Quand on a rien à faire... [Pv Juliette]

Décidément, ça allait devenir un passe temps de se balader un peu partout dans ce pensionnat. Se baladant un peu partout, comme elle le faisait si bien ces derniers temps, la jeune blonde se promenait à travers les long couloirs du rez de chaussée, ne trouvant rien d'autre à faire de sa journée. Elle n'avait pas vraiment envie de sortir du pensionnat, et n'avait pas non plus envie de rester à rien faire... Donc autant se balader un peu partout. Même si à force, cela commençait à la lasser... Mais bon. Son lecteur dans ses oreilles, concentrée sur ce qu'elle écoutait, elle marchait d'un pas las mais sûr.

Ayant déjà fait plusieurs fois le tour des dortoirs, elle regarda un eu autour d'elle, retenant le chemin pour ne pas qu'elle se perde. Il ne manquerait plus que ça tiens... Elle s'arrêta juste devant une salle entrouverte, et fut un instant intriguée. S'approchant de la salle, elle vérifia qu'il n'y avait personne cependant, puis poussa l'entrée pour regarder ce qu'il y avait à l'intérieur. Il n'y avait personne effectivement, et la salle ressemblait à un endroit pour peindre. Donc, les cours d'art devaient être ici... Il y avait des chevalets, certains avec un travail déjà commencé, d'autre pas, et elle les regarda.

Elle aurait aimée peindre aussi, mais préférait de loin la musique. La peinture c'était pas son truc, mais elle ne refuserait pas si on lui apprenait à manier un pinceau. Après tout, on apprends jamais assez dans une vie. Elle prit un pinceau dans une main, puis le chevalet en face d'elle. Il y en avait qui savait peindre comme ça, il leur suffisait juste de laisser aller leur imagination, d'autre peignait un peu plus différemment.. Il y avait tellement de manière de peindre.. Mais pourtant, elles se ressemblaient toute.

Souriant, elle reposa le pinceau, puis alla vers la fenêtre la plus proche pour regarder le temps. Ce dernier était assez gris, mais il ne pleuvait pas. Pas encore du moins. Ses yeux se perdirent dans la contemplation des nuages, qui bougeaient lentement à cause du vent, dégageant une partie du ciel un instant, pour que d'autres viennent prendre leur place. Le temps changeaient vite, et était si capricieux...

Elle sortit de sa rêverie pour prendre un bout de papier blanc, et prit un crayon qui traînait un peu plus loin. S'asseyant dans un coin, elle commença à dessiner des traits, qui prirent formes de pleins de choses, mais qui représentaient cependant, pas grand chose. Elle avait prit pour appuie un cahier que quelqu'un avait sûrement oublié dans la salle, et continua son dessin. Il n'était pas vraiment beau, mais en même temps, elle n'était pas douée en dessin, donc cela ne l'étonnait pas. Elle avait juste une envie de dessiner, tout simplement parce qu'elle n'avait rien d'autres à faire.

Drôles de choses que sont les hallucinations. Le fait de percevoir quelque chose qui n'existe pas. Une invention de l'esprit qui réagit a différentes choses. Ca peut être dû à de drogues comme la Salvia Divinorum, la LSD, du PCP ou encore divers champignons. Ou une pathologie psychiatrique ou neurologique comme la psychose, la maladie de Parkinson, la schizophrénie ou encore une atrophie multi-systématisée. Ou plus communément un manque de sommeil, un manque d'eau et de nourriture ou une chaleur intense. Beaucoup de causes possibles, mais aucune qui ne concordait avec le cas de Juliette en ce moment. Elle ne prenait aucune drogue, n'était pas malade et ne manquait de rien ... rien de physique en tout cas.

Alors, quand au détour d'un couloir, elle aperçut ce qu'elle cru apercevoir, elle commença à se poser de sérieuses questions quant à sa santé mentale. Elle était tellement choquée que l'hypothèse même que ce soit dû au mystérieux pouvoir d'un élève du pensionnat ne lui vint même pas à l'idée. Parce que après tout, qui irait faire apparaître un petit être bleu, plus communément appelé Schtroumpf, devant quelqu'un ? Malgré l'extrême improbabilité que, d'une, les schtroumpfs existent et que de deux, ils arpentent réellement les couloirs de Rédemption, Juliette se mit à suivre le chemin emprunté par la chose. Une vague silhouette aperçut dans le coin de l'oeil, une ombre sur un mur, des bruits de pas, voilà tout ce qu'elle perçut de la chose. Elle était sur le point d'abandonner cette chasse insensée en se demandant si elle devrait aller se faire examiner lorsqu'elle aperçut l'être bleu entrant tout en gambadant dans une salle de classe.

