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InvitéAnonymousI said maybe... • Pv. •  _
MessageSujet: I said maybe... • Pv. • I said maybe... • Pv. •  EmptyLun 4 Juin - 20:46



    Et alors... Et alors, si tout cela était faux. Si tout cela avait toujours été faux. Qu'une illusion. Qu'une douce illusion. Quelque chose pour se conforter. Se dire qu'il y avait encore peut-être une chance. Une chance infime. Réveillée par cette voix. Cette voix, si particulière. Si familière et douce. Si réconfortante... Et si présente. Si présente que cela la rendait malade.

    Mais voilà. C'était fini. Lexy, c'était fini... Depuis longtemps. Cela avait toujours été ainsi. Fini.

      Et tu serres ton petit corps contre toi. Et t'as peur, et t'as froid. Tu trembles. T'es humaine, c'est normal. T'es humaine, et t'es mortelle. Sous tes doigts fins, crispés sur tes bras, ta peau rougit, bouille même. Tu te détruits Lexy.


    De l'acide coulait de ses doigts. Coulait sur son bras. Coulait sur ce pull sale, usés, déchiré, et tâché de sang. De trop de sang. Et ce pull, qu'elle connaissait. Trop bien. Ce pull qui se consumait comme sa propre peau, sous l'acide que son corps frêle sécrétait.

    C'était le pull de Lukas. Elle le reconnaissait. Un vieux pull en laine ample. Avec des motifs ridicules. Dont elle s'était souvent moqué. Elle l'avait taquiné. Et puis maintenant, elle pleurait dessus. Elle pleurait sur cette preuve qu'elle venait de trouver, presque par hasard. Elle pleurait sur ce qui lui montrait que Lukas était bel et bien décédé. Il était mort, ce soir là. Ce soir là...

    Je suis désolé Lexy...

    Et il lui reparlait. Et elle ne voulait plus rien savoir. Il était mort. Lukas était mort...

    Lexy, arrête, tu es en train de te tuer.

    C'était vrai. Ces putains d'hallucinations avaient raisons. Sa peau se déchirait. Elle souffrait. Cela faisait mal. C'était affreux. Mais c'était rien face à la déchirure de son être. La fin de tout espoir. Y avait plus rien qui la rattachait à Rédemption... Putain, elle était allée jusque là pour lui. Juste pour lui... Et personne d'autre. Personne d'autre n'avait mérité son courage. Personne d'autre n'avait mérité qu'elle se batte pour, à pars lui...

    Elle l'aimait. Elle l'avait toujours aimé. Toujours. Toujours....

      Alors la poupée ferme les yeux. Elle a trop mal, et son corps perd ses forces. Sa peau est rongée. Ses bras saignent. Elle retombe au sol. Son corps se couche sur l'herbe humide. LE bout de tissus est toujours plaqué contre elle. Et elle ferme les yeux.
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❝ Invité ❞
InvitéAnonymousI said maybe... • Pv. •  _
MessageSujet: Re: I said maybe... • Pv. • I said maybe... • Pv. •  EmptyJeu 21 Juin - 21:44


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The End by Silverstein on Grooveshark

    Il s'était réveillé. Ou plutôt il n'avait pas dormi. Les bras derrières la tête, le regard rivé au plafond. Les yeux grand ouverts. Comme fasciné. Ou plutôt incapable de bouger. Incapable de fermer les yeux. De dormir. Il ne pensait pas. C'était étrange. Ses pupilles dilatées semblaient voir tellement de choses, et pourtant, rien. Elles semblaient à la fois pleine de vie, d'un flot de pensées, et pourtant, rien.

    Rien.

    Le vide.

    Et il s'était levé. Parce que. Pour rien, comme cela. Son corps était engourdi. Il était encore habillé, et avait même ses chaussures déjà aux pieds. Il était un peu sale. Mal-rasé. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'était plus allé s'occuper de l'infirmerie, pour cause de migraines. Factices. C'était toujours comme cela, de toutes manières. Il remontait la pente, trouvait un travail, quelque chose de stable. Puis il cédait. Doucement. Une piqûre, un rail, une pilule, de temps en temps. Et puis de plus en plus souvent. Jusqu'à ne plus prendre soin de lui même. De se faire porter pâle. De sombrer. De tout perdre. Il était pathétique. Stupide. Faible. Il le savait. Ses piqûres sur ses bras lui rappelaient sans cesse. Douloureusement, comme si des aiguilles s'y enfonçaient en permanence, de plus en plus profondément.

