Ces grilles froides et ennuyeuses qui me séparaient du vrai monde... Je regardais l'exterieur de Rédemption, ma tête appuyée contre les barreaux froids du grand portail. J'avais cette impression d'être un oiseau en cage. Il fallait que je sorte, c'était comme une pulsion qui grandissait de plus en plus à chaque instant passé enfermé dans cet institut. Je laissais échappé un soupir pendant que je me tapais legerement la tête contre les barreaux métalliques, les mains aggripés au reste du portail. Après tout... Pourquoi je ne pourrais pas sortir? Qu'est ce qui m'empechait de sortir de ce fichu établissement qui avait plus l'apparence d'une prison? Je crois qu'au fond j'étais trop lache pour faire ma vie seul. A quoi bon? Ce n'étais pas mon genre de vivre caché. Il fallait tout simplement que je soit patient. Et puis je pourrais profiter d'être ici pour avoir une période de calme en attendant mon père. Cela ne faisait qu'un jour que j'avais integré Rédemption et deja j'avais envie de me liberer de cet atmopshère glauque qui tronait à l'interieur de l'établissement. Et puis la curiosité me poussait à aller decouvrir ce qui se tramait à l'exterieur. La nuit dernière, j'avais à peu près visiter l'interieur du batiment, et j'y avais même decouvert une cachette pour mettre mes *biens* à l'abris. Mais l'exterieur restait un mystère. Apparement, il y'avait une ville du nom de Birdsall là bas. Peux être y avait il des trucs interressants à voir... à voler...
Un sourire s'imisca sur mes lèvres. Oh oui j'allais y aller... Je pris soin de surveiller mes arrières pour que personne ne me vois et je traversais alors le portail en prenant de l'élan. Je courut à toutes jambes vers la direction indiquée par le panneau "Birdsall", un sourire aux lèvres. J'avais l'habitude de courrir et même si je commencais à m'essoufler, je ne diminuais pas mon allure et continuais toujours sur ma lancée. Arrivé près de la ville, je pris soin de rester caché et de passer à travers les buissons pour aller plus vite. Je rallentis alors afin de mieux observer ce qui se passait autour de moi. J'atteris alors dans un parc entierement coloré dans les tons rouges feu. Les arbres laissaient tomber leurs dernières feuilles sur le sol entierement tapissé de ces petits êtres morts aux couleurs flamboyantes.
Mon regard fut alors attiré par une silhouette sombre. Une jeune fille vêtut de noir semblait hypnotisée par une des feuilles couleur feu qu'elle tenait en l'air au dessus d'elle. Je ne put me retenir de rire et je finit par m'approcher, intrigué. Pour que son approche se fasse en silence, je traversa les feuilles grace à mon pouvoir afin de pouvoir apparaitre derrière elle sans qu'elle ne s'en rende compte. Une fois arrivé à mon but, je me mit à sourire et je tendis alors ma main vers elle pour la toucher à l'épaule et m'exclamer:

«Hey Salut! Tu sais que tu fais flipper avec ta feuille?»

Bon et bien ça c'était dit... ce qui était sur c'est que je n'allais pas par quatre chemins. Je la fixais, ma main posée sur son épaule en quête d'une réaction de sa part. Je ne voyais pas son visage mais rien que de dos elle avait l'air d'une jeune fille douce et attachante. Je me trompais peux être mais quoi qu'il en soit j'avais bien envie de m'ammuser un peu avec elle...

Elle sursauta avant de se retourner et de me faire face, une drôle d'expression sur le visage qui suivit par un sourire. Je dois avouer que j'espérais une réaction un peu plus agressive... Je sais pas, elle aurait put se retourner prête à me frapper où même arborer une expression un peu plus effrayée... Mais non, elle avait ce sourire aussi radieux qu'étrange... Qu'elle déception, moi qui me faisait une joie de la déranger. Oh puis peu importait... Je trouverais bien quelque chose pour lui ôter quelques minutes son sourire.

" - Salut, en fait, je ne faisais que la regarder. Mais il est vrai que ça peut faire flipper de voir une fille en train de regarder une feuille de cette manière."

