QUE LE JEU COMMENCE pour certains. QU’IL SE TERMINE pour d’autres.

Je n’ai jamais eu peur de l’école et de leur toutou. Pourquoi ? Parce que ma folie me chuchote qu’il vaut mieux les ignorer. L’insolence est une force mais l’impudence conduit droit a la perte. Mais après, tout quelle est la différence ? Dans les deux cas, je défis l’autorité. Et si tout cela était un manège ? Un jeu que je me sois fixer a moi-même. « Je m’ennuie … » Tout cela n’est que perte de temps. S’enfuir ? ça ne sert a rien. Pleurer ? ça ne sert a rien. Se plier aux règles. Bande de lâches … Tss. Ce qu’il faut, c’est se battre ! Imposer sa différence ; ses choix et surtout le fait que le Directeur ; on l’emmerde ♥ {Pardonnez la grossièreté mais elle tient, vu les circonstances~} Je n’ai plus rien a perdre alors je mettrais le boxon jusqu'au bout. Je repeindrais ce bâtiment en bleu, comme j’ai déjà commencé a certains endroits. « Je m’ennuie … » Un jeu ou la violence règne ; ce n’est pas marrant. M’enfin, pas pour moi en tout cas. Après, je doute que cette école soit assez stupide pour usez de la violence avec moi ~shishishi ! ah mais j’oubliais. Ils le sont. « Je m’ennuie … » Ô folie du désespoir ; protège moi contre le sadisme incontrôlé et loufoque, encore plus loufoque que moi. Enferme moi dans cette bulle de chewing-gum, enfonce moi dans les ténèbres que sont mon cœur, Repeint moi en noir, pour me fondre dans la masse. Chaque jour … « je m’ennuie … » je bouge divers pions sur l’échiquier. Tous sont des pions … pas les miens. Ceux de l’aberration.
C’est elle qui nous contrôle. Qui sommes nous ? Ou sommes nous sur le jeu ? Somme nous des blancs … ou des noirs ? Et surtout … qui se fera mangé par l’adversaire ? Qui sera sacrifié … pour permettre a chaque équipe de gagner ? « Je m’ennuie … »

« Lola … ? »

Max soupira ; Sa complémentaire ; son égale ne voulait pas répondre. Elle boudait ? La jeune fille au regard bleu prit Lola par les épaules, fronçant les sourcils. Elle lui fit un grand sourire pour l’entrainer en gambadant comme une lapine. Manquait plus que … les oreilles ? Beurk ? pas question. Elle se mit a rechigner en imaginant un chasseur la poursuivre avec le fusil. Quelle idée … folle ? Tss. Ça suffit avec ça. Max et Lola trainaient depuis maintenant une bonne demi/heure dans les couloirs de Rédemption ou un petit vent glacial s’épanouissait également.

Max voulait passer un peu de temps avec Lola, elle l’appréciait énormément. La jeune fille avait l’impression qu’en sa présence, elle se sentait plus … humaine. Comme si elle pouvait se mettre a peindre un mur, Lola ne ferait que sourire en l’aidant. C’est ça qu’elle aimait. Chez Lola, il n’y avait pas de regard sournois, malsain ou encore moqueur. Sa petite Lola était simplement … aaaah ♥ A croquer. Comme une pomme ? Non une pêche ! Une jolie pêche douce et orangée, légèrement rosée. Une pêche et un chewing-gum pré-mâché au colorants artificiels. Waaa quel duo … étrange.

« Lola … Je m’ennuie … »

C’est alors que Max repéra la salle de musculation ; elle décida de s’y aventurer. Aucun bruit ne s’échappait de cet endroit. Elle prit la main de Lola. Le fou entrainant la tour … en diagonale ♫ Sans savoir que le cavalier était là …. Aussi féroce que le loup, aussi meurtrier qu’un chasseur. Ça tombait bien, car Max avait oublié sa veste a l’intérieur, la veille. Un vêtement qui en aura vu des belles car il aura été responsable d’une perte. Un pion va se faire éliminer ! Mais ça sera le fou ou la tour ? Ou les deux. Ou pas. Ou l’inverse ♥

Un pas. Un raisonnement. Une voix inconnue. Un sursaut. Un cri. Un regard fière et dur, bleu comme l’azur. Une main serrant une autre.

Tu as peur ? Il ne faut pas.
Tu ne crois pas que tu auras la force ? Tu l’auras.
C’est toi qui contrôle ce monde là …

Notre combat commence ici et maintenant.

