[HRP : J’ai commencé le RP dans les présent donc nous nous connaissons toutes déjà et nous nous sommes déjà installées dans la chambre depuis Septembre ;)]


La porte était entre-ouverte. Mardy n’eut plus qu’à entrer et se poser sur le lit. Qui avait pu laisser la porte ouverte ? Il ne valait mieux pas se poser la question.
Sur la tête de lit, pendait des chaussons de danses. Son lit était celui le plus à gauche, dans le coin de la pièce et elle y avait collectionné les cousins roses, gris et noir, assorti à la housse de couette. Sur la table de nuit, à côté de son réveil trônait une photo d’elle et sa sœur. Juste derrière, un lecteur CD et un casque étaient vulgairement posés. Sa canne, accoudée sur la table de nuit, attendait qu’on vienne la sortir de la pièce. A ses pied, une pile de bouquins diverses et variés dont quelques-uns avait glissé en dessous du lit. Mardy ouvrit la fenêtre au-dessus de sa table de nuit comme elle le faisait toujours et sorti de son sac un cahier de dessin et son crayon avant de se jeter sur son lit. Mardy était peut-être bonne dans bien des domaines, surtout artistiques, mais elle n’a jamais excellée dans celui de la patiente. Et savoir que les filles avec qui elle partageait la chambre ne savaient ni laisser une fenêtre ouverte, ni fermer une porte l’énervait. Pour la fenêtre, elle avait l’habitude mais laquelle des deux avait bien pu laisser la porte ouverte ?


Elle commença à dessiner, allongé sur son lit. Elle avait passé une assez mauvaise journée et prendre un crayon lui faisait le plus grand bien. Son réveil affichait 18h, il lui restait une heure avant le diner. Plus que suffisant pour se reposer un peu. Elle pensa à la tonne de devoirs qui l’attendait dans son sac et appuya un peu plus fort sur son crayon. Le tic-tac du réveil l’énervait. Vraiment rien n’allait aujourd’hui. Et plus elle y pensait et plus elle appuyait son crayon. C’est quand la fenêtre se claqua que la mine se brisa.


Elle se leva, ouvra la fenêtre et la bloqua avec un morceau de pierre prévu à cette effet. Elle avait oublié le vent qui avait pourtant été très présent en ce jour d’hiver et qui avait emmêlé ses cheveux plus d’une fois. La nuit était déjà tombée mais la lune n’était pas encore visible à travers les nuages. Elle tailla son crayon d’un geste vif et recommença à dessiner plus calmement cette fois-ci. Plus d’un quart d’heure plus tard, ses cheveux qui l’a gênait pour dessiner était emmêlés, elle se dirigea vers la salle de bains pour enlever les nœuds et fît une tresse avec sa chevelure blonde. Boucle d’or l’appelait sa mère quand celle-ci ne pleurait pas. Mardy avait toujours trouvé ce surnom stupide puisque ses cheveux lisses ne bouclaient absolument pas, ni au soleil, ni sous la pluie.

Elle referma la porte de la salle de bain et s’assît en tailleur sur son lit. Pourquoi tout n’allait pas bien aujourd’hui ? Etait-ce à cause de ce devoir qui lui avait pris une partie de la nuit hier ? Ça devait être ça… Elle manquait de sommeil. Quoi d’autre ? Parce qu’aujourd’hui était le jour où… Un jour plutôt sombre en effet. Un jour triste et sans intérêt, le jour où Mardy et sa sœur sont devenues orphelines. Sa sœur qui la regardait souriante sur la table de nuit, un bras autour du cou de la Mardy souriante de la photo. Mais Mardy refusait d’y penser. Ses proches ne savaient pas, seule sa famille était au courant. Du moins celle qui lui restait. Mais elle ne voulait pas croire que la mort de ses parents la mettait dans cet état. C’était ridicule. Idiot, Insensé. C’était juste de la fatigue, rien de plus!! De toute façon, personne à Redemption n’était au courant. Personne sauf…. Non ! Elle ne voulait pas y penser, elle ne voulait pas en parler et sa cousine le savait très bien donc pas de quoi se prendre la tête. Elle reprit sont crayon, et continua son dessin, forçant à se concentrer dessus malgré la fatigue.

£llana entra dans la chambre, l'atmosphère était doue, mais une brise glaciale s'infiltrait par la fenêtre. Encore la fenêtre ouverte ! Mardy la laissait toujours ouverte et cela énervait Ellana du coup pour l'embêter elle ne prenait pas la peine de refermer la porte derrière elle.

