~ Nightmare~ {Pv: William}

C'est avec un terrible mal au crâne que Roxane entra dans sa chambre. Le temps était froid et morne, quasiment comme tous les jours qu'elle avait passés au sein de l'établissement. Il était à peine huit heure du soir mais la jeune fille était épuisée et ressentait un réel besoin de sommeil. Elle était seule dans sa chambre, ses deux colocataires devaient sûrement vagabonder dans l'établissement à cette heure et ne rentreraient que plus tard. Rox se dirigea vers sa salle de bain, prit une douche fraîche et un doliprane pour faire passer la douleur. Se déshabillant face au vieux miroir au-dessus du lavabo, elle revêtit sa nuisette bleu layette et jeta ses vêtements de la journée par terre près de son lit, trop fatiguée pour les ranger tout de suite. Ne prenant même pas la peine de se glisser sous les couvertures, elle s'écroula sur le matelas.

Rox redoutait désormais le moment de sombrer dans les bras de Morphée. En effet, depuis son arrivée au centre, la jeune fille ne rêvait plus. Enfin, elle ne rêvait plus au sens où elle l'entendait. Au lieu de voir des brides d'avenir comme elle en avait l'habitude, Roxane ne voyait plus qu'une seule et même séquence qui tournait en boucles, dans sa tête. Des portes. De larges portes de bois massif, c'est la seule et unique chose dont elle se souvenait au réveil. Depuis près de deux semaines elle se réveillait avec cette sensation d'inachevé, d'inaccompli, comme si elle avait raté quelque chose, quelque chose d'infime qui lui donnerait la clé de ce songe et qui lui permettrait d'avancer. C'est donc avec appréhension qu'elle s'enfonça dans le sommeil, trop épuisée ce soir-là pour lutter contre l'endormissement.

La demoiselle se tournait et se retournait dans son lit. Les poings crispés, le sommeil ne parvenait pas à apaiser ses traits tendus.

~ Et le Rêve commença… ~

Roxane marchait dans un couloir. Oui voilà, ça devait être ça, un couloir sombre et étroit, recouvert de parquet. Un couloir espacé régulièrement par des portes en bois. Les même portes qu’elle voyait depuis un certain temps déjà. Sauf que cette fois-ci son regard ne s’arrêta pas au pas de ces portes, mais elle put apercevoir de petites plaques sur chacune d’entre elles sur lesquelles était inscrit quelque chose qu’elle n’arrivait malheureusement pas à déchiffrer. L’atmosphère était plus que pesante et la jeune fille progressait difficilement. Etrangement, elle éprouvait une drôle d’impression, une sorte de… déjà vu. Evidemment, elle avait fait ce rêve à maintes reprises, bien que ce soir-là le songe avait commencé à se modifier. Pourtant elle avait la sensation que certains détails, par exemple la teinte et le craquement que produisait le parquet, ou les poignées de portes, ne lui étaient pas étrangers comme si le lieu qu’elle rencontrait en rêve ne lui était pas inconnu dans la réalité. N’était-ce pas un endroit qu’elle empruntait tous les jours ? Rox mit un certain temps pour se rendre compte qu’il s’agissait bel et bien d’un couloir du centre. Un des couloirs de Rédemption…

Pourquoi ? Pourquoi ce stupide rêve lui faisait voir un banal couloir ? N’était-elle pas sensée soulever le voile sur une partie du futur, ou à la rigueur du passé ?

Après un long moment, elle aperçut enfin le bout de cet interminable corridor. Elle parvenait à distinguer une énième porte mais cette fois ci pas de chaque coté du mur mais bien en face d’elle. Nez à nez devant la petite poignée d’ivoire, elle posa la main sur celle-ci qui finit par s’ouvrir. En face d’elle, le vide. Le grand vide noir, tout noir. Irrésistiblement attirée par l’infini qui s’offrait à elle, elle pénétra dans le néant. Et là, surprise. Il n’y avait rien derrière cette foutue porte, enfin, rien de matériel. Alors elle entama sa chute. Lente. Douloureuse. Presque insoutenable. Roxane criait dans son rêve mais également dans l’obscurité de la chambre n°2. Après une interminable descente, la jeune fille toucha enfin le sol. Elle venait d’atterrir dans un univers… étrange. Une brume fantomatique l’empêchait de distinguer grand chose. Elle se heurta contre une espèce de pierre longue et lisse. Une tombe… Une première, puis une autre, puis encore une. Toujours sur chacune d’entre elles une inscription floutée, illisible, comme pour les portes du couloir. Terrorisée par sa macabre découverte, Rox continua d’avancer à travers les tombes. Tout d’un coup, sa vision se clarifia et elle réussit à déchiffrer les noms sur les tombes.

