R.e.t.o.u.r. e.n. e.n.f.e.r

Tic tac. Tic tac. Les secondes semblaient défiler lentement. Il n'y avait aucun bruit dans les alentours. D'une lenteur désespérante. Y avait-il une quelconque présence dans les pièces ? Aucune. C’était vide. Le néant ? Peut être bien... Le silence pesait ici, en tout cas. A croire que le temps s’était brusquement arrêtée. La tête enfouie dans ses bras, Kaili somnolait sur une table. Elle ne savait que faire de ses journées passées ici. Depuis qu'elle passait ses vacances chez ses grands-parents, elle n'avait jamais été aussi feignante. Bon, la jeune fille l’était déjà à la base... mais là, c’était pire. Elle passait son temps à traînailler dans toute la maison. En même temps, il n'y avait rien à faire dans le coin... Ils habitaient dans un quartier paumé, desert. Enfin, les quelques rares gens qu'elle avait croisé était bizarre. Leur demander un renseignement vous coûtait la vie. Des qu'on leur adressait la parole, ils pointaient leur fusils sur vous, ou vous envoyaient leurs chaussons à la figure...
Tout d'un coup, l'horloge du salon sonna, ce qui la réveilla en sursaut. L'adolescente gogna, et la maudit de l'avoir réveiller. L'horloge en question était une mini représentation du Big Ben, qui sonnait toutes les heures avec la véritable "sonate" du monument. D'ailleurs toute la maison avait une décoration britanique, ou londonienne précisément, mais dans un style moderne. Avec tous ces insignes, ces drapeaux, ces souvenirs.... A croire que les parents avaient dévalisé les boutiques souvenirs de Londres ! Mais ils étaient comme ca, des fans de cette ville...
Sa grand-mère descendit justement, habillée d'un survêtement de sport. Une vieille dame aux yeux bridés, aux cheveux noirs de jais relevés en chignon, aux joues bien remplie, et à la peau lisse.
- Salut ma poule ! Je vais faire mon jogging ! Kenishi est parti jouer au flipper, avec ses amis. Si tu as faim, sers-toi dans le frigo...
Sa petite-fille répondit par un bâillement. De toute évidence, elle n'attendait pas la moindre réponse de sa part, car elle s'empressa de partir aussitôt. La demoiselle s’étira, et une fois qu'elle entendit les pas s’éloigner, elle se releva pour aller s'affaler dans un fauteuil, en face de la télévision. Encore une soirée qui allait finir en plateau-télé... Ce que la vie était monotone par ici ! De toute façon, c’était son dernier soir ici. Son père allait venir la chercher dans quelques heures...
Malgré que la lycéenne était venue vivre deux semaines sous le toit d'Ana et Kenishi, elle ne les voyait presque pas. Ils étaient si occupées... Un peu comme des honmes d'affaires. Seulement, c’était bien cela le problème. Ce n’était pas pour des affaires qu'ils étaient souvent absents. Mais pour des loisirs et divertissements. A cause du temps passé avec leurs prétendus amis, ils n'en avait plus pour leur petite-fille. Ah làlà ! Où était passe l’époque où les anciens passaient leur temps à faire des pâtisseries et des gâteries à leurs petits-enfants, tout en leur racontant leur jeunesse ? Tout avait changé à présent... Enfin, la blonde devait faire avec. Après tout, toute sa famille était un peu comme ça.



Cela faisait une heure qu'elle l'attendait. Qui donc ? Mais son père voyons. Cela faisait bien un petit moment qu’elle était assise sur les marches de perron, l’attendant sagement. Alors qu’ils étaient enfin prêts, je dis enfin, car cela faisait bien longtemps que son père était enfermé dans la salle de bain pour se préparer (il était pire qu’une fille !). On aurait dit qu’il allait se marier, et non l’emmener au lycée. Bref, quand il avait terminé de se préparer, ils s’apprêtaient enfin à sortir. Sauf qu’au dernier moment, son portable avait sonné. Un collègue du bureau…
- J’en ai juste pour un instant… dit-il à sa fille.
- Mais papa, il faut qu’on se dépêche ! Je vais être en retard… Tu pourras lui parler au bureau, ton collègue, alors…
Mais il avait déjà décroché. Il lui fit signe de l’attendre dehors. L’américaine obéit en poussant un soupire. Résultat… Voilà plus d’une heure qu’elle était coincée ici. Assise sur ces marches. Pfff ! Quelle poisse ! Le concierge allait encore râler en la voyant arrivé en retard...
Au moins, elle ne pouvait pas se plaindre du fait, que cela l’éloignait pendant quelques minutes de plus de cette maudite école. S’ils ne pouvaient pas y aller tout court, ça l’arrangerait bien. Mais elle devait bien y aller, et on pouvait dire qu’elle n’avait pas le choix...
Dès que la jeune Mastriani avait mit le pied dans cette école, elle l’avait tout de suite détesté. Pourtant en le regardant, l’établissement n’avait rien de détestable. Au contraire, le cadre était agréable et accueillant. Mais ce n’était pas ça qui la dérangeait. Cette école n’était pas comme les autres. C’était plutôt un centre de rééducation. du moins, c’était comme ça qu'elle le voyait.
Enfin, elle ne serait pas y aller, si elle n’avait pas provoqué cet incident…