*En effet... c'est flippant...* Qu'est ce qu'elle pouvait être niaise... Je ne sait pas pourquoi je ne parvenais pas à me contrôler quand je voyais quelqu'un. J'avais l'impression de lui trouver que des défauts. Hmmm... Je crois en réalité que c'était tout simplement parc que je ne trouvais pas matière à réfléchir en eux... Il fallait que je me creuse la tête pour trouver un moyen de les rendre moins monotones à mes yeux. Je la regardais ôter ses écouteurs et éteindre son lecteur et me demandait si elle était pas un peu...étrange... Quoi que tout le monde est étrange... Ce sont toutes ses différences qui nous séparent qui amène la sensation d'étrangeté. Mais chez elle, il semblait y avoir une certaine lueur ou bien obscurité cachée sous son regard, son sourire. Elle me considéra avant de continuer:

" - Mais je peux savoir qui tu es? "

Je ne put m'empêcher de rigoler. Je ne sais pas exactement pourquoi... Sans doute était-ce nerveux... Je baissais alors les yeux et remarquais que mes pieds étaient enfoncés dans les feuilles suite à mon approche. Tout en la regardant, je les dégageaient discrètement de la vase dans laquelle ils c'étaient enfoncés où devrais je dire *dans laquelle ils avaient pénétrés. Un bruit de feuille mortes résonna et pour cacher le son qu'elles provoquaient je m'exclamais:

«Je m'appelle Victor et toi c'est quoi ton nom? »

Sans attendre sa réponse je me passais la main dans les cheveux en les ébouriffants avant de continuer:

«T'habites Birdsall? »

J'avais envie d'en apprendre un peu plus sur elle. Ca m'intéressais de connaître la vie des autres pourquoi pas m'en resservir. Et puis même, c'était toujours mieux de savoir à qui on avait à faire, qu'il est l'air ou non inoffensif. Je la regardais fixement tout en jetant un oeil aux alentours, il y'avais peu être un magasin intéressant par là... Malheureusement tout semblait mort... Seule très peu de gens se promenaient dans les rues et dans le parc, et même le temps semblait s'être arrêté. Le ciel gris contrastait avec la couleur intense de l'automne pendant qu'une atmosphère glaciale pesait sur la ville.

Elle s'appelait donc Marine? C'est bizarre je n'avais jamais rencontré de Marine auparavent... C'était jolie comme nom... Mais ca ne changeait rien à ce que je pensais d'elle. Mais ce qui me surpris le plus, ce fut le fait qu'elle soit une pensionnaire. Une pensionnaire de Rédemption? Ce ne pouvait être que ça. Cela signifiait donc qu'elle possédait un pouvoir elle aussi. Interressant... Je me demandais qu'elle pouvait bien être sa particularité. Peux être manipulait elle les couleurs, où le vent... Je la voyais en train de jouer avec sa feuille comme ci celle ci lui était précieuse et qu'il ne fallait pas la lui briser. J'avais beau chercher l'intérêt qu'il y 'avait à jouer avec une feuille, je n'en trouvais pas. Je fixais à mon tour cette petite feuille rouge qu'elle tenait dans ses mains et qu'elle s'amusait à faire tournoyer. Je finis par lui répondre sans lâcher mon regard de la feuille:

«Je suis aussi un pensionnaire de Rédemption. »

Je tournais alors mon regard vers elle, observant la couleur sombre de ses yeux. Je me mis alors à lui sourire. Un sourire sadique et sur de lui, qui pourtant ne recellait aucune méchancetée, juste des envies mesquines qui attendaient d'être assouvies. Je n'avais pas envie d'être méchant avec elle, du moins pas maintenant. Généralement je préférais m'attaquer ouvertement aux personnes qui le méritaient, qui me tapaient sur le système. Quand aux jeunes filles innofenssives comme elle, je préférais me jouer d'elles, sans pour autant me retenir d'être parfois mesquin avec elles.

«Je suis nouveau. »

Je ne sais pas pourquoi je trouvais utile de le rajouter. Peux être pour justifier le fait que je ne l'avais jamais vu, ou tout simplement pour engager la conversation. Quoi qu'il en soit, une envie commençait à me démanger. Celle de lui piquer sa feuille. Je sais pas pourquoi... ce devait être mon coté kleptomane qui ressortait. Le plus souvent, c'était la valeur en elle même des objets qui m'intéressait, mais c'était tellement plus amusant de s'attaquer à la valeur sentimentale des choses... J'étais conscient que ce n'était pas non plus un objet extrêmement précieux à ses yeux, cette simple feuille morte tombée au hasard sur le tapis que formaient ses soeurs, mais je savais que ca allait l'embeter... du moins je l'esperais... et pour la simple envie de la taquiner un peu, je me mis à l'action. D'un geste je tendis mon bras et attrapa la main de l'adolescente avant de retirer la feuille de ses doigts et de la porter à mon regard. Je l'observais alors un instant, un oeil fermé, et l'autre scrutant les moindres détails de ce cadavre couleur sang.