« Jello Nesa » ~ « Asema Damm » ~ « Ellina Boumrin » ~ « Yherra Noonf » ~
« Caarnom Zainoïv » ~ «Mairi Allres » ~ « Mlatakwe Sheniill » ~
« Rian Kienb’Ore » ~ « Khetsie Tseku »

Ces patronymes sonnaient faux à l’oreille de Roxane. Les draps trempés, la respiration hatelante, gémissant dans son sommeil, elle se réveilla en sursaut lorsqu’elle entendit la porte de sa chambre s’ouvrir.

Cela ne faisait pas longtemps que j'étais à rédemption mais, déjà des rumeurs circulent des personnes disparaissent sans savoir pourquoi. Enfin ce ne sont que des rumeurs la plupart sont infondées et fausses mais, pour un esprit comme le mien, je n'arriverai pas à dormir tranquillement tant que je ne serai pas si cela est vrai ou faux. Et ce jour-là je n'arrivais pas à dormir, essayant de découvrir le vrai du faux personne ici n'en parlait ou du moins pas à voix haute. Je ne pouvais dormir réfléchissant cette nuit là sur mon lit entendant le tic-tac de mon horloge, n’en pouvant plus je me suis levé et me suis décidé à aller prendre une douche histoire de me remettre les idées en place. Cette douche me fit du bien et je dois avouer que ça me remit l'esprit en place j'en avais grandement besoin mais, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à tout cela.

Je marchais dans les couloirs ou plutôt j'errais dans les couloirs sans but perdu dans mes pensées. Au bout d'un certain temps, je m'étais décidé à faire un tour dans la bibliothèque, espérant trouver quelque chose sur ces disparitions. Je crois que j'y suis resté longtemps peut-être même trop longtemps, car j'étais exténué, je ne savais plus l'heure qu'il était. La seule chose que je me souvenais c'était l'étage dans lequel je me trouvais actuellement.

Mais, je fus sorti de ma léthargie par un cri, cela venait d'une des chambres du premier et je dois avouer que mon cerveau fut stimulé par le fait que c'était peut-être la réponse à ces disparitions sans explication. Mon sang ne fit qu'un tour et je me suis mis à courir sur mes pas pour voir d'où provenait le cri, je restai un moment entourés des chambres en tendant l'oreille, une fois localisé je me suis approché de la porte et un doute s'empara de moi, je suis resté figé quelque instant avant de poser ma main sur la poignée et de la tournée et d'ouvrir la porte.

Je vis une jeune femme sur son lit, j'avais encore agi sans réfléchir, j'étais parti tête baisser encore une fois, je regardai la jeune femme un moment avant de pouvoir dire.

-Vous allez bien mademoiselle, je vous ai entendus crier...

Le ton de ma voix diminua et je repris ma phrase après la petite pause que je venais de faire.

-... Avec ses rumeurs de disparitions, j'ai cru qu'il vous arrivait la même chose mais, visiblement ce n'était qu'un cauchemar.

Je suis resté là à l’entrée de cette chambre ne sachant pas vraiment comment réagir, j’attendais simplement la réponse de la jeune femme.

Quelqu'un venait d'entrer dans sa chambre. Elle apercevait seulement sa silhouette qui se dessinait dans l'obscurité de la pièce. Peut-être Roxane avait-elle crié mais elle entendait uniquement son coeur tambouriner sa poitrine, tant son cauchemar restait encore ancré dans sa mémoire. Le jeune homme se tenait maintenant en face d'elle, en effet il devait bel et bien s'agir d'un garçon à en juger sa carrure. Il devait sûrement être en train de lui parler mais la jeune fille n'entendait rien de ce qu’il disait, elle voyait juste ses lèvres bouger. Jusqu'à qu'elle comprenne ce mot : disparitions.