* Bon ma veille. Tu vérifies une dernière fois que tu n'as pas complètement perdu les boulons ... *

Arriver à l'embrasure de la porte qui menait à la salle d'art, elle fut prise d'un grand sentiment de soulagement. Elle n'était pas folle ... ou du moins pas autant qu'elle ne le pensait. Quelqu'un se trouvait effectivement dans la salle, mais la jeune fille n'avait rien d'un petit être bleu fantastique. Non, c'était bel et bien un être humain en chair et en os et sans la moindre trace de bleu sur elle.

* Ca va ma petite Juliette. Tu n'es pas folle. Tu n'as pas eu d'hallucinations ... T'as juste imaginé qu'elle était bleue. Ce qui est mieux ... non ? *

Juliette fut prit momentanément d'un léger rire nerveux, mais se reprit vite. Elle arbora un grand sourire à la place et s'avança en direction de la jeune fille qui était apparemment occupée à dessiner sur un cahier. Après tout elle l'avait chassé à travers Rédemption donc autant allé lui parler maintenant qu'elle était là. Et puis c'était peut-être aussi pour s'assurer qu'elle était bien là et pas une hallucination extrêmement élaboré.

« Salut ! »

Que dessinait-elle au juste? Des gribouillis totalement abstrait, n'ayant pas de forme particulière, juste des ronds, encore des ronds... Ou des cercles. Puis, au moment où elle tourna la page pour dessiner autre chose, elle entendit une voix.

« Salut ! »

Elle se tourna vers le son, et vit une dame, qui devait sûrement avoir la vingtaine. Elle ne l'avait jamais croisée pour ainsi dire, donc elle ne devait pas être prof. Qui était-elle? Marine la scruta, puis se releva en souriant.

« Bonjour, je suppose que vous devez être une surveillante non? »

Déduction logique pour elle, vu qu'elle n'allait jamais à la Vie scolaire, et donc, ne voyait pas la tête de tous les surveillants. A moins qu'elle soit élève aussi... Non, elle paraissait jeune, mais trop vieille pour être une élève. En tout cas, elle ne savait pas à qui elle avait à faire, et voulait le savoir. Posant son carnet sur la table la plus proche, elle croisa ses bras dans son dos, et faisait face à la dame.

« J'ai le droit d'être là non? Enfin, comme il n'y a pas de cours ici en ce moment, j'ai pensée que j'avais le droit d'être là, à partir du moment où je ne voles rien ou autre... »

Son sourire devint plus aimable, elle n'était pas du genre à voler, ça non! Elle préférait de loin avoir ses affaires, comme ça au moins, on ne pourrait pas dire qu'elle était une voleuse. Après tout, pourquoi accuser quelqu'un qui avait ses affaires? C'était illogique, mais en même temps, les gens étaient parfois illogique, et croyait des choses pour le moins insensé, ce qui parfois, engageait des bagarres, pour prouver qu'on était innocent, ou alors justement, parce que l'autre savait qu'on était coupable. Les réactions des autres étaient logique ou pas, tout dépendait du caractère. Mais bien souvent, on avait les mêmes réactions.

Marine regardait donc la jeune femme blonde, et se demanda pourquoi elle ne la voyait pas souvent. Parce qu'elle n'aimait pas parler aux autres? Non, elle venait de lui adresser la parole, donc ce ne devait pas être ça. Elle ne sortait pas souvent, donc elle ne la voyait pas trop? Si elle était surveillante, elle devrait la voir plus souvent justement, mais alors.. Qui était cette dame? Ses débats intérieur ne se remarquait nullement sur son visage, toujours souriant. En souriant de cette manière, ou pourrait croire qu'elle était amicale, aimable avec un grain d'idiotie, mais pourtant, ce n'était pas le cas... C'était si facile de faire semblant, mais en même temps, peu de gens pouvaient le savoir.

Puis, une autre question se posa dans sa tête. Toutes les personnes ici avaient un don ou autre, donc si cette dame était du pensionnat, quel était le sien? Elle pencha la tête, se disant alors que ce n'était sûrement pas ses affaires. Après tout, chacun avait ses secrets..

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