«Elle a quoi cette feuille pour que tu la regardes comme ça? »

Je détournais quelques secondes mon attention de ma prise pour jeter un coup d'oeil à la jeune fille et de lui rendre un sourire moqueur. Je baissais mon bras, la feuille toujours prise au piège dans ma main. J'aurais put le laisser tomber où la briser pour encore plus l'énerver, mais ce n'était pas mon genre de faire du mal de cette manière... C'était trop... Rentre dedans... Et puis je n'aurais eu aucun intérêt à le faire, je n'étais pas une brute et puis il manquerait plus qu'elle se mette à me sauter dessus où à chialer... Non... J'aimais attendre, être patient, et réfléchit dans mes actions...

Il fut d'abord surpris par sa réaction. Elle semblait si passive... Au lieu de m'empêcher de prendre sa feuille, elle en attrapa une autre qu'elle observa avant de la lâcher dans le vent. Je ne put retenir un petit soupir agacé. J'aurais peux être put être touché par son sourire, mais non... Ca ne faisait que m'agacer davantage. Je n'aimais pas ne pas arriver à mes fins avec quelqun... Je ne savais même pas si elle faisait ca parc que c'était dans sa nature ou tout simplement parc qu'elle était consciente de ce que je recherchais. Quoi qu'il en soit, elle avait le mérite de me mettre un peu mal à l'aise. Je l'observais, réfléchissant à un moyen de la faire réagir plus... violemment? Je ne cherchais pas non plus à ce qu'elle s'énerve sur moi et qu'elle me court après pour ensuite me sauter dessus et me faire ma fête, quoi que à aurait sans doute été drole... Non, plus sérieusement... Je dois avouer que même si elle m'agaçait, je la trouvait intéressante. Peux être parce qu'elle était complexe... Parce qu'elle ne se laissait pas avoir aussi facilement... D'une façon elle était intrigante et sa complexité m'incitait à chercher à mieux la comprendre, à mieux la cerner, chose que je ne parvenait pas à faire malgré tout mes efforts. A ce moment là elle me posa LA question...

" - Et toi? Pourquoi tu m'as pris ma feuille? Pour m'embêter?"

Je ne put me retenir de rire face à sa perspicacité. Impressionant... Elle semblait mieux me comprendre que moi je la comprenais... Mon rire résonna dans le parc comme échos, rompant le silence pesant de Birdsall. Que répondre à ça? Je n'étais pas du genre à garder ce que je pensais pour moi. Enfin du moins, je ne voyais pas l'intérêt de lui mentir pour une telle chose. Moi qui pourtant passais mon temps à mentir et tromper les gens, je restais tout de même quelqu'un d'un peu trop franc parfois. Enfin... de toute manière elle devait se douter de la réponse, et si ca se trouve elle attendait simplement que je réponde "non" pour ensuite pouvoir m'enfoncer. Mais sur le coup, je n'allais pas lui faire la joie d'être déstabilisé et une fois que j'eus bien finit de rire, je lui répondit:

«En effet c'est ce que j'essayais de faire... Mais apparemment c'est raté. »

J'arborais alors une grimace amusante laissant paraître un petit air de chien battu. Je ne put me retenir d'émettre un deuxième rire un peu moins bruyant. Mon regard se reposa alors ensuite sur elle. Je laissais échapper un soupir avant de regarder la feuille morte toujours dans mes mains et de la lui tendre avec un sourire attachant. Je lui demandais alors avec un air interrogateur:

«Au fait comment ca se fait que tu sois ici? »

Ca on pouvait dire que c'était du hors sujet... Je ne cherchais pas à éviter la conversation, mais cette question m'était venue en tête comme ca... En effet, même si moi je m'étais échappé des barrières de cette prison au doux nom de Rédemption, elle comment elle avait fait? C'était elle aussi enfuie? Mais par qu'elle moyen? Si ca se trouve elle avait comme lui et avait utilisée son pouvoir, encore inconnu à mes yeux. En fait plus j'y pensais et plus je me disais qu'elle était un mystère à elle même. Un mystère que j'arriverais sans doute jamais à découvrir, mais je savais que je ne perdais rien à essayer...