~D i s p a r i t i o n ~

.
Disparitions. Qu'est ce qu'ils avaient tous avec ça ? Raphaël, maintenant lui ? Elle allait devenir folle. Complètement folle. C'était quoi ce centre qui accueille des élèves possédants des dons plus qu'inquiétants les uns que les autres, et où certains de ces mêmes élèves disparaissaient soudainement ? La réalité ? Une hallucination tout droit sortie de son esprit ? Un cauchemar ?
Et puis qui était-il, cet inconnu, pour pénétrer dans une chambre à l'étage des filles au beau milieu de la nuit ? Bon d'accord, c'était elle qui avait du crier en rêvant et le jeune homme avait sûrement du l'entendre.

Son esprit divaguait, tout se fit confus, embrouillé dans son pauvre petit crâne. A mi-chemin entre le monde des songes et le monde réel, elle se perdait dans des digressions insondables.
Soudain, son sang se glaça dans ses veines. Elle venait de se qu’à son arrivée à Rédemption, elle avait été mise au courant qu'elle occuperait désormais la place d'une élève qui avait disparue, morte ou simplement évanouie dans la nature, personne n’avait pu lui donner plus d’amples renseignements. Billie Nomura. C’était son nom. Un soir, peut-être un soir comme aujourd’hui, elle avait disparue de cette chambre sans laisser de trace. Qu’est ce que ça faisait de dormir dans le lit d’une morte, se demandait Roxane ? Peut-être était-ce la cause des cauchemars étranges, bien trop réels pour sembler faux, qui effrayaient d’autant plus la jeune fille car celle-ci détenait un don de prémonition. Tous ses rêves se réalisaient. Il fallait prier pour que celui-ci ne se réalise pas….

Encore toute tremblante, Roxane voulut sortir de son lit. Déroulant les draps dans lesquels elle s’était emmailloté en dormant, elle posa ses pieds au sol et se mit debout péniblement. A peine avait-elle fait trois pas vers le jeune homme, en tenue assez légère il faut bien le dire, qu’elle tituba et manqua de tomber, se retenant de justesse à un des barreaux de son lit. Brûlante de fièvre, sa respiration se faisant sifflante, elle préféra se rassoir sur son matelas. Tout devenait flou, la tête lui tournait, mais il fallait à tout prit qu’elle reste consciente, qu’elle ne sombre pas à nouveau dans la profondeur de son Cauchemar. Revoir toutes ces tombes, promesses d’un futur bien plus noir qu’elle ne l’avait imaginé était vraiment au-dessus de ses forces pour le moment.

Je suis resté devant la porte un moment et je n'ai eu aucune réponse la jeune femme semblait préoccupée et perdue à la fois. Son cauchemar ne devait pas être qu'un simple cauchemar. Je la vis ce levé et faire trois pas en ma direction en petite tenue. Je la vis retomber, j'avais fait à peine un pas vers elle qu'elle se retenait au barreau de son lit avant qu'elle ne se rassoie sur son lit. Sur le coup j'ai eu vraiment peur qu'elle soit inconsciente sans compter que sa respiration se faisait plus sifflante qu'une personne habituelle peut-être à cause du cauchemar même si je n'y croyais pas.

Jusque là, j’étais resté en retrait et en observateur si je peux dire mais, là je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je fis alors ce qui me parût logique. Je me suis mis à avancé vers elle une fois suffisamment près j’ai posé ma main droite sur son front et fus obligé de constaté de voir qu’elle était brûlante puis je pris son pouls qui était plus rapide qu’habituelle. On apprend beaucoup de chose quand on vit avec sa tante docteur. Enfin bref je fini par dire tout en gardant ma main sur son front.

-Tu devrais peut-être te reposer un peu c'est ce qu'il y a de mieux que le sommeil surtout un pré un cauchemar.

Je la regardais et j'ai remarqué qu'elle luttait contre son sommeil. Les questions qui me venaient étaient pourquoi ? Depuis quand avait-elle ce cauchemar ? Es que c'était bel et bien un cauchemar comme je le pensais ? J'avais appris que toutes les personnes avaient un don avait-il un rapport avec tout ça. Puis-je me suis décidé à lui dire.

