon... ce n'était qu'une pensée idiote... Malgré tout, depuis que j'étais arrivée ici, j'avais sans cesse l'impression d'être observée, voir même espionnée puisque même dans ma douche je ne me sentais pas en sécurité... Même sur ce toit j'étais poursuivis par ses regards invisibles qui pourtant me fixaient sans relache... A mon avis j'étais folle...

« Si j'avais sus que tu étais un surveillant... Je crois que j'aurais réagis différement... Je sais pas je serais partis en courant ou un truc dans le genre. »

L'inconnu se redressa alors avant de me tendre la main avec ce regard qui me mit en quelque sortes mal à l'aise... Il attendit un instant, sans que je prenne la peine de bouger. Je le considérais sans vraiment savoir quoi faire. J'étais si bien ici... Et puis c'est étrange mais je me sentais en sécurité contrairement à certains lieux de l'institut. Peux être était-ce dut à la présence de mon corbeau... Malgré tout, quand il finit par m'adresser une nouvelle fois la parole, je commença à me redresser. Je pris soin de ne pas utiliser la main qu'il me tendait. Sans doute par méfiance, mais surtout pour lui montrer que je n'étais pas la petite fille qu'on traînait en laisse et à qui on assignait des ordres. Je préféra me redresser par moi même et je resta alors immobile avant de m'approcher du jeune homme et de lui montrer à mon tour la paume de ma main:

« Et tu serais assez aimable pour me signer une autorisation pour que je puisse y revenir? »

Je le regardais droit dans les yeux. Il était certes plus grand que moi, que ce soit en taille ou en statut au sein de Rédemption, mais je me permettait tout de même de le regarder fixement, avec ce petit sourire à la fois provocateur et attendrissant. Après tout, autant tenter ma chance... Une lumière inconnue éclairait quelque peu son visage, celle des étoiles peux être?, et je pouvais ainsi mieux le voir. Son visage ne me disait rien, mais il fallait avouer qu'il n'était pas si moche que ça, voir tout le contraire...

Son silence aurait put être quelque peu pesant, mais son expression et le temps qu'il mettait à répondre en disait long sur ses intentions. Il finit par s'approcher de moi avec ce sourire qui semblait ne plus le quitter. Je ne bougeais pas, sans vraiment savoir pourquoi... A vrai dire il m'amusait et je sentais en lui une sorte de dangerosité qui ne faisait qu'accroître ma curiosité. Cette scène ne plaisait apparemment pas à tout le monde, et je voyais mon corbeau commencer à battre des ailes en notre direction. Mais je resta immobile et j'écouta les quelques mots que Riley prononça à mon oreille. Je sentis son souffle chaud sur ma peau et je frissonna légèrement. Il prit soin de m'effreula la joue en se redressant et je l'observa alors avec un petit sourire moqueur envers ses paroles. C'est vrai que leur fête était assez bien résumé vu comme ça...

« Tu as mon autorisation personnelle. »

Sa main une nouvelle fois tendue, il m'invita à m'asseoir. Il n'était pas près de lâcher prise apparement... Une certaine revanche sur sa première tentative qui avait échouée... A présent, j'étais seule maître de lui laisser ou non la victoire. Je regardais sa main et hésitais avec un sourire qui représentait toute la satisfaction que j'avais à avoir obtenue ce que je voulais... Je m'apprêta à lui tendre la main et je replia aussitôt mes doigts... Je n'avais aucune envie qu'il soit gagnant de cette partie là... Mais en même temps je commençais à me prendre à son jeu et comme pour le récompenser de m'avoir accordée son autorisation, je dégagea ma main de ma cape et je la lui accorda avant de prendre place sur le sol et de m'appuyer une nouvelle fois contre mon dossier de fortune. J'avais l'impression d'étouffer sous ma cape, et je me décida alors à retirer la capuche pour pouvoir profiter du faible vent qui soufflait. Je m'étais assise assez près de lui, tout en gardant une certaine distance entre nous deux. Mes bras entourants mes jambes, j'écoutais le bouhaha qui émanait de la fête. Cette fois ci, c'était une musique de rock qui faisait vibrer les murs de l'enceinte de Rédemption avec son rythme entrainant et ses bruits sourds. J'avais entendue dire qu'un certain Sacha jouait ce soir et ce devait être lui sur la scène en ce moment même. Je dois avouée que j'étais intriguée par ce qui se passait en bas, mais en même temps je ne regrettais pas d'être ici. Je tourna ma tête vers le surveillant et une question me vint en tête... Sans attendre je lui demanda:

« Tu n'es pas censé surveiller la fête? »

En effet la plupart des membres du personnel avaient étés réunis pour gerer la fête, et j'avais deja remarquée la présence de deux surveillants pour controler les accès interdits. Et puis, le toit n'était pas vraiment réputé pour être fréquenté par les surveillants. Je continua alors avec un sourire enjoleur:


« Je ne voudrais pas t'attirer des ennuis en t'empechant de faire ton travail... »

Je l'écoutais et le regardais faire. Il s'allongea près de moi, sans que je m'éloigne. A quoi bon? Cette chose mystérieuse qu'il cachait en lui m'intriguait, et ma curiosité n'allait pas en s'atténuant. Malheureusement ce rapprochement ne plaisait pas à tout le monde et mon corbeau s'envola avant de venir blesser le surveillant au bras. Je tressaillis et observa le sang couler avant de me tourner pour voir où était partit le volatile. Celui ci c'était perché un peu plus loin et il émettait des croassements désagréables qui, heureusement, étaient atténués par la musique assourdissante. Comme ci rien ne c'était passé, le surveillant pris une nouvelle fois la parole et déclara:

« .. Et saches que..tu ne m'apportes aucun ennuis, ce soir, du moins. Et si c'était le cas, j'en serais peut-être même heureux. La vie c'est l'ennui, le danger c'est l'action. »

Je souris à sa réplique et me détourna de mon corbeau. Je regardais alors sa blessure. Elle était certes légère, mais je savais quand même que l'oiseau n'avait pas eu dans l'idée de mesurer ses gestes, mais plutôt de lancer un avertissement au grand blond. Celui ci n'avait presque pas réagit. Il semblait calme, appaisé... Il faut avouer que le lieux était idéal, avec cette douce fraîcheur du soir, et cette absence de nuages dans le ciel. On y voyait la lune presque ronde, avec tous ses petits astres autour... C'était agréable, hypnotisant. Je me sentais bien moi aussi. Je fermais les yeux et inspirais une grande bouffée d'air silencieuse avant de déclarer, le regard dans le vide:

« Excuse moi... Je ne parviens pas à le controler... Il veux simplement me protéger de l'éventuel danger que tu représente... »

A vrai dire j'étais consciente que le danger était réellement présent, et que je ne devais pas jouer plus longtemps avec le feu. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, j'étais bien en sa compagnie. Il semblait... vrai? L'était il vraiment? Bien sure ses répliques, même si elles étaient agréables semblaient résonner faux, et quelque chose me disais qu'il faisait cela par intérêt, mais dans son regard il y'avait quelque chose d'humain... Je ne sais pas si c'est parcque j'avais été confrontée à des regards inhumains où si c'était parcqu'il semblait cacher ce qu'il était, mais son humanité, sa sensibilité cachée me touchait. Je décidais de me rapprocher de lui discrètement et je lui dit alors, perdue dans mes pensées:

« A t il raison de me protéger? »

Je restais le regard sans expression. Je n'avais pas peur de lui même si j'étais peux être censé ressentir de la peur. Je voulais savoir si il était honnête avec moi. Je me sentais bien ici, avec lui, en cette soirée d'halloween mais quelque chose semblait résonner faux, où peux être étais je en train de me faire des idées...

J'étais insouciante, niaise ? Possible... J'avais cette impression d'avoir tout perdue en même temps que lui. Étaient ce des illusions que je me faisais ou toutes les choses autour de moi étaient plus ternes que je le pensais ? J'étais persuadée que ce serait ici que je pourrais recommencer de zéro. Peux être parce que ce n'était pas mon pays ? Où peux être parce que j'étais loin de mon passé. Quoi qu'il en soit, ce ciel gris, ce vent glacial, cette apparence lugubre et sombre que le pensionnat et plus généralement Birdsall renvoyait, semblaient, à travers mon regard, devenir un lieu magnifique, doux et paisible. Mais alors pourquoi il y'avait encore cette mélodie qui résonnait faux ? Comme sa voix, qui à chaque parole, brisait l'innocence de la nuit.