Je la regardais un instant écoutant sa réponse... A vrai dire ca ne répondais pas vraiment à ma question... mais tant pis... Je n'allais pas polémiquer sur si peu... Si ca se trouve elle l'avait fait exprès, elle voulait tout simplement pas en parler. Je ne répondis d'abord pas à sa question et mon regard se tourna sur les alentours. Il n'y avait pas grand chose, mais je parvint à apercevoir un petit café plus loin. Il était dans un coin de rue, en dehors du parc. Des tables en plastique avaient étés étalés sur le trottoir, mais personne ne s'y était installé... En même temps... normal vu le temps qu'il faisait... Malgré tout, une lumière faible et chaleureuse émanait de l'intérieur. J'aperçus un vieil homme sortir du café, emmitouflé dans son long manteau noir, une cigarette à la main... Ahhh... Comment mourir plus vite... Sans attendre j'attrapais la main de Marine pour lui retirer délicatement la feuille et la laisser s'envoler dans de petits tourbillons jusqu'au sol. Je regardais sa trajectoire amusé avant de m'accaparer la douce main de la jeune fille, et de la rendre prisonnière de la mienne.

«C'est étrange comme ta main est froide... »

Je ne comptais pas répondre à son retournement de question. Je sais pas... je ne cherchais pas à le cacher, ni à la taquiner une nouvelle fois. Non je n'avais simplement pas envi de répondre. Et puis je n'étais pas du genre à ne pas assouvir mes envies. Au contraire, il m'était regrettable de dire, que la plupart du temps, je faisais que ce don j'avais envie au dépends des autres, malheureusement pour eux... Je m'apprêtais à reprendre la parole quand mon attention fut attirée par son poignet. Sans attendre, ni sans même lui demander la permission, je relevais doucement la manche de son manteau pour y apercevoir des bracelets. Je les observais avec un sourire avant de rabattre la manche et d'enfin m'exprimer:

«Un café ça te dit? C'est moi qui invite. »

Je lui tirais alors la langue avant de commencer à m'avancer en direction du petit café au coin de la rue, l'entraînant avec moi par la main. Pour tout dire... je n'avais pas d'argent sur moi... en fait j'en avais rarement, vu que la plupart du temps ca ne m'était d'aucune utilité... Même si parfois j'essayais tout de même de gagner honnêtement les biens matériels dont j'avais envie, je ne pouvais la plupart du temps pas résister à ma kleptomanie. Enfin... ce n'étais pas aujourd'hui qu'il allait se privé d'un café jusque parc que ses poches étaient vides. Bien sur il se retint d'en faire part à Marine, pour ne pas lui donner une bonne raison de refuser son invitation.

Content d'obtenir une réponse positif, j'accélérais le pas jusqu'à la sortie du parc. Cette fois ci ses pas ne se faisaient plus discrets. On entendait les feuilles craqués, se déchirées sèchement sous mes basket, suivis de près par les pas de Marine. Je sentais sa main froide dans la mienne. J'aurais put la lâcher, mais je préférais la garder étreinte dans la mienne, pour qu'elle me suive. Je sais pas... au cas où elle tenterait de fuir. Je ne cherchais pas à la retenir prisonnière non plus... Elle avait juste à essayer de se débattre pour que je la lâche. Mais sur le coup, je n'avais pas vraiment réfléchit et l'idée m'était tellement venue en tête rapidement que je l'avais empoignée sans vraiment prendre le temps de lui demander... Pendant le chemin jusqu'à la sortie du parc je lui déclarais avec un clin d'oeil:

«C'est pas aux filles de payer. »

Je finis par arriver dans la rue. Rue que je longeais alors, tenant toujours précieusement la main de Marine, l'entraînant avec moi dans une étreinte un peu moins brute que dans le parc.
Comme je me l'imaginais, le café n'était pas bondé ce jour là. Quelques hommes buvaient une bière sur le comptoir en regardant un match de football à la télé accompagnée par la serveuse appuyée sur le bar. Au fond de la salle un homme était fixé sur l'écran de son ordinateur, un café fumant à ses cotés. Hmmm... Je lâchais enfin prise sur Marine et je m'approchais de la serveuse avant de lui demander deux cafés. Une fois ma commande prise en compte je me tournais vers Marine et l'invitait à m'accompagner à une petite table vers le fond, à l'opposé de l'homme qui discrètement jeta un regard sur nous. Ca faisait du bien de s'assoir... C'est pas que le chemin jusqu'à Birdsall avait été épuisant... mais presque...

Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne venais pas souvent dans les bars et les cafés. Je sais pas... je trouvais ça ennuyeux... Je ne parle bien sur pas des boites de nuits et des bars branchés, mais des lieux comme celui ci, ennuyeux, fréquentés la plupart du temps par des personnes âgés et des alcooliques... Mais bon... l'idée de prendre une boisson chaude en compagnie d'une jolie blonde, m'avait incitée à mettre les pieds ici. D'accord je n'avais pas d'argent... mais tant pis, je trouverais bien un moyen de passer entre les mailles du filet... comme d'habitude... Je n'étais pas du genre à me prendre la tête avec si peu. Enfin du moins, je verrais ça plus tard. Mon objectif premier, pour le moment, était de boire ce fichu café qui tardait à arriver.

Décidement... j'avais tant la tête d'un voleur que ça? Pourtant j'étais doué pour jouer la comédie... Combien de personnes j'avais embobinés avec mes techniques de beau menteur? Je trouvais toujours le moyen de les manipuler par un moyen ou un autre... Peux être parc que je restait malgré tout honnête avec elles, d'une façon ou d'une autre. Je n'avais jamais mentit sur qui j'étais, sur ce que j'aimais... En ce qui concernait mon passé? On ne pouvait pas appeler ça du mensonge... Je faisais juste en sorte d'éviter le sujet pour ne pas qu'on découvre ma vraie nature. Je mentais sur l'essentiel, sur ce qui me permettrait de les mettre dans ma poche. Mais apparemment elle n'avait pas envie de se prendre au jeu... Quelle froideur...
D'un geste j'attrapais ma tasse de café et la portait à mes lèvres sans un mot. Le goût était quelque peu... amer... Je ne m'y connaissais pas vraiment en café, mais ça se voyait que celui là n'était pas un café de luxe... A moi que c'était tout simplement parc que je n'aimais pas le café... Hmmm.... possible. C'est vrai que je n'avais jamais trouvé un café aussi bon que ça... J'en buvais juste pour leur capacité à me sortir de la brume matinale, ou tout simplement pour m'occuper les doigts quelques instants... Quoi qu'il en soit je le but d'une traite, déposant ensuite la tasse sur la table et regardant Marine avec un sourire mystérieux. Je croisais mes bras sur la table et m'appuyais dessus, la fixant toujours, avant de déclarer calmement:

«Pourquoi doutes tu de ma parole? »

C'est vrai ça... Pourquoi tu doutes de ma parole pourtant si honnête et innocente? Il n'y a pas de raison... Moi qui est toujours été si prévenant, si attentionné avec les autres... Hmmm... Bon j'avoue je m'égare un peu là... Mais bon... je pensais avoir bien joué le jeu du petit innocent... Mais bon... passons... Si ca se trouve... Elle lisait dans les pensées! C'est vrai ça! Je ne connaissais toujours pas son pouvoir... Sans attendre je me redressais et lui demandais comme si je venais d'avoir une illumination:

«Mais au fait... C'est quoi ta particularité? »

Décidément, elle n'avais pas l'air de vouloir coopérer. Je ne put m'empêcher d'émettre un soupir. A vrai dire j'avais dans l'idée première de la laisser là en plan, et de partir discrètement par les toilettes. Mais bon... même si elle m'était quelque peu agaçante, elle m'intriguait et il faut avouer que je la trouvais plutôt mignonne. D'un geste je me redressais et m'approchais de Marine avec un petit sourire avant de lui demander de me suivre. Malgré tout, je n'attendis pas sa réponse et je l'empoignais par le bras avant de me diriger avec elle dans les toilettes. Le peu de clients du bar nous observa nous diriger à toute hâte par la petite porte avec une drôle d'expression sur le visage. Je ne put m'empêcher de rire intérieurement en voyant leurs têtes et avant de refermer la porte derrière moi, je m'exclamais à leur égard:

-On reviens!