-Depuis quand n'a pas tu eus de nuit complète ? Ce n'est pas un simple cauchemar je me trompe mademoiselle.

Je me suis assis à côté de la jeune femme après avoir posé la question, je ne pouvais pas la laisser dans cet état et à cette heure là, ça m'étonnerai que l'infirmerie soit ouverte. J'avais retiré ma main de son front et essayé de voir s'il y avait pas de l'eau un vase, un verre ou une bouteille pourquoi pas pour humidifier quelque chose et le posé sur son front pour la rafraîchir un peu.

Après être resté de longs instants sur le pas de la porte, le jeune homme en face d’elle se décida enfin à bouger. Roxane, toujours aussi faible, frissonnait, assise sur le rebord de son lit malgré la fièvre qui la tenait. Elle sentit l’inconnu poser sa main sur son front et prendre son pouls sans dire un mot. Sa respiration était toujours saccadée, même si son esprit se faisait progressivement plus clair et ses pensées plus limpides.

Me…Merci

Bafouilla-t-elle, s’adressant à l’inconnu qui avait commencé à s’occuper d’elle.

Une image, claire, nette, s’imposa alors à elle. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait un cauchemar comme celui-ci, contrairement à ce qu’elle pensait. Un lac. Un lac qui ressemblait étrangement à celui de l’internat. Une coïncidence ? Difficile à croire. Un lac à l’eau trouble à la surface duquel flottaient… des êtres humains. Morts. Des cadavres, en fin de compte. Des cadavres sans visages. Pourquoi se rappelait-elle donc de ça maintenant ? Elle ne souvenait pas pourtant avoir déjà rêvé de ça. Qu’est ce que tout cela voulait bien signifier ? Roxane ne comprenait plus rien, elle était perdue, désorientée.

Elle n’avait pas fait ce rêve pour rien, elle en était persuadée. Une intuition lui soufflait que les noms étranges inscrits sur les pierres tombales n’étaient pas dépourvus de sens, il devait il y avoir une certaine logique dans tout ça. Bien. Roxane n’avait plus qu’une seule idée en tête, découvrir pourquoi avait-elle vu ça et résoudre cette sorte d’énigme. Puisqu’il fallait bien commencer quelque part, quelque chose lui disait qu’elle devrait déjà noter les patronymes gravés sur les tombes. Ainsi, elle y verrait peut-être plus clair.

Articulant avec difficulté, elle serra dans la sienne la main du jeune homme et lui demanda d’une vois à peine intelligible :

Est-ce que… Est-ce que t’aurais un stylo et un papier ? S’il te plaît…

[Dsl c'est pas super j'essayerai de me rattraper]

J'étais toujours assis à côté de la jeune femme à la recherche de quoi la rafraîchir quand je l'entendis me dire merci, je lui souris et reparti dans mes pensées, je ne pouvais m'empêche de penser à toutes ses disparitions. Je n'arrive pas à trouver un seul indice pour m'éclaire et cela m'énerve au plus haut point. Mon regard fini par se poser sur la table de chevet d'une autre jeune fille de la chambre qui ne semblait pas être là. Je me suis levée et je me suis mis à arracher un morceau de tissu de ma manche et le trempa dans le verre d'eau posée sur la table de chevet. Je me suis ensuite remis sur le lit et j'ai posé le morceau de tissu trempé sur le front de la jeune fille tout en reprenant son pouls.

Quelque seconde après, je la sentis serre ma main dans la sienne et me demandaient un stylo et un morceau de papier d'après ce que j'avais compris après mettre concentrer sur ce qu'elle demandait. Je dois avouer que j'ai réfléchi un moment sans vraiment savoir pourquoi étant donné que je l'ai eu pris au cas où je trouve quelque chose d'intéressant à la bibliothèque.
Je sortis le stylo et les morceaux de papier et lui donna tout en disant.

-Tu devrais te reposer du moins ne pas faire d'exercice et essayes de te ménager, ce n'est que de la fièvre pour le moment et l'infirmerie est fermé donc vos mieux ne pas prendre trop de risque.

Après quelque minute de pose je dis calmé.

-Je m'appelle William, William Sonnenfeld enchanté de te connaitre même si c'est dans ses circonstances là.

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