Naturellement, la jeune adolescente rousse savait ce qui allait se produire. Mais il fallait avouer qu'elle perdait tout de même de sa superbe. Quoique, d'un côté, elle avait déjà prévu sa disparition, avait fait en sorte de toucher le plus de coeur possible, et finalement, c'était Max qu'elle avait sans doute le plus marqué. Peut-être Dorian, avec un peu de chance, mais le fait qu'il en ait vu d'autre disparaître et qu'il n'ait rien fait pour l'empêcher n'incitait pas Lola à penser qu'il se souviendrait d'elle. Il restait Adam. Adam qui lui avait procuré un grand réconfort, et une sacrée paix, mine de rien. Et puis, naturellement, il y restait les trois autres, Kenny qu'elle aurait sans doute aimer mieux connaître, Sacha qu'elle trouvait amusant et Sélène qu'elle commençait tout juste à supporter un temps soit peu. Dommage.



Je suis défaitiste, je suis désolée.
Je... Je... Je ne pense qu'à moi.


Elle assista à la scène en décalé. Elle captait les pensées des plus douloureuses de Max et des plus insoutenables de Riley. S'il fallait avouer quelque chose, c'était qu'elle avait tellement de regrets. Elle qui ne vivait que dans le présent, elle aurait aimé gouté à l'avenir, et réparer les erreurs du passé. Revoir son père, qu'elle détestait tant, lui dire qu'au fond d'elle elle n'avait pas cessé de l'aimer, lui supplier de la prendre dans ses bras comme lorsqu'elle était enfant. Faire un gâteau avec sa mère, cette femme d'affaire détachée, absente, inconsciente, ingrate, qui fuyait l'originalité pour privilégier la stabilité. D'un côté, qui a envie de devenir comptable... ? Voilà ! Finir ses études, trouver un métier, faire le tour du monde, se marier, qui sait ? Faire des enfants ? Vieillir, avoir des petits enfants, une retraite, des souvenirs, et... Mourir.



Les choses ne se passent pas comme je l'aurais aimé.
J'ai envie de crier, de hurler si fort :
JE NE VEUX PAS MOURIR !
C'est ainsi, je m'y plie.
Je suis faible ?
Peut-être.
Tant pis.


Malgré la douleur qui lui donnait l'impression insoutenable que sa tête allait exploser, Lola gardait un air serein au visage, pas une trace de mal, pas un air de déception, juste du bonheur. Pour le narguer, sans doute. Et dans ses yeux, un vent de défi. « Tues-moi si tu peux ! » Elle savait qu'il était plus fort, elle n'était pas stupide. Au contraire. Elle savait aussi qu'un être tout bonnement dépourvu de sentiments à son égard ne se souviendrait pas d'elle, alors c'était bien inutile de se mettre à pleurer ou à supplier maintenant. Lola voulait se montrer forte, mourir la tête haute, le fixer dans les yeux jusqu'à la toute dernière seconde, même si elle ignorait vraiment si elle en était capable. Elle savait que si aujourd'hui et tout d'orange vêtue elle courait à sa perte, c'était simplement parce qu'elle...



« J'en sais trop... Il a peur de moi ? »

Elle n'était qu'à moitié interrogative, mais son regard brillait de curiosité, contenant la force clairement insoutenable qui lui broyait l'esprit. La douleur n'était pas physique, mais pourtant tout son système nerveux lui hurlait le contraire et très vite, elle eut l'impression de se faire transpercer par des milliers de petites aiguilles acérées. Alors, ce fut à ce moment qu'elle se retourna de trois quart vers Max. Sa complémentaire, son âme-soeur, en quelques sortes.



« Tu prendras soin de toi ? Je t'aime vraiment beaucoup Max. Et, si tu pouvais me rendre un petit service, puisque... »

Elle poussa enfin un gémissement de douleur en se prenant la tête entre les mains. Elle n'était pas encore à genoux, elle la gardait haute, la tête, bien déterminée à ne pas lui faire ce plaisir. Qu'il s'amuse avec elle, elle s'en fichait pas mal. Elle se fichait pas mal de LUI en fait. De ce pion inconscient de M. Le Directeur. Il se croyait aussi puissant ? Ah ! La blague. Elle lui lança un regard meurtrier, s'immisçant dans son esprits comme elle avait apprit à le faire avec Dorian, ainsi, sa voix mentale lointaine disait quelque chose comme... :



« Tu ne me fais pas peur Riley. Ni toi, ni le directeur, ni quiconque. Si vous avez besoin de tuer, c'est que c'est VOUS qui avez PEUR. »

Il fallait avouer qu'elle commençait sérieusement à perdre patience. Elle crevait à petit feu et ça l'agaçait ? Eh bien... Oui. Le souffle presque court, sans s'en rendre compte, elle tourna à nouveau la tête vers la bleue.



« Ne fais pas un truc idiot Max. La vengeance, ça ne marche que dans les films... »

Elle se redressa pour faire face à Riley, interdite. Oui, Lola le fixait au fond des yeux, ne montrant qu'à peine à quel point elle souffrait. Elle se sentait brûler, fondre, exploser, cellule par cellule. Elle garda les bras le long de son corps. De toutes façons, même si elle avait voulu lui faire du mal, ou essayé, elle n'aurait pas réussit à faire un mouvement. C'était à peine si elle tenait debout à présent... Il fallait être réaliste.