Je me retournais alors face à Marine, fier de moi. Oh oui j'adorais que les regards se posent sur moi comme ça. Surtout quand je préparais un mauvais coup. Enfin... Ce n'étais pas aussi bien que de dévaliser une banque, mais au moins tout le monde se souviendrais de mon visage, et ce serait d'autant plus drôle. D'habitude je préférais ne pas trop attirer l'attention et agir le plus anonymement possible afin de ne pas être harceler par les ennuis et pouvoir continuer à vivre une vie simple. Mais cela n'empêchait pas que j'aimais bien me faire remarquer de temps en temps. Pour deux cafés, je n'allais pas finir ma vie en tôle. Avec un sourire je soupirais et observait Marine avant de m'approcher d'elle et de l'attirer contre le mur.

-Bon! Tu veux une démonstration de ma particularité?

Sans attendre j'approchais mon visage d'elle et avant que ma peau rentre en contact avec la sienne, je disparaissais à travers elle avec un sourire. J'atterris alors dehors dans une sombre ruelle. Je vérifiais alors qu'il n'y avais personne et je retraversais le mur pour retourner auprès de Marine à qui je souris.

-Alors? Ca te plaît?

J'arborais un sourire fier de moi, pendant que je m'adossais au mur prés d'elle. L'observant avec insistance pour capter la moindre de ses expressions. J'entendais des bavardages venir de l’intérieur du café. Sans doute se demandaient ils se qu'on faisait dans les toilettes... D'ailleurs ses bruits de murmures, furent très vite suivis par des pas qui se dirigèrent devant la porte avant de frapper. C'était une voix de femme qui nous demandait de sortir. Sans doute la serveuse de tout à l'heure, avec sa voix rauque et son intonation de camionneur. Enfin... Elle aurait beau taper sur la porte, cela ne m'inciterait pas pour autant à sortir.

Pratique? Oh que oui ça l'était! Combien auraient souhaitez,au moins un jour dans leur vie, devenir insaisissable, vivre au delà de toute barrière, ne plus avoir aucune limite? Un peu prés tout le monde une fois dans sa vie, et je ne parle pas seulement des braqueurs et des pick pockets. Jamais je n'ai considéré mon don comme une malédiction contrairement à certains. C'est vrai que n'ai pas vraiment été maudit par mon don, mis à part son apprentissage, contrairement à certains qui ont du mal à vivre avec. Mais ça ne m'empêche pas de ressentir une certaine fierté à pouvoir manier mon don ainsi, même si parfois je rencontre quelques problèmes sans importance.
Mais tout ça ne me disait pas quel don elle possédait... J'aurais bien été tenté d'en remettre une couche et d'insister, mais la serveuse commençais sérieusement à me taper sur les nerfs à taper contre la porte avec cette insistance grandissante. Et puis c'est qu'on avait du mal à s'entendre avec ses injures, quelque peu... étranges... il faut l'avouer. Sans doute une coutume du coin d'accueillir les nouveaux clients ainsi... Quoi qu'il en soit, je ne put réprimer un soupire à l'entendre hurler ainsi au travers de la porte. Pris d'impatience, j'attrapais Marine par la main et la guidait vers le mur en lui déclarant:

«- Aller viens on s'en va elle commence sérieusement à me taper sur les nerfs»

Aussitôt dit, aussitôt fait. Victor traversa le mur, suivi de Marine qu'il tenait fermement par la main. Ils se retrouvèrent alors dans la ruelle froide de Birdsall. Il n'y avait pas plus de monde que plus tôt. En même temps, la nuit tombait à grands pas, et l'ambiance glauque qui trônait la nuit ici, n'incitait pas vraiment les gens à venir s'y aventurer. On se demandait même comment des personnes avaient fait pour venir vivre ici. Avec tous ce qu'on racontait sur le coin, des gens trouvaient encore le moyen de venir habiter dans cette ville, si on peux appeler ça comme ça.

Sans attendre je me tournais vers Marine avec un grand sourire, retenant toujours sa main dans la mienne. Une habitude que j'avais à maintenir certaines personnes par la main. Cela m'évitait de trop perdre de temps à leur expliquer mes intentions et de foncer. Et puis je trouvais ça agréable de tenir sa main. J'entendis une sorte de clocher se mettre à sonner. Je ne savais même pas quelle heure il était, mais à mon avis j'étais partit depuis maintenant un bon bout de temps. Tout était sombre, un vent glacial soufflait et accentuait a fraîcheur des rues. Je lâchais alors sa main pour m'étirer, tenant mes bras en l'air soupirant.

«-Le café t'a plut?»

