C'était lui. Oui Riley, le jeune blondinet d'à peine Dix huit ans engagé en tant que surveillant du pensionnat, fit sa première apparition de l'année ici même ; Il était sans doute en retard ce matin là, mais cela lui était égal.

En effet, si il devait prêter la plus petite des attentions à ses devoirs premiers dans l'enceinte de l'établissement Rédemption, il serait bien évidemment rentré en même temps que tout autres les surveillants.. C'est a dire il y à de cela une dizaine de jours.

Se pourrait-il que Riley se considère comme un de ces jeunes étudiants, comme tout les autres internés qui lui ressemble, en apparence ..?
Pouvait-on savoir ce qu'il pensait réellement à cet instant précis ? Son regard vert pâle et perçant disait un obstacle à sa pensée, ses expressions, ses envies. On pouvait toutes fois admettre une certaine détermination chez cet homme. Il dégagait comme une sorte d'aura mystérieuse, à la fois positive et négative. Sa présence imposante eut pour cause l'installation d'une très étrange atmosphère dans ce bureau, de tout juste quelques mètres carré.

Posant ses affaires dans son casier personnel sans regarder les autres, le garçon ne semblait pas être très amical. Il ne paraissait en fait même pas très sociable avec les autres surveillants. Par deçà, on pouvait quand même détecter sur son visage, un envie d'accomplir une chose. Il parlait a toute la salle sans pourtant exprimer un seul mot.

Le froid semblait dissipé, tant dis que Riley s'assit sur un fauteuil au, fond du bureau. Les autres, ne le regardait plus, à cet instant, où il ferma les yeux quelques minutes.

Son regard venait de croiser celui de Sidney, révélant une expression plutôt curieuse, sur son visage. En fait, il se demandait pourquoi cette fille là, qui n'avait à première vue rien de commun avec lui, venait lui imposer la conversation.


«Tiens, Sidney..»


Il changea par la suite son horizon de perception en direction de la fenêtre qui donnait sur la cour, où se trouvait tout les nouveaux internés.
Il inspira profondément et, tout en se rapprochant de la fenêtre, soupira de façon exaspérée. Après ça, il se retourna vers la fille, qu'il savait qu'elle ne lâcherait l'affaire et reprit la discussion.


«Tu sais, avoir dix-huit ans, ça signifie l'essentiel.. Si j'étais trop jeune, on ne m'aurait surement pas pris, tu ne crois pas ?»


Ses yeux avaient recroisés les siens avec puissance et volupté. Cependant, une onde étrange traversait leurs sens premiers lorsqu'ils se regardaient. Il sentait tout ce qu'elle voulait savoir, il sentait tout ce qu'elle voulait tout simplement. Il aurait très bien pu partir, de façon insociable et fermée.
Mais Riley sentait quelque chose de spéciale en elle, quelque chose de physique qui aurait pu s'accomplir si jamais le contact se faisait. Oui, il en était persuadé !
Il avait adopté un regard différent, plus atténué, plus calme, mais toujours aussi langoureux. Elle aurait pu boire le vert de ses yeux, lorsqu'il intervint de nouveau, après quelques minutes intenses de silence.


«Entre nous.. Surveillant ici, ce n'est pas surveillant comme partout. Si je peux me le permettre, tu viens pour quoi ?»


Il n'était pas inquiet par sa future réaction, il avait un doute sur elle. Il pensait qu'elle cachait, derrière se visage digne d'un paysage. Pour lui, il était clair rien ne se fait par hasard, et là il voulait savoir.

Rarement vexé, le blondinet eut un soupir sadique et moqueur envers la jeune femme, qui témoignait de son manque de courtoisie sur le coup. De même, il l'a regarda s'assoir pendant qu'un air satisfait, à la limite du naïf, parcourait son visage. Il savait de toute façon qu'il allait avoir d'autres occasions de jouer avec certaines de ses proies, tout au long de cette année. Son rôle de surveillant lui sera d'ailleurs bénéfique pour certains points, tel que l'espionnage.


Peut de temps après, l'étrange jeune homme se leva. Alors, regardant une fois de plus par la fenêtre, il accordait plus d'attention à ce qu'il se passait dans la cour qu'à Sidney. Au fond, cette fille l'intriguait, et il voulait la découvrir, à sa manière. Il se replaça par la suite près du fauteuil où se trouvait encore la jeune femme, se pencha et lui murmura à l'oreille.


«Tu viens seulement pour travailler ? Oh, désolé de t'avoir offensé.»