Pour elle c'était presque un jeux, la vie est morne à Rédemption, pas le droit au portable ni à l'ordinateur. Elle s'était donc trouvé un divertissement qui l'occupait 24/24. Cette fille c'était une peste mais ça c'est secret.

Elle se dirigea vert la fenêtre, de là elle avait une vue sur le parc et la fôret. C'était une vue assez agréable et puis elle s'amusait souvent à observer les gens. Les gens ne l'intéressaient pas particulièrement, mais il pouvait toujours se passer quelque chose. Elle était toujours au courant de tout et ne se gênait pas pour faire la taupe de service.

Elle entendit du bruit dans la salle de bain, ça devait sûrement être Mardy, elle s'empressa de claquer la fenêtre et s'affala sur son lit. Elle partageait cette chambre à trois. Elle, Mardy et Ellen. Elle considérait cette dernière comme sa seule amie, bon elle aimait bien deux ou trois personnes mais c'est elle qu'elle préférait. Elle ne savait pas pourquoi elle n'avait pas envie de l'envoyer balader quand elle la voyait. Le seul problème c'est qu'elle était cousine avec Mardy, cette fille ne lui inspirait rien du tout. Elle la trouvait manipulatrice et malsaine ce qui ne lui laissait aucun remord quand elle lui jouait de vilains tours.

Aujourd'hui elle l'avait agacé pour une raison quelconque et elle voulait se venger. Ecoutant les TIC-TAC régulier de l'horloge elle chercha un plan machiavélique digne d'elle.

Ellen avait séché sa journée de cours pour aller se promener dans la forêt. Le souffle glacé du vent et la cachette que lui offrait les arbres avaient été comme des vacances pour elle, et sans surprise, elle avait composé une de ses meilleures mélodies. Elle était pressée d'avoir l'occasion de la jouer sur son piano, à la maison. A Teignmouth. Elle jouait du piano depuis ses cinq ans ; elle était tombée amoureuse de cet instrument très tôt.

Rejouant sans cesse la mélodie dans sa tête, Ellen monta les escaliers qui menaient à la chambre qu'elle partageait avec Mardy et £llana. La première, une cousine éloignée, détestait la deuxième, l'une de ses seules amies. Mais Ellen ne s'en plaignait pas. Au moins, la chambre était animée !

Lorsqu'elle entra, elle vit £llana, affalée sur son lit et plongée dans ses pensées. Elle lui adressa un sourire et se débarrassa de son sac en le balançant au pied de son lit à elle, lequel était placé près de la porte, contre le mur. Elle eut à peine le temps de s'asseoir dessus que Mardy sortit de la salle de bain et se mit à dessiner. Elle semblait fatiguée et lasse. £llana lui avait-elle encore joué un tour ? Doucement, Ellen ferma les yeux et se laissa aller dans cette sorte de dimension qui n'existait que pour elle, où le monde disparaissait dans les ténèbres de l'inconscient et où il ne restait plus que des tâches de couleurs difformes. Les émotions. Chaque émotion avait une couleur spécifique, et leur manipulation demandait intelligence et minutie. Mais Ellen ne souhaitait pas farfouiller dans les esprits de ses amies. Elle voulait juste regarder au-delà des limites de la réalité et découvrir comment elles se sentaient.
Chez £llana, rien d'autre que de l'agacement et de rancœur. Sa forme était composée de différentes teintes de vert. Chez Mardy, c'était un peu plus compliqué. Lassitude, tristesse, agacement, et quelques touches de soulagement. Tout cela donnait une couleur assez étrange à sa forme.

Ellen rouvrit les yeux. Le monde lui paraissait fade à côté de ce qu'elle pouvait voir en utilisant son don. Lorsqu'elle s'enfuyait dans cet endroit rien qu'à elle, que personne ne pourrait venir profaner, alors elle oubliait son chagrin d'être partie de chez elle, et évoluait dans un monde simple et coloré. Un monde qu'elle contrôlait.

L'inspiration ! Ellen sortit son cahier de partitions de son sac et griffonna à toute vitesse, de son écriture petite et serrée, une série de notes de musique, tout en s'interrompant parfois pour la rejouer dans sa tête. Quel moment merveilleux ce serait lorsqu'elle la jouerait pour la première fois au piano !

£llana était affalé sur son lit. Ellen venait d'arriver quand Mardy sortait de la salle de bain. Toutes les deux griffonnaient sur leur carnet, on ne sait trop quoi.