A sa réponse je ne put m'empêcher de sourire. Moi ? Payer ? Ce n'étais pas aujourd'hui que j'allais me mettre à devenir honnête. Et surtout par pour un petit café de deux euros pièces. Ouais je sais ... Les gens tentent de gagner leur vie et si tout le monde faisait comme moi ils seraient ruiner... Mais bon, il n'y a personne pour me surpasser dans cette matière, alors les petits commerçants sont tranquilles. Et puis j'étais sur que si elle avait l'occasion de vivre comme moi, elle y prendrait très vite gout... Malheureusement elle n'en avait pas l'occasion, et elle était condamnée à ne jamais connaître cette vie. C'est sans doute cette existence qui lui avait été donnée qui la rendait aussi ... *Enfant modèle ? *. Je ne m'imaginais pas du tout vivre aussi simplement qu'elle. Peux être était ce dut au rythme de vie que j'avais prit, à mon éducation et au caractère que j'avais développé... Mais dans tout les cas, si je devais être séparé de mon pouvoir, je ne sais pas comment je vivrais... Ce serait sans doute impossible pour moi , je deviendrais qu'une simple personne parmi les autres. Et je n'en suis pas une, je suis Victor, je suis moi, le meilleur, l'insaisissable, celui qui réussira à obtenir la fierté et l'amour de son père, celui qui toujours sera accompagné mais qui à jamais sera seul...

« Et bien la prochaine fois il sera meilleur ! Et puis ne dit on pas qu'on apprécie toujours mieux ce qui est gratuit ? »

D'accord ce n'était pas vraiment ça qu'on disait... Mais on s'en fou non ? Tous ces gens avec leurs expressions bizarres ... Qui la plupart du temps se contredisent... Et puis si ca se trouve, j'allais sans doute finir dans les grands ouvrages philosophiques avec ma conception de la vie. Enfin... On en reparlera dans une dizaine d'années.
Notre conversation fut interrompue par une voix rauque et agressive venant de l'entrée de la rue. Sans attendre je me retournais en direction du cri et je découvrais un vieil homme aux traits plutôt familiers... Hmmm... Je l'avais déjà vu quelque part. Je n'étais pas du genre à me rappeler des visages, m'occupant la plupart du temps, que de ce que j'avais à faire, et il me fallut un petit moment avant de me rendre compte que c'était un des clients du café. Je fut tout d'abord surpris, mais très vite un sourire s'immisça sur mes lèvres quand la serveuse apparut avec son torchon dans les mains. Ils échangèrent quelque mots avant de s'approcher en jurant. Vive les insultes d'ailleurs... Tellement inutiles que je vais m'abstenir de les retranscrire. Comme ci ils étaient capable de m'attraper... Je ne put d'ailleurs retenir davantage mon soupire d'exaspération et je me tournais vers Marine. Devais je la laisser ici ou l'emmener avec moi ? A vrai dire je n'avais pas vraiment envie de m'embarrasser d'elle, elle ne ferait que me ralentir, et puis... son coté niais commençait à me désesperé... Pourquoi ne lui donnerais je pas une occasion de ressentir un peu d'adrénaline dans sa vie ? Ce fut comme une illumination pour moi, ce petit coté pervers et mesquin qui ressortait en moi avec envie... Je lui chuchotais en l'embrassant sur la joue :

« Enchanté de t'avoir rencontré Marine ... J'espère qu'on se reverra ! »

Je me redressais alors et lui dédiait un clin d'oeil avant de courir en direction du mur formant un cul de sac. Je le traversais sans difficulté et me dirigeais en direction de Rédemption sans perdre de temps. D'accord ce n'était pas très malin d'avoir fait ça, surtout que j'aurais bien aimé voir sa réaction fasse à ce coup bat... Mais c'était d'autant mieux de l'imaginer face à eux. J'aimais tellement ça... Peux être la révérais je à Rédemption ! Si c'est le cas, je ne donnais pas cher de ma peau, si elle parvenait ne serais ce qu'à l'atteindre. J'avais hâte de voir ca. Peux être en apprendrais je un peu plus sur elle, découvrirais je une partie moins ennuyante de sa personnalité. Enfin... c'est surtout la tête sa réaction face à moi qui me motivait à la retrouver. Et puis, je ne connaissais toujours pas son pouvoir, malgré mes tentatives pour le découvrir. Peu importe... Je finirais bien par le savoir, et puis ça n'allais rien changer à ma vie de ne pas le savoir.