Depuis ce malade qui l’avait poursuivit dans sa scenic, Kaili n’était plus la même. C’était le soir. Une chaleur incessante écrasait toute la ville de Tokyo. Aucun brin de fraîcheur. Température : + 30°C. Elle se rendait chez une amie. Elle marchait tranquillement dans une ruelle à l’aspect calme.
Soudain, elle entendit le bruit d’une voiture. La lycéenne se retourna. Les phares étaient allumés au maximum. A travers ces lumières, elle put distinguer la silhouette d’un homme en veste noire, et en chapeau de cow boy. Elle n’eut le temps de s’attarder sur les détails. Il avait appuyé fort sur la pédale, et fonça sur elle. N’ayant pas le temps de comprendre ce qu’il lui prenait, la jeune fille prit ses jambes à son cou, et se mit à courir vite. Elle courut, courut toujours, comme une flèche, et à perte d’haleine. Bien qu’elle fût très rapide, la voiture l'était naturellement plus qu’elle. Les ruelles en cette heure-ci étaient désertes. Elle fonçait toujours derrière l'adolescente. Un spectacle délirant pour le traqueur qui riait à gorge déployé. Qu’avait-il de si drôle ? De s’amuser à écraser ses victimes ? Continuant dans sa course folle, elle longea dans une autre rue, prenant un tournant. Hélas, elle arriva dans un cul-de-sac. La Scenic braqua avec violence. La demoiselle avait hurlé entre le mur et les poubelles. Coincée.
Dès lors, elle avait éprouvé une haine terrible pour ce psychopathe complètement disjoncté. Et les Scenic. Chaque fois qu’elle en voyait une, elle éclatait tous les rétroviseurs. Et vlam ! Un grand coup de pied dedans, et ils explosaient ! Et comme la blonde était championne de karaté…
Mais un jour, elle commit la grosse bêtise de le faire devant une voiture de police qui passait par là. Naturellement, celle-ci s’arrêta. Et les policiers l’embarquèrent, la prenant pour une délinquante.
Apprenant cela, son père en fut fou de rage. Celle-ci avait beau lui expliquer le pourquoi du comment, il ne voulait rien savoir, rien entendre. Pour lui, elle venait de commettre un délit grave. Car passer pour une délinquante était une honte dans la famille Tenshi...

Depuis ce jour, il s'était montré plus différent envers l’américaine. Il était encore plus froid et distant avec elle qu'avant. Et dès leur emménagement aux Etats Unis, il l'avait envoyé dans ce centre de rééducation. Et aujourd'hui, la voilà réduit à y aller, parce que son Mr.Tenshi la prenait pour une déséquilibré mentale... Chaque fois qu'elle essayait de lui en parler, ou qu'elle manifestait son mécontentement à propos de cette école, il lui faisait remarquer que c'était de sa faute. Géniale... Et comme si ça ne lui suffisait pas, elle allait devoir supporter tout le long de l'année cette école de dingue, Merci ! Merci le ciel pour toute cette injustice... En fait, la jeune Mastriani aurait mieux préféré mourir écrasé de cette Scenic...
Son père avait enfin fini. Il grogna en lui recommandant de se dépêcher. Et voilà, c'était encore de sa faute !
Ils la déposa devant le grand portail de l'école, et lui donna un mot d'excuse pour le retard. Elle se dépêcha d'entrer. Pénétrer dans cet endroit lui donnait des nausées... Elle espérait qu'un adulte n'allait pas venir lui faire la morale, ou ça allait être sa fête... La jeune étudiante regarda avec dégoût la décoration assez coloré de l'intérieur. Marchant tranquillement dans le très grand et long Hall, ses pas raisonnaient sur le sol étincelant de propreté...