    Il s'appuya contre son lavabo. Observa ses joues creuses dans le miroir, à la lumière faible et jaunâtre. Il était laid. Très laid. Il passa une main sur sa peau rugueuse, attrapa son rasoir d'un geste hasardeux. Il se rasa. En pleins milieu de la nuit, l'esprit dans le brouillard, il effaça la preuve la plus flagrante de sa déchéance. Il se coupa. Pas profondément, non. Juste assez pour laisser couler un peu de sang sur ses doigts pâles et froids. Il observa la tâche rouge sombre, mouvante. Fasciné. Il se rinça, et sorti. De la salle de bain. Il s'arrêta face à son bureau. S'y appuya, et saisit le trousseau de clefs qui s'y trouvait. Sa dernière trouvaille. Un trousseau avec deux clefs, dérobé chez le gardien. Il l'avait repéré. Ce trousseau avec la clef d'une voiture. Celle de l'espèce de vieux taxi du directeur, qui se trouvait dans un hangars à quelques centaines de mètres du centre.

    Un sourire collé aux lèvres, il quitta sa chambre, puis le centre. Pour se laisser errer dans l'étendu déserte qu'était le terrain de Rédemption, en plein milieu de la nuit.

    Il manqua de trébucher de nombreuses fois. Ses jambes étaient tremblantes et faibles. Il était faible.

    Et puis son ombre se glissa parmi tant d'autres, celles de la forêt. Il s'y enfonça, pris d'un pressentiment. Il devait y aller. Il avait entendu un bruit. Des pleurs. Mais ce n'était pas possible. Il devait délirer. Voilà. Il délirait.

    Mais non. Voilà qu'il distinguait une petite masse qui gigotait dans la pénombre. Un corps. Une jeune fille. Il s'approcha d'elle, doucement. Qui était-elle ? Que faisait-elle là ? Pourquoi... Pleurait-elle ?

    Il se pencha sur elle, s'accroupit. Elle ne bougeait presque plus. Ses sanglots s'étouffaient. Il posa sa main sur son épaule, sur sa main à elle. Et la retira aussitôt en étouffant un juron. Elle piquait. Il regarda ses doigts. Ils étaient rouges, saignant presque et avec un liquide étrange. De l'acide. Il essuya aussitôt ses doigts dans l'herbe humide, sentant s'estomper brutalement les effets de la drogue.

    Il fit basculer le corps inconscient de l'inconnue, pour découvrir une peau détruite, à de nombreux endroits, par ce même acide.

    Et puis il la prit dans ses bras. L'acide qu'elle avait secrété coulait sur ses bras, trouant sa veste. Il ignora cela. Il fallait qu'il emmène cette gosse à l'hôpital, quelque part, et vite.

    Il courra, du mieux qu'il pouvait, difficilement. Il ignora la pluie qui commençait à tomber, de plus en plus rudement. Le soleil qui se levait doucement. Il courrait, et courrait. Jusqu'à la grille. Fermée. Et merde. Il longea le grillage, déposant au sol la jeune fille le temps de trouver un passage. Il en trouva un, un trou dissimulé par des feuillage. Il glissa l'inconnue à travers, puis lui même. Et il s'élança dans la rue. Le hangars. Le taxi.

    I said maybe... • Pv. •  12062109425612801910011969

    Il conduisait. Rapidement. Trop rapidement. Sa vision était assez floue, ses idées peu claires. Il ne savait même pas où aller. Il ne savait plus quoi faire. Il était perdu.

    Et c'est alors qu'il l'entendit. Gémir dans son inconscience. Cette fille, là, derrière. Par réflexe, il se retourna vers elle, pour lui demander si elle allait bien. Question stupide. Acte stupide.

    Allons Adam, n'as-tu donc jamais appris qu'il fallait toujours regarder la route ?

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    Fin.
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