Le ruisseau de Birdsall, il n'avait rien de très particulier excepté le fait qu'il n'y avait pratiquement jamais personne qui s'y rendait et en faisait un endroit pour les solitaires ou encore les passionnés de la nature. Après tout, c'était un des coins les plus sympa de ce petit village. En effet, aucune trace de pollution ici: pas de déchets, pas d'usines déversant leur putrides rejets dans l'eau, rien de tout cela ! Ici, il n'y avait que le lien de la nature. L'endroit qu'avait choisit Adrian se trouvait à quelques lieux de la ville, assez pour ne plus voir que les champs et les forêts aux alentours. Enfin...Il faut dire qu'il ne fallait pas marcher énormément non plus pour être "isolé" de tout.

Adrian était assis sur l'herbe fraiche à côté de sa sacoche de cuir, il était habillé de son pantalon brun, de ses bottines et de sa parka beige. Ses cheveux argentés étaient attachés par un élastique et retombaient le long de son dos. Autrement, la brise et la bourrasque occasionnelle qu'il y avait dehors lui aurait emmêlés les cheveux et il n'avait pas envie de passer son temps à les recoiffer une fois chez lui. Aussi, bien attachés, il reporta son attention sur le ruisseau, regardant attentivement chaque mouvement de l'eau qui se jetait sur les pierres tout en écoutant le son qu'il produisait ainsi depuis toujours, ce son si familier qu'il appréciait plus que tout... Ce sentiment d'évasion qui l'envahissait chaque fois qu'il venait ici le rendait de bonne humeur.

Les yeux azur d'Adrian se plongèrent dans le serpentin d'eau jusqu'à se fondre avec lui, se laissant porter par le courant, s'imbiber de cette sensation de voyager et de ce bien être qu'il ne trouvais qu'en étant entouré de la nature bienfaisante. Il ferma les yeux un instant et inspira profondément; ensuite, il sortit de sa sacoche en cuir un petit carnet de croquis ainsi qu'un plumier qu'il ouvrit et posa à côté de lui. Adrian tourna ensuite les pages de son carnet et pris un crayon noir dans son plumier. Par la suite, il retraça grossièrement les contours du fleuve qu'il améliora petit à petit en retravaillant les proportions et ponctuant les traits de nombreux détails et d'ombres. Une bonne heure et demie plus tard, il avait terminé son dessin qui reprenait une petite partie du fleuve. Satisfait, il entreprit de dessiner les champs qui s'étendaient à perte de vues au delà du ruisseau. Cette fois, il utiliserais des couleurs pour son dessin. Alors qu'il allait commencer, un de ses crayons roula jusqu'à tomber dans le ruisseau et en voulant le rattraper, il en fit tomber d'autres. Il s'approcha du ruisseau et reprit son matériel qu'il essuya contre son pantalon à défaut d'avoir de quoi les essuyer. Son collier en croissant de lune brillait et reflétait la lumière du soleil sur le ruisseau. Il n'y avait pas fait attention jusqu'à présent mais... Coincé entre deux rochers et recouvert par des feuilles mortes, il distingua une faible lumière. Intrigué, il s'approcha du bord et d'un geste de la main bougea les feuilles mortes qui cachait l'objet en question.

C'était un objet assez gros quand même, qu'est ce que... Mais enfin, comment peut-on jeter un truc pareil dans la rivière. Aujourd'hui fut le jour où Adrian trouva un déchet dans le ruisseau. Le premier jour de nombreuses déceptions à venir. Un rétroviseur de voiture ! Il était âbimé suite à sa récente chutte sans doute. Alors qu'il s'approcha plus près de l'objet en question, il vit le reflet de quelqu'un se dessiner dans le miroir fissuré qu'il tenait entre les mains. Les courbes féminines qui avançait dans sa direction dévoilèrent une jeune fille au visage fin et blanc et à la longue crinière chatain... Ses yeux furent perceptible quand elle se rapprocha d'avantage... Gris. Enfin, ils étaient bleu-gris plutôt cela lui donnait un air un peu triste, enfin, c'est l'impression que son reflet lui donnait. Brièvement, il tourna la tête dans sa direction (toujours accroupi le bor du ruisseau, laissant ses affaiares un peu plus haut). Elle était là, mais elle ne disait rien... Pourquoi ? Peut être voulait-elle simplement se retrouver seule elle aussi ? Enfin... Si c'était le cas, elle n'avait qu'à aller un peu plus loin au lieu de se rapprocher. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, mais, il n'aimait pas le silence et il fallait bien que quelqu'un le brise, aussi il lui dit simplement:

"Oui, je peux vous aider ?"