Dès qu'elle avait mis les pieds dans cette école, elle l'avait tout de suite détesté. La Terminale avait vue en elle une prison. Un cauchemar. Comment avait-elle pu se retrouver là ? Si un jour quelqu'un lui aurait dit qu'elle finirait par être transféré dans une école pareille, à force de décapiter les pare-brises... Kaili lui aurait certainement rit au nez. Mais là, à présent qu'elle se retrouvait ici, ce n'était plus pareille. Et ce directeur... Lui non plus elle ne l'avait pas aimé. Dès qu'elle était entrée dans son bureau avec son père, la jeune fille ne l'avait pas supporté. Lui et sa tête d'otocyon... Il avait un air hypocrite et malsain. Il ne lui inspirait pas du tout confiance. Contrairement à son père, qui l'avait trouvé bien sympathique. Oui, il avait réussi à gagner sa sympathie, ce fourbe ! Cependant, chaque fois qu'elle le croisait dans les couloirs, elle ressentait une antipathie et une répulsion à son égard.
Pourtant, si ses amis du Japon avaient vue cette école, ils l'auraient apprécier. Elle n'avait rien de terrible dans les apparences. La décoration des lieux était très jolie et agréable. Les cours étaient normaux, ils n'avaient rien de particulier... Mais il y avait quelque chose qui n'arrivait pas à la mettre à l'aise, ou dans le bain. Et ce quelque chose,la demoiselle n'arriverait à le déterminer que plus tard... De toute façon, dans ses lettres elle se voyait obliger de marquer à ses anciens camarades des bonnes appréciations sur l'établissement, du genre "Il est chouette ce lycée!, "Les enseignants son sympa ici, pas comme ceux qu'on avait...", "Quand on est en retard ici, le directeur se montre plus clément..."... Ils ne savaient pas qu'à chaque fois qu'elle écrivait ce genre de choses, elle crissait des dents. L'adolescente se voyait obliger de leur mentir. Ils ne la comprendraient pas...

La lycéenne leva la tête vers la fenêtre. Le soleil brillait haut dans le ciel dégagé. Ses rayons passaient à travers la fenêtre, caressant sa peau sucrée, et éclaircissaient la couleur ses yeux bleu-vert. La beauté du ciel était telle qu'elle resta planté au beau milieu de ce hall.
En fait, c'était surtout parce qu'elle pensait à autre chose. Son esprit s'envolait dans ses pensées lointaines... Si une personne lui avait parlé à ce moment-là, l’américaine ne l'aurait pas entendu. Elle repensait à ce vieux perfide qui l'avait traqué l'autre jour avec sa Scenic. Pourquoi l'avoir choisi, elle ? Il y avait des millions de filles dans le quartier.... En plus, lorsque la blonde avait enquêté sur les lieux un mois après, elle s’était rendue compte qu'il vivait dans un de ces quartiers chics de Tokyo. C'était un simple diplomate qui gagnait sa vie honnêtement. Alors pourquoi avoir fait cet acte ? Elle ne lui avait rien fait, et elle ne le connaissait même pas ! Était-il un pervers qui s'amusait à chasser toutes les jolies filles qu'il trouvait dans le quartier ? Ou était-il tout simplement dérangé, et complètement malsain ? Un peu comme le directeur de cette établissement, en somme. Sauf que lui, semblait plutôt quelqu'un d'intelligent et équilibré, par rapport à ce taré de psychopathe...
Il fallait que la jeune étudiante en sache plus sur lui.. On attaque pas des filles comme ça sans raison. Même si on était fou... Le problème, c'était qu'elle se trouvait bien loin de lui maintenant. A plus de dix mille kilomètres...