Elle alla à son tour à la salle de bain, elle se regarda dans le miroir, elle se coiffa les cheveux en une longue tresse. Elle portait un jegging avec une robe courte faite de strass violet et vert. Elle se disait qu'elle était vraiment sublime quand une idée lui vint à l'esprit. Une idée digne de son génie.

Elle sortit de la salle de bain toute fière, Ellen la regardait, elle lui jeta un petit clin d'oeil et se précipita sur son bloc-notes rangé sur sa table de nuit. Son amie devait certainement se demander ce qui mettait Ellana de si bonne humeur. De toute façon elle était d'un lunatique effrayant et il ne valait mieux pas la déranger dans ces cas-là, quelques fois il lui arrivait d'être normales.

Elle établie ses plans, cela requérait du sérieux. Elle arracha plusieurs feuilles, recommença, gomma et enfin elle eut le résultat final. Elle se frotta les mains : c'était du bon travail. Elle examina ses notes, tout lui parut parfait. Elle commencerai sa vengeance ce soir. Son plan ce constituait en trois étapes : l'énerver, la faire exploser et ensuite la faire craquer. Elle le savait qu'elle était une peste sans coeur, mais dans la vie il fallait des gentils et des méchants et dans son cas elle jouait la méchante, car au fond elle l'avait bien un peu de compatis.

Elle regarda du coin de l'oeil Mardy, elle dessinait encore et elle semblait rêver, mais pas pour longtemps. Elle se leva et se dirigea vers son ennemie préférée, £llana l'observa un petit moment, celle-ci ne fit même pas attention à elle, certainement par habitude Mardy s'était lassé de son comportement hautain,

-Que fais tu ? Finit-elle par lui demander.

Elle n'attendit pas sa réponse elle se pencha pour admirer son oeuvre. C'était plutôt jolie, mais elle n'avouerait jamais qu'elle trouvait un dessein de Mardy « superbe ».

- C'est jolie, fit -elle d'un ton détaché.

[HRP : Pardon du retard, c'est la galère ces temps-ci...]

Ellen était allongée sur son lit, abattue par un coup de fatigue. Elle avait arrêté de griffonner des notes dans son cahier. Ses yeux piquaient. Elle les ferma, et laissa son esprit dériver. Elle pensait à ses parents, à ses frères. Elle avait le mal du pays. Sa maison et son coin favori de la plage lui manquaient. Elle espérait que personne n'y avait été, en son absence. De toute façon, qui connaissait cet endroit à part elle ? Un nom lui vînt à l'esprit, et elle eut un haut-le-cœur. Il le connaissait. Elle avait fait l'erreur de l'y emmener, une fois. Lui, Cato. Un frisson parcourut son corps, alors qu'elle se remémorait le contact de sa peau contre la sienne. Cato... Elle avait envie de pleurer.

« Souviens-toi, c'est lui qui a tout fichu en l'air. Ce n'est pas ta faute...», pensa Ellen. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle avait des choses à se reprocher. Comme d'avoir passé beaucoup de temps avec Dominic, un garçon à peine plus vieux qu'elle qui avait des problèmes familiaux. Cato avait toujours été jaloux. Elle l'avait provoqué en essayant de changer les idées de Dominic. Et au final, pourquoi ? Qu'avait-elle gagné à ce jeu ? Rien. Elle avait rompu avec Cato, et il ne se passait pas un jour sans que son étreinte lui manque. Et Dominic, lui, avait résolu ses problèmes en sautant devant un train en marche. Aujourd'hui, on ne savait comment, il était dans le coma. Ellen était passé le voir avant de partir pour Rédemption. Elle avait espéré qu'il réagisse au son de sa voix, au contact de ses doigts sur sa joue, mais non, rien. Elle l'avait embrassé sur la joue, et était partie.

Un bruit de conversation la fit sursauter et elle rouvrit les yeux. C'était £llana, qui, à son habitude, venait asticoter Mardy. Ellen se redressa et chassa les yeux bleus de Cato de son esprit. Cela promettait d'être juteux, comme à chaque fois que ses deux camarades de chambres se disputaient.

Ellen s'était souvent demandé ce qui poussait £llana à faire cela. Et ne voyant pas de réponse rationnelle, elle se disait que c'était juste pour le plaisir. Parce que Mardy réagissait au quart de tour. Et, il fallait l'avouer, c'était vraiment marrant.
Elle s'assit en tailleur sur son lit, regrettant de ne pas avoir de popcorn. Intérieurement, elle bénissait £llana de mettre un peu d'ambiance dans la Chambre. Au moins, on ne s'y ennuyait jamais.