Sa dernière phrase résonnait encore dans ma tête. La réponse était certes évidente... Jamais il ne pourrait réellement me protéger contre quelqu'un ou quelque chose. Il n'était qu'un cadavre ... et il se contentait de me mettre en garde, conscient sans doute de sa fragilité. Bien sur ca ne m'empêchait pas de me sentir en sécurité. Comme ci je savais que quelqu'un serait toujours là pour moi, qu'il soit vivant ou mort, qu'il soit réel, ou qu'il ne soit qu'une illusion. Mais ce n'était pas seulement l'évidence de la réponse qui me frappèrent. C'était la raison pour laquelle il me demandait ceci. Était ce encore un jeu ? Une façon de me faire comprendre que je n'étais rien à coté de lui ? Je baissais les yeux comme vexée, même si mon sentiment le plus présent du moment était de l'interrogation. J'avais ce caractère qui me poussait toujours à croire qu'il y'avait quelque chose de cacher derrière les apparences. Que la vie était consacrée à des mystères que je me devais de résoudre. Mais j'étais aussi consciente que cet façon de voir les choses était plus enclin à de la paranoïa qu'à de la vérité.

« Ça ne réponds pas à ma question... »

Je remettais alors ma capuche pour me laisser glisser contre la paroi et finir allongée sur le sol, gardant mes jambes pliées comme pour ne pas être prise par surprise de mes pensées paranoïaques. Je ne le regardais pas, observant minutieusement la position des étoiles. Celle ci n'avait aucune importance pour moi mais elles m'empêchaient de penser à des choses inutiles et de me perdre dans mes pensées.

« Je le prends pour un "oui". »

Je fis alors l'effort de tourner la tête vers lui pour lui sourire. Non pas un sourire fier ... Ni un sourire insouciant. Un sourire qui traduisait cette passivité au fond de moi. Je n'étais même pas sure de mes propos, et puis qu'est ce que j'aurais dut faire si elles étaient justes ? Partir en courant ? Me mettre à pleurer ? ... Ce n'était pas comme ça que je voyais les choses. Je les voyaient avec le plus de légèreté possible, n'attendant seulement du futur, qu'il soit différent du passé.
Mon corbeau s'envola et vint se poser sur mes genoux pliés en battant des ailes pour retenir son équilibre. Je fronçais les sourcils et l'observait un instant sans rien dire avant de prendre ce qui me servait de faux pour doucement le faire fuir. Ses griffes se plantaient dans mes jambes protégées que par un simple collant et la sensation qu'elles provoquaient étaient assez désagréable pour me faire grimacer. Heureusement il ne broncha pas et disparut au dessus du toit. Je détaillais mon genoux des yeux avant de demander, le regard rivé sur mon collant.

« Mais ce serait quand même dommage que tu fasses du mal à ta compagne d'halloween non ? »

Je me mis à sourire et je penchais la tête sur le coté en lui souriant. Peux être parce que je n'avais pas envie que cette soirée qui était censée être une occasion de faire des rencontres devienne une de ces soirées d'halloween déprimantes ou je tirais la tête et gardais cette expression passive sur le visage. Malgré tout je sentais la fatigue prendre le dessus et sans que je ne puisse le retenir, un bâillement s'échappa de ma bouche comme pour me signifier qu'il était temps de partir. Je me redressais alors en débarrassant de mes mains une saleté invisible sur ma robe.

« Je crois que je vais y aller. J'espère qu'on se reverra. »

Sa dernière phrase avait été dites avec une pointe d'euphorie mimée par la grimace amusante qu'elle arbora pour l'accompagner. Mais sans même attendre de réponse de sa part, elle se dirigea avec le sourire jusqu'au escalier. Pour tout dire, elle n'avait pas tant envie de ça de partir ainsi, mais tout devenait si étrange, et c'est comme ci le temps venait à la rattraper...