[désolé du pavé de texte, j’espère qu'il ne t'a pas ennuyé.... Mais ton rp m'a inspiré... ^^']

;)

Les vieux toits de l’école, reflétaient les rayons de l'astre brûlant. Les nuages dans le firmament prenaient la forme de ses souvenirs, mélangeant crainte et doutes. Elle se demandait si elle pouvait vraiment enquêter la-dessus, car c’était difficile pour le moment de trouver des preuves sous la main. Peut être que la jeune Mastriani pouvait commencer à faire d'autres recherches ici, et joindre les bouts de fils lors de sa prochaine expédition au Japon... Ce n’était pas une mauvaise idée. Le seul problème qui restait, c’était qu'elle ne savait pas par ou commencer. A moins qu'elle ne trouve ici un camarade de plus compétent... La voilà la solution ! Il y avait surement ici des élèves ici qui avait des dons d'extralucides, ou quelque chose comme ça... Il ne lui restait plus qu'à trouver le bon, et le convaincre de toutes les façons possibles de l'aider. Perdue dans ses pensées, Kaili n’aperçut même pas l’étrange lumière qui scintillait à coté d'elle. Elle ne se rendit compte de rien, jusqu'à ce qu'un drôle de bruit se percute à coté d'elle, et la fasse soudainement sortir de sa bulle. Cela ne la fit pas sursauter pour autant, mais elle fut... surprise. Surprise de voir une jeune fille ici, par terre au beau milieu de ce couloir. Elle réalisa qu'elle venait en fait de trébucher contre sa valise. Cette dernière grommela ce qui ressemblait à un juron dans une langue étrangère. A moins qu'il s'agissait d'une insulte... Quelqu'il en soit, la blonde la regarda comme si elle était un objet insignifiant. Après tout, c’était ce que cette fille ressemblait à ses yeux. Une brune, aux yeux bleus, avec un air de petite fille qui aurait grandi trop vite. Aucune importance.
La lycéenne détourna aussitôt le regard du sien, et porta son attention sur sa valise, qu'elle ramena vers elle, comme si elle voulait pas que d'autres personnes aient un accident à cause de cela. Au passage, la demoiselle se baissa quelque peu pour l’épousseter rapidement, à l'endroit ou sa camarade s’était prit le pied avec. Il y avait un peu de terre de ses chaussures. Qu'il y en aurait eu ou pas, elle aurait fait quand même ce geste. Aller savoir ou celle-ci avait traîné, elle ne voulait pas être en contact avec un objet ou elle attraperait un quelconque virus... C’était pour ça qu'elle vérifiait toujours la propreté de n'importe quel endroit. Manique ? Peut être bien... Et l’américaine se fichait complètement de ce que les gens pouvaient penser d'elle et de ses manies. Elle jeta un second regard à l'autre jeune fille. En la dévisageant mieux, elle vit qu'elle ne lui disait rien. Elle n'avait jamais vu sa tête auparavant dans ce bahut. Une nouvelle ? Surement... Peu importe. Encore une nouvelle victime. Elle allait pouvoir s'amuser avec elle pendant les prochaines semaines. Pas aujourd'hui ? L’étudiante n'en savait rien. Elle n’était pas trop d'humeur à jouer pour l'instant, trop occupée a concocter un plan pour retrouver ce satané tokyoiite de malheur...
Néanmoins, elle songea qu'elle devrait peut être daigner de l’intérêt pour cette pauvre fille. Histoire de la connaitre un peu, et de trouver son point faible... Elle décida alors de l'aborder :
- Eh toi ! D'ou viens-tu ? Tu ne serais pas en quatrième B, par hasard ?
Biensur, fidèle à elle-même, la jeune Mastriani ne changeait pas. Elle faisait connaissance à sa façon... Elle avait mentionnée la 4eme B, car la brune lui faisait penser a une élève dans cette classe, qui correspondrait parfaitement à devenir sa futur meilleure amie. Fringuée de la même façon, arborant ces mêmes expressions idiotes sur le visage... Ouais, c’était clair ! Elles allaient parfaitement s'entendre ces deux-là.... Ainsi elle pourra les prendre dans son piège. Elles s'uniront surement contre elle, mais... cela ne servirait à rien.
Entre temps que la New Yorkaise reçoive la moindre réponse de sa part, elle sortit son portable. Enfin, si on pouvait appeler cela comme ça, car il ressemblait plutôt à un poudrier. Ne pas chercher à comprendre, c’était un de ces derniers modèles nippon/chinois. Elle l'ouvrit, l'air de quelqu'un qui allait se repoudrer le nez, et appuya sur un bouton. Sauf qu'il s'afficha sur son écran d’accueil Kitty Rap "pas de réseau". Zut ! Elle avait oublié que les téléphones ne marchaient pas ici. Dommage ! Elle qui voulait envoyer un texto à Nana pour lui dire de venir...