Les deux individus avaient presque acquis la totalité de l'attention dans la petite sale. Riley aimait ça, il aimait être provocateur, séducteur et vantard ; Et même si il ressemblait plus a un gamin sans savoir vire qu'à un bon surveillant, ce n'était pas grave. Il voulait juste bien commencer l'année, s'amuser un peut, qu'on le remarque, sans pour autant attirer haine et répulsions.
Fière de lui, il se rassit aux côtés de Sidney et reprit la parole.


«Tu ne m'a pas offensé, rassures-toi, et tu es très charmante !»


A ce moment là, il se détendit de tout son corps, mince et bien formé, le long du grand canapé, pilier de cette sale si petite qu'on pouvait à peine y rentrer quinze personnes. Il avait toujours ce sourire bien à lui, collé a sa bouche. Il était alors pensif, mais il ne la regardait pas à ce moment là.

Un instant d'hésitation, de tout juste quelques secondes envahi son esprit.
En effet, il aimait faire patienté la surveillante en question, et commençait a l'a faire réfléchir, tout en maintenant une certaine limite dans l'utilisation de son charme de nature sadique.


« Si tu ne veux pas répondre a ce genre de questions, je ne t'obliges à rien.. »


Content de garder une sorte de suspens dans la conversation, il retenait la curiosité de cette jeune fille qu'il sentait comme puissante, intérieurement. Finalement, elle n'était peut-être pas si différente de lui. Elle avait une certaine arrogance, tout comme lui. Elle aimait le jeu, elle pouvait oser, tout comme lui.
C'est à ce moment là que Riley ressentit comme une sorte d'intérêt pour Sidney. C'était comme un vampire qui avait pour proie une belle humaine ; Une humaine qui donnait l'impression d'aimer jouer à un jeu presque dangereux. Il était presque fasciné de ce genre de fille qui aiment lui résister mentalement et physiquement. C'était peut-être le début d'un sadisme interminable.


Le silence était désormais presque complet au bureau des surveillants et les personnes s'en allaient une par une. On apercevait tout juste une personne devant les casiers, et une ombre vers la machine à café. La tension à l'intérieur de Riley montait, doucement mais surement. Il était content de trouver un si bon amusement en cette rentrée.
Mais il savait qu'il ne fallait pas aller trop loin et ne pas s'écarter de son objectif principal ; mis à part son petit rôle de " pion " comme il le disait si bien , avec le sourire sadique qu'on lui associe si bien.
Son regard était brillant, clair et tranchant. Il se remit à la fixer, mais cette fois si ce façon plus simple, juste avant de briser le silence éternel qui avait pris place depuis au moins une dizaine de minutes dans la petite sale du rez de chaussée.


« En fait, je pense que cette année ne sera pas si déplaisante que ça. »


Persuadé qu'il aurait surement l'occasion d'en savoir plus sur elle, il maintenait un visage satisfait, tout en observant les dernières personnes quitter les lieux. C'était presque l'heure de se sauver, mais il était sûr que ce n'était que le début d'une histoire plus que tordue. Et c'est ce qui lui fit échapper un petit rire étrange, à peine audible, lorsqu'un des dossiers tomba d'une petite table, au fond de la sale.

Riley s'était amusé. Du début à la fin de la conversation. Il sentait que la surveillante, rentrant dans son jeu, voulait lui tenir tête. Mais là, elle était partie. Il était seul dans la sale, les stores étaient fermés, la machine a café vide, les dossiers rangés. Il était seul, avec son esprit. Il faisait le point, se remémorait toute la scène avec la jeune Sidney, du début à la fin avec une fascination de caractéristique sadique. Il aimait qu'on lui résiste de la sorte, c'est ça, tout simplement.


Cependant, le blondinet savait très bien que cette fille, aujourd'hui, n'était pas naturelle à cent pour cent. Il adorait bousculer psychologiquement, il aimait pousser les personnes a réagir, les faire changer de comportement, en sa présence. Mais aujourd'hui, tout ce qu'il voulait c'était s'amuser à petite dose. Et là il faut admettre qu'il était plutôt fière de lui.


Il se leva. La pièce était assombrit, une futile légèreté traversait alors son esprit. Se petit instant de solitude lui fit échapper un ou deux soupir, mais des soupirs à la limite du petit rire, en fond. Son état naturel était plus qu'omniprésent. Il se dirigeait alors vers la porte, laissant échapper un dernier son, à peine audible, qui brisait le silence meurtrier du bureau des surveillants.


« Cool.. »


Eteignant la dernière petite lampe a l'extrémité de la grande table du bureau, il secoua sa chevelure blonde et bouclée par endroit, tel un surfeur californien. La sale était désormais dans l'obscurité la plus parfaite. On pouvait tout juste apercevoir une faible lueur qui faisait scintiller ses pâles et beaux yeux verts, lorsqu'il se dirigeait vers la porte, prêt a fermer la porte et a quitter les lieux.